Si vous souffrez de ballonnements chroniques, de douleurs abdominales récurrentes et d'un transit capricieux, vous avez probablement déjà entendu le diagnostic de "syndrome de l'intestin irritable" ou "côlon irritable". Peut-être avez-vous même tenté le régime FODMAP, consulté plusieurs spécialistes, passé une colonoscopie qui n'a rien révélé, et pourtant, vos symptômes persistent. Vous n'êtes pas seul dans cette situation frustrante. Le syndrome de l'intestin irritable touche des millions de personnes et représente l'un des motifs de consultation les plus fréquents en gastroentérologie. Pourtant, derrière ce diagnostic fourre-tout se cachent souvent des mécanismes précis et personnalisés qui, une fois identifiés, peuvent enfin ouvrir la voie vers un soulagement.
Dans cet épisode, nous recevons le Dr Balon-Perin, spécialiste en médecine fonctionnelle, pour décortiquer les véritables causes du syndrome de l'intestin irritable. Loin des approches génériques qui traitent tous les patients de la même manière, cette conversation plonge au cœur des trois piliers fondamentaux qui peuvent expliquer vos troubles digestifs : la micro-inflammation intestinale, l'hyperfermentation bactérienne, et l'impact du système nerveux sur votre digestion. Découvrez pourquoi les examens classiques ne suffisent pas, quels tests peuvent réellement vous aider, et comment personnaliser votre approche thérapeutique pour enfin retrouver un confort digestif.
Vous souffrez de troubles digestifs chroniques sans réponses claires ?
Découvrez une approche personnalisée de votre santé intestinale grâce à des analyses de pointe du microbiote et des analyses ciblées.
Le Dr Balon-Perin est spécialiste en médecine fonctionnelle, une approche qui se distingue de la médecine conventionnelle par sa volonté de chercher les causes racines des pathologies plutôt que de traiter les symptômes. Fort d'une expérience approfondie dans l'analyse des troubles digestifs, il accompagne des patients confrontés à des diagnostics complexes, notamment ceux qui se heurtent aux limites des examens standards comme la colonoscopie ou les bilans sanguins classiques.
Sa démarche repose sur une compréhension fine des mécanismes microscopiques qui régissent la santé intestinale : inflammation de bas grade, déséquilibres du microbiote, proliférations bactériennes ou fongiques, et interactions entre le système digestif et le système nerveux. Cette expertise permet d'offrir aux patients une vision globale et personnalisée de leurs troubles, en s'appuyant sur des analyses biologiques avancées et des tests fonctionnels que la médecine conventionnelle n'explore pas systématiquement.
Le syndrome de l'intestin irritable est défini par des critères médicaux précis, connus sous le nom de Critères de Rome. Comme l'explique le Dr Balon-Perin, "le syndrome de l'intestin irritable, c'est généralement des douleurs abdominales récurrentes associées à des troubles du transit". Ces douleurs peuvent s'accompagner de ballonnements, de gaz, d'inconfort digestif général, et de variations du transit intestinal allant de la diarrhée à la constipation, voire une alternance des deux.
Ce diagnostic est essentiellement clinique, ce qui signifie qu'il repose avant tout sur les symptômes rapportés par le patient plutôt que sur des anomalies visibles lors d'examens. C'est précisément cette nature "invisible" qui rend le SII si frustrant pour ceux qui en souffrent. Les examens standards comme la colonoscopie ou les prises de sang classiques reviennent souvent normaux, laissant les patients avec un diagnostic mais sans explication concrète de ce qui dysfonctionne réellement dans leur système digestif.
Une confusion fréquente existe entre le syndrome de l'intestin irritable et les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin, comme la maladie de Crohn ou la rectocolite hémorragique. Le Dr Balon-Perin insiste sur cette distinction cruciale : "la différence fondamentale avec les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin comme Crohn, c'est que celles-ci sont diagnostiquées par colonoscopie et les marqueurs de calprotectine".
Les MICI présentent souvent des lésions visibles à l'endoscopie et s'accompagnent de marqueurs inflammatoires élevés dans le sang ou les selles, comme la calprotectine fécale. Le SII, en revanche, se caractérise par l'absence de ces anomalies macroscopiques. Cela ne signifie pas pour autant qu'il n'y a pas d'inflammation, mais plutôt que celle-ci se situe à un niveau microscopique, invisible aux examens conventionnels.
Beaucoup de patients souffrant du syndrome de l'intestin irritable passent une colonoscopie dans l'espoir d'obtenir enfin des réponses. Pourtant, cet examen revient le plus souvent normal, ce qui peut être à la fois rassurant et déconcertant. La colonoscopie excelle dans la détection de lésions macroscopiques : polypes, tumeurs, ulcérations caractéristiques des MICI. Mais elle ne permet pas d'observer les phénomènes qui se déroulent au niveau microscopique de la paroi intestinale.
Le Dr Balon-Perin souligne que "le SII n'est pas une maladie de lésions visibles. Les problèmes se situent à un niveau microscopique". C'est à ce niveau que se jouent les véritables causes du syndrome de l'intestin irritable : une inflammation de bas grade qui irrite la muqueuse sans créer de lésions visibles, une hyperperméabilité de la paroi intestinale qui laisse passer des molécules indésirables, ou encore une prolifération bactérienne dans l'intestin grêle qui échappe totalement au champ d'exploration de la colonoscopie.
Le premier niveau concerne la micro-inflammation intestinale. Cette inflammation de bas grade reste sous le seuil de détection des examens classiques, mais elle suffit à sensibiliser la paroi intestinale et à provoquer douleurs et inconfort. Elle peut résulter d'un déséquilibre du microbiote, de sensibilités alimentaires non détectées, ou d'une activation chronique du système immunitaire intestinal.
Le deuxième niveau implique l'hyperfermentation, principalement liée au SIBO. Le SIBO, ou Small Intestinal Bacterial Overgrowth, désigne une prolifération anormale de bactéries dans l'intestin grêle, une zone normalement peu colonisée. Ces bactéries fermentent les aliments avant même qu'ils n'atteignent le côlon, produisant des gaz en excès qui provoquent ballonnements et douleurs. La colonoscopie explore le côlon, pas l'intestin grêle, ce qui explique pourquoi cette cause passe inaperçue.
Le troisième niveau concerne l'hyperperméabilité intestinale, souvent appelée "leaky gut". La paroi intestinale devient plus poreuse, laissant passer des fragments alimentaires, des toxines bactériennes et d'autres molécules qui ne devraient pas franchir cette barrière. Cette perméabilité excessive active le système immunitaire et entretient un état inflammatoire chronique, sans pour autant créer de lésions visibles à l'endoscopie.
Le premier pilier du syndrome de l'intestin irritable repose sur les phénomènes de fermentation excessive dans l'intestin. Le Dr Balon-Perin accorde une importance particulière au SIBO, cette prolifération bactérienne dans l'intestin grêle qui échappe aux diagnostics conventionnels, soulignant que cette condition peut se manifester sous différentes formes selon le type de gaz produit.
Certaines bactéries produisent principalement de l'hydrogène, d'autres du méthane, et certaines souches génèrent du sulfure d'hydrogène. Chaque type de gaz s'associe à des symptômes spécifiques : l'hydrogène tend à accélérer le transit et favoriser la diarrhée, le méthane ralentit la motricité intestinale et provoque plutôt de la constipation, tandis que le sulfure d'hydrogène irrite fortement la muqueuse intestinale. Cette diversité explique pourquoi deux personnes diagnostiquées avec un SII peuvent présenter des tableaux cliniques radicalement différents.
Au-delà du SIBO bactérien, le SIFO représente une prolifération fongique, notamment du Candida albicans. Ces levures se développent parfois de manière excessive dans l'intestin grêle, particulièrement après des traitements antibiotiques répétés ou chez les personnes ayant un système immunitaire affaibli. Le SIFO génère lui aussi des gaz et des toxines qui contribuent aux symptômes digestifs, et nécessite une approche thérapeutique spécifique, différente de celle du SIBO bactérien.
Le deuxième pilier concerne les phénomènes inflammatoires, qui s'articulent autour du déséquilibre du microbiote intestinal et de l'altération de la barrière intestinale. La dysbiose désigne un déséquilibre entre les différentes familles de bactéries qui peuplent notre intestin. Lorsque les bactéries bénéfiques diminuent au profit de souches potentiellement pathogènes, l'écosystème intestinal perd sa capacité à maintenir une inflammation de bas niveau et à protéger efficacement la muqueuse.
Le Dr Balon-Perin insiste sur le fait que "un déséquilibre du microbiote intestinal et une hyperperméabilité activent le système immunitaire et entretiennent l'inflammation". Cette activation immunitaire chronique, même de faible intensité, suffit à provoquer douleurs, sensibilité viscérale accrue et troubles du transit. L'hyperperméabilité intestinale joue un rôle clé dans ce processus : lorsque les jonctions serrées entre les cellules de la paroi intestinale se relâchent, des molécules indésirables pénètrent dans la circulation sanguine et déclenchent une réaction inflammatoire systémique.
Les sensibilités alimentaires s'inscrivent également dans ce volet inflammatoire. Contrairement aux allergies alimentaires classiques qui provoquent des réactions immédiates et parfois graves, les sensibilités alimentaires génèrent des réactions retardées et moins spectaculaires mais tout aussi problématiques. Le gluten représente l'exemple le plus connu, mais d'autres protéines alimentaires peuvent également déclencher une inflammation intestinale chez certaines personnes, sans pour autant qu'elles soient diagnostiquées cœliaques.
Le troisième pilier, souvent sous-estimé dans l'approche conventionnelle du SII, concerne l'interaction entre le système nerveux et le système digestif. L'axe intestin-cerveau désigne cette communication bidirectionnelle permanente entre notre cerveau et notre tube digestif, médiée par le nerf vague, les neurotransmetteurs et les hormones. Le stress chronique perturbe profondément cet équilibre délicat.
Comme l'explique le Dr Balon-Perin, "le rôle crucial du stress et du cortisol sur la qualité du mucus, la motricité intestinale et la production de bile" ne peut être ignoré dans la compréhension du syndrome de l'intestin irritable. Le cortisol, hormone du stress, affecte directement la production du mucus protecteur qui tapisse la paroi intestinale. Un mucus de mauvaise qualité expose la muqueuse à l'agression des bactéries et des sucs digestifs, favorisant l'inflammation.
Le stress modifie également la motricité intestinale. Chez certaines personnes, il accélère le transit et provoque des diarrhées, tandis que chez d'autres, il ralentit la progression du bol alimentaire et génère de la constipation. Cette variabilité explique pourquoi le SII se manifeste différemment d'un individu à l'autre. Par ailleurs, le stress diminue la production et la sécrétion de bile par le foie et la vésicule biliaire, compromettant ainsi la digestion des graisses et favorisant les ballonnements.
Le système nerveux entérique, souvent appelé "deuxième cerveau", contient des millions de neurones qui régulent de manière autonome de nombreuses fonctions digestives. Lorsque ce système nerveux entérique devient hyperactif ou dysfonctionnel, il amplifie les signaux de douleur et d'inconfort, créant une hypersensibilité viscérale caractéristique du SII. Cette sensibilité accrue fait qu'un niveau de distension intestinale normalement toléré devient douloureux.
L'analyse métagénomique du microbiote intestinal un outil indispensable pour personnaliser la prise en charge du syndrome de l'intestin irritable. Cette analyse va bien au-delà d'une simple coproculture classique qui recherche uniquement des bactéries pathogènes connues. Les analyses modernes du microbiote utilisent des techniques de séquençage génétique pour identifier l'ensemble des familles bactériennes présentes dans les selles.
Ces analyses permettent d'évaluer la diversité du microbiote, c'est-à-dire le nombre de souches différentes présentes, paramètre essentiel pour la santé intestinale. Elles identifient également les déséquilibres entre les différentes familles bactériennes, révélant par exemple un déficit en bactéries productrices d'acides gras à chaîne courte, bénéfiques pour la muqueuse intestinale, ou au contraire une surreprésentation de souches pro-inflammatoires.
Au-delà des analyses de selles, certains marqueurs sanguins et urinaires apportent des informations complémentaires essentielles. Pour évaluer l'hyperperméabilité intestinale, le dosage de la LBP (Lipopolysaccharide Binding Protein) dans le sang constitue un marqueur indirect mais fiable. Cette protéine augmente lorsque des fragments de paroi bactérienne traversent la barrière intestinale et pénètrent dans la circulation sanguine, signe d'une perméabilité excessive.
Concernant les proliférations fongiques comme le Candida, des analyses urinaires peuvent détecter des métabolites spécifiques produits par ces levures. Ces métabolites organiques témoignent d'une activité fongique excessive dans l'intestin. Ces tests s'avèrent particulièrement utiles pour les personnes ayant des antécédents de traitements antibiotiques prolongés ou souffrant de symptômes évocateurs d'une candidose intestinale, comme des envies sucrées irrépressibles ou de la fatigue chronique.
Face aux limites des examens conventionnels, la médecine fonctionnelle propose des outils diagnostiques plus ciblés. Les tests respiratoires représentent une des méthodes pour mettre en évidence un SIBO. Le principe repose sur la mesure des gaz produits par les bactéries intestinales après l'ingestion d'un substrat spécifique, généralement du glucose ou du lactulose.
Le patient ingère une solution sucrée à jeun, puis souffle dans un appareil de mesure à intervalles réguliers pendant plusieurs heures. Si des bactéries prolifèrent anormalement dans l'intestin grêle, elles fermentent ce sucre et produisent des gaz qui se retrouvent dans l'air expiré. L'analyse de la quantité et du type de gaz produits permet non seulement de confirmer la présence d'un SIBO, mais aussi d'identifier s'il s'agit d'un SIBO à hydrogène, à méthane, ou mixte, information cruciale pour orienter le traitement.
Ces tests respiratoires présentent l'avantage d'être non invasifs, relativement simples à réaliser, et d'offrir des résultats objectifs. Ils comblent une lacune importante du diagnostic conventionnel en explorant une zone que la colonoscopie n'atteint pas.
Étant donné l'importance de l'axe intestin-cerveau dans le syndrome de l'intestin irritable, l'évaluation du profil de cortisol peut s'avérer éclairante. Le cortisol suit normalement un rythme circadien précis : élevé le matin pour nous donner l'énergie nécessaire au réveil, puis décroissant progressivement au cours de la journée pour permettre l'endormissement le soir.
Le stress chronique perturbe ce rythme naturel. Certaines personnes présentent un cortisol constamment élevé, d'autres un profil aplati avec un cortisol bas toute la journée, signe d'épuisement des glandes surrénales. Ces dysfonctionnements du cortisol affectent directement la digestion, la qualité du mucus intestinal, et la sensibilité viscérale. Un profil de cortisol salivaire, mesuré à quatre moments de la journée, permet d'identifier ces déséquilibres et de proposer des stratégies de gestion du stress adaptées.
L'une des frustrations majeures des personnes souffrant du syndrome de l'intestin irritable réside dans l'échec répété des traitements standards. Le régime FODMAP, souvent proposé en première intention, fonctionne pour certains mais aggrave les symptômes d'autres. Les probiotiques soulagent une partie des patients mais provoquent davantage de ballonnements chez d'autres. Cette variabilité reflète bien la diversité des mécanismes sous-jacents au SII.
Le Dr Balon-Perin insiste sur ce point fondamental : "il n'existe pas UN traitement pour le SII, mais UN traitement adapté à VOTRE cause". Si vos symptômes résultent principalement d'un SIBO à méthane avec constipation, vous avez besoin d'un traitement spécifique ciblant ces bactéries productrices de méthane et stimulant la motricité intestinale. Si au contraire votre SII s'explique par une micro-inflammation liée à une hyperperméabilité, votre traitement devra privilégier la réparation de la barrière intestinale et la modulation de l'inflammation.
Cette approche personnalisée nécessite d'abord un une compréhension précise des mécanismes impliqués, d'où l'importance des tests fonctionnels évoqués précédemment. Une fois ces mécanismes identifiés, le traitement peut être ajusté finement, combinant modifications alimentaires ciblées, supplémentation spécifique, gestion du stress, et parfois des traitements antimicrobiens naturels ou conventionnels selon la situation.
Pour illustrer l'importance de la personnalisation, le Dr Balon-Perin évoque un cas fréquent : "donner des probiotiques peut aggraver un SIBO". Cette affirmation peut surprendre, tant les probiotiques sont généralement perçus comme bénéfiques pour la santé intestinale. Pourtant, dans le contexte spécifique d'un SIBO, introduire davantage de bactéries, même "bonnes", dans un intestin grêle déjà surpeuplé peut exacerber les symptômes.
Les probiotiques apportent des milliards de bactéries supplémentaires qui, chez une personne atteinte de SIBO, viennent s'ajouter à une population bactérienne déjà excessive dans l'intestin grêle. Ces bactéries supplémentaires fermentent les aliments et produisent encore plus de gaz, aggravant ballonnements et douleurs. C'est pourquoi, avant de recommander des probiotiques, il est essentiel de savoir si la personne souffre ou non d'un SIBO, et si oui, de traiter d'abord cette prolifération avant de réensemencer le microbiote.
Cette situation illustre parfaitement pourquoi une approche générique échoue souvent dans le traitement du syndrome de l'intestin irritable. Un même outil thérapeutique peut être salvateur pour une personne et délétère pour une autre, selon le contexte physiopathologique sous-jacent. La médecine fonctionnelle, en cherchant à identifier ces contextes individuels, permet de sortir de l'impasse thérapeutique dans laquelle se trouvent de nombreux patients.
Une idée répandue veut que le microbiote intestinal change constamment, au gré de nos repas et de notre mode de vie. Cette croyance peut décourager certaines personnes d'entreprendre des analyses du microbiote, pensant que les résultats seraient obsolètes dès le lendemain. Le Dr Balon-Perin démystifie cette notion en expliquant que si le microbiote présente effectivement une certaine plasticité, sa structure fondamentale reste relativement stable à moyen terme.
"Le mythe du microbiote qui change tout le temps" ne reflète pas la réalité physiologique. Certes, un repas très riche ou un épisode de stress peut momentanément modifier l'activité métabolique de certaines bactéries, mais la composition globale du microbiote, avec ses familles bactériennes dominantes et ses ratios caractéristiques, évolue beaucoup plus lentement. Il faut généralement plusieurs semaines, voire plusieurs mois d'interventions soutenues pour modifier significativement l'écosystème intestinal.
Cette stabilité relative constitue à la fois un avantage et un défi. L'avantage est qu'une analyse du microbiote réalisée à un instant donné fournit une photographie représentative de votre écosystème intestinal, qui reste pertinente pendant plusieurs mois. Le défi est que modifier durablement un microbiote déséquilibré demande de la patience et de la persévérance : il ne suffit pas de prendre des probiotiques pendant une semaine pour corriger des années de dysbiose.
Le traitement du syndrome de l'intestin irritable ne suit pas un schéma linéaire. Il nécessite un suivi régulier et des ajustements en fonction de l'évolution des symptômes et des résultats des analyses de contrôle. Certaines personnes répondent rapidement aux interventions, tandis que d'autres nécessitent plusieurs mois de traitement pour observer une amélioration significative.
Le Dr Balon-Perin recommande généralement de réévaluer la situation après trois à quatre mois de traitement. À ce stade, une nouvelle analyse du microbiote peut confirmer la correction de la dysbiose, un nouveau test respiratoire peut vérifier l'éradication du SIBO, et un bilan des symptômes permet d'ajuster les stratégies thérapeutiques. Cette démarche itérative, bien que plus longue que la simple prescription d'un médicament symptomatique, offre des chances beaucoup plus élevées de rémission durable.
L'éducation du patient joue également un rôle crucial dans ce processus. Comprendre les mécanismes à l'œuvre permet de mieux adhérer au traitement, d'identifier les facteurs aggravants personnels, et de reprendre progressivement le contrôle sur sa santé digestive. Cette autonomisation transforme le patient de victime passive de ses symptômes en acteur éclairé de sa guérison.
Le syndrome de l'intestin irritable ne doit plus être considéré comme une fatalité ou un diagnostic fourre-tout sans solution. Derrière cette appellation se cachent des mécanismes précis et identifiables qui, une fois compris, ouvrent la voie vers des traitements ciblés et efficaces. La micro-inflammation, l'hyperfermentation et les dysfonctionnements de l'axe intestin-cerveau représentent les trois piliers majeurs à explorer pour comprendre l'origine de vos troubles digestifs.
L'approche conventionnelle, limitée par ses outils diagnostiques et son orientation symptomatique, laisse trop souvent les patients dans l'impasse. La médecine fonctionnelle, en proposant des analyses plus fines et une personnalisation des traitements, permet de sortir de cette frustration et d'accéder enfin à un soulagement durable. Si vous souffrez de ballonnements chroniques, de douleurs abdominales récurrentes ou de troubles du transit qui résistent aux traitements classiques, il est temps d'explorer ces pistes diagnostiques plus approfondies.
Votre santé digestive mérite une attention particulière et une approche sur mesure. Ne vous contentez pas d'un diagnostic qui vous laisse sans réponses ni solutions concrètes. Les outils existent pour identifier vos déséquilibres spécifiques et construire un plan de traitement adapté à votre situation unique.
Nous revoilà dans un nouvel épisode après une petite pause cet été. Ici, on voulait faire un épisode, parce qu'on a reçu beaucoup de demandes de nos auditeurs et auditrices, de parler du syndrome de l'intestin irritable ou ce qu'on appelait le colon irritable. (0:54 - 1:28) On nous demande souvent, est-ce que vous pouvez peut-être un peu en parler ? Je pense qu'aujourd'hui, le but n'est peut-être pas de rentrer dans les mécanismes profonds du colon irritable. On fera peut-être d'autres épisodes dessus, mais aujourd'hui, avec le Dr Balon-Perin, c'est vrai que je rentre directement dans l'épisode parce que je pars du principe qu'on nous connaît, que vous avez suivi beaucoup les épisodes qu'on fait. Ici, je suis avec le Dr Balon-Perin, qui est aussi directeur du comité scientifique de Symp, spécialisé en médecine fonctionnelle et notamment dans tout ce qui est troubles digestifs. (1:28 - 2:10) L'idée aujourd'hui, c'est de parler du syndrome de l'intestin irritable. Pour démarrer peut-être, est-ce que tu peux nous expliquer comment définir le syndrome de l'intestin irritable ou ce qu'on appelait avant le colon irritable ? Effectivement, ce qu'on appelle le syndrome de l'intestin irritable, en réalité répond à des critères précis qu'on appelle les critères de Rome et qui nécessitent d'avoir des douleurs abdominales répétées depuis un certain temps, associées avec des troubles quand on va à selle. C'est-à-dire soit la fréquence des selles qui est modifiée, soit la consistance des selles qui est modifiée, soit que le fait d'aller à selle soulage ou génère des douleurs. (2:10 - 2:24) Ce sont les critères, on va dire, stricts. Maintenant, il y a d'autres éléments qui sont évidemment associés à ça. Ce sont par exemple les ballonnements, les gaz, des inconforts digestifs, des aliments qu'on ne sait pas digérer. (2:25 - 3:02) Suite à ces ballonnements, d'ailleurs, ça peut générer du reflux. C'est clair que c'est toujours la notion des classifications médicales. On fait des classifications, vous savez, par exemple, pour prendre la population française, on sait que 10% de la population française est atteinte de troubles, ce qu'on appelle les troubles fonctionnels intestinaux, qui comportent, alors làdedans, pour moitié, strictement ce qu'on appelle le syndrome du colon irritable, et puis d'autres qui ont des dénominations qu'on appelle constipation fonctionnelle, diarrhée fonctionnelle, douleur fonctionnelle, enfin un tas de dénominations qui finalement n'ont pas une importance fondamentale. (3:02 - 3:36) En pratique, si maintenant on va dire en pratique, outre les critères médicaux stricts, en pratique, ça veut dire quoi ? Ce sont des gens qui présentent des inconforts digestifs où on associe des ballonnements, généralement, ou des gaz, ou des douleurs, ou des troubles à la défecation. On n'a pas nécessairement tous ces symptômes, mais une partie de ces symptômes, voilà. Oui, j'allais demander du coup, quelqu'un qui vient te voir en consultation, généralement, c'est quoi, qu'est-ce qu'il décrit comme symptôme ? Je pense que tu as un peu évoqué les plus grands. (3:36 - 4:09) Mais est-ce qu'il y a d'autres symptômes auxquels on ne pense pas tout de suite, mais qui reviennent souvent ? Ou alors, la question c'est, est-ce qu'il y a des personnes qui viennent en consultation, peut-être pas forcément de base pour des troubles digestifs, mais en creusant un petit peu, on se rend compte qu'il y a aussi ça, et c'est un problème plus large, et souvent qu'on va ensuite classifier sous syndrome de maladie intestinale. Oui, mais voilà, comme dirait Lilia, c'est une très bonne question. C'est vrai qu'il y a effectivement ces symptômes-là. (4:09 - 4:53) Mais alors, je pense qu'il faut se référer, d'une part, à un autre volet qui n'est pas le colonirritable, mais qui est ce qu'on appelle les maladies inflammatoires de l'intestin, comme la maladie de Crohn ou de l'arectocolite, qui sont des maladies où on retrouve une macroinflammation de l'intestin. On en retrouve en général dans les symptômes, vraiment des problèmes de douleur importante, des problèmes de diarrhée importante, de diarrhée sanglante, de mucus, etc. Et en général, ce qui se passe, c'est qu'à ce moment-là, c'est le gastroentérologue qui fait le diagnostic, soit par la colonoscopie, soit par un marqueur qu'on trouve dans le sang, qui s'appelle la calprotectine, qui est un marqueur de macro-inflammation. (4:54 - 5:33) Ça, c'est un volet. Mais en général, la plupart des patients, parce que les maladies inflammatoires de l'intestin, pour revenir à la population française, par exemple, c'est 0,4% de la population, donc ça n'a rien à voir avec les 10% dont on parlait. Qui, eux, les 0,4% sont diagnostiqués par certains marqueurs très précis, que ce soit dans une gastro-colonoscopie, colonoscopie... Exact. En général, ça a été repéré, parce que c'est une symptomatologie qui est beaucoup plus violente, et ça a été en général repéré par des gastro-entérologues qui sont alors pris en main de façon spécifique par rapport à cette maladie inflammatoire. Ici, on parle vraiment des personnes qui sont hors de ce scope-là. Voilà, exactement. (5:34 - 6:38) Et donc, par rapport aux patients qui sont alors, que l'on peut catégoriser comme souffrant de troubles fonctionnels intestinaux, à ce moment-là, comme on dit, dont le colorectable, eh bien, il y a ces symptômes dont j'ai parlé tout à l'heure, mais alors il y a aussi, évidemment, des symptômes pouvant être associés à des facteurs causaux. C'est-à-dire que, par exemple, on sait que si un élément responsable de ces troubles va générer... Si on a, par exemple, un microbiote très inflammatoire, ce microbiote très inflammatoire peut activer certains globules blancs qu'on appelle les mastocytes, et ça peut générer un tas d'autres symptômes, tels que la douleur, des symptômes pseudo-allergiques, etc. Idem, si on a une prolifération de candida, par exemple, qui peut aussi générer des ballonnements, des gaz, des troubles du transit, eh bien, ces candida peuvent produire des neurotoxines, l'acétaldéhyde en particulier, qui peut donner des perturbations type l'impression d'avoir la tête dans le brouillard, troubles de mémoire, de concentration, etc. (6:39 - 6:55) Et ces candida peuvent aussi activer ces fameux mastocytes et aussi donner des symptômes pseudo-allergiques. Donc on peut retrouver des symptômes associés. De la même manière que, toujours pour parler à un pourcentage de population, on sait que 40% de la population française, par exemple, est intolérante au lactose. (6:56 - 7:05) C'est quand même énorme. Ça fait à des degrés divers, évidemment. Mais en tout cas, est reconnue comme intolérante au lactose avec un gradient nord-sud. (7:05 - 7:31) Donc il y a plus de gens intolérants au lactose dans le sud de l'Europe que dans le nord de l'Europe. Et en fait, cette intolérance au lactose va faire qu'évidemment, quand les patients prennent du lactose, eh bien, ils vont avoir des flatulences, des déballonnements, un mal-être, et puis souvent des selles molles, voire des diarrhées. Et cela, du coup, ne se retrouve pas dans le pourcentage de la population qu'on qualifie de syndrome de l'intestin héritable. (7:31 - 7:57) Ou ils peuvent. C'est ça qui est un peu compliqué à comprendre. En fait, ils pourraient l'être, mais effectivement, en général, ils ne font pas partie de vraiment ce qu'on appelle l'étiquetage colon-héritable parce que les patients qui sont intolérants au lactose, en général, s'en rendent quand même compte et vont instinctivement, si je puis dire, réduire de plus en plus le lactose et quand même essayer de l'éviter. (7:58 - 8:12) Oui, c'est assez facile de faire un test, on arrête pendant un mois, on voit si on se sent mieux, si c'est ça, c'est assez évident. Et donc, c'est clair que c'est pour ça que les pourcentages, forcément, ne sont pas les mêmes. Il y a beaucoup plus de gens intolérants au lactose que de gens qui souffrent du colon-héritable. (8:12 - 9:09) Mais du coup, comment est-ce que quelqu'un qui dit avoir, qui a des problèmes digestifs assez récurrents, à quel moment est-ce qu'on considère qu'il passe dans la catégorie syndrome de l'intestin héritable ? Est-ce qu'il y a une différence dans la façon de s'occuper d'une personne qui est classifiée de syndrome de l'intestin héritable ou pas ? C'est ça qui est, par exemple, quelqu'un qui ne digère pas bien le gluten, par exemple, et il a beaucoup de problèmes digestifs liés à ça, il arrête le gluten, ça va mieux. Est-ce que cette personne-là est catégorisée de personne ayant syndrome de l'intestin héritable ? C'est ça qui est parfois un petit peu compliqué à comprendre. On entend de plus en plus de personnes parler de ce qu'on disait avant, le côlon héritable. (9:10 - 9:55) De plus en plus de personnes diraient « ah oui, on m'a dit que j'avais le syndrome de l'intestin héritable ». Je pense qu'il y a plusieurs sous-questions et ce qui va nous aider à comprendre un petit peu, c'est déjà qui va poser le diagnostic du syndrome de l'intestin héritable ? On a parlé de l'échelle de Rome, mais comment, quel est le parcours, par rapport à ta patientelle, souvent, quel est le parcours d'une personne qui a le syndrome de l'intestin héritable ? Effectivement, le parcours, ça c'est tout à fait. En réalité, le parcours, ce sont des gens qui vont souffrir de façon répétée dans le temps, parce que c'est toujours la même chose. On va aller consulter que quand ça nous gêne depuis un moment. Ce sont les inconforts chroniques. On ne va pas faire ça après 15 jours, mais quand ça dure depuis des mois, voire des années. Moi, je vois des patients, ça fait des années que ça dure. (9:57 - 10:13) Et à un moment donné, on va aller consulter. Alors souvent, on va aller voir un gastroentérologue qui va faire une colonoscopie et qui va vous dire, écoutez, vous n'avez rien de macroscopique, donc il n'y a pas de maladie inflammatoire de l'intestin, donc c'est le colon héritable. Donc ça va être souvent comme ça. (10:14 - 10:47) Et à ce moment-là, la réponse par rapport au colon héritable, au niveau du traitement, est généralement assez faible, du genre, écoutez, c'est sans doute nerveux, calmez-vous. Maintenant, on a quand même mis en évidence plus les problèmes de FODMAP, et donc d'aliments fermentants. Et donc, on tourne un peu autour de ces deux points-là, alors qu'à mon sens, ça nécessite quand même une investigation plus pointue pour voir les différentes causes possibles de ces symptômes qui sont souvent enchevêtrés. (10:47 - 11:22) On va retrouver, comme vous disiez, des ballonnements, des gaz, des maux de ventre, des diarrhées, des constipations, une alternance, des faux-besoins, etc. Et c'est d'ailleurs dans les symptômes, on a déjà une orientation. Est-ce qu'on a plutôt un colon héritable lié à un état micro-inflammatoire de l'intestin ? Ou est-ce qu'on a un colon héritable plutôt lié à une hyperfermentation ? Ou alors, est-ce qu'il y a un impact nerveux majeur ? Parce qu'on sait que le système nerveux va avoir un impact très important sur le mucus, la paroi intestinale, la sensibilité intestinale, l'inflammation intestinale, etc. (11:23 - 12:45) On reviendra peut-être juste après sur la partie traitement, quels sont les traitements qu'on donne et pourquoi certains fonctionnent, d'autres ne fonctionnent pas. Mais là, tu arrives un petit peu dans la partie mécanisme. L'idée, c'est pas de rentrer en détail, sinon on en a pour des heures et on refera des épisodes sur les mécanismes. Mais je pense que la première question à poser pour comprendre un petit peu les mécanismes en jeu et pourquoi est-ce que c'est quelque chose d'assez compliqué à gérer, pourquoi est-ce qu'on n'a pas encore le médicament pour le syndrome de l'intestin irritable ? Première question, c'est peut-être pourquoi est-ce que les examens normaux, les examens que tu as cités juste avant, qu'on va faire chez un gastro-entérologue par exemple, ou chez son médecin, ne permettent pas d'identifier le syndrome de l'intestin irritable ? En effet, les examens normaux, c'est quoi ? En été, il y a la colonoscopie, et la colonoscopie, ça va permettre de voir s'il y a un état macro-inflammatoire, vraiment quelque chose qui est très très important, et où ça va permettre de voir des polypes. En général, c'est à ça que ça sert, c'est ça qu'on recherche. Des lésions ? Quand je dis macro-inflammatoire, c'est ça. (12:45 - 13:21) On voit vraiment des lésions qu'on voit à l'œil nu au niveau de la paroi intestinale. Mais en réalité, ce qui se passe, c'est que dans l'intestin irritable, il n'y a pas ces lésions à l'œil nu, on est dans un état soit micro-inflammatoire, comme Venon l'indique, c'est-à-dire que ça ne se voit pas au niveau de la muqueuse, c'est quelque chose qui est sous la muqueuse, qui se passe à ce niveau-là, ou qui joue au niveau de la perméabilité intestinale, mais ce sont des choses très fines. C'est comme regarder des fissures dans la muraille de Chine depuis la Lune. (13:22 - 13:51) On ne voit pas ça quand on fait une colonoscopie. Et donc, ça c'est un cas de figure qu'on ne verra pas, et puis l'autre cas de figure, ce sont des gens qui ont une hyperfermentation, ça distend l'intestin, et cette distension peut générer une sensibilisation des voies douloureuses en fait, ça génère de la douleur, mais de nouveau ça on ne le voit pas. De toute façon, quand on fait une colonoscopie, on distend le colon justement pour aller dedans. (13:51 - 14:14) Et puis en plus, autre chose, c'est que dans la colonoscopie, comme le nom l'indique, on voit le colon. Or bien souvent, les problèmes que l'on disait du colon irritable, et raison pour laquelle d'ailleurs on a aussi changé de nom, on appelait ça l'intestin au sens large irritable, ça peut se situer au niveau de l'intestin grêle, donc du petit intestin, bien entendu. Et donc ça ne se voit pas par colonoscopie. (14:14 - 15:06) Notamment pour tout ce qui est fermentation. Exactement. Et tout ce qu'on appelle le SIBO, ou l'hyperfermentation de l'intestin grêle, eh bien ça ne se voit forcément pas à la colonoscopie. Donc ça veut dire que ce genre d'investigation, on ne le voit pas. Si on fait une radiographie, on ne le verra pas. Si on appelle ça une radiographie à blanc de l'abdomen, bah oui on peut voir éventuellement qu'il y a beaucoup d'air, on peut voir qu'il y a beaucoup d'air dans le colon, ça on peut le voir. On peut voir aussi que ça s'utilise, par exemple, en particulier dans les patients âgés qui ont des grosses constipations avec ce qu'on appelle des fécalodes, ou vraiment des grosses zones de sel qui sont durcies, qui forment un bouchon à la fin du colon, ça, ça va se voir sur une radiographie. Mais à part ça, les autres problèmes dont on a parlé, l'hyperfermentation, la micro-inflammation, tout ça, ça ne se verra pas non plus. Dans une prise de sang, non plus. (15:06 - 15:48) Dans une prise de sang, on n'a pas vraiment de marqueurs typiques. On a des marqueurs pour voir un peu la perméabilité intestinale. Qui sont lesquels ? Alors on a ce qu'on appelle la LBP, donc qui est une protéine qui transporte une substance qu'on trouve sur des bactéries qui sont plutôt problématiques d'ailleurs, en général, et qui vont, quand l'intestin est hyperperméable, et où quand il y a trop de ce genre de bactéries, ça traverse la paroi et ça, on sait que ça joue un rôle très important dans l'état inflammatoire à différents niveaux, que ce soit cardiaque, neuroinflammatoire, cutanée, etc. (15:48 - 16:15) Donc c'est le même marqueur qu'on utilise un petit peu pour voir s'il y a de l'inflammation dans le corps, c'est ça ? C'est celui-là ou c'est encore un autre ? Pour voir s'il y a de l'inflammation dans le corps, il y a plusieurs choses. Il y a les marqueurs classiques qu'on utilise en médecine pour voir s'il y a de l'inflammation qu'on appelle la CRP, qui est une protéine inflammatoire. Ici, c'est plutôt un marqueur qui montre s'il y a un état d'inflammation de bagrate, donc un état micro-inflammatoire lié à l'intestin. (16:16 - 16:37) C'est très important, mais c'est effectivement ce marqueur-là. On peut avoir effectivement, via les certains anticorps contre des protéines alimentaires, on voit que s'il y a beaucoup d'anticorps sur beaucoup de protéines alimentaires, c'est aussi un marqueur d'hyperperméabilité, évidemment. Ça, ce sont des choses qu'on peut voir. (16:39 - 16:59) Indirectement, il y a des analyses plus compliquées par rapport aux acides biliaires, qui permettent d'avoir une idée. Là, on entre dans des choses complexes, mais qui ne sont pas des marqueurs évidents. Et qui, de nouveau, ça va être compliqué, même si on voit en effet qu'il y a un marqueur qui est positif, qui va montrer qu'il y a eu une hyperperméabilité ou une inflammation. (16:59 - 18:28) Après, que faire de cette information ? Ça reste un petit peu plus compliqué. Oui, c'est pour ça qu'on y reviendra, effectivement, sur les analyses intéressantes pour mettre en évidence les mécanismes de l'intestin. Du coup, ce qu'on veut voir, c'est s'il y a une micro-inflammation ou une hyperfermentation. Alors, pour la fermentation et le SIBO, on n'en a pas beaucoup et ce n'est pas le sujet de l'épisode, on refera un épisode, mais c'est de voir s'il y a beaucoup de ces bactéries plutôt dans le haut. Donc, on entend souvent parler des tests respiratoires. Comment est-ce qu'ils se placent aussi dans le paysage des analyses ces tests respiratoires ? J'entends souvent ça systématiquement, SIBO, tests respiratoires. Mais après, il y a l'analyse du microbiote aussi. Comment est-ce que tu utilises beaucoup l'analyse du microbiote ? Quel est son intérêt là-dedans ? Pour faire bref, on pourra réapprofondir effectivement à l'occasion d'un autre épisode tout ça, mais pour faire bref, moi j'ai, par expérience, effectivement ça fait assez longtemps que moi et tout notre centre, on est quand même 5 médecins maintenant à s'occuper de ça. Dans l'expérience du problème de l'inceste inhéritable, eh bien, j'analyse trois voies principales. (18:28 - 19:34) Donc effectivement, il y a l'impact nerveux, parce qu'on sait que c'est un impact important. Il y a l'impact, il y a la notion fermentative et la notion micro-inflammatoire, comme tu viens de dire. Et donc, pour ce qui est de l'impact nerveux, en fait, on sait très bien que cet impact nerveux est beaucoup relayé par la surrénale. Il n'y a pas qu'il y a d'autres, il y a toute une voie par le système nerveux autonome, le système sympathique, je passe les détails maintenant, mais alors par le système de la surrénale, on sait que le cortisol, quand il est, quand on est fort stressé et qu'on produit beaucoup de cortisol, eh bien, ce cortisol va altérer la production de mucus. Et donc, on va avoir un mucus qui est beaucoup moins résistant, beaucoup plus facilement perméable, et donc, ça va pouvoir donner accès à ce que des bactéries inflammatoires puissent avoir accès au système immunitaire et donc déclencher de l'inflammation. Et donc, effectivement, très intéressant bien entendu d'évaluer le profil du cortisol par exemple, pour voir où on en est au niveau stress et comment est-ce qu'on peut agir par rapport au stress. (19:34 - 19:48) C'est la première chose. Toujours par rapport au stress, on sait aussi que le stress peut avoir un impact sur la production de bile et sur la libération de bile. Et donc, or, cette bile a un impact sur le métabolisme du microbiote. (19:48 - 19:53) Donc, c'est un élément intéressant. Ça, c'est une chose. Et puis, la deuxième chose, c'est au niveau fermentation. (19:54 - 20:51) Donc, comme tu disais, il y a effectivement les fameux breast tests, qui sont des tests respiratoires, qui restent un test de référence, même si certains ont émis des critiques sur ce test, mais enfin, ça reste quand même un test de référence. Et puis alors, effectivement, par rapport au microbiote, et ça, c'est assez extraordinaire et relativement nouveau, c'est pas si nouveau que ça, mais relativement nouveau, on a quand même constaté que pour un des trois types d'hyperfermentation, en fait, il y a les gens qui fermentent, qui ont certaines bactéries qui produisent trop d'hydrogène, d'autres qui produisent trop de méthane, et les troisièmes qui produisent trop d'H2S, eh bien, que pour les types, en tout cas, méthane et H2S, on a une corrélation qui est tout à fait évidente entre les tests respiratoires et ce qu'on trouve dans le microbiote. Ce qui donc permet effectivement, déjà, avec l'analyse du microbiote, d'avoir cette info pour ce qui est des bactéries productrices d'hydrogène. (20:51 - 21:17) Parce que, si c'est une critique que nous on entend quand même assez souvent, tu dis oui, mais dans le microbiote, on regarde ce qu'il y a dans le côlon, on regarde pas ce qu'il y a dans la partie haute de l'intestin. Absolument, alors en fait... Mais cette étude apparemment démontre que... Voilà, exactement, qu'en réalité, il faut savoir que dans le microbiote, on regarde ce qu'il y a effectivement dans le côlon. Lors d'autres études, ceux-ci ont quand même montré que la population dans la fin de l'intestin ressemble à celle qu'on a dans le côlon. (21:19 - 21:59) Et puis finalement, même si à la base, les quantités, l'équilibre des différentes familles de bactéries dans l'intestin grêle, en tout cas dans la partie supérieure, est différente de ce qu'on a dans le côlon, il faut savoir quand même que ces bactéries du grêle, il y en a peu, et ça passe très vite. C'est pour ça, c'est intéressant d'analyser ce qu'il y a dans le côlon, parce que finalement, la population essentiellement, c'est un rapport de 10 exposants à 14 par gramme de sel à 10 exposants en 3. Les gens réalisent ce que ça veut dire, mais c'est des milliards par rapport à mille. C'est un rapport complètement différent. (21:59 - 22:26) Et donc c'est vrai que de toute façon, il est évident que ce qui est intéressant d'analyser, c'est ce qu'il y a dans le côlon, parce que c'est là où il y a l'essentiel des bactéries. Alors maintenant, concernant cette différence entre les deux types, effectivement, ces études ont démontré que même si de fait il y a des différences, on retrouve une corrélation. C'est ceux qui ont un excès de bactéries productrices de méthane dans le grêle, on retrouve des bactéries productrices de méthane en excès dans le côlon. (22:26 - 22:47) Et pareil pour H2S. Pour l'hydrogène, c'est un petit peu plus complexe, quoique avec l'expérience, et en ayant vu des centaines de microbiotes et de colons éritables, il y a quand même, et en tenant compte de la littérature, il y a quand même certaines informations qu'on peut quand même tirer du microbiote à ce sujet-là. Donc ça c'est pour la partie fermentation. (22:48 - 23:14) Pour la partie fermentation, effectivement, extrêmement intéressant d'analyser de fait le microbiote et alors d'analyser, bien entendu, cet élément dont il ne faut pas oublier le rôle fréquent dans le côlon éritable, c'est la prolifération de candidats. Parce qu'effectivement, les candidats peuvent aussi produire des gaz, générer de l'inconfort, des perturbations du transit, etc. Et là, on utilise plutôt en général des métabolites produits par les candidats qu'on trouve dans les urines. (23:15 - 24:02) Alors c'est vrai que dans un futur proche, on va avoir des analyses du mycobiome, comme on appelle ça, donc le microbiote, mais la partie champignon du microbiote. Tout comme on a des analyses des PCR de candidats qu'on peut faire. Mais, je dirais que dans mon expérience personnelle, j'ai fait justement l'expérience. C'est des patients qui avaient une symptomatologie évidente de prolifération de candidats, c'est-à-dire ballonnement, gaz, troubles du transit associés à des troubles de mémoire, de concentration, la tête en bouillard, etc. aggravés par la prise de sucre, de pain, de farine blanche. Vraiment, à toute la clinique complète, j'avais demandé les métabolites organiques dans les urines et des PCR candidats. (24:03 - 24:37) Et j'avais eu, dans un certain nombre de cas, des PCR candidats négatifs. Par contre, des métabolites positifs. Et donc, j'ai quand même traité les patients et ils ont été beaucoup mieux. Et donc, je suis un petit peu dubitatif à ce niveau-là de l'intérêt, par rapport à ça, du dosage de PCR candidats, parce que on sait quand même que les candidats s'accrochent à la muqueuse, que ce soit la muqueuse esophagienne, les gastroenterologues connaissent bien ça, ou la muqueuse du intestin grêle. Et donc, ce qu'on retrouve dans les selles peut ne pas correspondre aux paquets de candidats accrochés sur les muqueuses. Donc, ça c'est une parenthèse. (24:37 - 25:59) Enfin bon, ça c'est pour le côté fermentatif, puis alors il y a le côté inflammatoire, où de nouveau on retrouve le microbiote, avec les bonnes et les mauvaises bactéries. Et... Et surtout aussi, du coup, je ne sais pas à quel point on veut rentrer, on a déjà beaucoup parlé de la partie inflammation, mais là, c'est dans l'optique d'avoir une vue plus précise de quel type d'inflammation. Mais je pense que, pour continuer la discussion, je crois que c'est pas mal de venir agencer ça avec la partie traitement. Pourquoi est-ce qu'aujourd'hui on a des traitements... Parce qu'on entend de plus en plus parler des probiotiques, ou des prébiotiques, ou... du régime FODMAP, et venir un petit peu illustrer pourquoi est-ce qu'aujourd'hui on n'a pas un traitement qui fonctionne pour tous, ou pourquoi certaines personnes ont dit, moi j'ai fait le régime FODMAP, ça va super, et quelqu'un d'autre va le faire, et c'est encore pire. Et du coup, c'est un lien avec la question d'avant, et c'est pour ça qu'on a commencé par la compréhension un petit peu, c'est pour ça qu'on a parlé des analyses, parce qu'il fallait un peu comprendre, je crois, la clinique, enfin, pardon, la partie mécanisme pour comprendre la partie traitement. Absolument, c'est toujours comme ça. (25:59 - 26:21) D'ailleurs, juste un petit supplément d'information pour l'inflammation, on a parlé des probiotiques, mais il y a évidemment aussi des réactivités sur des protéines alimentaires comme le gluten, par exemple. Donc, c'est certain que c'est aussi un élément à investiguer quand on fait un bilan. Et donc, pour répondre à la question, pourquoi est-ce que le même traitement ne fonctionne pas chez tout le monde ? Justement, parce qu'il y a plusieurs causes. (26:22 - 26:57) Et donc, il faut donner le traitement qui correspond à la cause pour que ça fonctionne. Ça, c'est la base dans tout la médecine, c'est toujours comme ça. Et donc, effectivement, quelqu'un qui a une hyperfermentation, il faudra lui donner un traitement pour corriger cette hyperfermentation, et encore, il faudra savoir à quel type de bactéries c'est dû, ou si c'est dû à du Candida. C'est certain que si c'est dû à du Candida, ce n'est pas le même traitement que des bactéries qui produisent de l'hydrogène, ni que des bactéries qui produisent de l'H2S ou du métal. Ce sont des traitements différents dans tous les cas de figure. Qu'ils soient naturels ou par antibiotérapie, ce sont des traitements différents. (26:58 - 27:23) Ça, c'est pour le volet fermentation. Si c'est le volet inflammatoire, c'est certain qu'on va surtout essayer de soit tuer l'excès de bactéries inflammatoires, soit essayer d'augmenter l'excès de bonnes bactéries de protection, soit d'essayer de trouver des techniques pour améliorer la qualité du mucus. Et justement, on n'a pas encore parlé de l'analyse du FUT2, qui est une analyse intéressante par rapport au mucus. (27:25 - 28:01) Et donc, il faut vraiment identifier le problème pour savoir le traiter. Et soit, alors effectivement, comme je disais, si l'impact nerveux est majeur, dans l'impact nerveux majeur, souvent, c'est pour ça que le profil du cortisol va être important pour savoir si on est en ce qu'il faut donner comme plantes adaptogènes ou quoi comme traitement. Et aussi, c'est aussi un marqueur quand même de se dire qu'il serait intéressant d'analyser le microbiote parce qu'on se retrouve vraisemblablement chez un patient qui a une altération de son mucus et qui, si son microbiote est pro-inflammatoire, ça entretient l'inflammation. (28:03 - 30:23) Et genre, par rapport à ça, on entend souvent aussi que le microbiote il change un petit peu d'une semaine à l'autre, ou qu'on ne sait pas vraiment agir dessus, ou encore juste qu'il faudrait juste avoir un mode de vie sain, ou avoir un lifestyle bon pour son microbiote, manger des fibres, mais ça je pense que c'est des conseils qui sont bons et applicables pour tous, sauf un petit peu quand on arrive dans cette partie justement syndrome de l'intestin irritable, qui a été posée, diagnostique ou pas, quand on est face à une problématique chronique, là j'imagine que si on va juste suivre les recommandations un petit peu générales, ça ne va pas fonctionner. Et notamment, je pense que tu peux peut-être l'illustrer avec le cas du FODMAP, pourquoi estce qu'un FODMAP ne va pas correspondre à une personne, ne va correspondre à l'autre ? Il y a effectivement plusieurs questions, la première, c'était on dit que le microbiote peut varier d'un jour à l'autre. Alors, ça c'est pas vrai du tout, donc ce qu'on constate c'est que on construit son microbiote surtout dans les premières années de la vie, et puis ensuite il va rester plus ou moins, on va garder un certain type de signature du microbiote, qui peut être par contre effectivement momentanément perturbé, par exemple si on prend un traitement, un certain type d'antibiotiques en particulier, ou si on a une intoxication alimentaire, etc. On peut avoir une altération momentanée du microbiote, mais on a constaté que après un mois, deux mois, trois mois, ce microbiote va retrouver son état d'équilibre initial. Sauf si on commence à le perturber de façon chronique et ou à répétition, par exemple des cures d'antibiotiques répétées, des immunomodulateurs, des immunosuppresseurs, un stress très élevé, un changement alimentaire catastrophique qui dure sur un certain temps. Alors effectivement, à ce moment-là, on peut dire que le microbiote va se modifier et retrouver un état, entre guillemets, d'équilibre, on pourrait appeler ça de déséquilibre justement, qui va perdurer. (30:24 - 33:25) Et donc, ce que l'on va mesurer, sauf si, évidemment, vous faites l'analyse du microbiote 15 jours après avoir pris des antibiotiques, ce qu'il ne faut évidemment pas faire, ça s'est mentionné, mais ce qu'on va mesurer, c'est quelque chose qui est assez stable chez une personne et qui ne bouge pas du jour au lendemain. Donc ça, c'était la première question. Et du coup, je pense que là où je voulais en venir avec la suite de ma question qui s'est déstructurée, c'est que le microbiote reste assez stable. Du coup, est-ce qu'on sait agir sur son microbiote et surtout agir de manière stable, pérenne, durable ? Voilà, exactement. Et donc, il est ça, je peux clairement en témoigner avec le nombre d'années de pratiques là-dessus, c'est qu'on peut agir sur le microbiote, on peut modifier ce microbiote, parce qu'en général, je suis les patients, je m'en fais des contrôles du microbiote et j'évalue l'efficacité des traitements. Et donc, effectivement, on peut agir clairement sur ce microbiote, mais ce que l'on sait aussi, c'est qu'effectivement, il faut maintenir certaines choses, que ce soit dans les changements alimentaires ou que ce soit dans des cures à répéter, pour essayer de maintenir ce microbiote d'une certaine manière. Cures qui peuvent être des cures de probiotiques, qui peuvent être des cures de cobiotiques, comme on dit, etc., ou de certains produits de phytothérapie, mais d'avoir effectivement des cures pour essayer de maintenir ces changements qu'on a initiés. C'est-à-dire, cures en fonction de ce qui est déséquilibré, en fonction de ce qu'on a vu qui est corrigé ou qui n'est pas bien corrigé, ou de ce qui... Et du coup, c'est à vie, ces cures, ou est-ce qu'à un moment, on arrive à repasser au-dessus d'une barre qui reste un petit peu stable, comme quelqu'un qui fait beaucoup de sport, au début, c'est très compliqué, enfin, quelqu'un qui fait pas beaucoup de sport, au début, c'est très compliqué de devenir en forme, et puis à un moment, il passe un certain nombre d'heures qu'il a fait, et après, s'il s'entraîne plus trop, il reste quand même assez fit, bon, peut-être pas pendant 20 ans, mais il y a une espèce de base qui fait qu'il a moins à travailler pour garder l'équilibre. — Alors, cette question, est-ce que c'est à vie, c'est comme pour beaucoup de choses, c'est-à-dire que quelqu'un qui va prendre des anxiolytiques ou des antidépresseurs, on va dire, tiens, est-ce que c'est à vie ? Ça dépend, s'il y a des choses qui changent dans sa vie, s'il change son mode de vie, ce ne sera pas à vie, sinon, ce sera à vie. Donc, c'est sûr que quelqu'un qui ne change pas son stress, qui ne change pas son mode alimentaire, il est obligé de prendre des traitements pour essayer de maintenir un peu les choses, mais fondamentalement, quelqu'un qui va changer des éléments dans son mode alimentaire en particulier, et ou éventuellement dans son mode d'activité physique, de stress, etc., il ne va pas nécessairement être obligé de prendre des compléments à vie. Ça va être un peu une balance entre les deux. C'est un petit peu ces grands conseils pour garder son microbiote en forme, qu'on peut entendre un petit peu à gauche, à droite, ne sont pas pertinents pour quelqu'un qui est dans une situation de déséquilibre. (33:26 - 34:45) Par contre, le traitement qu'on va donner, ou la cure de complément qu'on va donner suite à une liste de choses qu'on a identifiées par la clinique et la biologie, va être un espèce de tremplin pour permettre à la personne de revenir un petit peu dans cet état, ou si elle applique les changements plutôt quotidiens, elle devrait avoir un... C'est le cas dans pas mal de cas. Maintenant, comme tu en as mentionné tout à l'heure avec l'histoire des FODMAP, ça peut être plus compliqué. C'est-à-dire que justement, cette fameuse notion de patient comme une hyperfermentation avec une prolifération excessive de bactéries dans l'intestin grêle, dans le petit intestin, et qui vont produire ces gaz qui vont justement distendre la paroi, qui vont générer des ballonnements, des gaz, une douleur par tension abdominale excessive. Ça peut même en comprimant le... Enfin, en poussant sur le diaphragme, créer une ouverture entre l'estomac et le oesophage, donc ils ont aussi du brûlant, enfin bon, un tas de symptômes qui peuvent être associés à ça. Eh bien, on sait que effectivement, dans ce cas-là, donner des probiotiques, c'est n'importe quoi. Bien entendu, il faut surtout d'abord diminuer cette hyperprolifération de bactéries pour avoir moins de production de gaz. (34:46 - 35:34) Et puis ensuite, il faut essayer de savoir pourquoi il y a une hyperprolifération de bactéries. Et là, il y a plusieurs causes possibles, dont une cause, on ne va peut-être pas rentrer dans les détails maintenant, mais est que le complexe moteur de l'intestin grêle ne fonctionne plus bien, et donc il faut donner des éléments de ce qu'on appelle des prokinétiques pour éviter que, comme cette motricité n'a pas lieu, les bactéries ont le temps de se multiplier, ce qui n'est pas le cas normalement, puisque normalement, dans l'intestin grêle, le temps de transit est très rapide, et donc les bactéries n'ont pas le temps de se multiplier. Si le temps de transit est ralenti, elle se multiplie, ça veut dire qu'on va traiter cette prolifération, ça va aller mieux, les patients vont aller mieux, et puis petit à petit, les bactéries vont reproliférer, on va avoir de nouveau le même problème, et donc il faut effectivement traiter ça. (35:34 - 37:13) Maintenant, il peut avoir un cas bien particulier pour lequel il faut des prokinétiques, on y reviendra dans un autre épisode, je pense, on ne va pas rentrer dans les détails maintenant, ça peut aussi être lié au fait que ce sont des patients qui ne produisent pas assez de bile, ça peut être lié justement à la motricité, lié au stress, ça peut être lié à la thyroïde, ça peut être lié à différentes choses, mais dans ce cas-là, il y a des choses à corriger pour ne pas que les choses résidivent. C'est toujours, ça revient à ce qu'on disait depuis le début, dire le côlon héritable, c'est une unité, il y a un type de traitement, un type de patient, non, il y a plusieurs possibilités, il faut identifier les causes, et en fonction de ça, donner des traitements, et pour l'évolution par après, selon les situations, on verra ce qu'il faut faire. Est-ce qu'il y a des innovations qui sont en cours, mais qui ne sont pas tout à fait abouties sur ce sujet, qui sont assez prometteuses ? Vers quoi est-ce qu'on évolue ? Est-ce qu'il y a certaines innovations dont on a entendu parler qui pourraient apporter une solution en plus de ce qu'on connaît aujourd'hui, ou c'est vraiment plutôt continuer à être plus précis sur l'identification des causes comme on le fait maintenant ? Je pense qu'actuellement, dans le côlon héritable, si on arrive à être assez précis sur l'identification des causes, c'est déjà un grand pas vers la solution. (37:13 - 37:40) Il y a évidemment, on peut traiter la micro-inflammation, on peut traiter l'hyperfermentation, il y a évidemment quelque chose qui est beaucoup plus compliqué, c'est le stress des patients. On a peut-être pas assez, ce serait plutôt un épisode complet à faire là-dessus, mais il y a la partie nerveuse. La partie nerveuse est importante, et c'est sûr que on ne peut pas changer la vie émotionnelle des patients, et là, c'est plus compliqué. (37:41 - 38:45) Là, il n'y a pas de traitement, miracle novateur. Voilà, je ne sais pas si tu as un dernier mot ? Le dernier mot, c'est effectivement, ce qui serait intéressant, c'est de rentrer plus dans le détail des différentes entités, et comme je disais, d'entités liées à ça. Par exemple, il y a beaucoup de confusion entre l'intolérance à l'histamine, par exemple, et le syndrome d'activation oestocitaire, on peut voir pour qui, pourquoi. On a fait un épisode d'ailleurs sur le sujet, pour ceux qui veulent l'écouter, on a fait un épisode plutôt sur tout ce qui était allergie, intolérance, on a parlé un petit peu du syndrome d'activation oestocitaire, mais pas dans le cadre. Pas spécifiquement là-dessus. Et donc, on va rentrer un petit peu dans des choses qui sont aussi dans les causes plus en détail, les traitements plus en détail, et alors les pathologies des pathologies, entre guillemets, annexes à ces problèmes-là. (38:46 - 39:51) Oui, je crois que c'est ça le plus compliqué, c'est de s'y retrouver un petit peu dans toutes les pathologies de l'intestin, et ce qui n'est pas une pathologie, ce qui n'est pas reconnu comme une pathologie, mais qui est un handicap au quotidien, au final. Absolument, oui, c'est quelque chose de très handicapant et de très fréquent, et de souvent pas pris en considération et pas traité de façon efficace. Oui, ça c'est je pense un point qu'on n'a pas trop abordé, c'est quel est l'impact, au final, sur la vie. Et je pense que avant de terminer, il y a quelque chose d'autre que j'ai oublié de poser, parce que c'est un impact grandissant sur la vie des personnes. Est-ce que c'est lorsque moi je vieillis et je suis plus dedans et donc que du coup je commence à en entendre plus parler, ou est-ce qu'on en entend vraiment plus parler, est-ce qu'il y a plus de cas qu'avant ? Pour toi, je n'ai pas les chiffres ici, je ne sais pas si on a vraiment des chiffres sur l'évolution, parce qu'il y a plus de diagnostics aussi. Pour être honnête, je n'ai pas regardé, je regarderai pour la prochaine fois. (39:52 - 40:04) Je ne pourrai pas donner de chiffres sur l'évolution. En tout cas, sans doute qu'on en parle plus qu'avant, certainement. On regardera les chiffres pour le prochain épisode. (40:04 - 40:22) C'est ça que je voulais dire, ça peut être terriblement invalidant. Ça va de personnes qui ont de légers inconforts en disant, après avoir mangé ceci ou cela, je suis un peu ballonné, j'ai quelques gaz, et puis voilà. Jusqu'à, j'ai eu des patients qui n'osent plus sortir de chez eux. (40:23 - 40:42) Tellement, ils peuvent avoir des selles incontrôlables, des gaz incontrôlables, ils sont dans un état où leur vie est terriblement restreinte par ça. En fait, le spectre est très large au niveau de l'inconfort. Il peut être énorme. (40:42 - 41:40) Ça peut aller du petit inconfort quotidien à vraiment quelque chose qui transforme ton quotidien. Du coup, je pense qu'on a fait un bon petit tour ici d'introduction un petit peu au syndrome de l'intestin héritable. N'hésitez pas à nous dire en commentaire s'il y a certains axes que vous voulez qu'on investigue plus dans les prochains épisodes, si vous avez des questions à poser auxquelles on pourra répondre dans les prochains épisodes qu'on va faire sur le sujet. Voilà pour toutes celles et ceux qui sont arrivés au bout de cet épisode, bravo ! J'espère que ça vous a plu, et n'oubliez pas de vous abonner à la chaîne, ça nous aide beaucoup, de liker l'épisode, de le partager peut-être à des personnes qui essayent un peu de comprendre leurs troubles digestifs, peut-être que ça peut un petit peu aider, et surtout si vous avez des questions de sujets que vous trouvez qu'on n'a pas assez traité, ou que vous aimeriez qu'on traite dans les épisodes suivants sur le sujet, n'hésitez pas à nous le mettre en commentaire. Merci beaucoup et à bientôt !