« Je suis fatigué, je prends du poids, je perds mes cheveux... mais mes analyses sont normales. » Cette situation, vécue par des millions de personnes, illustre parfaitement le no man's land médical dont parle le Professeur Vincenzo Castronovo dans cet épisode enregistré au laboratoire LIMS à Bruxelles. Entre la santé optimale et la maladie déclarée existe une zone grise où les symptômes sont bien réels, mais où la médecine conventionnelle répond souvent : « Tout va bien, revenez quand vous serez vraiment malade. »
C'est précisément dans cet espace que la médecine fonctionnelle et la micronutrition trouvent leur raison d'être. Contrairement à l'approche allopathique qui attend l'apparition de lésions pour intervenir, la médecine intégrative s'intéresse au terrain biologique et aux déséquilibres nutritionnels avant qu'ils ne se transforment en pathologies irréversibles. Le Pr. Castronovo, médecin-chercheur formé en cancérologie et président du comité scientifique du LIMS, nous explique comment cette approche ancestrale réactualisée peut transformer notre rapport à la santé.
Dans cet échange riche et accessible, nous découvrons pourquoi « l'alimentation doit être la première médecine » selon Hippocrate, comment le microbiote intestinal orchestre notre immunité, et pourquoi la prévention devrait primer sur le traitement des maladies chroniques. Un parcours scientifique rigoureux au service d'une médecine du bon sens.
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Vous ressentez de la fatigue, des troubles digestifs ou des symptômes inexpliqués malgré des analyses classiques normales ? Découvrez les bilans de biologie fonctionnelle pour identifier vos carences en micronutriments, évaluer votre inflammation de bas grade et optimiser votre terrain de santé.
Vincenzo Castronovo incarne ce pont rare entre recherche fondamentale et pratique clinique. D'origine sicilienne, fils d'immigré italien venu en Belgique après-guerre, il a d'abord suivi une formation de technicien chimiste avant d'intégrer la faculté de médecine de l'Université de Liège. « À la fin des études de médecine, j'ai été bien plus impressionné par mon ignorance et l'incompréhension des processus de base que j'ai choisi une carrière de recherche », confie-t-il.
Son parcours académique est impressionnant : doctorat en médecine-chirurgie-accouchement, spécialisation en gynécologie-obstétrique, puis doctorat en sciences biomédicales expérimentales et thèse d'agrégation. Il a passé cinq années au National Cancer Institute aux États-Unis, où il s'est spécialisé dans l'étude de l'angiogénèse – le processus par lequel les tumeurs créent leur propre réseau sanguin. De retour en Belgique, il a créé son propre centre de recherche en cancérologie à l'Université de Liège et s'est orienté vers la sénologie diagnostique, la discipline médicale consacrée au dépistage et au diagnostic du cancer du sein.
C'est en 1995 qu'un tournant décisif s'est produit. Lors d'une conférence sur l'angiogénèse, une ancienne camarade de promotion lui parle de compléments nutritionnels capables de moduler ce processus. « Comme à l'université, on nous formate pour rejeter tout ce qu'on ne nous a pas enseigné comme des choses charlatanesques, on est toujours un peu sur nos gardes », explique-t-il. Mais sa rigueur scientifique l'a poussé à investiguer plutôt qu'à rejeter. Les extraits de cartilage de requin qu'elle utilisait fonctionnaient effectivement dans ses modèles expérimentaux en laboratoire.
Cette découverte a ouvert une porte vers un univers de connaissances scientifiques validées mais jamais enseignées en faculté de médecine : le rôle du zinc dans la réponse immunitaire, l'importance de la vitamine D au-delà du métabolisme osseux, le cycle de l'homocystéine et la méthylation, l'impact des acides gras oméga-3... « On nous avait appris comment fonctionnait un organisme vivant, on nous a appris la maladie, on n'a jamais fait le lien. Comment on passe de la santé à la maladie ? Évidemment, il y a une modification du terrain. »
Depuis 1995, le Pr. Castronovo préside le comité scientifique du laboratoire LIMS, un des laboratoires européens de référence en biologie fonctionnelle. Sa mission : sélectionner les analyses pertinentes scientifiquement validées et garantir leur rigueur méthodologique. En 2017, il a créé le diplôme universitaire MAPS (Micronutrition, Alimentation, Prévention et Santé) à l'Université Paris-Descartes, formant chaque année plusieurs centaines de professionnels de santé. Il anime également l'émission radio hebdomadaire "La nutrition selon Castronovo" sur Nutriradio.fr.
La médecine fonctionnelle est souvent confondue avec la rééducation fonctionnelle pratiquée par les physiothérapeutes. En réalité, il s'agit d'une discipline distincte que le Pr. Castronovo définit comme « une approche tout à fait, non pas innovante, mais ancestrale, réactualisée de l'approche de la santé. »
Cette médecine s'adresse aux grandes fonctions de l'organisme : digestion, détoxification, production énergétique, équilibre hormonal, immunité, qui dépendent toutes d'un environnement micronutritionnel adapté. Elle privilégie la santé non pas en opposition à la médecine allopathique, mais en complémentarité, partant du principe que « les maladies naissent parce que le terrain est permissif. »
L'objectif central est d'intervenir avant l'apparition de lésions tissulaires irréversibles. « Nous, avant d'arriver à ce point, qui parfois est associé à des lésions tissulaires non récupérables, on essaie d'intervenir avant, lorsque la fonction commence à péricliter », précise le professeur.
L'exemple de la thyroïdite de Hashimoto est particulièrement parlant. Cette maladie auto-immune touche majoritairement les femmes et se caractérise par la production d'anticorps contre la thyroïde. Lorsque suffisamment de cellules thyroïdiennes sont détruites, l'hypothyroïdie s'installe et nécessite un traitement hormonal substitutif à vie.
« En médecine fonctionnelle, on va tester la présence d'auto-anticorps contre la thyroïde avant l'apparition de signes hypothyroïdiens et d'aventure, si des anticorps sont présents, on va essayer de réduire ce processus pour que jamais la patiente ait une thyroïde dysfonctionnelle. » Cette approche préventive illustre parfaitement la philosophie de la médecine du terrain : agir sur les causes plutôt que gérer les conséquences.
Le concept de terrain est central en médecine fonctionnelle. Il désigne l'ensemble des conditions biologiques, nutritionnelles et environnementales qui déterminent si un individu restera en santé ou développera une pathologie face aux agressions (virus, bactéries, stress, toxiques).
Comme l'explique le Pr. Castronovo avec une métaphore architecturale : « C'est un peu comme si on mettait un remboursement au garage qui était gratuit, seulement si tu arrives quand t'as la panne. » Nous entretenons nos voitures avec des révisions régulières même quand elles fonctionnent parfaitement, mais nous attendons d'être malades pour consulter.
Le terrain détermine notre susceptibilité aux maladies. Deux personnes exposées au même virus ne réagiront pas de façon identique selon la qualité de leur terrain immunitaire. Cette notion rejoint d'ailleurs les observations de Béchamp, contemporain de Pasteur, qui affirmait : « Le microbe n'est rien, le terrain est tout. »
« Nous qui sommes des organismes hétérotropes, c'est-à-dire que nous avons l'obligation d'apporter les molécules qui servent au fonctionnement de la cellule », rappelle le professeur. Notre corps ne peut synthétiser tous les nutriments essentiels : vitamines, minéraux, acides aminés essentiels, acides gras essentiels doivent être fournis par l'alimentation.
Or, le traitement industriel des aliments a considérablement appauvri notre approvisionnement nutritionnel. Le raffinage des céréales élimine la majorité des vitamines B et des minéraux. L'agriculture intensive avec l'usage massif de pesticides depuis l'après-guerre a réduit la teneur en micronutriments des fruits et légumes. Les modes de cuisson, de conservation et de transformation détruisent une partie des nutriments thermosensibles.
Cette dégradation de la qualité nutritionnelle explique en grande partie l'émergence des maladies chroniques après la Seconde Guerre mondiale. « Après la 2ème guerre mondiale, il y a eu un traumatisme important c'est qu'il y a eu un changement dramatique de l'industrie agroalimentaire avec l'avenue des pesticides utilisés massivement », contextualise le Pr. Castronovo.
L'approche du terrain prend tout son sens dans le suivi oncologique. Le professeur raconte l'histoire révélatrice d'une patiente ayant terminé son traitement pour un cancer du sein. Elle demande à son oncologue ce qu'elle peut faire pour éviter une récidive. Réponse : « Profitez de la vie, faites comme avant. »
La patiente, lucide, lui répond : « Docteur, si je fais comme avant, je me retrouve dans la même condition que qui sont celles où mon cancer s'est développé, donc je ne change pas mon risque de récidive. »
En appliquant une approche nutritionnelle et fonctionnelle, correction des carences en vitamine D, rééquilibrage en oméga-3, réduction de l'inflammation chronique, le Pr. Castronovo a observé des résultats remarquables. « Ces patientes ont des comorbidités, c'est-à-dire en plus du cancer, elles sont fatiguées, elles ont un peu de pré-diabète, elles sont un peu grasse, elles ne dorment pas bien, elles sont anxieuses, et quand vous corrigez le terrain, tous ces symptômes qui sont spécifiques commencent à s'améliorer, voire disparaître. »
L'un des préceptes les plus visionnaires d'Hippocrate, le père de la médecine occidentale, affirmait : « Toutes les maladies commencent au niveau de l'intestin. » Comme le souligne le Pr. Castronovo, cette observation est d'autant plus extraordinaire qu'elle a été formulée bien avant la découverte des cellules et des bactéries, qui n'ont été observées qu'à la fin du XIXe siècle grâce au microscope.
« C'est incroyable qu'il ait pu observer ça, juste par une observation de bon sens, de voir éventuellement les conséquences d'une mauvaise digestion mourraient plus vite que ceux qui avaient des selles bien moulées. »
Aujourd'hui, la science moderne valide cette intuition ancestrale. Le microbiote intestinal, ces quelque 100 000 milliards de micro-organismes qui peuplent notre tube digestif, joue un rôle déterminant dans notre santé globale, bien au-delà de la simple digestion.
Les recherches les plus récentes confirment l'importance du microbiote dans des domaines aussi critiques que le traitement du cancer. Le Pr. Castronovo cite une étude particulièrement éloquente sur l'immunothérapie anticancéreuse : « On a pris des souris chez qui on greffait des tumeurs, on en mettait un microbiote d'un patient qui avait un cancer fulgurant et qui ne répondait pas au traitement et la souris ne répondait pas. On prenait le microbiote chez la même souris et on lui greffait le microbiote d'un patient qui avait un bon microbiote et qui répondait et le traitement fonctionnait. »
Cette expérience démontre que l'efficacité de l'immunothérapie par anti-PD-1, l'un des traitements les plus prometteurs en oncologie moderne, dépend directement de la qualité du microbiote intestinal. Un microbiote appauvri ou déséquilibré peut rendre inefficace un traitement pourtant révolutionnaire.
Le microbiote joue également un rôle central dans la régulation de l'inflammation. Un déséquilibre de la flore intestinale (dysbiose) peut conduire à une hyper-perméabilité de la barrière intestinale, laissant passer des fragments bactériens dans la circulation sanguine et déclenchant une inflammation chronique de bas grade.
Cette inflammation silencieuse est impliquée dans le développement de nombreuses pathologies : maladies cardiovasculaires, diabète de type 2, obésité, troubles cognitifs, maladies auto-immunes, dépression. Optimiser le terrain intestinal par l'alimentation, les prébiotiques, les probiotiques adaptés et la correction des carences nutritionnelles devient donc une priorité en médecine préventive.
C'est sans doute la question la plus fréquente en consultation. Vous vous sentez fatigué, vous manquez d'énergie, votre sommeil n'est pas réparateur, vous avez pris du poids, votre digestion est perturbée... Votre médecin prescrit un bilan sanguin classique : numération formule sanguine, glycémie, TSH, créatinine. Résultat : tout est dans les normes.
« Le médecin, allopathe, très motivé à vous aider, va faire des bilans pour voir si vous n'êtes pas malade », explique le Pr. Castronovo. « Et la personne dit je sais pas ce que j'ai docteur, je prends du poids, je suis un peu constipé, je perds mes cheveux, j'ai pris des pilules pour les cheveux, ça marche pas, etc. Et je suis un peu déprimé. Et le test revient positif, c'est-à-dire que ses valeurs ne sont pas hors normes. Il dit écoutez, tout va bien pour la thyroïde, tout va bien au niveau de votre glycémique, etc. Qu'est-ce que vous avez ? Je sais pas. »
Cette situation crée une zone grise entre santé optimale et maladie déclarée. « Là dans cette zone entre je suis pas bien, je suis pas top, je suis pas malade, il y a un no man's land où grouillent toute série de professionnels de la santé. Il y a beaucoup charlatans qui vous promettent des choses, etc. qui sont pas validées, parfois qui marchent. Donc il y a une confusion. »
Les bilans biologiques classiques sont conçus pour détecter des pathologies avérées, pas pour évaluer l'optimisation du terrain. Une TSH à 3 mUI/L est considérée comme normale (généralement entre 0,4 et 4 mUI/L), mais elle peut déjà traduire un début de ralentissement thyroïdien chez certaines personnes, surtout si elle était auparavant à 1 mUI/L.
De même, un taux de vitamine D à 25 ng/mL est considéré comme "suffisant" pour prévenir le rachitisme, mais insuffisant pour assurer une fonction immunitaire optimale, qui nécessiterait plutôt 50 ng/mL selon de nombreux experts en micronutrition.
Les analyses standard ne mesurent pas :
C'est précisément pour combler ce vide diagnostique que les bilans biologiques fonctionnels ont été développés. « Le fait d'avoir à disposition un outil qui permettait de vérifier de facto le statut nutritionnel ouvrait un horizon incroyablement de performance, d'efficacité, de justesse et de sûreté », souligne le Pr. Castronovo.
Ces analyses vont au-delà du simple dépistage de maladie pour évaluer l'optimisation du terrain. Elles permettent d'identifier les déséquilibres avant qu'ils ne deviennent pathologiques et d'ajuster précisément les interventions nutritionnelles.
Pour découvrir comment réaliser un bilan fonctionnel complet depuis chez vous, incluant les dosages de micronutriments essentiels, les marqueurs inflammatoires et l'analyse du stress oxydatif, consultez les solutions proposées par des laboratoires spécialisés.
La médecine allopathique moderne repose sur le paradigme de l'Evidence-Based Medicine (EBM), la médecine basée sur les preuves. Pour qu'un traitement soit validé et remboursé, il doit avoir fait l'objet d'essais cliniques randomisés en double aveugle sur de larges populations.
Cette approche, imposée par l'industrie pharmaceutique, présente selon le Pr. Castronovo plusieurs limites fondamentales :
L'homogénéisation artificielle : « La médecine allopathique ne considère pas un paramètre que nous, nous considérons, c'est-à-dire l'individualité de chacun. Nous sommes tous différents, notamment dans la manière d'éliminer les médicaments, de les transformer, de les rendre actifs ou de les inactiver. » Pour obtenir des résultats statistiquement significatifs malgré cette variabilité individuelle, il faut recruter des milliers de patients selon des critères d'inclusion très stricts, ce qui coûte des centaines de millions d'euros.
L'absence d'études pour les nutriments : Les vitamines, minéraux et autres nutriments essentiels ne peuvent être brevetés puisqu'ils existent dans la nature. Aucun laboratoire n'investira des millions pour démontrer l'efficacité d'une substance que tous ses concurrents pourront ensuite commercialiser.
Pour illustrer l'absurdité de certaines applications de l'EBM, le Pr. Castronovo raconte cette discussion avec son doyen : « Écoute, est-ce qu'on a fait des études publiées démontrant qu'il était plus efficace de sauter d'un avion à 1500 mètres avec un parachute que sans parachute ? Est-ce qu'un jour on a fait une étude en disant, allez les gars, on fait une expérience, il y en a qui vont sauter sans parachute, d'autres avec parachute, on va voir si le parachute est efficace. Parce que si on ne le démontre pas, on ne pourra pas les vendre.»
Ce parallèle humoristique mais pertinent illustre que certaines interventions relèvent du bon sens biologique plutôt que de la nécessité d'un essai clinique. Si l'enseignement en biochimie explique que le sélénium est indispensable pour que la glutathion peroxydase détoxifie le peroxyde d'hydrogène dans les mitochondries, et qu'un patient présente une carence en sélénium, faut-il vraiment une étude randomisée pour justifier sa supplémentation ?
La médecine fonctionnelle oppose à cette approche standardisée une médecine personnalisée : « Nous avons une médecine qui est personnalisée, individualisée, qui n'est pas de masse. Chaque patient est unique, et c'est pour ça que les bilans nutritionnels et fonctionnels ont toutes leurs significations. »
Le principe est simple mais puissant : « On doit évaluer un patient, voir quels sont ses besoins, et voir quels sont les niveaux des nutriments fondamentaux en excellence et en carence. On va ne travailler que sur les paramètres qui sont perturbés. On ne va pas toucher à ce qui va bien. »
Cette approche minimise les effets secondaires (puisqu'on ne corrige que ce qui est déséquilibré) tout en maximisant l'efficacité (puisque l'intervention est ciblée sur les besoins réels de l'individu).
Le sélénium illustre parfaitement la problématique entre médecine basée sur les preuves et approche nutritionnelle rationnelle. Cet oligo-élément est indispensable au fonctionnement de plusieurs enzymes antioxydantes (glutathion peroxydases, thiorédoxine réductases) et des déiodinases qui convertissent la T4 en T3, la forme active de l'hormone thyroïdienne.
Une carence en sélénium peut donc perturber :
Pourtant, comme le rapporte le Pr. Castronovo, il s'est heurté à des critiques : « On m'a dit, tu donnes du sélénium, il n'y a pas de preuves cliniques. » Sa réponse relève du bon sens biologique : si l'enseignement en biochimie démontre que le sélénium est nécessaire au fonctionnement mitochondrial et thyroïdien, pourquoi faudrait-il une étude pour justifier sa supplémentation chez un patient carencé ?
Le cycle de l'homocystéine et la méthylation constituent un autre exemple de paramètre rarement exploré en médecine conventionnelle mais crucial en médecine intégrative. L'homocystéine est un acide aminé soufré intermédiaire du métabolisme de la méthionine.
Lorsque ce cycle fonctionne mal, l'homocystéine s'accumule dans le sang. Une hyperhomocystéinémie (généralement définie au-delà de 10-12 µmol/L) est associée à :
Le métabolisme normal de l'homocystéine requiert trois vitamines B essentielles :
« Un métabolisme qui est souvent perturbé, c'est celui de la méthionine et qui est lié à la perturbation de l'homocysteine, le cycle de l'homocysteine qui fait la méthylation », explique le professeur. « Si votre patient a une homocysteine élevée, on sait qu'il y a un souci qui pourrait contribuer à ces problèmes émotionnels, cognitifs et également à d'autres risques. »
La stratégie thérapeutique est claire : « Si on sait que l'homocysteine pourrait être bien métabolisée, a besoin d'un environnement riche en vitamines B9, B12 et B6. Et donc, on va vérifier ça. Si c'est altéré, on va corriger. »
Certains patients présentent des mutations génétiques affectant le métabolisme des folates, notamment le polymorphisme du gène MTHFR (méthylène-tétrahydrofolate réductase). « On vérifiera maintenant si le taux d'homocysteine est optimisé. Si il n'est pas optimisé, on peut aller plus loin parce que certains patients ont des mutations dans les gènes qui utilisent la vitamine B9 qu'ils avaient transformé pour être utilisés. »
Dans ce cas, même avec un apport suffisant en vitamine B9, la conversion en forme active (5-méthyltétrahydrofolate) est inefficace. La solution : « On va faire cette recherche et si le patient a un polymorphisme qui fait qu'il ne transforme pas la vitamine B9, on va pouvoir donner la forme qu'il ne sait pas faire. Et là, le patient ira beaucoup mieux. On a des résultats remarquables. »
Cette approche illustre parfaitement la médecine précise et personnalisée : identification d'un déséquilibre biologique, recherche de sa cause (carence nutritionnelle ou polymorphisme génétique), intervention ciblée, vérification de l'efficacité.
L'oncologie est probablement le domaine où l'approche du terrain prend sa dimension la plus critique. Comme le souligne le Pr. Castronovo : « Quand on a un cancer c'est très tôt qu'il faut travailler sur le terrain pas quand on vous dit qu'on n'a plus rien à faire pour vous. »
Son expérience clinique en tant que sénologue l'a amené à constater que la majorité des patientes présentaient des déséquilibres nutritionnels majeurs : « Je me suis commencé à appliquer les concepts de carences micronutritionnelles, notamment je me suis rendu compte que beaucoup de patientes avaient des taux de vitamines D effondrées, n'avaient pas d'asthme d'oméga 3, avaient une inflammation de la grâce, j'ai commencé à corriger avec des résultats fabuleux. »
Les patientes atteintes de cancer présentent souvent :
La correction de ces déséquilibres ne remplace évidemment pas les traitements oncologiques conventionnels (chirurgie, chimiothérapie, radiothérapie), mais elle optimise le terrain pour mieux les supporter et réduire le risque de récidive.
Le Pr. Castronovo porte un regard lucide et critique sur notre système de santé : « On a une médecine basée sur la maladie, on a un ministère de la maladie, on a un budget de maladie. Et pas de santé. »
Le paradigme actuel repose sur l'attente de la pathologie : « Aujourd'hui, le dogme c'est j'attends d'être malade et je serai pris en charge de moins en moins bien, surtout si je suis malade chronique. » Cette logique est économiquement absurde puisque le traitement des maladies chroniques coûte infiniment plus cher que leur prévention.
Le Pr. Castronovo illustre cette approche causale par une anecdote domestique : « Il y a ici des petits panneaux sur le toit et je remarque régulièrement il y a des champignons qui viennent dessus ce qui n'est pas bien donc il y a de l'humidité et je les remplace mais périodiquement ça revient donc je fais un traitement symptomatique. »
Après réflexion, il découvre qu'une tuile cassée laisse l'eau s'infiltrer, créant l'humidité qui favorise les champignons. « Ce que je vais faire je vais remplacer la plaque mais avant je vais réparer la tuile et j'aurai plus de problème donc j'ai arrêté éthiopathogénique j'ai traité le mal aux origines. »
Cette métaphore s'applique parfaitement aux maladies chroniques : traiter uniquement les symptômes (remplacer les plaques) sans corriger la cause profonde (la tuile cassée / le terrain perturbé) condamne à un traitement perpétuel.
Le changement nécessaire est autant culturel qu'institutionnel. Le professeur utilise une comparaison éloquente avec l'entretien automobile : « Ta voiture, elle va nickel, elle a 15.000 kilomètres et tu dois aller la mettre au garage. Pendant un jour, ça va être encombrant. Tu vas devoir trouver quelqu'un qui te conseille. Tu n'auras pas ta voiture. Tu vas payer pour que ta voiture aille aussi bien qu'avant. On a changé des trucs mais elle allait bien. Et là, tu trouves que c'est normal. »
Mais pour notre santé : « Tu veux rester en bonne santé, tu payes. Tu veux que ce soit gratuit, t'attends d'avoir la panne. »
Cette logique doit s'inverser. « Je pense que chacun d'entre nous doit se faire une raison et donner la valeur à sa santé. Il faut faire attention et se concentrer sur la valeur et pas le prix. » Un bilan de santé préventif à 200 euros semble cher, mais un nouveau smartphone à 1100 euros paraît abordable. Pourtant, la santé est irremplaçable, contrairement au téléphone.
Contrairement à l'idéal préventif, la réalité clinique du Pr. Castronovo est sans appel : « J'ai peu de patients qui viennent en prévention. En prévention moins de 5%. »
La majorité des consultations concernent des patients atteints de maladies chroniques : maladies auto-immunes, diabète, dépression, fatigue chronique, troubles digestifs, et de plus en plus de patients cancéreux. Malheureusement, beaucoup viennent tardivement : « Ils viennent quand on est parfois à la fin de la bataille en espérant que alors que quand on a un cancer c'est très tôt qu'il faut travailler sur le terrain pas quand on vous dit qu'on n'a plus rien à faire pour vous. »
Un constat intéressant : « Qui est-ce qui a conduit les professionnels de la santé à se former et à s'intéresser à la médecine nutritionnelle et fonctionnelle ? Ce sont souvent pour ne pas dire la majorité des professeurs de la santé qui eux-mêmes ou en proche ont eu une maladie chronique qui ne s'améliore pas par la prise en charge allopathique. »
Beaucoup de médecins se tournent vers la médecine fonctionnelle après avoir constaté les limites de l'approche conventionnelle sur eux-mêmes ou leurs proches. Cette expérience personnelle de l'impasse thérapeutique les pousse à explorer d'autres paradigmes.
Le Pr. Castronovo cite l'exemple remarquable d'un patient suivi depuis 15 ans : « Un monsieur qui a maintenant 90 ans, que je suis depuis 15 ans qui vient chaque année, on dirait qu'il en a 20 de moins, et qui explique lors d'un petit témoignage qu'il m'a fait que lui il se sent bien il ne va pas vieillir. »
Ces patients en prévention primaire, qui investissent dans leur santé alors qu'ils se sentent bien, restent minoritaires mais témoignent du potentiel extraordinaire de cette approche.
Pour ceux qui souhaitent découvrir la médecine fonctionnelle, plusieurs ressources existent :
L'émission radio : « On peut éventuellement écouter mon émission radio hebdomadaire qui s'appelle la nutrition selon Castronovo qui donne des conseils pratiques aux pratiques », tous les vendredis sur Nutriradio.fr avec les podcasts disponibles gratuitement.
Formation professionnelle : Le diplôme universitaire MAPS (Micronutrition, Alimentation, Prévention et Santé) à Paris-Descartes forme plusieurs centaines de professionnels de santé chaque année. Un répertoire des praticiens formés sera bientôt accessible aux patients.
L'étape concrète consiste à réaliser un bilan biologique fonctionnel pour évaluer votre terrain actuel. Ces analyses incluent généralement :
Ces bilans permettent d'identifier précisément vos déséquilibres et de personnaliser les interventions. Vous pouvez désormais commander votre bilan fonctionnel depuis chez vous sur https://symp.co/ et recevoir vos kits de prélèvement à domicile.
L'alimentation reste la pierre angulaire, comme l'enseignait Hippocrate : « L'alimentation doit être la première médecine. »
Principes de base :
La supplémentation ne doit jamais être aléatoire mais guidée par les analyses : « Chaque patient est unique, et c'est pour ça que les bilans nutritionnels et fonctionnels ont toutes leurs significations. »
Les compléments doivent être :
Enfin, rechercher les causes profondes de vos déséquilibres :
Cette recherche causale permet d'intervenir durablement plutôt que de simplement compenser indéfiniment.
L'entretien avec le Pr. Vincenzo Castronovo nous rappelle une évidence que notre système a oubliée : « La santé, c'est pas l'absence de nos maladies. » Entre santé optimale et maladie déclarée existe tout un spectre où la médecine fonctionnelle trouve sa raison d'être.
Cette approche, loin d'être révolutionnaire, est en réalité « ancestrale, réactualisée » et repose sur des principes de bon sens validés par la science moderne : l'alimentation comme première médecine, l'importance du terrain biologique, le rôle central du microbiote intestinal, la personnalisation des interventions.
« Ce que tu dois savoir Nicholas, c'est que déjà, pour un professeur de la santé, un médecin, moi par exemple, connaît tout ce qui est connu dans la médecine. Ce que je connais sur tout ce qui est connu, c'est une infime partie. Mais ce qui est connu par rapport à ce qui est inconnu, c'est encore plus important. » Cette humilité épistémologique est peut-être la qualité la plus précieuse d'un vrai scientifique.
Le changement de paradigme nécessaire est autant individuel que collectif. Individuellement, il s'agit de donner de la valeur à sa santé et d'investir dans la prévention plutôt que d'attendre la panne. Collectivement, il s'agit de transformer notre "ministère de la maladie" en véritable acteur de santé publique.
« J'espère que vu l'évolution économique où il y a de plus en plus de gens malades, il y a une dénatalité et donc les gens malades coûtent plus cher que ce qu'ils rapportent même s'ils sont pensionnés leurs pensions ne suffisent souvent pas à payer les soins de santé et donc il y a une prise de conscience qui va faire que le gouvernement va investir dans la prévention. »
En attendant cette évolution systémique, chacun peut déjà prendre en main son terrain biologique, comprendre ses déséquilibres nutritionnels et fonctionnels, et renouer avec les principes fondamentaux énoncés il y a 2400 ans par Hippocrate : primum non nocere (d'abord ne pas nuire) et que ton aliment soit ton médicament.
À propos du Pr. Vincenzo Castronovo :
Ressources mentionnées :
Pour aller plus loin :
La médecine fonctionnelle repose sur une évaluation objective de votre terrain biologique. Les analyses fonctionnelles permettent d'identifier vos carences en micronutriments, vos déséquilibres inflammatoires, votre statut en oméga-3, votre taux d'homocystéine et bien d'autres paramètres essentiels à votre santé optimale.
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Disclaimer : Cet article a une visée informative et éducative. Il ne constitue en aucun cas un avis médical, un diagnostic ou une prescription thérapeutique. Les informations présentées ne remplacent pas une consultation auprès d'un professionnel de santé qualifié. Toute décision concernant votre santé doit être prise en concertation avec votre médecin traitant. Les compléments alimentaires et les analyses biologiques mentionnés ne sont pas destinés à diagnostiquer, traiter, guérir ou prévenir une maladie.
Bonjour, bienvenue dans ce nouvel épisode où on accueille professeur Castronovo. Bonjour
Nicolas. Merci d'être venu ici, on est au laboratoire LIMS.
(0:10 - 0:25)
Absolument. Qui est un des laboratoires les plus connus en Europe pour la biologie
fonctionnelle, pour la qualité des analyses de biologie fonctionnelle, dont on vous doit en partie
cette qualité, parce que vous êtes le président du comité scientifique ici. Depuis les origines
absolument.
(0:25 - 0:48)
Voilà, depuis son tout début. Et donc je me disais que c'était un bon endroit pour parler de la
médecine fonctionnelle, de venir expliquer ce qu'est la médecine fonctionnelle et surtout parler
un petit peu de ce que c'est aussi avec le laboratoire. Quelle belle idée Nicolas, parce que tu
dois savoir que la médecine fonctionnelle en allopathie s'est souvent confrontée avec la
physiothérapie, c'est-à-dire rééducation fonctionnelle.
(0:49 - 1:14)
Donc les physiothérapeutes font la médecine fonctionnelle. Dans notre esprit, la médecine
fonctionnelle à laquelle on ajoute micronutritionnel est une approche tout à fait, non pas
innovante, mais ancestrale, réactualisée de l'approche de la santé. C'est une médecine qui
s'adresse aux grandes fonctions de l'organisme qui dépend d'un environnement
micronutritionnel adapté.
(1:15 - 2:07)
C'est une médecine qui privilégie la santé, non pas en opposition à la médecine de la maladie,
qu'à la médecine allopathique, mais bien en complémentarité, puisque on sait que les maladies
naissent parce que le terrain est permissif. Donc on pourrait même dire que c'est une médecine
du terrain, c'est-à-dire comprendre pourquoi, quel a été le cheminement pour un patient qui se
plaint d'un problème de santé, quel était le cheminement qui a amené un système, un organe,
un tissu à ne plus fonctionner, donner des symptômes et d'intervenir avant l'apparition de ces
symptômes, parce que souvent, les symptômes sont associés à des lésions. Donc nous, avant
d'arriver à ce point, qui parfois est associé à des lésions tissulaires non récupérables, on essaie
d'intervenir avant, lorsque la fonction commence à péricliter et pourrait, si elle continue,
amener une lésion qui là serait potentiellement irréversible.
(2:08 - 2:52)Par exemple, un exemple très pratique, on sait qu'il y a énormément de femmes qui souffrent
d'hypothyroïdies liées à une maladie auto-immune qui est la maladie de Hashimoto. Donc le
fait que le corps produise des anticorps contre ces immunitaires, contre la thyroïde, qui à un
moment donné n'aura plus suffisamment de cellules pour produire des hormones
thyroïdiennes, le patient ou la patiente, parce que c'est souvent des femmes, sera
hypothyroïdienne et on sera obligé de lui donner des hormones thyroïdiennes. En médecine
fonctionnelle, on va tester la présence d'auto-anticorps contre la thyroïde avant l'apparition de
signes hypothyroïdiens et d'aventure, si des anticorps sont présents, on va essayer de réduire
ce processus pour que jamais la patiente ait une thyroïde dysfonctionnelle.
(2:52 - 3:13)
Tu vois un peu la différence ? Oui, on va revenir justement un petit peu dans ces différentes
différences et aussi les analyses dont vous avez parlé pour aller voir là-dedans. Mais juste
avant, est-ce que vous pouvez peut-être vous présenter pour ceux qui ne vous connaissent
peut-être pas encore ? Je m'appelle Vincenzo Castronovo. Comme mon nom l'indique, je ne suis
pas belge ni suisse.
(3:14 - 3:41)
S'il y a une partie italienne en Suisse, la Suisse romane, je suis d'origine sicilienne. Mes parents
ont immigré en Belgique après la Deuxième Guerre mondiale. Mon papa a été échangé contre
mille kilos de charbon, parce que les Belges ne voulaient plus descendre dans la mine et on
favorisait les immigrés qui, eux, avaient besoin, parce que l'Italie, en post-guerre, était en
souffrance économique et notamment en Sicile, le sud étant plus pauvre que le nord.
(3:41 - 3:59)
Et donc, ils sont venus s'installer. Et j'ai toujours été intéressé par la vie, par la nature. Et en fait,
après des études, trois études moyennes, j'ai été en humanité technique, donc j'ai technicien
chimiste.
(4:00 - 4:12)
Et comme j'étais un bon étudiant, mes professeurs m'ont encouragé à l'université. La seule voie
possible sans examen d'entrée était la médecine. Et donc, la médecine correspondait à mes
aspirations de l'amour de la vie.
(4:12 - 4:38)
J'ai choisi cette médecine, que j'ai réussie très bien, parce que j'ai beaucoup travaillé,
évidemment. Et puis, à la fin des études de médecine, j'ai été bien plus impressionné par mon
ignorance et l'incompréhension des processus de base que j'ai choisi une carrière de recherche.
Je me suis toujours posé des questions, et la recherche, à ce moment-là, qui était le plus
favorable par rapport à obtenir un mandat, c'était la recherche en cancérologie.(4:39 - 5:24)
La cancérologie étant une discipline extrêmement proche de la santé, puisqu'on étudie
pourquoi une cellule dysfonctionne et se met à désobéir aux lois homéosasiques de maintien
de l'organisation du corps. Et donc, j'ai fait un doctorat en sciences biomédicales
expérimentales, une thèse d'agrégation, et puis je me suis dit qu'il y avait encore trop de
choses à découvrir, donc je suis parti faire un post-doc aux Etats-Unis, au National Cancer
Institute. Pour un an, j'y suis resté cinq, et puis je suis rentré plus pour des raisons affectives
que rationnelles, parce que les Etats-Unis, c'était un endroit extraordinaire pour faire la
recherche, où finalement, le travail est récompensé, il n'y a pas toutes ces mesquineries qu'on a
plus en Occident.
(5:25 - 6:49)
Et donc, pour des raisons familiales, je suis rentré, et j'avais fait un MD-PhD, c'est-à-dire
qu'après avoir eu mon diplôme de docteur en médecine-chirurgie à accouchement, j'ai opté
pour devenir gynécologue obstétricien, et en même temps faire de la recherche pour avoir un
doctorat en sciences biomédicales expérimentales et puis une thèse d'agrégation, qui permet
l'accès à devenir professeur ordinaire à l'université. Et en fait, j'hésitais entre devenir professeur
de gynécologie, parce que le prof m'aimait bien, ou bien, alors cela implique qu'on va passer sa
vie à l'hôpital et à gérer les problèmes de patients, ce qui ne me pose pas de problème, mais
également de gestion administrative du personnel d'un assistant infirmier, et j'ai choisi sans
hésiter la recherche fondamentale, donc j'ai créé mon centre de recherche en cancirologie. Je
me suis spécialisé en scénologie diagnostique du cancer du sein, qui correspondait à mes
recherches, parce que j'ai pendant 5 ans étudié la biologie de l'invasion cancéreuse et
dissémination métastatique du cancer du sein, et donc ça matchait, parce que ma recherche
avait du sens avec ma clinique, et la scénologie se fait par consultation, et il n'y a pas de garde,
quand une dame détecte une boule dans le sein, elle peut attendre le lendemain pour voir ce
que c'est.
(6:49 - 7:19)
Donc c'était compatible avec une carrière de recherche. Et puis, par hasard, même si le hasard
n'existe pas, en 1995, alors que j'étais rentré aux Etats-Unis, j'avais créé un centre de
cancirologie expérimental à l'université de Liège. Je travaille notamment sur l'angiogénèse,
c'est-à-dire le processus par lequel les cellules cancéreuses créent leur propre réseau
nourricieux de capillaires sanguins pour assurer leur croissance illimitée et leur SMH
métastatique.
(7:20 - 8:08)
J'ai fait rencontre d'une ancienne étudiante, qui était dans mon année, et qui m'a rencontré lors
d'une conférence que je faisais sur l'angiogénèse, et qui me dit qu'elle utilisait des
compléments nutritionnels pour gérer l'angiogénèse. Alors, comme à l'université, on nousformate pour rejeter tout ce qu'on nous a pas enseigné comme des choses qui sont
charlatanesques, on est toujours un peu sur nos gardes, mais comme j'ai fait de la recherche,
et je sais que quand on parle de la santé, on est dans un terrain complètement inconnu, je ne
juge que sur ce que je peux voir, connaître, etc. Et donc, j'ai demandé à lui parler après la
conférence, et elle m'a dit qu'en effet, elle utilisait certaines substances que je ne connaissais
pas.
(8:08 - 8:37)
Donc, comment on peut juger quelque chose que je ne connais pas ? Donc, j'ai été recherché. À
l'époque, c'était des extraits de cartilage de requin, pas des éléments de requin, le cartilage, qui
est un tissu qui n'est jamais vascularisé, et qui donc contient des substances qui empêchent les
vaisseaux sanguins de pénétrer dans le tissu. Donc, j'ai été interpellé, je me suis rendu compte
que ça fonctionnait, et les extraits qu'elle utilisait chez les patients fonctionnaient dans mes
modèles au laboratoire, où on étudiait comme ça le vaisseau, donc je me suis intéressé.
(8:38 - 9:17)
Et puis, elle m'a mis en contact avec la firme qui distribuait le film de complément nutritionnel,
et j'ai rencontré le patron qui m'a dit « Tu ne veux pas venir expliquer c'est quoi l'angiosodère ?
Parce qu'on a ce produit qui vient du Québec, on ne sait pas l'expliquer. » Le médecin s'est fait
une conférence, il s'est bien passé, les gens ont apprécié ma pédagogie, et le monsieur de la
firme en question m'a dit « Écoute, on a plein d'autres produits, on a des acides grand-
mégatron, etc., plein de choses, mais moi je ne connaissais rien. Je ne savais pas ce qu'était
l'acide docosahexanique, je ne savais pas ce qu'était l'homocystine, la méthylation, je ne savais
pas ce qu'était la 5-10-méthylène-tétrahydrofolate à l'étage.
(9:17 - 9:36)
Vous n'avez jamais appris en fait tout ça ? On ne m'avait jamais appris. Mais donc, je vous le dis,
comme je suis fondamentalement âme, c'est-à-dire que si je ne connais pas un truc, je ne le
juge pas. J'ai été voir, je me suis informé, et j'ai vu qu'il y avait une quantité de données
scientifiques qu'on ne nous avait pas expliquées et qui était fondamentale.
(9:36 - 9:57)
Bien sûr, on nous avait appris que le zinc était un métal important pour les enzymes ADN
polymérase, mais jamais on nous a dit qu'il fallait suffisamment de zinc pour que la réponse
immunitaire soit correcte, parce que la réponse immunitaire lors de la rencontre avec un
antigène implique une division intense des cellules immunitaires. Et que s'il n'y a pas de zinc, ça
ne se fait pas. Donc voilà.
(9:58 - 10:24)
Donc ça m'a interpellé, un peu choqué, en me disant pourquoi est-ce qu'on ne m'a pas apprisça ? On nous a appris d'abord comment fonctionnait un organisme vivant, on nous a appris la
maladie, on n'a jamais fait le lien. Comment on passe de la santé à la maladie ? Évidemment, il y
a une modification du terrain. Et vous allez voir, ce mot terrain joue un rôle extrêmement
important en médecine fonctionnelle micronutritionnelle, qu'on pourrait appeler médecine
intégrative de la santé.
(10:26 - 11:30)
Et donc, chemin faisant, j'ai appris, et puis j'ai commencé à appliquer ça à mes patients. Alors, je
raconte souvent cette histoire, j'ai une patiente, donc moi en tant que scénologue, je
diagnostique le cancer, je l'envoie chez le chirurgien, l'oncologue, on décide un schéma
thérapeutique, chimiothérapie, chirurgie, radiothérapie, et puis quand le scénario
thérapeutique est fini, la patiente nous a envoyé pour le suivi. Et j'ai cette patiente qui vient de
finir son cycle, et qui me dit, docteur, je suis embêté parce que j'ai demandé à l'oncologue,
maintenant que tout est fini, qu'est-ce que vous me conseillez pour que le cancer ne revienne
pas ? Parce qu'on sait que les cancers peuvent récidiver, et on sait que lorsqu'il y a un cancer
qui a plus d'un centimètre de diamètre, la probabilité qu'il y ait des cellules cancéreuses qui
échappent et qui se sont réfugiées ailleurs, et qui restent en état quiescent, endormis, est
extrêmement importante, et que ces cellules n'attendent que les bonnes circonstances pour se
redévelopper et faire des colonies secondaires qu'on appelle les métastases.
(11:32 - 11:51)
Et le chimiothérapeute m'a dit, profitez de la vie, faites comme avant. Et la patiente me dit,
docteur, si je fais comme avant, je me retrouve dans la même condition que qui sont celles où
mon cancer s'est développé, donc je ne change pas mon risque de récidive. Je me suis dit, elle
n'est pas contre cette patiente, évidemment.
(11:52 - 12:33)
Donc elle a compris que c'est les circonstances de vie, le terrain qu'elle avait qui a permis le
cancer, et qui a dû le changer. Et je me suis commencé à appliquer les concepts de carences
micronutritionnelles, notamment je me suis rendu compte que beaucoup de patientes avaient
des taux de vitamines D effondrées, n'avaient pas d'asthme d'oméga 3, avaient une
inflammation de la grâce, j'ai commencé à corriger avec des résultats fabuleux. Alors ce qui est
intéressant, c'est que ces patientes ont des comorbidités, c'est-à-dire en plus du cancer, elles
sont fatiguées, elles ont un peu de pré-diabète, elles sont un peu grasse, elles ne dorment pas
bien, elles sont anxieuses, et quand vous corrigez le terrain, tous ces symptômes qui sont
spécifiques commencent à s'améliorer, voire disparaître.
(12:33 - 13:13)
Donc j'ai dit, voilà, le terrain, il est impliqué par l'approvisionnement du corps, en ses
nutriments, qui doit absolument être apporté par l'alimentation. Nous qui sommes desorganismes hétérotropes, c'est-à-dire que nous avons l'obligation d'apporter les molécules qui
servent au fonctionnement de la cellule. Oui, donc c'est tout ça qui vous a un peu fait passer,
parce que vous avez plutôt un... Bon, on voit depuis le début qu'il y a cette envie de
comprendre ce qui se passe au niveau de la recherche, et ça vous le faites encore, vous avez
encore un pied aujourd'hui, être dans des comités scientifiques, vous êtes dans plusieurs
comités scientifiques, permet de rester en contact avec ça, mais toujours quand même cette
envie de voir ce qui se passe dans la clinique.
(13:14 - 14:14)
Absolument. Donc ce qui a toujours conduit mon action, et qui est un peu mon ADN, d'abord
c'est qu'on ne peut agir que sur ce que l'on comprend et connaît, il faut d'abord le comprendre
pour l'appliquer correctement, et d'être le plus efficace possible maintenant pour mes patients.
Pendant plus de 30 ans, j'ai fait de la recherche fondamentale, et il était évident dès le départ
que mes recherches n'allaient pas améliorer le quotidien des patients, puisque, en vérité, pour
qu'une idée donne des résultats d'abord démontrables au niveau préclinique, c'est-à-dire dans
les modèles animaux, il faut beaucoup, beaucoup d'années, mais puis pour le passage du
préclinique au clinique, il faut des années entières, et pour chaque concept qui a été, je dis,
cristallisé au laboratoire, sur mille concepts, il y en a peut-être un qui va arriver aux patients.
(14:14 - 14:52)
Donc c'est assez intéressant, parce qu'on comprend, mais le bénéfice pour le patient est loin
d'être immédiat. Par contre, je me suis dit qu'en appliquant des choses qui faisaient du bon
sens, qui avaient été démontrées, il y a des siècles, parfois des millénaires, et réactualisés à la
médecine actuelle, pouvaient apporter directement un bienfait aux patients. Donc je me suis
inspiré de l'histoire de l'évolution de la médecine, et j'ai été revoir le père fondateur de la
médecine occidentale, qui est Hippocrate, pour lequel, en tant que jeune médecin, on prête
serment sur des préceptes.
(14:53 - 15:14)
Le premier, c'est plima non nos, c'est-à-dire d'abord de ne pas nuire. Donc déjà, je me suis dit,
le pauvre, il doit un peu se retourner à sa tombe, parce que le nombre d'effets secondaires de
certains médicaments, le fait de savoir qu'aux Etats-Unis, on a montré que la quatrième cause
de mort prématurée, c'est condamner à un organisme de soins de santé. Quatrième cause de
mort prématurée.
(15:15 - 15:53)
Donc je me suis dit, là, le pauvre ne doit pas être très bien dans sa tombe. Le deuxième
précepte sur lequel on ne nous parle jamais, c'est qu'il y a 2400 ans, Hippocrate a dit que
l'alimentation doit être la première médecine, qu'une alimentation saine sert à maintenir en
bonne santé, donc vertu préventive, et à rétablir la santé, vertu curative. Et puis un conceptincroyable, parce qu'on se demande comment il a pu tirer des conclusions, et on ne peut que
s'éblouir de sa capacité d'observation et de déduction intuitive, il a dit que toutes les maladies
commencent au niveau de l'intestin.
(15:54 - 16:30)
Rappelez-vous, peut-être que vous ne le savez pas, mais il y a 2400 ans, on ne savait même pas
qu'il y avait des cellules. On ne savait pas qu'il y avait des bactéries, on ignorait la présence de
cellules, ce n'est qu'à la fin du XIXe siècle que grâce au microscope, on a commencé à voir que
la vie était faite de structures plus petites et qu'on a commencé à avoir des bactéries. Donc c'est
incroyable qu'il ait pu observer ça, juste par une observation de bon sens, de voir
éventuellement les conséquences d'une mauvaise digestion, ceux qui avaient des selles
collantes, des fêtes, etc., mourraient plus vite que ceux qui avaient des selles bien moulées et
avaient des beaux boudins.
(16:31 - 16:48)
C'est vraiment ça. Rien que ça, mais ce qui est intéressant, c'est qu'on voit que les vétérinaires
utilisent ces préceptes et l'éleveur de vaches sait que si la marguerite a une selle toute défaite
qui ne sent pas bon, il faut vite appeler le vétérinaire parce qu'elle est malade. Donc c'est
intéressant.
(16:48 - 16:56)
Et ça, ça a été oublié. Cette propagétique de la santé a été oubliée. Et l'idée, c'est de la
réintégrer, mais à la lumière des données scientifiques.
(16:57 - 17:28)
Et aujourd'hui, on sait que le microbiose joue un rôle important. J'ai l'impression qu'on a
souvent reproché un peu la médecine fonctionnelle de ne pas être basée sur des preuves
scientifiques ou sur un certain prisme de la façon de faire la recherche. Est-ce que c'est encore
d'actualité aujourd'hui ? Alors, vous devez savoir, cher Nicolas, que la médecine de la santé n'a
pas bonne presse parce qu'en fait, elle fait du tort à la médecine de la maladie.
(17:29 - 17:37)
Elle fait du tort à la médecine de la maladie. Une anecdote. Donc moi, j'étais prof dans une
faculté de médecine à l'université de Liège.
(17:37 - 17:49)
Et depuis 1995, j'ai enseigné jusqu'à 2020. Tous mes collègues me critiquaient. Au début, fort.
(17:49 - 18:06)Et puis, lorsqu'ils se confrontaient à mes explications, ils étaient moins critiques parce qu'ils
n'avaient pas la réponse de ce que je leur expliquais. Ils ne connaissaient pas. Moi, je pense
qu'on ne peut pas critiquer ouvertement sur un sujet dont vous ne maîtrisez pas la matière.
(18:07 - 18:38)
Donc déjà ça, on est moins critiqués. Et donc, à la fin, on me demandait de venir faire des
interventions dans les collègues de service. Et je me rappelle qu'en neurologie, le prof me dit «
Tiens, Vincent, viens un peu nous parler de nutrition de cancer de la prostate.
» Et j'avais un titre interpellant et percutant pour eux. « Comment réduire le risque de cancer de
la prostate de 75% par la micronutrition ? » Donc je vais sur le temps de midi. En trois quarts
d'heure, je déballe mon propos avec des articles scientifiques.
(18:39 - 19:02)
Et je leur démontre effectivement qu'en contrôlant le terrain micronutritionnel, on peut
effectivement réduire à l'appui d'études scientifiques. Vous savez quelle était la réponse ? Après
du prof, je lui ai dit « Vincent, c'est merveilleux ce que tu racontes, c'est hyper intéressant, mais
si on applique ça, nous qu'est-ce qu'on fait ? Puisque la prostatectomie, c'est notre pain
quotidien. » Voilà.
(19:03 - 19:37)
Donc en fait, la médecine allopathique est malheureusement de plus en plus au service du Big
Pharma. Et on sait que tous les scandales des firmes pharmaceutiques, Mediator et autres,
montrent que parfois, on bypasse. Et donc, la médecine allopathique, elle est caractérisée par
le fait qu'on va donner aux patients des molécules synthétiques le plus souvent, ou bien
extraites de plantes, mais qui n'existent pas dans la constellation des molécules du
fonctionnement de l'humain.
(19:37 - 20:07)
Donc ce sont des régulateurs de voie métabolique, de voie enzymatique, qui sont soit trop
importants, trop activés, soit trop réprimés. Et donc, on intervient par une molécule exogène, et
quand vous voyez la complexité des réseaux de réactions chimiques, quand vous affectez une
réaction, vous avez un impact sur... Et donc, ce sont les effets secondaires. Et donc, on sait que
certains agents pharmacologiques ont extrêmement d'effets secondaires, beaucoup d'effets
secondaires, parfois extrêmement délétères.
(20:08 - 21:28)
Et par opposition à ceci, comment est-ce qu'on peut essayer de réexpliquer de manière
simple... Vous n'avez pas laissé finir mon explication. Et donc, je comprends que vous soyez sur
votre fin. Donc, étant donné qu'il y a des effets secondaires, l'intérêt, c'est de faire un maximumde bien avec un minimum de toxicité.
Et donc, il faut pour ça prouver, pour un nouveau médicament qui doit être profité et qui va
rapporter beaucoup d'argent, que votre nouvelle formule est plus efficace et moins toxique. Et
pour ça, il faut faire des études énormes sur une grande population, ce qu'on appelle la
médecine basée sur l'évidence. Et pourquoi cette évidence ? Parce que la médecine
allopathique ne considère pas un paramètre que nous, nous considérons, c'est-à-dire
l'individualité de chacun.
Nous sommes tous différents, notamment dans la manière d'éliminer les médicaments, de les
transformer, de les rendre actifs ou de les inactiver. Et donc, pour homogénéiser cette
population, il faut qu'il y ait un extrêmement grand nombre de personnes qui doivent répondre
à des critères, ça coûte excessivement cher de faire ces études, il y a les phases cliniques 1, 2, 3,
etc. Et donc, cette médecine basée sur l'évidence a été instaurée par le Big Pharma.
(21:29 - 21:54)
Ce qui empêche des petites firmes qui n'ont pas les moyens de mettre sur le marché de profiter
à nos médicaments leur formule qui peut-être est plus efficace que la leur. Qu'est-ce qui
oppose la médecine nutritionnelle et fonctionnelle à la médecine allopathique ? Nous avons
une médecine qui est personnalisée, individualisée, qui n'est pas de masse. Chaque patient est
unique, et c'est pour ça que les bilans nutritionnels et fonctionnels ont toutes leurs
significations.
(21:54 - 22:08)
On doit évaluer un patient, voir quels sont ses besoins, et voir quels sont les niveaux des
nutriments fondamentaux en excellence et en carence. On va ne travailler que sur les
paramètres qui sont perturbés. On ne va pas toucher à ce qui va bien.
(22:09 - 22:34)
Donc, on aura un minimum d'effets secondaires, on ne peut avoir que des aspects bénéfiques.
Et donc, la médecine allopathique basée sur l'évidence, la médecine nutritionnelle et
fonctionnelle est basée sur le bon sens et la personnalisation. Et donc, j'ai eu des critiques en
disant il n'y a pas, on m'a dit, tu donnes du sélénium, il n'y a pas de preuves cliniques.
(22:34 - 22:52)
Je vais vous le raconter dans un anecdote après. Et souvent, s'il n'y a pas d'issue scientifique,
c'est pas bon. J'ai dit, écoute, mon doyen me disait, écoute Vincent, il m'aimait bien, il me disait,
écoute Vincent, il n'y a pas une semaine où on vient en te critiquant en disant que tu faisais une
médecine commerciale parce que les nutriments ne sont pas robustes, etc.
(22:53 - 23:16)Les bilans non plus. Et je lui ai dit, écoute, ce n'est pas de la médecine basée sur évidence. Je lui
ai dit, écoute, est-ce qu'on a fait des études publiées démontrant qu'il était plus efficace de
sauter d'un avion à 1500 mètres avec un parachute que sans parachute ? Est-ce qu'un jour on a
fait une étude en disant, allez les gars, on fait une expérience, il y en a qui vont sauter sans
parachute, d'autres sans parachute, on va voir si le parachute est efficace.
(23:16 - 23:24)
Parce que si on ne le démontre pas, on ne pourra pas les vendre. Hein ? Tu aurais été dans quel
groupe, toi ? Je prends le parachute. Tu prends le parachute, ben voilà.
(23:25 - 23:51)
Et donc je lui ai dit, ça c'est de la médecine basée sur le bon sens. Donc si moi j'enseigne en
biologie, en première candie, que s'il n'y a pas sélénium pour la cellule, la mitochondrie ne sait
pas détoxifier l'eau oxygénée qui va se transformer en radical hydrosile qui va brûler toutes les
molécules et créer une altération, et que si le patient manque de sélénium, je ne vois pas
pourquoi j'en fais une étude pour dire qu'il faut rendre du sélénium au taux qui fonctionne. OK
? Ah ben oui, t'as raison.
(23:51 - 25:45)
Mais enfin voilà, quand même. Donc j'ai été embêté parce que ça fonctionne. Mais le problème,
c'est que le Big Pharma, il est basé sur one-size-fit-all, une dose pour tout le monde.
Et puis il y en a, ça ne va pas laisser prévu, il y en a, ça va étoxicer prévu, et une majorité auront
plus ou moins un effet. Est-ce que tu sais, Nicolas, qu'on a démontré, ça a été publié dans le
JAMA, que la prescription d'inhibiteurs de recapture de la sérotonine, qui sont l'équivalent du
Prozac, sont complètement inefficaces chez la majorité des patients. Parce qu'il faut recapturer
quelque chose, c'est ça ? Parce que s'il n'y a pas de sérotonine dans les synapses et que
t'inhibes la recapture de rien, t'as rien.
OK ? Si tu pêches dans un lac où il n'y a pas de poisson, que tu mettes une canne, dix cannes,
cent cannes, tu ne mangeras pas du poisson le soir. Il faut remettre du poisson dans le lac, tu
vois ? Ça, c'est le bon sens. Et est-ce que c'est uniquement, du coup, une question de budget ?
Parce que j'aimerais me dire, à un moment, si on veut... Parce que vous dites qu'on peut
critiquer la médecine fonctionnelle d'être une médecine commerciale, mais au final, c'est tout
aussi commercial que l'autre médecine.
C'est juste que d'un côté, on a un remboursement, de l'autre côté, on ne l'a pas. Donc, c'est
perçu comme plus cher, mais on pourrait se dire OK, si on met le budget dedans pour avoir ses
études, ça pourrait rentrer dans les remboursements et autres. Mais est-ce que le problème ne
vient pas aussi de cette personnalisation ? Non, le problème ne vient pas de là, Nicolas.
Le problème vient du fait que l'environnement nutritionnel est fait de molécules qui sontdisponibles dans la nature, qui sont souvent éliminées par le processing industriel de l'aliment,
et qui, la nature n'étant pas vénale, ne sont pas preuves tables. Et donc, à partir du moment où
une molécule n'est pas preuve table, il n'y a aucun profil, et donc la santé du Big Pharma va être
perturbée. Donc le Big Pharma a plus de préoccupations sur la santé et son compte en banque
que la santé et la population.
(25:46 - 26:28)
Donc si moi maintenant, demain, je fais une étude sur le selenium, moi je dépense
énormément d'argent pour dire que ce selenium fonctionne, en fait, moi j'aurais dépensé
beaucoup d'argent, mais tous mes concurrents pourront m'utiliser... C'est ça, donc il n'y a pas
d'intérêt. C'est ça que j'essaie de comprendre. Donc ça c'est le côté commercial, le côté
personnalisation... Nicolas, est-ce que tu es naïf au point de croire que il y a des choses dans la
vie qui n'ont pas un côté financier et commercial ? Est-ce que tu penses vraiment que les gens
ne sont pas modulés par... Même en nutrition je vois des gens qui racontent n'importe quoi
pour pouvoir attirer leurs clients, etc.
(26:29 - 26:41)
Je pense que malheureusement à partir du moment où il y a des choses qui se vendent, il y a du
commerce. L'idée c'est de le faire avec des valeurs. La valeur c'est la justesse, l'honnêteté et
envie de faire du bien.
(26:42 - 26:52)
Personnellement moi je n'ai pas de problème avec ça et il faut faire de l'argent pour faire une
équipe, pour faire de la recherche, pour mettre des choses au point. Je suis tout à fait d'accord
avec ça. Le tout c'est d'avoir ces valeurs données.
(26:53 - 27:10)
Tout à fait. Et du coup aujourd'hui, on parle de l'importance de la personnalisation, ce qui aide à
comprendre aussi l'importance des analyses. C'est pour ça qu'on est aussi dans ce laboratoire
aujourd'hui, avec lequel nous on travaille aussi pour faire des analyses de biologie
fonctionnelle.
(27:10 - 27:55)
Est-ce qu'aujourd'hui ces analyses, puisqu'il y a énormément d'évolutions, on parlait du
microbiote rapidement et toutes les évolutions dans la recherche grâce au séquençage qu'on
peut faire depuis peu d'années si on regarde à l'échelle macroscopique, est-ce que ça peut
aider à aller vers plus de compréhension de l'individualisation et de cette personnalisation sur
laquelle est basée la médecine fonctionnelle ? Évidemment, mais ce que tu dois savoir Nicolas,
c'est que déjà, pour un professeur de la santé, un médecin, moi par exemple, connaît tout ce
qui est connu dans la médecine. Ce que je connais sur tout ce qui est connu, c'est une infimepartie, infime partie. Mais ce qui est connu par rapport à ce qui est inconnu, c'est encore plus
important.
(27:56 - 28:24)
Donc je pense que c'est ça qui est fabuleux, c'est qu'on met des instructions, et je pense
qu'Hippocrates, s'il pouvait, il dirait mais j'étais génial, j'ai vu des choses qui sont démontrées
maintenant. Donc, on a des intuitions qui doivent être faites sur le bon sens, l'observation, et
on n'est pas obligé de comprendre tout de suite l'importance de faire du bien et de bien cibler
les personnes à qui on donne quelque chose. Voilà, donc ça c'est mon point de vue.
(28:24 - 31:21)
Par rapport au bilan, quelle est mon histoire par rapport au bilan ? En 1995, j'avais commencé à
la nutrition et qu'on commençait à parler de moi. Je me rappelle, je faisais l'invitation d'un
groupe sur le cancer du sein, une conférence, on parlait des congrès de l'IAGE, sur nutrition,
cancer du sein, et là, il y a un commercial de laboratoire à l'origine, Romain Païs, qui est devenu
la copie d'IMS, qui vient voir, il me dit, Bruno Grosse-Renaud, vous serez peut-être intéressé
parce que nous faisons des bilans. Et là, ça a été une révélation pour moi parce que je me
basais sur un interrogatoire pour compenser mes patients en vitamines et en zinc, etc.
Mais il n'y avait pas une garantie. Il y avait en effet toute une série de... Il y avait en effet toute
une série de tests basés sur l'enquête alimentaire qui permettait de voir si, oui ou non, il y avait
suffisamment de nutriments. Mais on... Il manquait une donnée fondamentale qui était la
biodisponibilité, c'est-à-dire ce n'est pas parce que vous consommez des aliments riches, par
exemple en oméga-3 que vous allez avoir ces oméga-3 dans vos cellules.
Elles doivent être digérées, absorbées et distribuées. Et donc, le fait d'avoir à disposition un
outil qui permettait de vérifier de facto le statut nutritionnel ouvrait un horizon incroyablement
de performance, d'efficacité, de justesse et de sûreté. Et donc, je suis... J'ai pris un rendez-vous
avec le CEO du laboratoire et d'emblée il a été convaincu par mon approche, par ma rigueur
scientifique et il m'a demandé de prendre la direction du comité scientifique, d'être président
du comité scientifique, dont la mission était de choisir les analyses qui étaient pertinentes parce
qu'on avait démontré que leur perturbation en excès en carence était associée à des maladies,
que les méthodes utilisées étaient correctes et que c'était bien le reflet de la situation du
patient et d'autre part, qu'on savait que la correction des éléments a apporté un bénéfice par
rapport à la santé du patient.
Un exemple, vous avez des patients qui sont anxieux, déprimés, etc. Et bien, on sait qu'un
métabolisme qui est souvent perturbé, c'est celui de la méthionine et qui est lié à la
perturbation de l'homocysteine, le cycle de l'homocysteine qui fait la méthylation. Et donc, si
votre patient a une homocysteine élevée, on sait qu'il y a un souci qui pourrait contribuer à ces
problèmes émotionnels, cognitifs et également à d'autres risques.C'est extrêmement important. Si on sait que l'homocysteine pourrait être bien métabolisée, a
besoin d'un environnement riche en vitamines B9, B12 et B6. Et donc, on va vérifier ça.
(31:21 - 31:53)
Si c'est altéré, on va corriger. On vérifiera maintenant si le taux d'homocysteine est optimisé. Si
il n'est pas optimisé, on peut aller plus loin parce que certains patients ont des mutations dans
les gènes qui utilisent la vitamine B9 qu'ils avaient transformé pour être utilisés.
On va faire cette recherche et si le patient a un polymorphisme qui fait qu'il ne transforme pas
la vitamine B9, on va pouvoir donner la forme qu'il ne sait pas faire. Et là, le patient ira
beaucoup mieux. On a des résultats remarquables.
Donc ça, c'est une médecine précise, juste et efficace. Oui, et qui prend en compte la clinique.
C'est ça qui est intéressant.
(31:53 - 32:11)
Est-ce que ça a évolué ? Comment la personne se sent avec ce marqueur-là qui a évolué ? Le
meilleur laboratoire, c'est le patient, évidemment. C'est ça. Et justement, ces patients, dans quel
cas est-ce qu'ils viennent aujourd'hui ? Parce qu'on parle de la science de la vie, puis la science
de la mort, et au milieu se trouve un peu la médecine intégrative.
(32:13 - 32:26)
Idéalement, il faudrait venir vous voir ou quelqu'un qui fait la médecine fonctionnelle, quand
tout va bien. Mais aujourd'hui, j'ai l'impression que ce n'est pas vraiment le cas. Idéalement, on
est dans une société d'assistés.
(32:27 - 32:44)
Et puis les gens sont surchargés de taxes. Et en compensation, ils ont la garantie de la gratuité
des soins lorsqu'ils sont malades. Donc on a une médecine basée sur la maladie, on a un
ministère de la maladie, on a un budget de maladie.
(32:44 - 33:08)
Et pas de santé. Donc, aujourd'hui, le dogme c'est j'attends d'être malade et je serai pris en
charge de moins en moins bien, surtout si je suis malade chronique, on parlera des maladies
chroniques d'ailleurs, dans un moment. Et donc, à partir du moment où je suis en bonne santé,
je ne vais pas aller voir un médecin, puisque je suis en bonne santé.
(33:09 - 33:20)
Et donc, je vais attendre d'être malade. Si je vais voir un médecin que je suis en bonne santé, il
va me dire vous êtes en bonne santé, un médecin de la maladie. Il va me dire qu'est-ce quevous venez de me faire, tout va bien.
(33:21 - 33:35)
Alors, c'est quoi la santé, déjà ? La santé, c'est pas l'absence de nos maladies. Aujourd'hui, notre
médecine, elle est basée, si vous n'êtes pas malade, vous êtes en bonne santé. C'est faux.
(33:36 - 34:02)
Il y a un état intermédiaire entre la santé optimale, qui est un état où vous pouvez jouer de vos
capacités physiques, cognitives et émotionnelles pour gérer votre vie, et puis il y a la maladie
où vous êtes complètement off, vous savez plus rien faire. Ou bien vous savez beaucoup moins
faire, vous êtes à la maison, vous avez plus d'énergie, ou bien vous avez mal, etc. Et entre, il y a
la situation où on dit ça va Nicolas ? Je sais pas ce que j'ai.
(34:04 - 34:23)
Et puis vous allez chez le médecin et il dit qu'est-ce qu'il y a ? Je sais pas ce que j'ai, je sais pas, je
suis pas bien. Et le médecin, allopathe, très motivé à vous aider, va faire des bilans pour voir si
vous n'êtes pas malade. Et je vais prendre le cas d'une dame qui vient, qui est un peu grossie,
qui est fatiguée, qui est un peu froide, etc.
(34:24 - 34:39)
Et on pourrait suspecter une hypothyroïdie. Et donc le médecin, de manière consciencieuse,
bienveillante, va faire le test. Et la personne dit je sais pas ce que j'ai docteur, je prends du
poids, je suis un peu constipé, je perds mes cheveux, j'ai pris des pilules pour les cheveux, ça
marche pas, etc.
(34:39 - 34:50)
Et je suis un peu déprimé. Et le test revient positif, c'est-à-dire que ses valeurs ne sont pas hors
normes. Il dit écoutez, tout va bien pour la thyroïde, tout va bien au niveau de votre
glycémique, etc.
(34:51 - 35:30)
Qu'est-ce que vous avez ? Je sais pas. Et donc à la limite on lui dit attendez d'être malade, parce
que là vous venez me voir quand vous êtes malade. Et donc ses patients sont pas bien.
Et donc ils sont en rehérence. Et là dans cette zone entre je suis pas bien, je suis pas top, je suis
pas malade, il y a un no man's land où grouillent toute série de professionnels de la santé. Il y a
beaucoup charlatans qui vous promettent des choses, etc.
qui sont pas validées, parfois qui marchent. Donc il y a une confusion. Et parmi ceux-là, il y a les
nutritionnistes, les médecins fonctionnels, qui sont malheureusement assimilés à tout cemonde un peu grouillant, etc.
(35:30 - 36:21)
Et donc, moi, en ayant créé un diplôme pour les médecins et non-médecins à l'université Paris-
Descartes à Paris, depuis 2017 qui s'appelle micronutrition, alimentation, prévention de santé,
je tiens à donner les lettres de noblesse à cette discipline qui est juste et qui respecte les
fondations de la santé. On mettra, non mais allez-y continue. Je continue.
On mettra les liens en description pour ceux qui s'intéressent. Et d'ailleurs, j'ai créé en 1995 une
société qui s'appelle Nutriel Sa Santé par la Nutrition qui avait pour mission la formation des
professeurs de la santé et la consultante de firme pour qu'ils ne racontent pas n'importe quoi
et qu'ils ne ne vendent pas n'importe quoi. Parce que je tiens à ce que cette médecine soit juste,
scientifique et fondée.
(36:21 - 37:22)
Et pas une bête médecine commerciale parce qu'elle doit être individualisée et performante
dans l'efficacité et la bienveillance. Par contre, ce que je voulais dire au niveau dogmatique par
rapport à cette médecine, pourquoi est-ce qu'on vend un médecin fonctionnel et qu'on va y
consacrer un certain budget parce que justement on a cette culture de, comme j'ai payé des
impôts pour la sécurité sociale, je veux recevoir l'argent, le retour de ma mise et donc j'attends
d'être malade. Et si tu réfléchis un instant, Nicolas, la population agit avec beaucoup plus de
bienveillance sur leur voiture.
Tu achètes une nouvelle voiture ok ? Elle est nickel. Et on te dit vous avez un contrat d'entretien
à 15.000 à 30.000 kilomètres. Avant c'était après 1.000 kilomètres, mais les voitures ont évolué.
(37:23 - 37:36)
À mon époque, tu devais aller après 1.000 kilomètres. Ta voiture, elle va nickel. Toi, elle a 15.000
kilomètres, ta nouvelle va nickel.
Tu dois aller la mettre au garage, à l'hôpital. Pendant un jour, ça va te faire chier. Tu vas devoir
trouver quelqu'un qui te conseille.
(37:37 - 37:44)
Tu n'auras pas ta bagnole. Tu vas payer et quand ta voiture, elle va aussi bien qu'avant. On a
changé des trucs mais elle allait bien.
(37:45 - 37:56)
Et là, tu trouves que c'est normal. Si tu le fais pas, mon ami, et que tu tombes en panne, tu n'as
pas géré ta voiture en bon père de famille, tu n'es pas... La garantie ne couvre pas. Car un
entretien n'est pas fait, c'est normal.(37:56 - 38:17)
Vous n'avez pas changé le filtre à air, tout c'est encaissé. En santé, c'est pas la même chose. Tu
veux rester en bonne santé, tu payes.
Tu veux que ce soit garantie, t'attends d'avoir la panne. Ok ? C'est un peu comme si on mettait
un remboursement au garage qui était gratuit, seulement si tu arrives quand t'as la panne.
Voilà, absolument, tout à fait.
(38:17 - 39:01)
Et du coup... C'est une culture. Et pour ça, il faut donner de la valeur à la santé. Et les personnes
doivent comprendre qu'alors que une voiture, on peut la remplacer, tes organes, on ne peut
pas les remplacer encore.
Même s'il y en a qui pensent, les transhumains, qu'un jour, on va pouvoir mettre des organes
artificiels. Pour le moment, on prend des organes de jeunes personnes qui sont mortes
accidentellement, en tout cas j'espère, et qu'on va vous greffer, avec bien sûr des
inconvénients, puisqu'il y a des raisons de greffe. Il y a plein de projets.
Le transhumanisme grouille d'idées farfelues et pas très humaines. Mais voilà, je pense qu'on
peut gérer sa santé. Pour ça, il faut donner de la valeur à sa santé.
(39:01 - 39:29)
C'est pas une question de prix, c'est une question de valeur. Et l'argent ne peut pas te rendre la
santé. On connaît des gens qui étaient extrêmement riches, qui ont été malades et qui n'ont
pas pu s'en sortir parce qu'ils n'ont pas pris ça en leur santé.
Je pense de Steve Jobs qui est parti, malgré qu'il s'est fait greffer le foie, le pancréas, ça n'a pas
été à un moment donné le terrain. Pourquoi ? Parce qu'ils n'ont pas pris en compte le terrain. Et
c'est ça dont on va essayer de comprendre le cheminement, qu'est-ce qui a amené à la maladie.
(39:30 - 40:15)
Et une caricature dans une médecine allopathique, c'est l'épidémie qui a montré qu'on ne
s'occupait pas du terrain. Ça va laisser des traces dans l'histoire de la médecine évidemment,
mais en fait on s'est rendu compte que personne ne s'est intéressé au terrain. Moi
personnellement j'avais écrit une lettre au gouvernement en disant tout au début, et c'est pour
ça d'ailleurs au Laboratoire LIMS, en tant que président je me suis dit, il faut absolument
travailler le terrain puisque Besham, qui est un père de la microbiologie, qui est un
contemporain de Pasteur, Besham c'est un vrai scientifique, très très, comment dire, très
humble Pasteur, c'est un scientifique très arrogant Besham avait dit le micro-ondes n'est rien,
le terrain est tout.
(40:15 - 45:32)Et qu'en fait il fallait travailler sur le terrain parce que si notre terrain était hautement, on a un
système militaire de ouf qui est capable de mettre à mal n'importe quel intrus. Et donc dès
l'épidémie que j'ai créée au Laboratoire LIMS, le BIP c'est Bilan d'Investigation Préventive
Armure Immunitaire 1.0 qui reprenait des paramètres remboursés par la Sécurité Sociale parce
que les paramètres qu'on dose la vitamine D, le taux de fer etc. Et en disant que si on optimisait
ce taux les patients allaient pouvoir certainement être un peu accommodés par le virus, mais
allaient s'en débarrasser facilement Le professeur Perron qui était conseiller de l'Organisation
Mondiale de la Santé pour le vaccin, avait démontré que si la population française avait 50
nanogrammes de vitamine D par mL il y aurait eu 75% en moins de morts ces vitamines D qui
jouent un rôle fondamental pour l'armure immunitaire Donc voilà l'approche préventive n'est
pas favorisée Et donc ce que je veux dire c'est que quand tu fais de la prévention ça va te coûter
parce que ça n'alimente pas un système économique extrêmement rentable par contre cette
médecine de masse pharmacologique n'a pas beaucoup de préoccupations de la santé
individuelle Donc je pense que chacun d'entre nous doit se faire une raison et donner la valeur
à sa santé Il faut faire attention il faut conserver la valeur et pas le prix Et ça c'est des notions
culturelles Un nouveau iPhone qui est soldé de 1800 euros à 1100 euros c'est pas cher pour
quelqu'un Mais une prise de sang qui coûte 200 euros au lieu d'être gratuite c'est très cher
Donc si on donne plus de valeur au fait de changer son GSM à garder sa santé, évidemment
c'est cher Donc il ne faut pas confondre prix et valeur Évidemment, étant donné que les
patients en médecine allopathique ne voient pas le prix des analyses parce qu'elles sont
remboursées, il ne leur tribue pas de valeur Donc voilà, c'est une logique Donc il y a une
rééducation Et alors je voulais également préciser ce que tu m'as parlé de qu'est-ce qui m'a
connu la médecine nutritionnelle et fonctionnelle En fait il n'y a pas eu de shift de modification
du paradigme qui dominait la médecine de l'avant 2ème guerre mondiale, qui était une
maladie une cause, un traitement En effet, aux origines la plupart des morts prématurées
étaient liées à des maladies infectieuses puisque on ne vivait pas longtemps, donc il n'y avait
pas encore ces maladies chroniques À partir du moment où grâce à l'avenue des antibiotiques,
on a pu juguler les morts, notamment des jeunes, par des infections bactériennes etc., on a
augmenté la longévité et l'espérance de vie plutôt pas la longévité, l'espérance de vie Et après
la 2ème guerre mondiale, il y a eu un traumatisme important c'est qu'il y a eu un changement
dramatique de l'industrie agroalimentaire avec l'avenue des pesticides utilisés massivement qui
allaient restreindre l'utilisation des aliments végétaux pour les rendre exclusifs à l'homme c'est-
à-dire les rendre inaccessibles aux ce qu'on appelait les nuisibles, c'est-à-dire les champignons,
les bactéries, les insectes et certains rongeurs en utilisant des poisons qui sont des poisons
pour nous Et donc le changement du terrain de la qualité alimentaire, le raffinage a créé un
nouvel type de maladie multifonctionnelle, multimodale qu'on appelle les maladies chroniques
Si tu réfléchis 2 minutes le fait d'appeler une maladie une maladie chronique, ça veut dire que
t'es malade pour tout le temps, chronique c'est tout le temps Alors c'est intéressant pour le Big
Pharma parce que ça veut dire que éventuellement, on va se voir moi je suis médecin, je te dis
t'as une maladie chronique c'est une mauvaise nouvelle pour toi, une bonne pour moi toi t'es
malade pour toujours, moi je vais te voir souvent, cool hein un bel bon modèle économique La
médecine préventive c'est le contraire, les gens viennent une fois moi les patients qui viennenten prévention je les vois une fois tous les 2 ans Il y en a beaucoup qui viennent vraiment en
prévention ? En prévention moins de 5% C'est ça Et alors qui est-ce qui a conduit les
professionnels de la santé à se former et à s'intéresser à la médecine nutritionnelle et
fonctionnelle ? Ce sont souvent pour ne pas dire la majorité des professeurs de la santé qui
eux-mêmes ou en proche ont eu une maladie chronique qui ne s'améliore pas par la prise en
charge allopathique et qui sont dans un cul-de-sac de morbidité les traitements entraînant des
effets secondaires qui donnent des nouveaux traitements qui entraînent d'autres effets
secondaires etc.
(45:32 - 52:57)
La médecine fonctionnelle intégrative elle est éthiopathogénique un mot compliqué que tu vas
comprendre l'origine de la maladie on va aller aux origines de la maladie par exemple tu vois je
sais pas si on les voit mais il y a ici des petits panneaux sur le toit et je remarque régulièrement
il y a des champignons qui viennent dessus ce qui n'est pas bien donc il y a de l'humidité et je
les remplace mais périodiquement ça revient donc je fais un traitement symptomatique je
remplace etc et puis je me rends compte parce que je réfléchis je me dis pourquoi ça revient
tout le temps j'essaie de comprendre c'est souvent après un gros orage donc je réfléchis peut-
être qu'il y a de l'humidité en vérité il y a une tuile qui est cassée sur le toit il y a une fuite et
chaque fois qu'il pleut ça s'infiltre, l'eau s'accumule sur cette plaque ou une autre et l'humidité
crée le terrain pour le champignon donc ce que je vais faire je vais remplacer la plaque mais
avant je vais réparer la tuile et j'aurai plus de problème donc j'ai arrêté éthiopathogénique j'ai
traité le mal aux origines et comme pour rappeler Hippocrate avait dit toutes les maladies
commencent au niveau des intestins on peut aujourd'hui dire que toutes les maladies
commencent au niveau du microbiote intestinal qui est le gestionnaire de la santé intestinale
chez QEFD Comme vous dites ces médecins ont un coup souvent eu ont vu les limites de leurs
pratiques et donc se sont intéressés à la médecine fonctionnelle mais ça reste peu de médecins
qui font de la médecine fonctionnelle et donc du coup c'est compliqué pour les personnes de
trouver un bon médecin d'ailleurs on le voit il n'y a pas de place généralement chez les
médecins qui font de la médecine fonctionnelle par quoi commencer pour les personnes qui
nous écoutent et qui se disent moi j'ai envie par exemple d'investir dans ma santé j'ai envie de
m'intéresser à tout ça mais je ne sais pas par quoi commencer, après c'est hyper individuel là
bas c'est que c'est individualiste donc il n'y a pas de réponse toute faite mais on peut essayer
d'en approcher Déjà il faut s'y intéresser, mon conseil c'est qu'on peut éventuellement écouter
mon émission radio hebdomadaire qui s'appelle la nutrition selon Castronovo qui donne des
conseils pratiques aux pratiques, c'est une vulgarisation des conseils de la santé c'est tous les
vendredis, on peut réécouter Nutriradio.fr on peut réécouter les podcasts gratuitement déjà ça,
et puis je forme plusieurs centaines de messages chaque année notamment qui suivent le
diplôme et donc bientôt il y aura un site accessible aux patients pour voir qui consultent etc et
donc pour ceux qui ont des professeurs de la santé on peut se former pour pouvoir acquérir les
fondements il est fondamental de bien comprendre, parce que comme ce sont des notions
même pour les médecins, en fait c'est étonnant de se rendre compte que ceux qui ont le plusde difficultés à réussir le MAPS ce sont les médecins, pourquoi ? parce qu'ils doivent d'abord se
déprogrammer pour se reprogrammer dans un nouveau mode de raisonnement, c'est-à-dire
partir non pas du symptôme mais du terrain et donc pour répondre à ta question j'ai peu de
patients qui viennent en prévention, j'en ai quelques-uns notamment un monsieur qui a
maintenant 90 ans, que je suis depuis 15 ans qui vient chaque année, on dirait qu'il en a 20 de
moins, et qui explique lors d'un petit témoignage qu'il m'a fait que lui il se sent bien il ne va pas
vieillir, mais le plus souvent ce sont des patients atteints de maladies chroniques, maladies
auto-immunes diabète, patients déprimés mais également de plus en plus de patients
cancéreux, et malheureusement ils viennent quand on est parfois à la fin de la bataille en
espérant que alors que quand on a un cancer c'est très tôt qu'il faut travailler sur le terrain pas
quand on vous dit qu'on n'a plus rien à faire pour vous donc malheureusement il n'est pas mis
ici jésus-christ, super sarc, il faudrait essayer de remonter un petit peu avant le terrain, avant et
notamment accompagnement pendant les traitements pour réduire la toxicité et ne pas
tomber malade et mieux supporter les traitements et aider le patient à lui-même mettre en
place ses parades par exemple aujourd'hui on a démontré, publié que les traitements
l'immunothérapie du cancer basée sur l'antipédien n'est inefficace si le microbiote n'est pas
optimal ça on a prouvé on a pris des souris chez qui on greffait des tumeurs on en mettait un
microbiote d'un patient qui avait un cancer fulgurant et qui ne répondait pas au traitement et la
souris ne répondait pas on prenait le microbiote chez la même souris et on lui greffait le
microbiote d'un patient qui avait un bon microbiote et qui répondait et le traitement
fonctionnait donc c'est quelque chose de fondamental Pour conclure, parce que là on a fait le
tour je pense qu'on pourrait encore rentrer dans je pourrais vous avoir une journée complète
ici, derrière le micro mais vous avez plein de choses à faire Qu'est-ce que vous espérez pour la
médecine fonctionnelle et pour peut-être son intégration un petit peu plus avec ou pas, mais
quelle est un petit peu la voie pour que ça devienne quelque chose de plus connu, accepté et
surtout utilisé, c'est ça qui est important dans le fond Ecoute Nicolas, je pense qu'on est à un
bon moment au niveau socio-économico-politique à partir du moment où déjà le ministre de la
maladie je vais l'appeler comme ça est en train de remettre en question le concept de maladie
chronique au long cours il pourrait peut-être se poser la question est-ce qu'il n'y a pas moyen
de transformer ces maladies chroniques au long cours en personnes en santé au long cours et
donc j'espère que vu l'évolution économique où il y a de plus en plus de gens malades, il y a
une dénatalité et donc les gens malades coûtent plus cher que ce qu'ils rapportent même s'ils
sont pensionnés leurs pensions ne suffisent souvent pas à payer les soins de santé et donc il y a
une prise de conscience qui va faire que le gouvernement va investir dans la prévention et je
pense également que ces notions de santé pourraient également intéresser les financiers qui
ont des entreprises qui doivent fonctionner et qui doivent se rendre compte que le coût des
petites absences pour je sais pas ce que j'ai les coups de mou, etc pourrait être évité en créant
un environnement qui favorise la santé et notamment peut-être d'offrir chaque année un bilan
fonctionnel à la santé pour voir est-ce que comme pour les voitures est-ce que mon employé a
tout ce qu'il faut pour être en bonne santé, pour être heureux et pour être performant parce
que quand on est performant on est bien évalué on est heureux, quand on est heureux on est
mieux à la maison, on dort mieux, etc donc c'est un cercle vertueux donc je pense que la prisede redonner plus de valeur à la santé est d'essayer de limiter le pouvoir du Big Pharma dans le
décisionnel et de rendre aux médecins son libre arbitre et de leur indiquer le concept
fondamental d'Hippocrate que d'abord il ne faut pas nuire et que l'alimentation est la première
médecine. Voilà, je pense que c'est le meilleur mot de la fin. Merci beaucoup.
(52:58 - 53:06)
Merci à tous ceux qui nous ont écoutés n'hésitez pas à vous abonner à la chaîne je vois qu'il y
en a beaucoup qui nous écoutent mais qui ne sont pas encore abonnés donc allez vous
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