Les troubles digestifs et réactions alimentaires touchent de plus en plus de personnes. Pourtant, une confusion majeure persiste entre allergie alimentaire, pseudo-allergie et intolérance alimentaire. Cette méconnaissance conduit souvent à des régimes restrictifs inadaptés et à une perte de qualité de vie considérable.
Comprendre ces différences n'est pas qu'une question de vocabulaire médical, c'est la clé pour identifier précisément l'origine de vos symptômes et adopter la stratégie thérapeutique appropriée. Entre les allergies de type 1 classiques, les mystérieuses allergies de type 3, l'intolérance à l'histamine et le syndrome d'activation mastocytaire, le panorama des réactions alimentaires est complexe mais décryptable.
Cette confusion s'explique notamment par le fait que des symptômes similaires peuvent avoir des origines très différentes. Un même trouble digestif peut être causé par une vraie allergie IgE-médiée, une réaction pseudo-allergique liée au microbiote, ou encore une simple intolérance enzymatique. L'enjeu est de taille : mal diagnostiquée, une réaction alimentaire peut conduire à des évictions alimentaires excessives et à une détérioration du statut nutritionnel.
Identifiez Précisément Vos Réactions Alimentaires
Découvrez l'origine exacte de vos troubles digestifs grâce à nos analyses biologiques ciblées. Tests d'intolérance à l'histamine, candidose, microbiote et bien plus. Identifiez l’équilibre de votre microbiote et la présence d’une candidose pour améliorer votre terrain face à vos intolérances alimentaires :
Le Dr Serge Balon-Perin apporte dans cet entretien une perspective clinique précieuse sur un domaine où règne souvent la confusion. Son approche méthodique permet de démêler les différents mécanismes en jeu dans les réactions alimentaires, loin des approximations habituelles qui amalgament tous les troubles sous le terme générique d'intolérance alimentaire.
Fort de ses années d'expérience en médecine fonctionnelle, le Dr Balon-Perin a développé une approche diagnostique qui prend en compte la complexité des interactions entre microbiote, système immunitaire et métabolisme. Cette vision globale lui permet d'accompagner efficacement ses patients vers une meilleure tolérance alimentaire, sans tomber dans les pièges des régimes d'éviction excessifs.
L'allergie alimentaire de type 1 représente ce que la plupart d'entre nous connaissons sous le terme d'allergie classique. Comme l'explique le Dr Balon-Perin : "Par définition, une allergie c'est une hypersensibilité à un aliment qui fait intervenir un mécanisme immunitaire. Alors on connaît les allergies à tous les aliments dans l'air, des pollens, on peut être allergique aux moisissures aussi, on peut être allergique à certains aliments."
Cette forme d'allergie alimentaire se caractérise par une réaction rapide et évidente. Le mécanisme est bien identifié : au contact de l'allergène, l'organisme produit des immunoglobulines E (IgE) qui stimulent les mastocytes, des globules blancs producteurs d'histamine. Cette cascade immunologique déclenche les symptômes typiques que nous associons aux allergies.
Les manifestations cliniques sont généralement cutanées avec des réactions d'urticaire, des rougeurs ou des irritations de la peau. Les symptômes peuvent aussi toucher les yeux et le nez, rappelant les allergies aux pollens. L'avantage de cette forme d'allergie alimentaire réside dans sa relative facilité de diagnostic grâce aux prick tests cutanés ou aux dosages sanguins d'IgE spécifiques.
La temporalité est un élément clé du diagnostic : "Dans l'allergie de type 1, il va y avoir une réaction qui va se déclencher très rapidement. Entre quelques secondes, quelques minutes après l'ingestion de l'aliment." Cette réactivité immédiate permet généralement d'établir facilement le lien entre l'aliment consommé et la réaction observée.
Les allergies alimentaires de type 3 constituent un domaine beaucoup plus complexe et source de débats entre allergologues. Ces réactions semi-retardées présentent des caractéristiques particulières qui les rendent difficiles à diagnostiquer et controversées dans leur interprétation.
La principale différence avec les allergies de type 1 réside dans la temporalité : "Dans l'allergie de type 3, dites semi-retardées, c'est une réaction qui va se produire entre 5 heures et 5 jours en général après l'ingestion de l'aliment, donc c'est extrêmement difficile de faire le lien avec ce que l'on a mangé." Cette latence rend l'identification de l'aliment responsable particulièrement ardue.
Les manifestations cliniques diffèrent également. Au lieu des réactions cutanées aiguës des allergies de type 1, les allergies de type 3 se traduisent plutôt par des inflammations chroniques. Le Dr Balon-Perin précise : "Cela va plutôt se manifester en général par des inflammations chroniques, que ce soit au niveau oral par exemple des otites à répétition, des infections des rougeurs à répétition en général, ou alors éventuellement au niveau articulaire."
Le mécanisme immunologique implique cette fois les immunoglobulines G (IgG) plutôt que les IgE. Cependant, la présence d'IgG élevées contre un aliment ne signifie pas automatiquement une réaction pathologique. Cette nuance explique pourquoi les tests IgG alimentaires sont controversés dans la communauté médicale.
L'intolérance à l'histamine représente un mécanisme distinct des allergies, même si les symptômes peuvent se ressembler. Cette condition résulte d'un déficit en Diamine Oxydase (DAO), l'enzyme responsable de la dégradation de l'histamine alimentaire dans l'intestin.
Le Dr. Balon-Perin établit un parallèle éclairant : "Dans l'intolérance à l'histamine, c'est un peu la même chose que l'intolérance au lactose, c'est qu'on ne produit pas l'enzyme qui dégrade l'histamine alimentaire, qui s'appelle la Diamine Oxydase en l'occurrence." Cette comparaison aide à comprendre le mécanisme : sans enzyme fonctionnelle, la substance problématique s'accumule et provoque des symptômes.
Les causes de cette déficience enzymatique peuvent être doubles. Soit il s'agit d'une production insuffisante liée à une atteinte de la paroi intestinale, soit d'un polymorphisme génétique altérant le fonctionnement de l'enzyme. Dans les deux cas, l'histamine alimentaire n'est plus correctement métabolisée.
Les aliments riches en histamine deviennent alors problématiques. Le Dr. Balon-Perin énumère : "Les aliments riches en histamine sont typiquement les viandes et dérivées, les poissons et produits de la mer, on retrouve aussi les tomates, les épinards, et alors on retrouve aussi des légumes fermentés type choucroute ou alors des jus fermentés où on va retrouver la sauce soja."
Une particularité intéressante de cette intolérance à l'histamine concerne la variabilité des réactions selon la fraîcheur des aliments. La dégradation des protéines augmente la teneur en histamine, expliquant pourquoi un même aliment peut être tantôt toléré, tantôt problématique.
Le syndrome d'activation mastocytaire représente une découverte relativement récente dans la compréhension des réactions pseudo-allergiques. Contrairement à l'intolérance à l'histamine, le problème ne réside pas dans un déficit enzymatique mais dans une hyperréactivité des mastocytes.
Les recherches récentes ont révélé le rôle central du microbiote dans ce mécanisme. Le Dr Balon-Perin explique : "Depuis 2022, il y a eu plusieurs publications démontrent que la composition du microbiote influence directement la réactivité des mastocytes."
La dysbiose intestinale crée un terrain favorable à l'hyperréactivité mastocytaire. L'appauvrissement en bactéries protectrices comme les Faecalibacterium permet aux bactéries pro-inflammatoires d'accéder plus facilement à la paroi intestinale. Cette situation déclenche une cascade de cytokines qui augmente la sensibilité des mastocytes.
Dans ce contexte, ce ne sont plus seulement les aliments riches en histamine qui posent problème, mais aussi les aliments histamino-libérateurs. Le Dr Balon-Perin précise : "Les aliments histamino-libérateurs, c'est l'alcool, par exemple, typiquement, les noix, on retrouve aussi les fruits de mer, mais le chocolat."
L'importance de cette découverte réside dans l'approche thérapeutique : plutôt que de se contenter d'éviter l'histamine alimentaire, il devient nécessaire de restaurer l'équilibre du microbiote pour réduire l'hyperréactivité mastocytaire.
La candidose intestinale ajoute une dimension supplémentaire à la compréhension des réactions pseudo-allergiques. Cette prolifération excessive de levures Candida dans l'intestin peut mimer ou aggraver les symptômes d'intolérance alimentaire.
Les recherches récentes ont mis en lumière un mécanisme fascinant : "Il y a des publications assez extraordinaires qui sont sorties très récemment, qui ont montré que les Candida, quand ils sont présents en excès, produisent des éléments de surface du candida, des bêta-glucans de surface du candida, qui vont traverser la paroi intestinale et aller se fixer sur des récepteurs spécifiques d'hémastocytes , favorisant la libération d’histamine."
Cette découverte explique pourquoi de nombreux patients avec une candidose intestinale présentent des symptômes pseudo-allergiques en plus des troubles digestifs classiques. Les bêta-glucanes de surface du Candida agissent directement sur les mastocytes, déclenchant une libération d'histamine indépendamment de l'alimentation.
Le diagnostic de la candidose intestinale reste délicat. Les examens de selles sont peu fiables car les candidats restent accrochés à la muqueuse intestinale. Le Dr privilégie le dosage des métabolites du Candida dans les urines : "Un test que je trouve quand même encore actuellement le plus pertinent, c'est de doser les métabolites produits par le candida qu'on retrouve dans l'urine."
Le métabolite de référence est le D-Arabinitol, produit exclusivement par le Candida. Ce test dynamique nécessite une préparation particulière : consommer des glucides la veille pour "nourrir" les levures et stimuler la production de métabolites.
La distinction entre intolérance au lactose et réactivité aux protéines de lait illustre parfaitement la confusion qui règne dans le domaine des intolérances alimentaires. Ces deux mécanismes distincts peuvent coexister mais nécessitent des approches différentes.
L'intolérance au lactose résulte d'un déficit en lactase, l'enzyme qui dégrade le sucre du lait. Les symptômes sont principalement digestifs et dose-dépendants. À l'inverse, la réactivité aux protéines de lait implique une réaction immunitaire de type 3, avec des manifestations souvent extra-digestives.
Le Dr. Balon-Perin souligne cette différence cruciale : "Certaines personnes sont intolérantes au lactose, et d’autres ne sont pas intolérants au lactose, mais ont une réactivité immunitaire sur les protéines de lait et donc vont déclencher ces fameuses allergies de type 3."
Cette distinction a des implications thérapeutiques importantes. Dans l'intolérance au lactose, l'utilisation de lactase ou l'éviction du lactose seul peut suffire. Pour la réactivité aux protéines de lait, il faut éviter tous les produits laitiers animaux, y compris les fromages affinés naturellement dépourvus de lactose.
La question du gluten illustre parfaitement la complexité des intolérances alimentaires modernes. Au-delà de la maladie cœliaque bien identifiée, se dessine un territoire plus flou de sensibilité au gluten non cœliaque.
Le Dr Balon-Perin distingue plusieurs catégories de patients qui se sentent mieux en éliminant le gluten. Outre les vrais cœliaques, il existe des personnes présentant des marqueurs immunologiques (IgG ou IgA) contre le gluten sans remplir les critères de la maladie cœliaque. Pour cette population, l'éviction du gluten semble justifiée.
Mais d'autres mécanismes peuvent expliquer l'amélioration ressentie après l'arrêt du gluten. La lectine du blé peut irriter une muqueuse intestinale déjà fragilisée par une dysbiose. De plus, l'élimination du gluten s'accompagne souvent d'une réduction des sucres raffinés et farines blanches, bénéfique en cas de candidose intestinale.
Cette analyse nuancée permet d'éviter les évictions excessives tout en identifiant les patients qui bénéficient réellement d'un régime sans gluten. L'approche individualisée prévaut sur les recommandations générales.
Les tests d'intolérance alimentaire suscitent de nombreuses interrogations. Leur prolifération commerciale s'accompagne souvent d'une mauvaise compréhension de leurs limites et indications.
Le Dr. Balon-Perin met en garde contre l'utilisation anarchique de ces tests : "Le problème est qu'effectivement, je pense que pas mal de thérapeutes et de médecins utilisent ces tests sans bien savoir ce qu'il en est, quelles sont leurs limites."
L'approche rationnelle consiste à orienter les tests selon la symptomatologie. Une anamnèse soigneuse permet de suspecter une intolérance au lactose, une réaction histaminique ou une allergie de type 3. Les tests deviennent alors des outils de confirmation plutôt que de dépistage systématique.
La tentation de réaliser des panels exhaustifs de 100 ou 200 aliments peut conduire à des régimes d'éviction dramatiques. Le docteur recommande de se limiter aux aliments les plus immunogènes : "Je pense que si on teste les éléments les plus immunogènes, comme les protéines de lait, de blé, de l'œuf, ça suffit."
Le microbiote intestinal émerge comme le dénominateur commun de nombreuses intolérances alimentaires. Sa restauration représente souvent la clé thérapeutique, au-delà des simples évictions alimentaires.
Le Dr. Balon-Perin insiste sur cette dimension fondamentale : "On se rend compte que le microbiote est absolument fondamental, parce que par rapport à l'histamine, bien souvent, on a souvent un syndrome d'activation mastocytaire pour lequel il faut régler le microbiote."
Cette approche globale explique pourquoi certains patients accumulent plusieurs intolérances. Un microbiote déséquilibré peut simultanément favoriser l'hyperperméabilité intestinale, l'activation mastocytaire et la prolifération fongique. Traiter le terrain plutôt que les symptômes devient alors prioritaire.
La restauration du microbiote nécessite du temps et une approche méthodique. Pendant cette phase de rééquilibrage, l'éviction temporaire des aliments mal tolérés reste nécessaire. Mais l'objectif final demeure la récupération d'une tolérance alimentaire normale.
La réintroduction progressive des aliments évités constitue une étape délicate mais essentielle du processus thérapeutique. Cette phase teste la récupération de la tolérance alimentaire et permet d'identifier les intolérances persistantes.
Le Dr. Balon-Perin décrit sa méthode : "Après 2-3 mois de ce traitement, à ce moment-là, je commence à réintégrer des éléments, en commençant par des éléments qui ne semblent pas les plus problématiques, et en n'intégrant jamais plus un aliment que deux fois par semaine."
Cette approche progressive évite la surcharge et permet une évaluation objective de chaque réintroduction. L'espacement des tentatives facilite l'identification des aliments encore problématiques.
Dans la pratique, les patients adoptent souvent une approche plus spontanée : "En général, les gens font une réintroduction sauvage, et ils voient comme ça si ça va ou pas." Cette méthode empirique, bien qu'imparfaite, permet généralement d'arriver au même résultat avec une meilleure appropriation du processus par le patient.
Contrairement aux allergies de type 1 qui restent généralement définitives, la plupart des intolérances alimentaires peuvent s'améliorer significativement avec une prise en charge adaptée. Cette perspective d'amélioration change fondamentalement l'approche thérapeutique.
"Je pense qu'on peut quand même en guérir, que rien n'est définitif. Et que l'on peut clairement, quand on arrive à trouver où se trouve le problème, y apporter les solutions. Cela mettra plusieurs mois, mais il est clairement possible d’améliorer la tolérance alimentaire à ces aliments-là." explique le docteur.
Cette vision encourage une approche curative plutôt que palliative. Au lieu d'accepter définitivement les restrictions alimentaires, l'objectif devient la restauration d'une alimentation diversifiée et équilibrée.
Le processus de guérison nécessite patience et persévérance. Les améliorations se comptent en mois plutôt qu'en semaines, mais les résultats obtenus permettent généralement de retrouver une qualité de vie alimentaire satisfaisante.
Les troubles digestifs et réactions alimentaires nécessitent une approche personnalisée basée sur des analyses biologiques précises. Ne restez pas dans l'incertitude face à vos symptômes.
**Identifiez l’équilibre de votre microbiote et la présence d’une candidose pour améliorer votre terrain face à vos intolérances alimentaires : https://symp.co/**
(0:00 - 0:23)
Il y a une énorme confusion. On dit tiens, je suis intolérant, alors qu'en fait on est allergique. On
parle d'allergie alors qu'en réalité on parle d'un sujet extrêmement complexe et controversé
entre les allergologues et les non-allergologues, c'est ce qu'on appelle les allergies alimentaires
du type 3. Bienvenue dans le podcast SIMP Biologie, Santé, Nutrition.
(0:24 - 0:48)
Le podcast où nous discutons avec des experts de ce que notre corps et notre biologie nous
disent à propos de notre santé et nos besoins en nutrition. Je suis Nicolas Ballompera, le
fondateur de SIMP, et je serai votre hôte tout au long de ce podcast. Chez SIMP, nous vous
permettons de réaliser des analyses biologiques ciblées selon vos inconforts pour comprendre
leurs causes et les soulager avec une nutrition personnalisée adaptée à vos besoins.
(0:50 - 1:42)
Quelle est la différence entre une allergie, une pseudo-allergie et une intolérance alimentaire ?
Ok, alors ça c'est une vaste question. Par définition, une allergie c'est une hypersensibilité à un
aliment qui fait intervenir un mécanisme immunitaire. Donc ça c'est ce qu'on appelle l'allergie.
Alors on connaît les allergies à tous les aliments dans l'air, des pollens, on peut être allergique
aux moisissures aussi, on peut être allergique à certains aliments. Ça c'est ce qu'on appelle
l'allergie et qui va se manifester souvent par des réactions cutanées, des réactions d'urticaire
ou d'irritation au niveau de la peau, ou alors des réactions au niveau des yeux, au niveau du
nez, etc. On connaît tous bien le phénomène qu'on appelle l'allergie.
(1:43 - 2:02)
Alors la pseudo-allergie c'est en fait le même type de réaction mais sans qu'on identifie un
allergène. C'est pour ça qu'on a dit tiens c'est marrant quelqu'un développe des réactions type
cutanée ou autre qui font penser à une allergie et puis on teste des allergènes et il n'y en a pas.
Et on va revenir par après sur ce qui est là derrière.
(2:03 - 2:48)
Et alors l'intolérance alimentaire eh bien ça veut tout simplement dire qu'on ne tolère pas un
aliment. Et les raisons pour lesquelles on ne le tolère pas sont absolument multiples. Et donc
c'est vrai qu'il y a une énorme confusion.
On dit tiens je suis intolérant alors qu'en fait on est allergique, on parle d'allergies alors qu'en
réalité on parle d'un sujet extrêmement complexe et controversé entre les allergologues et les
non-allergologues. C'est ce qu'on appelle les allergies alimentaires de type 3. Alors pouressayer d'être plus clair sur le sujet, ce qu'on appelle les allergies de type 1 c'est l'allergie
classique, typique comme celle dont je viens de parler, sur les pollens, etc. sur certains
aliments.
(2:48 - 3:16)
Et celles-là sont comme on dit médiées, c'est-à-dire que quand on est confronté à cette
allergène, nous allons produire ce qu'on appelle des immunoglobulines E, qui est un type
d'immunoglobuline qui va venir stimuler les mastocytes, qui sont des globules blancs qui
produisent l'histamine. Et cette histamine va déclencher ces réactions en question. Donc là
dans ce cas-là il n'y a pas de doute, on est allergique de ce type 1, on sait qu'on est allergique à
quelque chose.
(3:16 - 4:40)
C'est quelque chose de très évident sur un tas d'allergènes volatiles, surtout sur les allergies
alimentaires, c'est un peu plus complexe, mais c'est vrai que quand on a un test comme ça, on
teste en général, comment est-ce qu'on fait ces tests ? Et bien les allergologues vont utiliser ce
qu'on appelle les prick tests, donc ce sont des tests qu'on fait sur la peau, comme ça on fait des
petits griffes avec l'allergène alimentaire en question, voir ce qui réagit. On peut aussi faire des
patch tests dans le dos, enfin bref, ce sont des tests cutanés ou dans une prise de sang, on peut
doser les IJE dans une prise de sang, même si c'est moins évident que les autres tests, pour
identifier cette allergie. Ça c'est l'allergie classique de type 1. Alors il y a quelque chose de plus
complexe, c'est ce qu'on appelle l'allergie de type 3, qui est une réaction, quand les gens disent
tiens moi je suis allergique aux produits laitiers ou je suis allergique au blé ou au gluten ou aux
oeufs ou ceci cela, le plus souvent, en fait, d'abord il faut voir si c'est une réaction allergique,
bien souvent c'est pas ça mais bon, imaginons que c'est une réaction allergique, et quand c'est
une réaction allergique, c'est rarement une allergie de type 1, donc une allergie comme ça, là
c'est vraiment une allergie, imaginons les gens ont une réaction alimentaire de type une
allergie vraie sur un aliment, il va y avoir une réaction qui va se déclencher très rapidement.
(4:41 - 6:24)
Entre quelques secondes, quelques minutes après l'ingestion de l'aliment. Dans l'allergie de
type 3, dites semi-retardées, c'est une réaction qui va se produire entre 5 heures et 5 jours en
général après l'ingestion de l'aliment, donc c'est extrêmement difficile de faire le lien avec ce
que l'on a mangé, et cela va plutôt se manifester en général par des inflammations chroniques,
que ce soit au niveau oral par exemple des otites à répétition, des infections des curgeurs à
répétition en général, ou alors éventuellement au niveau articulaire, etc. Et là, on peut, et c'est
là où toute la complexité, on peut diagnostiquer ce qu'on appelle des IgG alimentaires, donc
c'est un autre type d'immunoglobulin qui est responsable de ces réactions immunitaires, Mais,
là où ça se complique, c'est que quand on fait un dosage, et c'est là qu'on va peut-être en parler
plus tard, est-ce que ça vaut la peine de faire des tests, qui sont des tests faussement appelés
tests d'intolérance alimentaire, ce n'est pas des intolérances alimentaires, ce sont des allergiesde type 3 et encore, et c'est là où les allergologues ont raison, c'est que bien souvent, si les
gens ont des IgG élevés sur tel aliment, ça ne veut pas nécessairement dire qu'ils réagissent à
tel aliment, alors ça peut paraître un peu bizarre ce que je raconte ici, mais en fait, on peut très
bien avoir des immunoglobulins, donc notre système immunitaire se dit, tiens, il y a quelque
chose qui a traversé la paroi intestinale sous une forme pas tout à fait digérée, et donc que
nous ne reconnaissons pas dans notre checklist, il va produire des IgG pour signifier ça.
(6:26 - 7:16)
Mais ça ne veut pas dire pour autant que l'aliment va déclencher des problèmes dans le corps,
et donc on peut retrouver chez certaines personnes des IgG élevés tout simplement parce que
leur paroi intestinale est hyperperméable, et donc il y a des morceaux d'aliments non digérés
qui traversent la paroi, qui déclenchent la réaction immunitaire, et ce n'est pas pour autant que
ça va déclencher un problème. Ça peut déclencher un problème si, alors là c'est encore plus
complexe à expliquer, mais je vais quand même essayer d'expliquer brièvement, ça peut
déclencher un problème. L'hypothèse actuelle, c'est pas une certitude, mais l'hypothèse
actuelle est que ça va déclencher un problème si le fragment d'aliments sur lequel on a réagi,
qu'on appellera l'allergène alimentaire, dans ce cas là, et bien il y a quelque chose qui
ressemble dans notre corps.
(7:16 - 9:29)
C'est pas la même chose mais qui ressemble, et donc la réaction, notre système immunitaire
qui a réagi contre ce fragment d'aliments qui a traversé la paroi, sous une forme sous laquelle il
n'aurait pas dû le faire et donc ne correspondait pas à la checklist, et donc il a réagi, et bien si
dans notre corps il y a ce qu'on appelle un déterminant antigénique, une substance de surface
qui ressemble à ça, et bien notre système immunitaire va dire, ah ben tiens, voilà un autre, et
va se tromper, et va déclencher une réaction inflammatoire sur un de nos organes. Et donc ça
veut dire, pour faire simple, que quand on fait ces panels d'IgG alimentaire, il est quand même
conseillé de ne pas en demander 100 ou 200, je pense que si on teste les éléments les plus
immunogènes, comme les protéines de lait, de blé, de l'œuf, ça suffit, et bien on peut très bien
avoir des éléments, des IgG élevés, alors que on n'a pas de réaction sur ça, et donc on en arrive
peut-être à la question suivante, c'est est-ce que c'est bien de faire des tests comme ça, avec
plein de panel d'IgG ? Non, parce qu'on peut effectivement générer des régimes extrêmement
excessifs, extrêmement extrêmes, où les gens sont dépressifs, dénutris, alors que c'est pas ça
le problème. Je crois que ma question c'est un petit peu comment est-ce que dans l'allergie de
type 1 et dans l'allergie de type 3, pour commencer par là, est-ce que l'allergie est quelque
chose qu'on peut développer au cours du temps, ou est-ce que c'est quelque chose que on a
dès sa naissance, les allergies ? Alors, il y a toujours évidemment une combinaison de facteurs,
on sait qu'on a des polymorphismes, qu'on appelle ça, donc ils font que on a des
prédispositions génétiques à développer ceci ou pas cela chez l'un et chez l'autre.
Donc ça c'est une certitude. Maintenant, c'est certain qu'on va pouvoir développer ça pendantsa vie, bien entendu. Et c'est pas quelque chose qu'on a nécessairement à la naissance, c'est
quelque chose qu'on peut, en général, qu'on n'a pas à la naissance et puis qu'on va développer
plus tard.
(9:31 - 10:37)
A l'inverse, on peut aussi être allergique et puis ne plus l'être plus tard, c'est quelque chose qui
peut varier, néanmoins, quand même je rajoute une chose, c'est qu'on constate une évolution
énorme de l'allergie, donc le nombre de patients allergiques ou asthmatiques est en évolution
constante. À quoi est-ce que c'est dû ça ? J'imagine qu'il y a de multiples raisons, mais quels
sont les principales, à ton avis ? Je dirais, en tout cas, que dans ce qui est retenu par les
spécialistes dans le domaine qui expliquent cette augmentation des allergies, il y a plusieurs
facteurs. Il y a le fait qu'on est confronté à beaucoup plus de polyvents environnementaux,
déjà, qui jouent un rôle, et alors vraisemblablement, on va revenir là-dessus, le microbiote
semble quand même impliquer le fait, et par là même, la qualité du microbiote, d'une part, et
d'autre part, le fait que qu'on soit exposé ou pas exposé, dans sa plus petite enfance, à
différents éléments qui vont stimuler notre immunité, justement, à ne pas être allergique.
(10:38 - 10:52)
Et autrement dit, le fait de stériliser les choses à l'excès favoriserait aussi ce phénomène-là. On
va revenir, du coup, un petit peu sur tout ce lien avec le microbiote. Je pense qu'il y a d'abord un
petit concept théorique qui, je crois, est important.
(10:53 - 11:49)
C'est le concept de la réaction à l'histamine. C'est ça, du coup, qui déclenche, qui va déclencher
la réaction allergique ou l'inflammation derrière. C'est quoi l'histamine ? Alors, l'histamine,
donc, c'est une substance qui est produite par justement ce type de globules blancs, qu'on
appelle les mastocytes, et c'est une substance qui va agir sur différents récepteurs à
l'histamine, à gauche et à droite, dans le corps, et en fait, on va dire que les symptômes
généraux qu'on va pouvoir retrouver, qui vont permettre de se poser la question, tiens, est-ce
que je n'aurai pas une intolérance à l'histamine et ou un syndrome d'activation mastocytée, on
va revenir à la distinction, on y reviendra après, sont des symptômes qui peuvent être variés,
qui peuvent varier dans le temps d'ailleurs, en intensité et en présence ou non par rapport à un
même aliment.
(11:49 - 12:32)
On va y revenir, et donc ces symptômes-là, justement, ça peut être des symptômes cutanés,
justement, d'échatoulement, des rougeurs, des choses comme ça. Ça peut être des symptômes
d'irritabilité bronchique, type asthme ou pré-asthme, ça peut être des symptômes plutôt
vasculaires, comme des palpitations, de la tachycardie, des migraines, on peut avoir des
symptômes plutôt cardiovasculaires. On peut avoir des symptômes digestifs, évidemment,extrêmement fréquents et importants, que ce soit gastrique ou alors un peu dans le cadre du
côlon irritable, on peut retrouver des symptômes comme ça.
(12:32 - 14:19)
Du coup, ça peut être aussi quelque chose, parce qu'on parle souvent d'aliments plus chargés
en histamine que d'autres, est-ce que ça peut être ce qu'on peut aussi faire, justement, ce type
de symptômes dû à une réaction à l'histamine sans pour autant avoir une allergie derrière ?
Oui, oui, tout à fait, c'est bien pour ça qu'on appelle ça les pseudo-allergies. Ce sont des gens
qui ont ces symptômes que je viens d'évoquer maintenant, qui sont des symptômes type
histaminique, mais chez qui on ne retrouve pas d'allergènes. Et là-dedans, je pense qu'il faut
vraiment faire la différence entre deux entités.
La première, c'est ce qu'on appelle l'intolérance à l'histamine, un petit peu comme on pourrait
parler de l'intolérance au lactose, c'est-à-dire que dans l'intolérance au lactose, on ne produit
pas l'enzyme qui dégrade le lactose, la lactase en question, et bien dans l'intolérance à
l'histamine, c'est un peu la même chose, c'est qu'on ne produit pas l'enzyme qui dégrade
l'histamine alimentaire, qui s'appelle la diamine oxydase en l'occurrence. Avec une petite
différence, c'est qu'il y a deux options possibles, soit on ne la produit pas, et ça peut justement
être, comme d'ailleurs pour l'intolérance au lactose, être lié au fait que la paroi intestinale est
un petit peu abîmée et que du coup on ne produit pas cet enzyme. Mais il y a eu un autre cas de
figure, qui est un peu moins fréquent quand même, c'est d'avoir une altération, ce qu'on
appelle un polymorphisme de l'enzyme, donc l'enzyme qui fonctionne moins bien.
C'est possible aussi. Mais disons que ça c'est la première situation. La deuxième situation, qui
est, je trouve personnellement, au moins aussi fréquente, si pas plus, où on se rend compte
que ce syndrome d'activation mastocytaire, qu'on appelait idiopathique en médecine, ça veut
dire on ne sait pas d'où ça vient, et quelque chose, on commence à beaucoup mieux
comprendre ce qu'il en est, et ce qu'il en est, apparemment, c'est justement lié au microbiote.
(14:20 - 15:00)
Et c'est très intéressant parce que l'intolérance à l'histamine, donc ce sont des gens, en fait, il se
passe quoi ? Ce sont des gens qui, quand ils mangent des aliments riches en histamine, comme
ils ne produisent pas l'enzyme en question, ou qu'il ne fonctionne pas bien, ils ont une
absorption excessive d'histamine qui vient des aliments et qui va déclencher des symptômes
type allergiques, ou des symptômes histaminiques que nous en avons parlé tout à l'heure. Et
en fait, ces gens-là, quand on élimine les aliments riches en histamine et ou qu'on donne de la
diaminoxydase, ça va mieux. On a constaté que, finalement, chez beaucoup de patients, quand
on faisait ces deux choses-là, ça n'allait pas vraiment mieux.
(15:01 - 16:18)
Et en fait, c'est ce qu'on appelle un syndrome d'activation mastocytaire, c'est-à-dire que ce sontdes gens qui ont des mastocytes qui sont hyper réactifs et un tas d'éléments qui stimulent leur
réactivité vont déclencher ça. Alors, dans les aliments riches en histamine, il y a, en premier
lieu, les viandes, les poissons, les produits de la mer, selon leur état de fraîcheur. C'est ça qui
est compliqué.
C'est ça qui explique que quelqu'un, un jour, peut avoir dit « tiens, moi j'ai été manger des
sushis quelque part et j'ai eu une réaction terrible », et puis, trois jours après, il va manger des
sushis autre part et il n'a pas de réaction. Alors, ce n'est pas que le sushi était immangeable,
parce que sinon, ce serait autre chose, mais c'est simplement que la dégradation de la protéine
était plus importante et que du coup, il y avait plus d'histamine. Donc, c'est pour ça que ça peut
varier selon la fraîcheur de l'aliment, mais je veux dire que les aliments riches en histamine sont
typiquement les viandes et dérivées, les poissons et produits de la mer, on retrouve aussi les
tomates, les épinards, et alors on retrouve aussi des légumes fermentés type choucroute ou
alors des jus fermentés où on va retrouver la sauce soja.
(16:19 - 16:48)
Ce sont vraiment les aliments riches en histamine. On retrouve aussi les aliments qui
contiennent des amines biogènes, comme dans les ananas, les kiwis, les oranges, les bananes,
qui sont un peu dégradées par les mêmes enzymes et donc peuvent, si on en mange beaucoup,
surcharger les enzymes qui dégradent l'histamine. Et donc, c'est le premier groupe dont tu
parlais, qui n'ont pas ces enzymes qui permettent de décomposer l'histamine.
(16:48 - 17:26)
Et donc, ces gens-là vont avoir ce genre de réaction quand ils mangent ces aliments et quand
on leur donne la diamine oxydase, ça va mieux. Et puis là, il y a un autre groupe qui, eux, vont
plutôt ne pas être très sensibles à la diamine oxydase et qui, eux, vont réagir sur ce qu'on
appelle des aliments histaminolibérateurs. C'est-à-dire que les aliments histaminolibérateurs,
c'est l'alcool, par exemple, typiquement, les noix, on retrouve aussi les fruits de mer, mais le
chocolat.
(17:27 - 18:30)
Ce sont différents aliments qui sont typiquement histaminolibérateurs, de même que d'autres
facteurs sont histaminolibérateurs. Le stress, par exemple, les changements de température.
Voilà, ce sont des éléments... Des personnes qui deviennent rouges quand elles boivent de
l'alcool ou quand elles sont stressées, ça pourrait être ça.
Qu'est-ce qui se passe, du coup ? Quelle est la différence avec le premier ? Alors, c'est tout à fait
différent. C'est-à-dire qu'ici, ce n'est pas une question de produire de la diamine oxydase
suffisamment, même si les deux peuvent être combinés, c'est possible aussi, bien sûr, mais la
question est plutôt d'avoir des mastocytes qui sont hyper réactifs. À ne pas confondre encore,
je le note quand même, à ce qu'on appelle la mastocytose.Donc ça, c'est une maladie très rare, avec une prolifération excessive de ces mastocytes, avec
en général des lésions, des nodules sous la peau, mais bon, je mets ça de côté, ce n'est pas de
ça dont on parle. On parle du syndrome d'activation mastocytaire. Et donc ici, ces
développements ont un autre cas de figure.
(18:32 - 20:07)
Et pendant très longtemps, on s'est dit, tiens, enfin, qu'est-ce qui fait que ces mastocytes sont
hyper réactifs et réagissent suite à, comme je disais, ces aliments qui sont histamino-
libérateurs, ou le stress, ou les changements de température, des trucs comme ça. Et
maintenant, depuis pas longtemps, depuis 2022 en fait, il y a eu plusieurs publications très
intéressantes qui montrent que, en réalité, ce qui se passe, c'est que le microbiote, et à partir
du moment où le microbiote, précisément, a une constitution particulière, c'est-à-dire qu'il
contient moins de ces fameuses bactéries de protection dont on a déjà parlé dans d'autres
épisodes, je pense. Donc ce sont comme les Fecalibacterium, l'Erosiburia, etc.
Donc, moins de ces bactéries de protection, qui fait qu'évidemment, du coup, les autres
bactéries peuvent beaucoup plus facilement accéder à la paroi intestinale. Et aussi, on retrouve
dans ces études, plus de bactéries pro-inflammatoires, antérobactéries, etc. Et en réalité, il a été
bien démontré maintenant que, à partir du moment où ces mauvaises bactéries ont accès à la
paroi et accès au système immunitaire, je ne vais pas à ce détail, de présentation de cytokines
et tout le bazar, on arrive au résultat que finalement, il y a une production de cytokines qui va
augmenter la sensibilité mastocytaire.
(20:08 - 20:59)
Et donc, c'est vraiment terriblement important, comme info, de constater que, finalement, l'état
du microbiote va être un élément majeur dans ces problèmes d'ici l'année. Donc, on a le
premier cas, en fait, où on manque d'une certaine enzyme et on a le deuxième cas, où on va
avoir des réactions qui sont très similaires au premier cas, mais les enzymes fonctionnent très
bien, il s'agit juste d'une dégradation, enfin juste, il s'agit d'une dégradation de la paroi
intestinale qui va permettre certaines réactions inflammatoires qui ne devraient pas se passer,
qui se passent et qui donnent du coup des symptômes similaires. Le premier cas, on n'a pas
parlé, est-ce qu'on s'est diagnostiqués ? Est-ce qu'on s'est vérifiés si on manque de ces enzymes
? Alors, oui, il y a une technique, c'est de doser l'histamine dans les sels.
(21:00 - 21:25)
Et donc, si on voit qu'effectivement, il y a trop d'histamine dans les sels, ça veut dire que ça n'a
pas été dégradé correctement. On peut aussi doser l'activité de la diaminoxydase, c'est aussi
faisable. Et puis, on peut faire un test aussi en disant, tiens, voilà, en éliminant ces aliments-là et
en donnant de la diaminoxydase au cas où il y en a, pour voir ce qu'il y a. Et par contre, si on
n'est pas dans ce cas-là, mais qu'on a des réactions similaires, alors là, il faut plutôt aller
regarder ce qui se passe au niveau du microbiote.(21:25 - 22:37)
Exactement, et comme je vous le disais, je pense que c'est extrêmement, une situation très
fréquente. Et dans ma pratique, je pense même plus fréquente que le premier cas. Et dans ce
cas-là, effectivement, il faut aller évaluer le microbiote.
Et donc, un microbiote inflammatoire favorise l'hyperréactivité des mastocytes, comme je
disais, à certains types d'aliments, à l'alcool, au stress, etc. Et alors, il y a encore un autre
élément, c'est l'histoire du candidat. Juste avant de rentrer dans l'histoire du candidat, donc on
a parlé des allergies de type 1, on a parlé des allergies de type 3, et puis on a parlé de des
réactions à l'histamine.
Est-ce que ça fait partie des pseudo-allergies? Est-ce que ça fait partie des allergies de type 3 ou
c'est vraiment une chose de séparée? C'est autre chose. Et alors, par rapport à l'intolérance
alimentaire, c'est vrai que c'est quelque chose qui, en fait, est un peu sous-jacent à ces trois
catégories dont on vient de parler, ou est-ce que c'est une catégorie encore différente? Alors,
l'intolérance alimentaire, ça veut dire qu'on ne tolère pas un aliment, tout simplement. Alors,
quelles sont les causes? Les causes sont multiples.
(22:37 - 22:46)
Et c'est ça qu'il faut bien comprendre. Et souvent, les gens mélangent tout. Et ce que je
comprends, c'est que c'est très facile de tout mélanger.
(22:48 - 23:40)
Et ils viennent dans mes consultations, ils me disent, tiens docteur, j'aimerais bien que vous
testiez mes intolérances alimentaires. Alors, c'est effectivement plus compliqué que ça, parce
que comme tu disais, justement, il y a les allergies de type 1, les allergies de type 3. Là, on peut
faire des tests d'IgG, même si dans le type 3, l'IgG, il faut s'en méfier. Tout en sachant qu'il faut
savoir interpréter ça correctement et pas n'importe comment, effectivement, il faut s'en méfier.
Et puis, troisièmement, les pseudo-allergies, ce qui est encore une chose à identifier, qu'on peut
déjà pré-identifier par les symptômes, parce qu'effectivement, il y a des symptômes de cet
ordre-là. Le typiste aminique, eh bien, c'est déjà une piste. Et si on se rend compte des
symptômes, soit on peut tester des choses vraiment typiquement liées aux enzymes, de
dégradation de l'histamine, ou alors plutôt aller voir dans le microbiote s'il n'y a pas quelque
chose à régler à ce niveau-là.
(23:40 - 23:56)
Exactement. Et donc, pour revenir aux intolérances alimentaires, il y a beaucoup d'intolérances.
Les intolérances au lactose, ça, on le connaît bien, c'est un terme qu'on a vite bien compris, à ne
pas confondre avec la réactivité aux protéines de lait.(23:57 - 26:02)
Donc, vous avez des gens qui sont intolérants au lactose, et puis, vous avez des gens qui ne
sont pas intolérants au lactose, mais qui ont une réactivité immunitaire sur les protéines de lait
et qui, donc, vont déclencher ces fameuses allergies de type 3. Allergies de type 3, c'est rare, là-
dessus. Allergies de type 3, où ils vont déclencher des réactions inflammatoires au niveau ORL,
la répétition. Et quand on arrête les produits laitiers, pouf, ça va beaucoup mieux.
Et là, ce n'est pas en arrêtant le lactose, c'est en arrêtant tous les produits laitiers animaux, les
protéines de lait. Et là, on parle, c'est confondu par une intolérance aux produits laitiers, mais
en réalité, ce n'est pas une intolérance, c'est plutôt une allergie de type 3. Et puis, alors, vous
avez des gens qui ont des intolérances à tous les aliments contenant l'histamine, dont on a
parlé tout à l'heure. Et puis, alors, vous avez aussi des gens qui sont intolérants à des aliments
fermentants, parce qu'ils ont un microbiote hyper fermentant, et donc, quand ils mangent ce
qu'on appelle les FODMAP, donc, comme précisément les choux, les poireaux, les oignons, les
pois chiches, etc., ils vont déclencher une réaction où ils ne se sentent pas bien.
Et puis, vous avez les gens qui sont intolérants au gras. Ils sont intolérants au gras parce que ils
ont un système digestif qui ne digère pas bien le gras, pour différentes raisons, ça peut être le
stress, on ne va pas s'étendre là-dessus maintenant, et ou parce qu'ils ont, concernant le
microbiote, ils n'ont pas assez de bactéries de protection, ils ont trop de bactéries
inflammatoires, donc ils ont une paroi intestinale plutôt à nu et plutôt enflammée, ou micro-
enflammée, et effectivement, lorsqu'il y a des acides biliaires, par exemple, qui arrivent là-
dessus, de la bile, quand ils mangent plus gras, il y aura plus facilement de la bile qui va arriver,
eh bien, ça va leur faire mal. De la même manière que ces gens-là, les tannins du vin rouge, ça
va leur faire mal, les piments vont leur faire mal.
(26:03 - 26:41)
Voilà, donc en fait, être intolérant, ça veut dire, oui, qu'on ne tolère pas bien quelque chose,
mais pour un tas de raisons différentes. Est-ce parce que sa muqueuse est trop à nu, trop à vif,
qu'elle va réagir sur certains aliments ingrédients ? Est-ce parce qu'on ne tolère pas le lactose ?
Est-ce parce qu'on a une allergie sur les protéines de lait ? Est-ce parce qu'on a un problème
avec l'histamine ? Est-ce qu'on a un problème avec les aliments fermentants ? Ça peut être tout
ça. On peut avoir l'un ou l'autre, et pas mal, certains patients ont un peu de tout, parce qu'ils
ont un microbiote tellement catastrophique qu'ils vont mélanger l'intolérance au lactose,
l'intolérance à l'histamine, une activation oestocitaire, un microbiote à nu, etc.
(26:42 - 28:04)
Et du coup, à quoi servent les tests d'intolérance alimentaire ? Qu'est-ce que ça représente
aujourd'hui, un petit peu, dans le champ médical ou dans le champ d'application ? Le problème
est qu'effectivement, je pense qu'hélas, pas mal de thérapeutes et de médecins utilisent ces
tests sans bien savoir ce qu'il en est, quelles sont leurs limites. Actuellement, avec ce que l'onsait, dont je viens de parler maintenant, on commence à savoir quand même pas mal de
choses, il devrait y avoir plutôt, suite à l'anamnèse interrogatoire des patientes, se dire est-ce
qu'on est plutôt dans une intolérance au lactose ? Est-ce que j'ai des symptômes d'inflammation
chronique qui peuvent être modulés par des aliments ? Alors là, on ferait ces fameux tests
d'IGG, est-ce qu'on est plutôt dans un problème d'histamine, dans un problème de
fermentation, dans un problème de micro-inflammation microbiote, un problème de candida ?
Je le garde un petit peu de côté. Et donc, c'est certain que c'est aux médecins ou aux
thérapeutes, avec la symptomatologie du patient, de se dire tiens, on est plutôt à faire à ça, ou
ça, ou ça, et faire les tests.
(28:05 - 28:26)
Et de régler le microbiote de toute façon en amont. On se rend compte que, bien entendu, le
microbiote est absolument fondamental, parce que par rapport à l'histamine, bien souvent,
comme je le disais, on a souvent un syndrome d'activation mastocytaire fondamentale de
régler le microbiote. Par rapport à des aliments fermentants, fondamentale de régler le
microbiote.
(28:27 - 28:43)
Par rapport à une paroi intestinale à nu, parce que le microbiote n'est pas bon, régler le
microbiote. Un problème d'hyperperméabilité, d'allergie de type 3 sur certaines plantes
alimentaires, régler le microbiote. Donc c'est, oui, souvent ça, bien sûr.
(28:43 - 29:28)
Et du coup, et de nouveau, je garde le candidat après, parce qu'après, sinon, on va partir dans
les détails du candidat, et j'ai d'autres questions que j'aimerais poser avant. Donc ces
personnes-là, il faut quand même qu'ils sortent certaines choses de leur alimentation, parce
qu'ils font une intolérance, ils ne le tolèrent pas bien, ils ne se sentent pas bien près. Donc, ce
serait logique dans un premier temps de dire, voilà, arrêtez de manger ces aliments-là.
Mais alors, on arrive un petit peu dans des régimes super restrictifs. Comment est-ce qu'on
gère ça, quand on se rend compte qu'on commence, en fait, à ne pas tolérer beaucoup
d'aliments ? Est-ce que c'est quelque chose, du coup, qu'on ne va pas tolérer à vie ? Est-ce qu'il
est possible de sortir de ça et de recommencer à remanger plus normalement ? Il y a le cas de
l'intolérance au lactose qui est un peu à part. Ça, c'est un cas de figure.
(29:28 - 30:15)
Pour le reste, je pense qu'on peut quand même, que rien n'est définitif. Et que l'on peut
clairement, quand on arrive à trouver où se trouve le problème, justement, et à y mettre les
solutions, ça mettra quelques mois, mais à améliorer clairement la tolérance alimentaire à ces
aliments-là, je pense que ça n'est pas l'idée de dire « Ah, ben voilà, on a vu que vous êtes
allergique à ces cibous-là à vie. » Oui, ça c'est vrai dans les allergies de type 1. Là, c'est très trèscompliqué et c'est vrai que la première règle que l'on dit, c'est d'éviter l'allergène, que ce soit
dans les pollens ou dans les acariens ou dans les aliments.
(30:16 - 30:38)
Mais pour le reste, je pense qu'on peut quand même assez bien améliorer la situation. On va
reparler du coin encore un petit peu après de comment. Est-ce que tu peux expliquer ce que
c'est que la candidose, cette prolifération de champignons qu'on appelle le candida ? Parce que
ça aussi, c'est quelque chose qui va donner des réactions aussi pseudo-allergiques.
(30:39 - 30:56)
Oui. Donc, première chose, je vais d'abord parler du gluten et puis de la candidose. Pour ce qui
est du gluten, il est clair qu'il y a énormément de gens qui pensent qu'ils sont allergiques au
gluten alors qu'ils ne le sont pas vraiment.
(30:59 - 31:28)
Il n'y a aucun intérêt à consommer des quantités phénoménales de gluten de toute façon. Mais
de là à être extrémiste dans l'éviction du gluten, je pense que beaucoup de gens le font alors
qu'ils ne devraient peut-être pas le faire. Pourquoi ça ? Parce qu'évidemment, il y a la maladie
Celiac, ça c'est quelque chose que tout le monde connaît, qui est vraiment une réaction
allergique au gluten qui se manifeste en général dès l'enfance et on a une prédisposition
génétique à ça, évidente pour ça.
(31:28 - 31:58)
Ça c'est une chose. Et puis alors il y a un concept qui était créé, qui était la maladie, je ne sais
plus le nom exact, c'est le syndrome non-celiac au gluten ou la maladie non-celiac au gluten qui
ne veut pas dire grand-chose en soi, c'est un peu débile comme dénomination. Mais en fait, ce
sont tous les gens qui se sentaient mieux en éliminant le gluten alors qu'ils ne sont pas
allergiques au gluten.
(31:59 - 32:23)
Alors ça, là c'est un volet plus complexe. Parce qu'effectivement, beaucoup de gens qui te
regardent évidemment vont te dire « Ah bah oui, moi j'ai arrêté le gluten et je me sens
beaucoup mieux. » Et maintenant la question c'est pourquoi ? Alors, tout en n'étant pas celiac
évidemment, on a éliminé ces cas de figure, donc là c'est évident.
(32:24 - 32:53)
Alors c'est vrai qu'il existe un petit pourcentage de personnes où on va de fait retrouver des
marqueurs type IgG ou IgA sur le gluten même qui n'ont pas le critère typique de maladie
celiac et chez qui il est clair qu'on voit bien qu'il y a une réaction immunitaire sur le gluten
même s'ils ne sont pas celiacs. Et là, c'est évident qu'il faut éviter le gluten. Ça c'est deuxièmecatégorie.
(32:54 - 33:19)
Et puis alors il y a les autres catégories où là c'est moins évident. Et dans les autres catégories,
je dirais d'abord qu'il y a les gens qui ont un microbiote qui n'est pas en bon état et qui ont de
ce fait de nouveau une muqueuse surexposée aux irritants. Et parmi ces irritants il y a la lectine
du blé.
(33:20 - 33:44)
Savoir que la lectine en fait est une substance d'ailleurs que produisent la plupart des végétaux
qui poussent dans la terre pour se protéger de différents agresseurs. Et cette lectine, si on a un
mucus impeccable, la lectine passe dans le tube justif et ça ne dérange personne. Et à partir du
moment où ça n'est pas le cas, eh bien à ce moment-là les gens ont un problème sur le blé.
(33:44 - 33:58)
Mais c'est pas une question de gluten, c'est une question de lectine. C'est déjà une chose à
savoir. Et puis autre chose, tout à fait fréquente, ce sont les gens qui ont une prolifération
excessive de champignons dans l'intestin, ce qu'on appelle la candidose.
(34:02 - 34:25)
Et dans ces cas-là, il est clair que ce qui est l'élément number one à éliminer de son
alimentation, ce sont les sucres raffinés, les farines blanches, etc. Et donc c'est clair que les
gens qui suppriment le gluten, forcément ils suppriment les farines blanches et du coup ils se
sentent beaucoup mieux. Et ils ont l'impression que c'est le gluten alors que ce n'est pas le
gluten.
(34:26 - 34:43)
Et donc c'est certain que, je crois que pour résumer, il y a la maladie Céliac, c'est évident. Il y a
des cas de fait où on constate, on voit dans les analyses, des hypnoglobulines élevées, même si
on n'est pas dans la maladie Céliac. Et l'expérience m'a montré que dans ces cas-là, vraiment le
gluten est problématique.
(34:44 - 35:14)
Et puis alors il y a les cas du microbiote, avec effectivement ce problème de la lectine et d'une
muqueuse réactive, et puis le problème de la prolifération fongique. Donc je pense que c'est
important de pouvoir faire la part des choses. Dans l'allergie ou l'intolérance au gluten, c'est
souvent de se rabattre sur des produits transformés, pas nécessairement de qualité, sur
beaucoup de maïs, pas nécessairement une bonne chose.
(35:16 - 35:53)Donc c'est pour ça que je crois qu'il vaut mieux avoir le cœur net, est-ce qu'on a un problème
du gluten, oui ou non, ou est-ce que c'est quelque chose qui y ressemble. Il y a, je pense, que
de toute manière, l'excès de gluten n'est pas spécialement intéressant, et donc, sur le côté qu'il
y a aussi toute cette notion évidemment qui est liée à la transformation alimentaire, et que de
fait le blé a quand même subi différents types d'hybridation pour qu'il soit plus résistant, etc. Je
ne parle même pas des OGM, parce que ça on le retrouve de toute manière dans toutes les
céréales et les fruits et légumes, c'est pas une question de blé.
(35:56 - 36:47)
Et c'est vrai que pour ces raisons-là, il y a peut-être, les céréales comme les potes auraient été
magnifiquement moins génétiquement modifiées, ils seraient plus faciles à tolérer, même si
elles contiennent du gluten. Et alors, c'est vrai qu'il est intéressant, je pense, de consommer un
peu plus de pommes de terre, de riz, et pas des quantités excessives de gluten, puisqu'il dit
souvent « quantité excessive de gluten » dans notre alimentation, c'est aussi « quantité
excessive de farine blanche, de sucre, de pain, de pâtes », et ça n'est pas bon. Donc je crois que
ça c'est la première chose, c'est quoi qu'il en soit, qu'on soit intolérant au gluten ou pas, on a
intérêt à réduire la quantité de gluten et diversifier avec d'autres choses.
(36:47 - 37:53)
Il y a peut-être un peu un effet de mode sur l'intolérance au gluten ? Oui, c'est comme je le
disais, il y a tellement de gens qui ont, pour d'autres raisons, un mauvais microbiote ou un
excès de candida, et pour toutes ces raisons, ils tolèrent moins bien le gluten, les farines
blanches et le blé, et du coup, quand ils n'en mangent plus, ils se sentent mieux. Tout comme
pas mal de gens, finalement on parlait des intolérances tout à l'heure, pas mal de gens ont,
pour des perturbations, de nouveau on en revient, de microbiote, etc., ne tolèrent plus un
grand nombre de choses. Et j'ai beaucoup de patients qui me disent « moi là où je me sens
mieux, c'est quand je mange pas ». Et donc du coup pour ces personnes, pour revenir un petit
peu à ces personnes qui se retrouvent maintenant, presque comme tu disais, qui se sentent
mieux quand ils ne mangent pas, ou comme on avait vu dans le reportage Netflix, il y avait une
des quatre intervenantes qui ne mangeait plus rien.
(37:55 - 38:34)
Comment est-ce qu'on fait, ou même nous chez Simp, on voit certains clients qui nous disent «
moi j'ai arrêté de manger, ils nous envoient la liste, tout en fait ». Comment est-ce qu'on peut
mettre en application vos recommandations ? Parce que nous on fait des recommandations sur
l'état de leur microbiote. Et pour ces personnes-là, comment est-ce qu'ils passent de « je ne
mange plus rien » à « je mange correctement », mais sans leur générer de nouveaux inconforts,
parce que forcément le but c'est qu'ils sentent bien. Alors c'est à la fois très simple, très
compliqué, c'est-à-dire que moi j'ai un processus.
(38:34 - 39:27)Donc 1, voir ce qu'il en est au niveau « est-ce qu'il y a des allergies alimentaires de type 3, type 1
en général, on sait, est-ce qu'il y a l'état du microbiote, l'état de la paroi, est-ce qu'il y a une
prolifération fongique ? ». Une fois que ça c'est fait, l'idée est de traiter ces problèmes-là, et
pendant le temps où on traite ces problèmes-là, forcément au tout début, on ne va pas
commencer à réintroduire des aliments qui ne seront pas tolérés puisqu'ils ne le sont déjà pas.
Donc il faut quand même se donner un petit peu de temps, et l'idée c'est qu'après 2-3 mois de
ce traitement, à ce moment-là, je commence à leur dire de réintégrer des éléments, en
commençant par des éléments qui ne semblent pas les plus problématiques, et en n'intégrant
jamais plus un aliment que deux fois par semaine. Et comme ça, petit à petit, on essaie avec un
à voir ce que ça donne.
(39:27 - 39:35)
Alors ça c'est pour la théorie. Pour la pratique, je vais vous dire que ça ne se passe pas comme
ça. En fait, ce qui se passe, c'est que c'est normal, c'est humain.
(39:35 - 39:52)
Quand on se sent mieux, on se dit « ah tiens, je vais essayer ça », et puis on voit si ça va ou si ça
ne va pas. Donc en général, les gens font une réintroduction sauvage, et ils voient comme ça si
ça va ou pas. Au final, ils arrivent quand même à réintroduire, même si parfois c'est trop tôt, il
faudrait attendre un petit coup, mais au moins ils le savent.
(39:53 - 40:18)
Exactement, ils comprennent généralement. Et c'est ça, bien souvent, que l'on constate et qui
est intéressant, c'est des gens qui vous disent « moi je ne supportais plus rien » ou quasiment
plus rien. Et bien, ils arrivent à un stade, ils sont revenus à un stade où ça s'est un peu calmé,
qui leur permettent de savoir ce qu'ils ne supportent, ce que vraiment ils ne supportent pas, ou
ce qu'ils supportent et qu'ils ne savaient pas bien s'ils ne supportaient pas, ou que c'était un
peu noyé dans la masse.
(40:18 - 40:31)
On a parlé du candidat ou pas finalement ? On n'a pas parlé plus du candidat, c'est vrai qu'on
peut parler plus du candidat. Juste un mot, parce que sinon c'est vrai que c'est un très long
sujet. On fera un épisode complet sur la candidose, mais c'est vrai qu'on en a parlé, du coup
peut-être expliquer ce que c'est.
(40:31 - 41:32)
En fait, il faut juste savoir, on en a parlé par rapport aux pseudo-allergiques. En réalité, il y a des
publications assez extraordinaires qui sont sorties très récemment, qui ont montré que les
candidats, quand ils sont présents en excès, et bien il y a ce qu'on appelle des éléments de
surface du candidat, des bêta-glucans de surface du candidat, qui vont traverser la paroiintestinale et qui vont aller se fixer sur des récepteurs spécifiques d'hémastocytes justement, et
qui vont favoriser la libération du stamine. Et alors ça m'a fait fort plaisir de voir ça, parce que
moi depuis des années que je m'occupe de ce genre de problème, souvent j'avais des patients
qui me disaient, tiens en plus de mes symptômes de prolifération fongique, qui sont des
symptômes souvent digestifs, donc des ballonnements, des gaz, des troubles du transit, et bien
ils avaient aussi des symptômes de type pseudo-allergique, avec effectivement des
chatouillements au niveau des paupières, au niveau du cœur chevelu, au niveau de la nusse,
enfin bref à différents niveaux.
(41:32 - 44:40)
Alors à l'époque, il y a vingt ans, on ne savait absolument pas ce qu'il en était, on disait oui c'est
des toxines, bon c'était un peu la toxine, ça abandonne, on laissait comme ça, on ne savait pas
quoi dire, et en fait non, en fait c'est pas du tout ça, c'est juste le fait que ces candidats peuvent
eux-mêmes stimuler la production d'histamines, et donc c'est tout à fait intéressant, parce que
là on se rend compte aussi que c'est un autre élément à prendre en compte dans l'équation,
donc ça veut dire qu'il y a effectivement, pour revenir là-dessus, soit ne pas produire assez
d'enzymes plidégrades d'histamines des aliments, soit avoir une hypersensibilité des
mastocytes fortement liée à l'état inflammatoire du microbiote, soit avoir effectivement un
excès de candidats qui eux-mêmes favorisent la production d'histamines. Donc les candidats ce
sont des champignons qu'on a tous en quantité modérée mais qui peuvent proliférer ? Donc à
la base ce sont des levures pour être exact, que l'on a tous dans l'intestin et qui provoquent
aucun problème, on s'en rend pas compte, et puis pour différentes raisons qui peuvent être
une baisse de l'immunité anti-candidat dans la fatigue, le stress ou certains médicaments, on
connaît évidemment les antibiotiques et les candidoses vaginales, ou les corticoïdes, ou alors le
fait de manger trop de sucre, ce sont des éléments qui vont favoriser la prolifération de ces
levures, qui prolifèrent et puis qui se transforment en champignons, qui vont s'accrocher à la
paroi intestinale et qui vont former des groupes comme ça, et qui vont libérer différentes
substances, différentes toxines, et entre autres, c'était pas tout à fait faux quand on disait les
toxines, ce sont effectivement des déterminantes surfaces de ces candidats qui viennent se
fixer sur les mastocytes par exemple, bref, je ne vais pas entrer dans tous les détails, et donc ça
va générer des symptômes autres que les symptômes digestifs, qui sont ces symptômes
pseudo-allergiques par exemple, et ces candidats vont aussi, en fermentant les sucres,
produire de l'acétaldéhyde par exemple, qui va agir au niveau de la dopamine cérébrale, qui va
avoir un impact au niveau psychocognitif, ça fait partie des symptômes psychiques du candidat,
enfin bref, c'est le problème de mémoire, de concentration, etc. On a l'impression d'avoir la tête
dans le brouillard... Et ce qui fait que ça a souvent été, j'imagine, confondu avec une intolérance
au gluten, parce qu'on avait des symptômes... Oui, effectivement, les gens qui ont une allergie
au gluten, effectivement, les symptômes peuvent être digestifs, mais pas que, on sait chez
l'enfant qu'il y a des problèmes de retard de croissance, évidemment, ça c'est très connu, mais
il y a aussi des problèmes cognitifs et psychiques avec le gluten.
(44:40 - 45:44)Comment est-ce qu'on définit du coup si ces champignons proliféraient, si on passait de la
levure aux champignons ? Alors, c'est très difficile, c'est très très difficile, et ce n'est pas pour
rien que le premier livre qui a été écrit là-dessus par un médecin interniste américain qui
s'appelle le docteur Orian Truss, c'était dans les années... C'était déjà longtemps, dans les
années 80, ça s'appelait « The Missing Diagnosis », il parlait justement de ce diagnostic comme
qu'on rate l'étude de la prolifération fongique. Alors, il se fait que dans les selles c'est très
compliqué, parce que ces candidats restent accrochés par paquets à la muqueuse, les gastro-
entérologues savent bien ça quand on a des mycoses esophagiennes, par exemple, ils voient ça
en faisant des fibroscopies, ils voient des plaques blanches comme ça des candidats, et donc on
ne va pas nécessairement les retrouver dans les selles. Alors, le dosage des anticorps contre le
candidat dans le sang c'est compliqué, parce que ça veut dire souvent qu'il y a eu un passage
de candidats à un moment donné, mais est-ce que c'était il y a trois jours, il y a vingt ans, on ne
sait pas.
(45:46 - 46:19)
On peut avoir des anticorps de muqueuse parfois élevés, c'est plus rare, un test que je trouve
quand même encore actuellement le plus pertinent, c'est de doser les métabolites produits par
le candidat qu'on retrouve dans l'urine. Je trouve que c'est vraiment, il y a un certain nombre de
publications sur le sujet d'ailleurs, et c'est personnellement dans ma pratique et dans la
pratique d'autres confrères qui s'intéressent à ça, c'est vraiment l'analyse en corrélation avec la
clinique, on va dire, qui est la plus pertinente pour diagnostiquer ça. C'est celle qu'on propose
d'ailleurs chez Simp.
(46:20 - 47:44)
Comment ça fonctionne en fait, on ne va pas rester déséternité sur le sujet non plus, mais
comment est-ce qu'on le détermine ? C'est dû à la consommation de sucre ? Alors, c'est-à-dire
qu'effectivement le candidat se nourrit de sucre, et il va produire différentes choses, et entre
autres il va produire une substance qu'on appelle le déraminitol, qui est une substance qui est
produite par le candidat et que par le candidat. C'est ça qui est extrêmement intéressant dans
les analyses qu'on appelle métabolomiques, c'est de trouver un métabolite qui est produit
uniquement par une seule source évidemment, parce que s'il est produit par plusieurs sources,
ça complique de savoir ce que ça veut dire, et alors on va doser ce métabolite produit
exclusivement par le candidat dans l'urine, et s'il y a beaucoup de métabolites, ça veut dire qu'il
y a beaucoup de candidats. Maintenant, de fait, c'est un test qui doit être dynamique, c'est-à-
dire qu'il est intéressant de nourrir le candidat pour voir s'il produit le métabolite, et ça veut
donc dire que, comme c'est une analyse qui se fait dans la première urine du matin, ça veut
dire que la veille, il faut manger au moins un minimum de glucides, que ce soit du riz, des
pâtes, du sucre, une pâtisserie, enfin n'importe quoi, mais qu'il y ait des sucres et des glucides
pour quand même nourrir ses candidats.
(47:44 - 48:10)Donc s'il n'y en a pas, il n'y aura pas de ce métabolite, ou très peu, même si on a mangé
beaucoup de sucre, c'est pas ça qui va faire que. Et par contre, s'il y en a, ben oui. Et s'il y en a,
qu'est-ce qu'on peut faire derrière, une fois qu'on a identifié ça ? Ah, il y a moyen de donner... Il
faut déjà, dans un premier temps, faire un régime qui permet d'éviter de le sauvenourrir, et
puis alors il y a des traitements pour l'éliminer.
(48:10 - 48:43)
Donc ça c'est quelque chose, contrairement à une intolérance au gluten par exemple, où en fait
on dit il faut arrêter, ici c'est pas il faut arrêter, c'est il faut traiter la chose, et puis derrière on
peut recommencer, même si c'est quelque chose qui a quand même tendance à récidiver, mais
c'est possible d'en arriver à bout et de reprendre une alimentation normale, en tout cas
générale. Eh ben voilà, parfait, merci beaucoup, c'était très instructif, je pense qu'on fera peut-
être un épisode spécifique sur le candidat. Allez, au revoir.