Notre peau est souvent le reflet de ce qui se passe à l’intérieur de notre corps. Eczéma, psoriasis, urticaire, imperfections chroniques… Et si ces signaux venaient avant tout de notre intestin ? Explorons ce lien essentiel entre microbiote intestinal et santé de la peau, grâce aux explications du Pr. Humbert, spécialiste reconnu.
Le Pr. Humbert est l’un des premiers médecins à avoir mis en lumière l’interaction entre la peau, le microbiote intestinal et notre système immunitaire. Fort de décennies de pratique en dermatologie, allergologie, endocrinologie et oncologie cutanée, il partage aujourd’hui ses connaissances pour aider chacun à mieux comprendre le rôle essentiel de l’alimentation, des intolérances et du microbiote dans la santé de la peau.
On entend de plus en plus parler de l’axe intestin-cerveau. Mais saviez-vous qu’un troisième acteur y joue un rôle majeur ? La peau. Selon le Pr. Humbert, cet axe intestin-cerveau-peau est central pour comprendre certaines affections cutanées chroniques.
Longtemps considérée comme un organe de surface, la peau est en réalité un organe à part entière, connecté au système digestif. Lorsqu’une inflammation intestinale, une intolérance alimentaire ou une dysbiose du microbiote se développent, la peau en subit souvent les conséquences.
Un microbiote déséquilibré peut provoquer une perméabilité intestinale (leaky gut). Résultat : toxines, allergènes et parasites traversent plus facilement la barrière intestinale, déclenchant des réactions inflammatoires visibles sur la peau.
Peu évoqués, les parasites intestinaux (ascaris, oxyures…) jouent pourtant un rôle clé. Le Pr. Humbert souligne qu’ils peuvent aggraver l’eczéma ou l’urticaire, notamment chez l’enfant. Une prise en charge antiparasitaire simple peut parfois résoudre des problèmes cutanés persistants.
Quand l’intestin est « poreux », il laisse passer des agents irritants : gluten transformé, protéines du lait de vache… Ces molécules déclenchent des intolérances, de l’inflammation et perturbent le microbiote, aggravant eczéma ou psoriasis.
De nombreux cas d’eczéma ou de psoriasis trouvent leur origine dans une intolérance aux protéines du lait de vache ou au gluten moderne. Le Pr. Humbert rappelle qu’arrêter temporairement ces aliments peut suffire à faire disparaître les symptômes en quelques semaines.
Otites à répétition, cassure de la courbe de croissance, coliques du nourrisson, diarrhées chroniques… Tous ces signaux doivent alerter sur un possible lien entre alimentation, microbiote et problèmes de peau.
Un eczéma qui récidive malgré les crèmes ? Un urticaire chronique inexpliqué ? Une simple éviction du gluten et du lait, accompagnée d’un traitement antiparasitaire, a permis de résoudre des cas résistants à des années de traitements symptomatiques.
Un bilan ciblé permet d’identifier une dysbiose, une inflammation ou la présence de parasites. Chez Simp, nous proposons des analyses à domicile pour comprendre les déséquilibres à l’origine de vos symptômes.
Éliminer temporairement les irritants majeurs comme le gluten transformé et le lait de vache est souvent la première étape. Ensuite, une nutrition personnalisée, riche en nutriments réparateurs (vitamine C, B9, B12), aide à restaurer la barrière intestinale.
Compléter l’approche alimentaire avec des nutraceutiques ciblés comme la glutamine permet de renforcer l’intestin. Au bout de quelques mois, une réintroduction progressive peut être envisagée, sous supervision médicale.
Qu’est-ce que le leaky gut ?
C’est une perméabilité excessive de l’intestin qui laisse passer des agents irritants, déclenchant une inflammation chronique.
Pourquoi traiter l’intestin peut résoudre l’eczéma ?
Parce que de nombreux eczémas chroniques sont liés à des intolérances alimentaires, une inflammation intestinale ou des parasites.
Faut-il supprimer le gluten à vie ?
Non ! Selon le Pr. Humbert, un arrêt temporaire (6 à 12 mois) suffit souvent à restaurer l’équilibre intestinal.
Quels tests pour évaluer son microbiote ?
Des analyses de selles spécifiques, un bilan des parasites, un dosage des carences nutritionnelles et une évaluation de la perméabilité intestinale sont recommandés.
Aujourd'hui, c'est la raison pour laquelle on voulait absolument vous avoir sur ce podcast. C'est
pour discuter des liens qu'il peut y avoir entre la peau et ce qui se passe à l'intérieur,
notamment au niveau du microbiote intestinal. On va parler du microbiote cutané et
comprendre ce qui se passe au niveau intestinal.
(2:47 - 3:11)
Les liens entre ce qu'on peut voir au niveau intestinal et au niveau de la peau. Peut-être avant
de commencer et de sauter directement dans le sujet, j'aimerais peut-être vous demander si ça
ne vous dérange pas de vous présenter un petit peu, d'expliquer un petit peu votre parcours. Et
surtout, comment est-ce que vous en êtes arrivé là à pouvoir vraiment tisser les liens entre
toutes les parties différentes du corps qu'on a malheureusement parfois tendance à regarder
de manière trop isolée ? Oui, merci beaucoup.
(3:12 - 3:28)
J'ai fait médecine par passion depuis tout petit enfant. Je voulais être médecin et le plus beau
des médecins, c'est le médecin de la médecine générale, le médecin généraliste. Et puis,
lorsque vous faites vos études, vous êtes également attiré par la médecine hospitalière et
surtout par l'enseignement.
(3:28 - 3:39)
Et donc, j'ai fait un parcours hospitalier de façon à devenir professeur. Et pour cela, il faut faire
des recherches. Il faut passer une thèse de science.
(3:39 - 3:59)
Il faut montrer quand même beaucoup d'éléments de capacité à la fois de recherche et
d'enseignement. Et j'ai choisi une spécialité qui était la dermatologie. Cette spécialité
permettait d'être assez large, puisqu'on fait de l'allergologie, de la chirurgie dermatologique,
des maladies de peau en relation avec des maladies internes.
(4:00 - 4:26)Et puis, j'ai également eu la chance de faire une formation dans le service d'un professeur,
professeur Jean-Louis Dupont, qui m'a donné la passion de la médecine interne. Et c'est grâce à
lui que je suis devenu vraiment un interniste qui permet justement d'associer les connaissances
internes de tous les organes avec les maladies de la peau. Et donc, petit à petit, on est venu me
voir pour des maladies de la peau avec des liens internes.
(4:26 - 4:46)
Et aujourd'hui, je ne vois quasiment que des problèmes internes, digestifs, pulmonaires,
neurologiques. Et avec les connaissances, on essaie de faire face et de trouver des solutions
pour les personnes qui sont en errance médicale depuis des années. Et aujourd'hui, je suis
installé depuis cinq ans en libéral après avoir quitté l'hôpital.
(4:47 - 5:07)
Et je consacre la totalité de mon temps à ces malades qui sont en détresse terrible. Quand vous
voyez une femme de 30 ans qui est paralysée, une femme de 17 ans qui est paralysée d'un bras
et à qui on a dit il n'y a plus rien à faire. Et quand vous l'interrogez et que vous l'examinez, vous
avez des pistes et qu'en approfondissant ces pistes, vous traitez et le bras se met à rebouger.
(5:08 - 5:18)
La personne qui était en chaise roulante se met à remarcher. C'est assez extraordinaire, assez
incroyable. Et tous ces témoignages m'ont beaucoup encouragé à poursuivre dans ce sens.
(5:19 - 5:47)
Tout à fait, c'est assez impressionnant. Quand vous voyez presque uniquement des problèmes
internes, est-ce que la personne vient avec initialement un problème externe et puis on se rend
compte qu'il y a un problème interne ? Ou aujourd'hui c'est vraiment devenu qu'on vient vous
voir pour tout type de problème ? Jusqu'à l'année dernière, on venait me voir pour tout type de
problème. Un problème sur la peau, chronique, un psoriasis, une urticaire.
(5:47 - 6:12)
Et ma façon de voir les choses, de voir les maladies qui ne sont pas celles que l'on a
habituellement. C'est-à-dire qu'habituellement on va traiter la peau en donnant des pommades
ou avec des médicaments qui agissent spécifiquement sur la peau. À chaque fois qu'il y a une
maladie comme cela, l'urticaire, le psoriasis, j'ai cherché des maladies internes qui sont
connues d'ailleurs comme étant les facteurs à l'origine des maladies ou étant des
complications, etc.
(6:12 - 6:29)
Et ceci permet d'avoir des résultats bien meilleurs et des résultats durables surtout. Et puis petit
à petit, j'ai traité des personnes qui avaient des problèmes digestifs. Et petit à petit, j'ai reçu desgens qui avaient mal au ventre, qui avaient des diarrhées, de la constipation.
(6:29 - 6:43)
Et des vies impossibles. Quand j'ai vu une dame qui venait de Quimper, qui allait à celles toutes
les trois semaines, imaginez ce qu'elle verrait pour cette femme. J'ai essayé de faire le
maximum pour trouver l'origine de la maladie et essayer de la traiter.
(6:44 - 7:17)
Donc petit à petit, on vient pour des choses de toutes sortes, internes, parfois externes, mais
souvent internes. Oui, et ce qui fait qu'il y a une particularité dans ce que vous faites, ou en tout
cas des choses que j'ai déjà entendues que vous disiez, c'est de considérer au final la peau
comme un organe, et non plus comme quelque chose d'isolé, comme quelque chose
uniquement de surface, mais comme un organe qui vit et qui vit surtout en interaction avec le
reste du corps. Exactement, totalement.
(7:17 - 8:04)
Qu'est-ce qui... Bon, ici on va peut-être rentrer un petit peu dans le vif du sujet, mais quand on
parle d'organe, on entend de plus en plus parler de l'axe intestin-cerveau, qui est maintenant
quelque chose que tout le monde connaît, on a déjà entendu parler du deuxième cerveau, mais
on entend aussi maintenant parler de l'axe intestin-peau-cerveau. Est-ce que c'est quelque
chose que vous utilisez ou que vous voyez, que vous arrivez un petit peu plus à théoriser
aujourd'hui dans votre pratique ? Oui. Alors, petit à petit, si vous voulez, ma méthode ça a été
de dire, ce qui m'intéresse c'est pas la maladie de la personne, c'est de quoi souffre cette
personne en général.
(8:05 - 8:44)
Elle vient pour un psoriasis, mais est-ce qu'il y a une souffrance morale, une dépression, est-ce
qu'il y a des troubles digestifs, des ballonnements, des gaz, de la diarrhée, des constipations,
des douleurs ? Est-ce qu'il y a des troubles neurologiques ? Et quand on met tout ça autour de
la maladie psoriasique, on va s'apercevoir qu'il y a des pistes d'action intéressantes qui vont
améliorer le psoriasis. Et c'est ainsi que, par exemple, dans le psoriasis, on s'est aperçu que le
gluten joue un rôle très important. Et si vous traitez une maladie psoriasique sans avoir évalué
l'hypothèse qu'il y ait une intolérance au gluten, vous n'avez plus de chance d'avoir de très bons
résultats.
(8:45 - 9:06)
Donc l'axe cerveau-intestin-peau est bien entendu au cœur de toutes les consultations. Parce
que le questionnement va commencer du haut jusqu'en bas. Est-ce que vous avez mal à la tête
? Est-ce que vous avez des problèmes de vue ? Est-ce qu'il y a des problèmes dans la bouche,
des affres, des choses comme ça ? Et petit à petit, vous réunissez des éléments que vousréunissez autour du tube digestif, autour du cerveau et autour de la peau.
(9:07 - 10:17)
Oui, c'est d'ailleurs ce que j'aperçois derrière vous, c'est un des livres que vous avez écrits qui
est « Votre peau me dit tout de vous ». Donc vous, vous commencez, vraiment, vous voyez
quelqu'un et c'est un petit peu la base du diagnostic, mais c'est l'idée de comprendre, voilà,
j'observe quelque chose sur la peau, jusqu'où est-ce que je peux aller pour comprendre, y
compris aller de nouveau jusqu'à la nutrition, ce fameux sujet qui revient un petit peu partout
et qu'on a parfois, j'ai l'impression, un petit peu oublié, mais aujourd'hui j'ai l'impression qu'on
revient un petit peu à la base de tout débat qui est la nutrition, au final. Oui, effectivement,
alors là c'est, une personne vient pour un problème de peau et grâce à cette pathologie de la
peau, on va lui découvrir une maladie interne, une maladie du foie, une maladie du pancréas,
une maladie de l'intestin. Donc ça, c'est également très important de se dire, utilisons tous les
signes que nous donne la peau, mais également tous les signes que nous donne
l'interrogatoire général du patient et l'examen clinique complet, ça c'est, bien sûr, on ne peut
pas se passer d'un examen clinique complet pour aller voir ce que cette maladie de peau nous
dit de l'intérieur.
(10:18 - 10:38)
Et parfois il est beaucoup plus important de traiter la pathologie interne que la pathologie
externe. Et souvent quand on traite la pathologie interne, eh bien la pathologie externe va
guérir par elle-même. On va revenir du coup sur le sujet du gluten et du lait de vache aussi, qui
est un sujet dont on parle beaucoup.
(10:39 - 11:32)
Je pense que vous avez un avis assez tranché sur la question. Mais peut-être juste, j'aimerais
revenir sur quelque chose que vous avez dit, quand vous voyez un psoriasis ou de l'eczéma, on
a tendance à, aujourd'hui j'imagine, je vais voir mon médecin, je mets une crème dessus, est-ce
qu'il y a des cas où ça devrait quand même se passer comme ça ? Et est-ce qu'il y a certains cas
où il faut creuser différemment ? Quel est un petit peu, de votre expérience, le pourcentage de
cas ? Est-ce que ça vous arrive encore de dire, dans ce cas-ci, si c'est quelque chose qui est
apparu de manière aiguë, on va mettre une crème et ça part ? Ou est-ce qu'il y a toujours
quand même un travail de fond plus au niveau nutrition à faire ? Cette question est très
importante. C'est vrai qu'on pourrait penser que, petite plaque d'eczéma à un endroit, on va
mettre une crème corticoïde et puis tout va bien aller.
(11:33 - 11:49)
Mais il n'y a aucune raison que ça aille bien. C'est-à-dire qu'on découvre une flaque d'eau dans
votre maison et vous vous dites, bon, c'est qu'une petite flaque d'eau, j'avais passé la serpillière.
Et cette flaque d'eau, elle est bienvenue de quelque part, donc vous allez assécher la flaqued'eau, mais quelque temps plus tard.
(11:49 - 12:09)
Si c'est une tuile sur le toit qui est percée, si c'est une fenêtre qui est ouverte, etc., si la cause
n'est pas déterminée, la flaque d'eau va revenir. Et il arrive très souvent que les patients se
désespèrent, sont allés voir le médecin qui a mis un traitement, ça a très bien marché, mais ça a
récidivé. Et donc, ils n'ont plus envie de revoir le médecin et ils gardent leur maladie.
(12:10 - 12:33)
Et donc, je fais le même travail pour une pathologie qui apparaît, a priori bénigne et
extrêmement sain, le travail de fond. Alors, bien évidemment, si vous avez un eczéma de
contact et que vous portez une boucle d'oreille, et que vous avez un eczéma à l'endroit de la
boucle d'oreille, ce n'est pas compliqué, c'est un eczéma au nickel, vous faites enlever la boucle
d'oreille, vous traitez l'eczéma, tout rentre dans l'ordre. Vous expliquez aux patients qu'il ne
faut plus porter de nickel.
(12:34 - 13:03)
Mais la plupart des problèmes cutanés vont être liés à la pathologie interne. Et notamment, je
me suis aperçu depuis très longtemps que les parasites intestinaux, et nous allons y venir bien
sûr tout à l'heure, jouent un rôle très important dans les eczémas, mais également dans
d'autres maladies de la peau comme l'urticaire et même comme le psoriasis. Et ces parasites
internes qui sont dans l'intestin sont méconnus et on ne les trouve pas et donc on considère
qu'ils n'existent pas.
(13:05 - 13:27)
Or, l'expérience et puis tout ce qu'on a pu trouver dans la littérature médicale prouvent qu'ils
ont un rôle très important. Ces parasites, donc justement, vous avez écrit un livre qui n'est pas
le livre qu'on voit derrière vous, mais qui est encore un autre livre qui s'appelle, que vous avez
peut-être à portée de main, Les Parasites. Est-ce que vous pouvez un petit peu nous... Je
promis, on reviendra au gluten et au lait de vache.
(13:28 - 13:35)
J'imagine qu'il y a des auditeurs qui attendent qu'on arrive sur ce sujet. C'est lié. Pardon ? C'est
lié, les deux choses sont liées.
(13:35 - 13:55)
Ah ben voilà. Voilà, c'est-à-dire que pour avoir des parasites intestinaux qui s'incrustent, qui
restent, il faut que la paroi intestinale intérieure soit abîmée. Et elle est abîmée par quoi ? Par
une maladie inflammatoire de l'intestin qui est due le plus souvent au lait de vache et au gluten.(13:55 - 14:04)
Alors, les signes n'apparaissent pas étroitement, directement. Je prends un bol de lait et je vais
avoir des troubles digestifs. Non, les choses sont plus sournoises.
(14:04 - 14:31)
La maladie se met en place progressivement. Et c'est ainsi qu'on va découvrir, par exemple, en
regardant le carnet de santé d'un enfant qui lait ou que l'adulte qu'il est maintenant est
intolérant au lait de vache. Qu'est-ce qui nous fait penser à cela ? Eh bien, c'est tout simplement
le fait qu'il a eu des otites, des angines, des rhinopharyngites dans la petite enfance, qu'il a
même été opéré des amygdales, des végétations.
(14:31 - 14:52)
Eh bien, ceci a été parfaitement établi par le Dr Rancé de Toulouse, une pédiatre immunologue
d'il y a une quinzaine d'années, qui a établi que ces signes étaient liés à une intolérance aux
protéines de lait de vache. Non pas aux lactoses, attention, mais aux protéines de lait de vache.
Eh bien, je prévoyais tout à l'heure un petit garçon qui venait pour des molluscum
contagiosum.
(14:52 - 15:03)
Vous savez, ces petits boutons dus à des virus sur les jambes. Eh bien, on aurait pu donner un
petit traitement pour détruire ces petits virus. Simplement, en regardant le carnet de santé, j'ai
découvert tout cela.
(15:04 - 15:12)
Il avait eu des otites, des bronchites, etc. Mais surtout, j'ai vu aussi que la courbe de croissance
s'était cassée à un moment donné. Pendant trois mois, il n'a pas pris de poids.
(15:12 - 15:21)
Puis ensuite, il a continué à reprendre du poids. Cette cassure sur la courbe de croissance est
très importante. Cela prouve bien que son intestin est malade.
(15:22 - 15:35)
Et donc, s'il a des molluscum, c'est une maladie virale. On sait aujourd'hui que les vers
intestinaux diminuent l'immunité à l'égard des virus. C'est le cas du virus herpès, du
papillomavirus.
(15:37 - 15:48)
Imaginez une femme qui a un cancer du col dû à papillomavirus. Il est très important de lui
traiter les parasites intestinaux qu'elle a forcément. D'ailleurs, plusieurs gynécologues l'ont dit.(15:49 - 16:10)
Eh bien, ce petit garçon, le fait qu'il avait ce petit virus molluscum, plus cette cassure de la
courbe, plus les otites, m'a fait dire qu'il était intolérant au lait de vache et qu'il avait des
parasites. Donc, mon traitement a consisté à arrêter le lait de vache, traiter les parasites et
mettre le petit traitement classique que l'on met sur les petits boutons pour qu'ils
disparaissent. Je n'aurais pas pu traiter autrement que cela.
(16:11 - 16:18)
Tout à fait. Du coup, ça commence vraiment par démarrer sur ce qui se passe dès l'enfance.
Dès l'enfance.
(16:18 - 16:33)
Et dès l'enfance, les personnes qui sont intolérantes au lait de vache, c'est assez fréquent en
fait. Mais on ne s'en doute pas puisque les manifestations, ça va être des otites, des
rhinopharyngites, des angines. Quel est le rapport avec l'alimentation et le lait de vache ? A
priori, rien.
(16:33 - 16:54)
Sauf que les études épidémiologiques ont permis d'établir ce lien étroit. Oui, je ne me souviens
plus du pourcentage, mais le pourcentage de la population européenne qui est intolérante au
lait de vache est assez énorme. Peut-être que vous pouvez rappeler, pour les personnes qui
nous écoutent, on a fait tout un podcast là-dessus.
(16:54 - 17:24)
Pour ceux qui veulent le retrouver, je pense qu'on va venir mettre le lien ici au-dessus sur tout
ce qui est allergie, intolérance, essayer de faire un petit peu le tri entre les différents types
d'allergies, la différence entre une allergie et une intolérance. Est-ce que vous pouvez peut-être
essayer de résumer un petit peu tout ça pour que ce soit frais pour les personnes qui nous
écoutent ? L'intolérance, c'est un mécanisme dont on ne connaît pas bien la forme. Quel type
de mécanisme ? Est-ce qu'il y a des anticorps ? Est-ce que ce sont des cellules qui attaquent ?
Peu importe.
(17:24 - 17:44)
Ce qui compte, c'est qu'on sait qu'il y a un organe cible, c'est l'intestin, et il y a quelque chose
qui attaque l'intestin, c'est le lait de vache. Lorsqu'on a des allergies au lait de vache, on peut
avoir des réactions d'urticaire, des réactions immunologiques immédiates, immunoallergiques
immédiates. Ça, c'est l'eczéma de contact autour de la bouche quand on boit du lait de vache.
(17:44 - 17:57)Ça, c'est un problème d'allergie. Mais en revanche, si vous avez un eczéma du nourrisson, par
exemple, au sixième mois un enfant est couvert d'eczéma, là, ça veut dire que c'est une
intolérance aux protéines du lait de vache. À tous les coups, c'est le cas.
(17:58 - 18:22)
Malheureusement, ça a beau être dit, répété, ce n'est pas pris en compte parce qu'on continue
à privilégier la peau. C'est-à-dire qu'on a beaucoup de mal, parmi les médecins et parmi les
dermatologues, de s'imaginer qu'un problème de peau peut venir de l'intérieur, de l'intestin. Et
donc, dans 90% des cas, on ne recommande pas l'arrêt du lait de vache, alors que l'arrêt du lait
de vache va arrêter et guérir l'eczéma dans un délai de trois semaines à un mois.
(18:23 - 19:05)
Et on va remplacer ce lait de vache, ou d'ailleurs ce lait de mer, puisqu'on peut avoir la même
toxicité avec du lait de mer, on va le remplacer par un lait non allergénique et l'enfant sera très
bien nourri, voire même va être mieux nourri parce que cet enfant va devenir petit à petit
cachectique, puisque le lait abîme l'intestin et donc l'intestin ne fait plus son travail et n'absorbe
plus correctement les vitamines, les nutriments, etc. Oui, c'est ça, parce que du coup, je pense
qu'une chose qui est importante à retenir là-dedans, c'est que l'allergie, la vraie allergie, on va
voir la réaction immédiate, tandis que l'intolérance, on ne va pas voir la réaction suite à
l'ingestion, mais à l'arrêt plutôt. C'est avec l'arrêt qu'on peut identifier.
(19:06 - 19:40)
Oui, c'est une bonne définition, tout à fait. Et comment est-ce qu'on peut, surtout chez le cas
des enfants, comment est-ce qu'on repère peut-être un enfant qui ne digère pas bien le lait de
vache, ou encore pire, qui ne digère pas bien le lait maternel, parce que vous avez dit que
certains enfants seraient intolérants au lait maternel. Qu'est-ce qu'on peut recommander déjà
pour observer, pour s'en rendre compte, et qu'est-ce qu'on fait quand on s'en rend compte, et
puis surtout, quelles sont les solutions dans ces cas-là ? Oui, alors les premiers signes, ça va
être la régurgitation.
(19:41 - 20:12)
Le nourrisson va régurgiter le lait. Et donc, j'imagine que c'est l'estomac qui se gonfle, peut-être
par une réaction quand même de type allergique, peu importe, se gonfle comme s'il était
bourré d'urticaire, et donc le volume de l'estomac est plus petit et le lait va ressortir. Qu'est-ce
que l'on voit dans ces cas-là ? On voit que l'on dit à l'enfant ou à la mère, c'est un problème de
clapet, c'est un problème de lait, on va l'épaissir, on va faire ceci, et qu'est-ce qu'on fait ? On
aggrave les choses en donnant un lait plus épais, un lait qui va peut-être contenir des céréales,
et ça on va aggraver le problème.
(20:12 - 20:26)Non, un enfant qui régurgite est un enfant qui est, a priori, intolérant aux protéines de lait
vache. Deuxième symptôme, les coliques du nourrisson. Le petit nourrisson d'un mois ou deux
qui se tortille dans son lit et qui a mal après le biberon, il est probablement intolérant.
(20:26 - 21:00)
Et croyez bien que, pourtant j'étais impliqué là-dedans, mais j'étais jeune interne quand ma
première fille est née, elle avait cela, des régurgitations et des coliques du nourrisson, et j'ai mis
au moins deux mois avant de me dire, mais bon sang, c'est le lait auquel elle est intolérante.
Donc ensuite, dès qu'on a changé de lait, tout s'est bien passé. Et puis, lorsque ça continue, si
on n'arrête pas tout cela, les événements s'arrêtent et c'est d'autres qui vont survenir, qui vont
être des épisodes ORL infectieux, l'enfant a toujours la rhinite, le nez qui coule, il a des otites, il
a des angines, on le met sous l'antibiotique, etc.
(21:00 - 21:13)
Et personne ne pense au lait. Et parfois il y a constipation, mais il y a des adages qu'il faut savoir
retenir. Tout enfant qui a été opéré des amygdales et des végétations est a priori intolérant aux
protéines de lait de vache.
(21:14 - 21:27)
Tout enfant qui est constipé est intolérant aux protéines de lait de vache. Quand vous
connaissez ces adages, vous avez peu de chances de vous tromper. Bien entendu, il peut y avoir
des exceptions, et le médecin doit être vigilant à ce sujet.
(21:27 - 21:42)
Mais c'est quand même la première chose à faire. Et cette cassure de la courbe de croissance
est très importante. Imaginez un enfant qui ne prend pas un seul gramme entre l'âge de 6 mois
et de 9 mois, là où il devrait prendre un kilo par mois, c'est catastrophique.
(21:43 - 21:57)
Mais personne ne le remarque, parce que c'est dans les courbes. Et les courbes, ce n'est pas ça,
ce n'est pas le fait d'être au milieu, c'est le fait de suivre une courbe parallèle à celle-ci. Mais si
elle est cassée, là c'est très inquiétant.
(21:58 - 22:21)
Oui, et donc du coup, qu'est-ce qu'on peut faire dans ce cas-là ? Parce que ce n'est pas du lait
sans lactose. Ce que vous avez dit, je crois que c'est important de le noter aujourd'hui, c'est que
ce n'est pas le lactose qui pose problème. Parce que le déficit en lactase qui donne la tolérance
au lactose, c'est une maladie génétique qui est assez rare, c'est quelqu'un qui manque
d'enzymes, la lactase.(22:21 - 22:42)
On peut le voir chez des petits-enfants, mais c'est quand même extrêmement rare. Et on le voit
beaucoup plus chez des adultes, puisque la quantité de lactase fabriquée par notre organisme
devient de plus en plus faible. Donc on peut voir des personnes véritablement intolérantes au
lactose, il suffit à ce moment-là de leur donner une petite capsule de lactase et tout rentre dans
l'ordre.
(22:42 - 22:53)
Ils achètent ça en pharmacie, on s'aperçoit tout de suite qu'ils vont bien digérer le lait. Mais le
problème, il est tout autre. Et pour illustrer cela, je vais vous parler de l'histoire d'une maman
qui allaitait son enfant.
(22:53 - 23:06)
C'est très bien. Elle était même présidente d'une association pour conseiller l'allaitement
maternel. Donc elle allait partout faire des conférences en disant l'allaitement maternel c'est
très bien, c'est ce qu'il faut pour les enfants.
(23:06 - 23:25)
Et bien entendu, je suis d'accord avec elle. Sauf que son enfant s'est mis au troisième mois à
faire un eczéma généralisé, ouvert d'eczéma des pieds à la tête. Et la maman traite tant bien
que mal l'eczéma, continue l'allaitement maternel et au sixième mois, l'enfant pesait le même
poids qu'à trois mois.
(23:25 - 23:38)
Imaginez, à six mois, il pesait le poids d'un enfant de trois mois. Cela voulait dire qu'il avait une
malabsorption considérable, que son intestin ne travaillait pas bien et qu'il était en grave
danger. Et que si on n'intervenait pas rapidement, il pouvait y avoir un danger.
(23:39 - 23:56)
On a eu beaucoup de mal à convaincre la maman parce que pour elle, l'allaitement maternel ne
peut pas être la cause, il est trop bien. Sauf qu'effectivement, il faut toujours considérer un
enfant en bonne santé, le lait de mer, c'est très bien. Un enfant malade, si la maladie vient du
lait de mer, il faut arrêter le lait de mer.
(23:56 - 24:22)
On a réussi à la convaincre, on a arrêté le lait de mer, on a donné un lait qui ne contenait pas
ces protéines trop immunisantes pour l'enfant, caséine, lactogluine, lactalbumine. On donne ce
qu'on appelle des hydrolisas de protéines. Le médecin prescrit un lait approprié, les protéines
sont toutes coupées, et donc l'enfant ne fait plus de réaction à l'égard de ces protéines, et doncl'eczéma va disparaître et il n'aura plus de troubles digestifs et ORN.
(24:25 - 25:17)
Et si on se doute de cela, je pense que c'est un autre livre que vous avez écrit, qui s'appelait «
Avez-vous un bon médecin ? » Parce que là, la question se pose, ce n'est pas quelque chose de
commun, ce n'est pas quelque chose qu'on entend souvent. Je n'ai pas l'impression que c'est un
réflexe du corps médical d'aller vers ces pistes-là. Comment est-ce que je fais si je vois que mon
enfant est couvert d'eczéma, ou que sa courbe de croissance est cassée, et que je me pose la
question d'est-ce qu'il ne faudrait pas ce lait, comment est-ce qu'on appelle ça ? C'est un lait
hypoallergénique ou non allergénique ? Anallergénique, ça veut dire non allergénique.
(25:17 - 25:48)
Comment est-ce qu'on se le procure, ou comment est-ce qu'on fait pour retrouver les bonnes
pistes lorsqu'on se pose des questions à ce niveau-là ? Je pense que c'est un petit peu le sujet
du livre également que vous aviez écrit. C'est simple, vous avez établi ce diagnostic
d'intolérance aux protéines de lait de vache, ou de lait de mère, puisqu'à priori le nourrisson
n'est allaité que par cela pendant les six premiers mois. Et donc vous changez le lait, vous
prescrivez ce lait non allergénique, et non pas hypo.
(25:48 - 26:02)
Attention, hypo c'est en prévention. Le grand frère a fait de l'eczéma par intolérance au lait de
vache, on va lui donner au petit enfant suivant du lait hypo allergénique. Mais quand il faut le
traiter, c'est du lait non allergénique.
(26:03 - 26:27)
On va donner ce lait, et on va s'apercevoir qu'en 4-5 jours, l'enfant va aller beaucoup mieux. Au
début, il ne va pas beaucoup aimer le lait parce qu'il n'a pas beaucoup de goût, donc on
autorise de mettre un petit peu de sucre, on autorise de mettre un petit peu du lait précédent
pour mélanger, et petit à petit, en 4-5 jours, on arrête le lait précédent et on ne met que ce lait
non allergénique. Il y a des noms, Novalia, Alternova, etc.
(26:30 - 27:04)
Trigestimile, Peptis Junior, il y a beaucoup de lait de cette nature-là. Eh bien, en 4-5 jours,
l'enfant va retrouver de la vigueur, il va être éveillé, il va retrouver de la joie, il va reprendre du
poids petit à petit, et au bout d'un mois, il va retrouver son poids et il n'aura plus mal au ventre,
et surtout il n'aura plus de problème de peau. Alors on peut avoir des problèmes d'intolérance
sans avoir de problème de peau, bien entendu, et si l'enfant a des colites, comme on l'a décrit
tout à l'heure, des régurgitations et des angines, il est intolérant aux protéines de la vache
également, très certainement.(27:05 - 27:48)
Pour revenir peut-être un peu sur le sujet des parasites, vous avez parlé justement de cette
inflammation intestinale qui faisait que la barrière allait plus facilement laisser passer ces
parasites. Comment est-ce que vous utilisez cette inflammation intestinale, ou comment est-ce
que ça fait partie d'une consultation d'un dermatologue ? C'est ça qui est assez fou. Est-ce que
vous pouvez peut-être expliquer pour ceux qui nous écoutent, on en parle souvent de
l'inflammation intestinale, mais je pense que ça fait toujours du bien de rappeler un petit peu
ce que c'est, ce qui la cause et ce que ça peut générer derrière, notamment ces parasites.
(27:49 - 28:39)
Vous avez raison, les parasites, ce sont des petits ascaris, des petits tricocéphales, il y a des vers
qui peuvent être très longs, il y a des vers qui sont tout petits, on appelle ça des vers ronds, et
on les avale en mangeant des fruits, des légumes, de l'alimentation qui a été touchée par des
mains éventuellement qui étaient porteuses de vers ou de larves de ces parasites. Donc ils vont
s'introduire dans l'intestin et ils vont descendre, et si l'intestin est sain, si l'intestin n'est pas
abîmé, les vers n'ont aucune raison de s'arrêter, ils vont partir, s'éliminer avec les matières
fécales et on n'y verra rien. En revanche, si la muqueuse est irritée, abîmée par le lait de vache
ou le lait maternisé ou le lait de mère, si la muqueuse est abîmée, les vers vont commencer à se
coller.
(28:40 - 29:08)
C'est en tout cas mon hypothèse. Les parasites vont se coller très haut dans l'intestin grêle, tout
au-dessus, et petit à petit il va y avoir un vers, deux vers, dix vers, cent, deux mille, mille, enfin
bref, on a pensé que chez un adulte infesté il pouvait y avoir jusqu'à cinq mille parasites dans
l'intestin. Alors quand on les cherche dans les selles, on ne les trouvera pas parce que la plupart
du temps ils sont collés, très fermement collés, et ils ne descendent pas.
(29:08 - 29:29)
Donc n'attendons pas, n'allons pas les chercher dans les selles. Chez les tout petits enfants, il
est vrai que je donne toujours un traitement antiparasitaire, même s'ils ont quatre, cinq ou six
mois. Pourquoi ? Parce qu'il y a des parasites qui se transmettent facilement par la main des
parents, par les choses.
(29:30 - 30:10)
La maman peut mettre son doigt dans la bouche de l'enfant qui peut éventuellement avaler des
parasites, et comme l'enfant fait une réaction de type immunoallergique avec cet eczéma, je me
dis que le caractère eczéma pourrait être introduit au parasite. Parce que je suis convaincu que
les parasites induisent des réactions de type immunoallergique. Donc il y a le lait de vache qui
donne les signes plutôt métaboliques, malabsorption, douleur, troubles du transit intestinal,
constipation ou diarrhée, et les parasites vont donner le caractère d'eczéma ou d'urticaire,parfois, et des démangeaisons.
(30:11 - 30:34)
Si bien qu'aujourd'hui, chez un adulte, chez un enfant, toute personne qui se gratte, qu'il ait ou
non des boutons, sans boutons ou avec des boutons, la première cause à envisager c'est les
parasites. Bien entendu, le rôle du médecin c'est de vérifier au préalable que la personne n'a
pas de ganglions, parce qu'il y a une autre maladie qui donne des démangeaisons, c'est la
maladie de Hodgkin. Donc le médecin fait son travail.
(30:34 - 30:58)
De toute façon, c'est ce que je disais dans mon premier livre « Avez-vous un beau médecin ? »
que l'on voit là-bas derrière, c'est que pour avoir une bonne consultation médicale, il faut être
examiné des pieds à la tête. Donc un enfant se gratte, le médecin va l'examiner et il va regarder
s'il y a des ganglions ou pas. Si son examen est rassurant, il peut se dire que cette
démangeaison provient de parasites.
(30:59 - 31:18)
Et il pourrait s'en apercevoir en regardant les prises de sang antérieures. Car
malheureusement, les prises de sang, quand elles sont faites, on ne regarde pas suffisamment
les résultats. Et je vois tous les jours des personnes avec des prises de sang d'il y a 5 ans, 10
ans, 15 ans, qui ont des anomalies qui n'ont pas été relevées par le médecin.
(31:19 - 31:33)
Et ces anomalies, c'est un nombre augmenté de certains globules blancs qu'on appelle
éosinophiles. Donc ces globules blancs, soit le médecin les connaît un peu et il dit que c'est un
marqueur d'allergie. Non, c'est un marqueur de parasite.
(31:34 - 32:00)
Mais si au moment où on a fait la prise de sang, il n'y a pas de symptômes qui laissent penser
qu'il y a des parasites, le médecin ne va pas faire attention à cela. Et comme au moment où la
maladie apparaît, les globules blancs ne sont plus augmentés parce qu'ils suivent des courbes
qu'on appelle la courbe de la vieille et ils peuvent être tout à fait normaux puis réaugmentés
plus tard, etc. Il faut s'appuyer sur les prises de sang antérieures et regarder ce nombre pour
être sûr qu'il y a bien des parasites.
(32:01 - 32:40)
Et donc, on a une personne qui se gratte ou une personne qui a de l'urticaire, mais on sait
aujourd'hui qu'un adulte qui a de l'urticaire, si on lui donne un médicament antiparasitaire les
yeux fermés, eh bien il va guérir dans 80% des cas, 80% des sujets vont guérir de l'urticaire. Ça
c'est une étude qui a été faite en Allemagne, qui a démontré, ça montre vraiment la fréquence,la prévalence de ces parasites dans l'intestin des personnes et ces parasites vont se manifester
d'une certaine façon. Chez certaines personnes, ça va donner des gaz, de la diarrhée, des
démangeaisons, bien sûr partout, mais parfois particulièrement à l'anus, mais pas toujours.
(32:41 - 33:19)
En revanche, si vous avez des démangeaisons à l'anus, alors là vous avez quasiment le jackpot,
vous êtes sûr qu'il y a des parasites intestinaux. Mais ces parasites vont en dire plus, ils disent
qu'il y a une maladie de l'intestin due au lait de vache, mais chez l'adulte, ils peuvent dire aussi
qu'on a une maladie inflammatoire de l'intestin, une mysie, qui est beaucoup plus grave, un
peu comme une maladie de Crohn, vous voyez, et au cours des maladies de Crohn, je suis
convaincu que les parasites jouent un rôle très important. Malheureusement, ce n'est pas
encore dans l'air du temps, parce qu'on ne s'occupe pas de ces parasites au cours des maladies
inflammatoires chroniques de l'intestin.
(33:20 - 33:59)
Oui, donc il y a un petit peu deux volets, le volet qui va plutôt causer la symptomatique, qui
sont les parasites qu'on a laissés passer, et puis il y a l'autre volet, et c'est là un petit peu où on
rentre dans le sujet de l'importance de la nutrition, qui est d'empêcher le passage de ces
parasites. J'ai l'impression que, si j'ai bien compris, c'est un petit peu un plan en deux phases,
de vérifier la présence de ces parasites, et quand ces parasites ne sont plus présents, d'éviter
qu'ils reviennent en tout cas, en jouant sur avoir un intestin sain. C'est ça, en réparant
l'amycule, oui.
(34:00 - 34:32)
Quand vous dites que les parasites passent, vous voulez dire qu'ils s'installent en fait, parce
qu'ils passent très souvent, mais ils jouent leur rôle en étant collés dans l'intestin. Mais dans
leur vie, dans leur cycle de vie, en effet, ils traversent l'intestin, et ils remontent par le poumon,
pour redescendre par l'ésophage, et revenir à nouveau dans l'intestin. Donc oui, effectivement,
ces parasites s'amusent à traverser la barrière intestinale, surtout quand cette barrière
intestinale est abîmée par le lait de vache, par le gluten, ou par une maladie inflammatoire de
l'intestin.
(34:32 - 35:13)
Oui, ce qui peut s'expliquer peut-être pas mal de maladies pulmonaires liées, ou de problèmes
pulmonaires liés aux microbiotes. On en parle, il y a justement un beau reportage qui est sorti
là-dessus, qu'Arte a sorti, des chercheurs allemands qui parlent justement de l'augmentation
des problèmes pulmonaires pouvant être liés à la fragilité du microbiote, et donc du coup à
cette perméabilité intestinale. Et du coup, comment est-ce qu'on... Donc ça revient un petit peu
à un adage qu'on peut connaître, qui est que pour avoir une belle peau, il faut bien manger, ou
que la qualité de notre peau reflète un petit peu la qualité de notre alimentation.(35:13 - 35:42)
J'imagine que c'est quelque chose avec lequel vous êtes d'accord. Oui, bien entendu, la peau va
tout de suite être le reflet d'un trouble d'absorption, de carence par exemple, ou d'un trouble
d'immuno-allergie alimentaire, ou de troubles métaboliques ou d'atteintes métaboliques par
des aliments. Donc sur la peau, il est exceptionnel qu'on ne retrouve pas quelque chose
d'intestinal, j'allais dire, devant une maladie de la peau.
(35:44 - 36:30)
Du coup, pour vous, quels sont les aliments ou les habitudes qui sont les plus nocifs pour la
peau, que ce soit sur la qualité, la beauté, un aspect peut-être un peu plus esthétique, mais qui
est important, parce que, comme dit votre livre, votre peau me dit tout de vous, que quand
l'esthétique disparaît un petit peu, c'est généralement qu'il y a une problématique derrière, ou
plutôt dans les problèmes plus dermatologiques de l'eczéma. Imaginez, vous avez un intestin
qui ne travaille pas bien, il va y avoir des carences, que l'on ignore le plus souvent, carences en
vitamine C. Or la vitamine C est indispensable pour la peau. Pour avoir une belle peau, pour
éviter les rides, et pour ne pas vieillir.
(36:30 - 36:49)
La vitamine C a d'autres fonctions bien évidemment. On va voir également des déficits en
vitamines du groupe B, B9 et B12, ces vitamines qui sont absorbées à un endroit particulier de
l'intestin grêle, que l'on connaît bien. Eh bien, si cet endroit de l'intestin est malade, les
vitamines vont baisser.
(36:49 - 37:30)
Et qu'est-ce qui se passe quand on a une vitamine B12 basse ? On peut avoir des globules
rouges anormaux, et donc même de l'anémie, on peut avoir des troubles neurologiques, des
problèmes de neuropathie périphérique, un certain nombre de choses. Vous voyez, il arrive
parfois qu'une personne arrive avec des fourmis dans les jambes qui témoignent d'une maladie
neurologique périphérique et qu'à partir de là, on remonte à une carence en vitamine B12 et
que depuis cette carence en vitamine B12, on remonte à la maladie inflammatoire de l'intestin.
Alors, le point fondamental aujourd'hui de notre alimentation qui crée ces maladies intestinales
est le gluten.
(37:31 - 38:24)
Nous avons parlé du lait de vache et en général, ces personnes sensibilisées au lait de vache,
sensibilisées au sens fragile du lait de vache, vont être fragiles à l'égard du gluten et
notamment d'un gluten transformé qui est apparu sur le marché en 2010 puisque le gluten
d'aujourd'hui ne contient plus 12 chromosomes mais 44, il y a eu des mutations géniques qui
ont conduit à cela et on a pratiquement un organisme génétiquement modifié on pourrait dire.
Donc ce gluten peut devenir extrêmement toxique, d'autant qu'il est mis en quantité plusimportante dans les farines d'aujourd'hui et on se rend compte qu'un grand nombre de
personnes vont être sensibles à ce gluten et dès lors qu'on aura arrêté le gluten, beaucoup de
symptômes vont disparaître. Symptômes neurologiques dans certains cas, symptômes
digestifs, abdominaux.
(38:25 - 38:59)
Alors ce que je dis dans mon livre et ce qui est très intéressant c'est qu'effectivement ce gluten
va faire le lit aussi des parasites donc de la modification du microbiote parce qu'il est vrai qu'on
parle beaucoup de microbiote mais quand on parle de microbiote on parle très peu de parasite,
pratiquement pas. On pense que co-bactéries et nous avons fait des conférences en même
temps avec le professeur Perlmutter et d'autres conférenciers qui parlaient du microbiote et
c'est vrai que quand je venais parler des parasites c'était un complément puisqu'on n'en parlait
pas dans les conférences antérieures. Donc ça c'est intéressant de considérer tout cela.
(39:00 - 40:48)
Ce que je voulais dire également c'est que j'ai pu repérer très tôt en 2016 environ, que on
pouvait déceler les personnes qui avaient un liquigut, un intestin poreux perméable. Ce sont
des personnes qui sont hyperlaxes qui font soit des entorses, qui ont eu soit des hernies,
hernies discales, hernies inguinales ou qui sont hyperlaxes et comment je fais voir cela en
essayant d'approcher le pouce de l'avant-bras. Il y a des personnes qui touchent vraiment leur
avant-bras ou qui sont très parallèles.
Ces personnes-là sont à coup sûr porteurs d'un liquigut et c'est ce liquigut qui va faire le lit de
l'intolérance au lait de vache et au gluten. Et puis en 2010, je vous l'ai dit, arrive le gluten
transformé sur le marché. En 2015, un médecin, docteur Benjamin Lebvoll, écrit un article en
disant, écoutez je vais dire quelque chose qui va peut-être fâcher tout le monde mais il y a la
maladie céliaque qui touche, je crois, une personne sur 100 due au gluten.
C'est une maladie très sévère si on ne supprime pas le gluten. Et il y a aussi une maladie qui est
liée au gluten mais qui n'est pas la maladie céliaque, je vais l'appeler la maladie non céliaque. Et
bien entendu, il a eu très peu d'écho parce que personne ne veut y croire.
On a des habitudes dans le monde gastro-entéologique pour penser que le gluten, s'il n'y a pas
d'anticorps, s'il n'y a pas ceci, cela, il ne joue pas de rôle défavorable. Donc, on a vu des
médecins qui ont contredit ce médecin en disant maintenant on regarde, les anticorps sont
négatifs pourquoi dis-tu ça ? Mais lui, il avait une attitude pragmatique, il a dit j'arrête le gluten
et je vois ce que deviennent les gens. Et quand on arrête le gluten, les personnes allaient
beaucoup mieux.
(40:49 - 41:30)
Donc c'était évident que le gluten jouait un rôle. Et bien, j'ai pu grâce à l'observation que j'ai
faite de tous ces malades découvrir que toutes les personnes sensibles au gluten avaient enregard des coudes la peau très rêche en regard des genoux, une peau épaisse striée très
rueuse et que l'on voyait même sur la face antérieure des cuisses des petits points que j'appelle
la keratose folliculaire et qui sont les signes de cette intolérance au gluten. Et donc ça m'a fait
progresser énormément parce que je peux l'affirmer en examinant quelqu'un qui vient pour
quelques symptômes que ce soit dire attention, vous êtes intolérant au gluten.
(41:31 - 42:06)
Qui de plus comme vous dites est un poison qui a apparu par la suite dû à sa transformation.
Est-ce que vous vous observez dans votre pratique ou dans les discussions que vous avez avec
vos confrères une augmentation des cas de problèmes de peau depuis l'apparition de ce
nouveau gluten ? Bien sûr, parce que on sait aujourd'hui que le gluten va être impliqué dans un
grand nombre de cas de maladies psoriasiques. C'est quand même un facteur causal
important.
(42:07 - 42:34)
Le gluten va être impliqué dans pas mal de pathologies, même auto-immunes. Prenez une
personne qui a une painfigoïde, une personne âgée qui a une maladie bulleuse, des bulles sur
la peau, des cloques sur la peau dues à des anticorps, on s'aperçoit que cette auto-immunité
peut être favorisée par le gluten. Dans toutes les circonstances de pathologie de la peau, il faut
envisager l'hypothèse du rôle délétère du gluten.
(42:35 - 42:53)
Beaucoup de personnes qui sont en échec thérapeutique, qui ont pourtant des bons
traitements, des immunomodulateurs, mais qui ne guérissent pas, sont des personnes chez qui
l'arrêt du gluten va être déterminant. Comme vous disiez avec le lait, c'est assez facile de faire
le test. Oui, c'est facile.
(42:53 - 43:30)
On dit à la personne vous arrêtez pendant un mois et vous voyez les résultats. Et cette
intolérance, je considère qu'on peut espérer qu'elle disparaisse au bout d'un an. C'est-à-dire
qu'au bout d'un an, sans gluten, sans lait de vache, la testa va se réparer.
Et donc on va redevenir tout neuf au bout d'un an et on pourra remanger quasiment
normalement, en faisant quand même attention à limiter énormément les quantités de gluten
et de lait de vache. Mais on pourra reprendre un petit morceau de fromage de vache, on pourra
reprendre un petit morceau de gâteau, très certainement au bout d'un an. Et donc ce n'est pas
à vie.
(43:31 - 43:45)
Cette intolérance n'est pas à vie. Mais on ne peut pas faire autrement aujourd'hui que d'espérerla guérison d'intestin simplement en supprimant le gluten et le lait de vache. S'il y avait un
médicament pour le faire, on le privilégierait, mais il n'existe pas.
(43:46 - 44:31)
Et est-il possible de privilégier certaines farines plus anciennes, qui ne vont pas contenir cette
transformation ? Ou est-ce que même dans ce qu'on appelle aujourd'hui farine plus à
l'ancienne ou méthode maison ou autre, au final c'est devenu la norme dans l'agroalimentaire ?
Est-ce que c'est quelque chose que l'on sait ou on ne sait pas trop ? Vous avez raison,
effectivement les blés anciens sont moins riches en gluten et le gluten n'est pas transformé. Et
donc ils sont tout à fait souhaitables. Simplement comme il faut dans un premier temps arrêter
tout gluten que ce soit, on va arrêter tout gluten et on remplacera par une petite épaule
d'autres farines qui n'ont pas beaucoup de gluten.
(44:32 - 47:10)
Mais dès qu'on pourra reprendre au bout d'un an, oui on pourra conseiller les blés anciens,
tout ce qu'on aurait pu espérer que ces sociétés qui vendent le gluten et les farines au
boulanger aient contacté. On aurait aimé qu'ils ne fassent pas leur propre marque de blé et de
gluten parce que celle-ci est également produite avec des pesticides vous le savez très bien,
pour tuer les pucerons et tout ce qui pourrait gêner la pousse du blé. C'est une question
effectivement économique on nous a dit qu'il fallait, pour nourrir la planète et qu'on n'avait pas
le choix, il fallait faire comme cela.
Bon mais néanmoins on a un blé qui n'est pas qui n'est pas des plus satisfaisants pour notre
intestin. Après ça c'est un autre débat mais le constat est tout de même là. J'aimerais revenir
sur une chose que vous avez dit par rapport à l'identification de cette intolérance au niveau des
prises de sang.
Parce qu'aujourd'hui on entend beaucoup, et nous on nous pose souvent la question aussi chez
nous, est-ce que vous faites les tests allergéniques ou tests d'allergie d'intolérance ? J'ai
l'impression qu'il y a beaucoup de brouillard autour de ça et de l'utilité avérée au nom de ces
tests d'allergie et dans quel cas ? Oui. Alors si vous voulez, on ne peut pas s'appuyer sur la
biologie uniquement. Elle peut nous aider, nous donner de l'orientation mais c'est la pratique
qui le dit.
Imaginez quelqu'un à des anticorps IGE contre la pêche et quand ils mangent une pêche tout
se passe bien. IGE qui sont ? Comment ? IGE ce sont les ? IGE c'est les anticorps des allergies
immédiates. Donc quand on fait de l'urticaire en mangeant du chocolat ou quelque chose, on
peut avoir des IGE à l'égard de certaines molécules, de la noisette ou des choses comme ça.
Mais ces IGE ne veulent pas dire que vous soyez malade quand même de la pêche en particulier
ou de la pomme etc. Donc on ne va pas interdire des aliments à des personnes sur la base
d'une prise de sang. Il faut que l'histoire clinique soit concordante.C'est qu'effectivement quand je mange des fruits de la famille de la pêche, je fais des réactions.
C'est concordant avec les prises de sang. Mais si la personne vous dit je fais des réactions
quand je mange de l'œuf ah mais vos anticorps sont négatifs.
Est-ce que la personne est allergique à tolérance ou elle ne l'est pas ? Bien évidemment elle l'est
puisqu'elle prend un œuf, elle fait une réaction et la prise de sang est négative. Ça peut être
possible. Pourquoi ? Ça peut être possible parce que imaginons que ce soit une réaction par
des anticorps.
(47:10 - 47:26)
Les anticorps peuvent être dans l'intestin et ne pas circuler dans le sang. Donc on mange l'œuf,
il va dans l'intestin, on fait une réaction depuis l'intestin et pourtant les anticorps ne circulent
pas dans le sang. Les anticorps peuvent être également dans la peau par exemple et pas dans
le sang.
(47:27 - 47:43)
Et puis ça peut être un autre mécanisme. Donc on va se fier surtout à qu'est-ce qui se passe
quand vous prenez tel aliment. Et si la biologie concorde c'est plus facile mais
malheureusement ça peut nous aider mais attention on ne peut pas en déduire.
(47:44 - 49:32)
Ça peut aider certains médecins qui sont sceptiques par contre parce qu'en général on a quand
même des bonnes concordances biologiques. Donc le médecin qui hésite, qui dit je ne sais pas
s'il a tolérance gluten mais qu'on voit que dans la prise de sang il y a tous des IgG parce que
maintenant on dose des immunoglobulins G qui sont des anticorps qui en principe ne sont pas
responsables de réactions immunoallergiques bien si on voit que ces anticorps sont très
positifs ça va peut-être convaincre le médecin que le patient est bien intolérant au gluten. Mais
j'allais dire on n'a pas besoin de ça et dans la plupart des cas je ne me fie pas à ça.
A quoi je me fie pour savoir si la personne a des intolérances digestives ? Au fait que son
intestin n'absorbe pas bien. Donc si cette personne a une carence en vitamine B9 une carence
en vitamine A en vitamine B12 je sais que la partie terminale de l'intestin grêle, l'illéon est
malade. Qu'est-ce qui rend cette partie terminale de l'intestin malade ? La maladie de M.
Leibvold dû au gluten et au lait de vache ou également la maladie de Crohn qui touche l'illéon
le plus souvent.
Dans tous les cas c'est une maladie inflammatoire dans l'intestin et dans tous les cas on a
intérêt à faire l'arrêt du lait de vache et du gluten pendant une période, vérifier que la personne
va aller mieux. Pour vous l'intérêt c'est plutôt de regarder au niveau de la clinique voir si la
personne ne supporte vraiment pas un aliment en l'arrêtant et du coup plutôt travailler sur la
perméabilité intestinale pour s'assurer que le reste fonctionne bien éviction de ce qui pose
réellement problème dans la pratique parce que c'est vrai que nous on voit aussi un petit peuautour de nous énormément de personnes qui ont une liste d'éviction et en fait ils ne savent
plus manger. C'est ça.
(49:33 - 49:46)
C'est terrible. Ils ne peuvent plus manger effectivement donc il faut vraiment les aider, les
conseiller pour cela. Ce que vous avez dit également c'est que cet intestin poreux, perméable,
liquide, il faut qu'on puisse le corriger après.
(49:46 - 52:06)
Une fois qu'on a supprimé les aliments caustiques qui abîment vraiment l'intestin et bien au
bout de 3-4 mois on pourra commencer à donner des produits internes qui vont renforcer la
barrière intestinale pour justement éviter qu'elle ne soit trop fragile. Je pense par exemple à la
glutamine qui est un acide aminé que l'on peut prendre à ce moment-là. Il y a plusieurs phases,
il y a le moment aigu, il faut arriver à des résultats rapidement en 2 ou 3 mois, corriger les
déficits nutritionnels, les déficits vitaminiques, etc.
et supprimer les douleurs, les ballonnements, les gaz, les douleurs internes et après, tout en
poursuivant l'arrêt de l'élevage du gluten, mettre ces produits qui vont renforcer la barrière
intestinale pour que quand on arrêtera le régime, au bout d'un an, la barrière soit bien
renforcée. J'avais un peu une autre question à vous poser, même si j'ai l'impression que ça va
nous ramener sur le même sujet, mais c'est un petit peu pour vous, qu'est-ce qui est dans votre
carrière, avec votre expérience, qu'est-ce qui pour vous est la chose qui est la plus sous-estimée
ou ce vers laquelle vous pensez qu'on a le plus de progrès à faire au niveau de la médecine et
de la prise en charge du patient? Votre question tombe bien parce que j'aurais voulu vous
parler de ça. En effet, parce que tout à l'heure, j'ai eu un collègue du sud de la France, de Nice,
qui m'appelle et qui me dit, j'ai lu votre livre Les Parasites et ça m'a convaincu que j'avais des
parasites, moi qui avais mal au ventre, des diarrhées, des choses comme ça et des
démangeaisons en même temps et donc j'ai traité et je vais bien, je n'ai plus de troubles
digestifs et tout va bien.
Je lui ai parlé bien sûr du gluten et du lait de vache, il m'a dit oui, ça j'avais déjà observé, j'avais
déjà arrêté, mais il restait probablement les vers qui... Et il me dit, mais moi je suis un médecin
qui travaille dans une institution, il me dit, nous on nous demande de suivre les recos, les
recommandations, il n'y a rien de pire. La médecine est passée par deux étapes terribles, une
étape des dix dernières années qui était l'évidence baisse de médecine, qui a fait beaucoup de
mal, c'est-à-dire qu'on avait considéré qu'il y avait des aliments d'évidence qui pouvaient dire
qu'il y avait telle ou telle maladie, mais on ne s'occupait pas du malade et c'était l'évidence
baisse de médecine. Il fallait que tout soit démontré.
(52:06 - 52:22)
Donc si ce n'était pas démontré, ça n'avait aucun intérêt. Or il y a beaucoup de choses enmédecine qui ne sont pas démontrées et qui ont beaucoup d'intérêt. Et puis aujourd'hui, les
recos, c'est si vous avez des parasites dans les tessins, vous devez faire une parasitologie
d'aisselle.
(52:22 - 52:39)
Non, pas du tout. On sait très bien que depuis longtemps, quand on cherche les parasites dans
l'aisselle, on ne va pas les trouver. Donc le médecin qui fait la reco et qui cherche les parasites,
il ne va pas en trouver et il ne va pas traiter son malade, alors que le malade se gratte de
partout et il a tous les signes d'une parasitose, vous voyez.
(52:40 - 52:58)
Donc ça, il faut faire attention, il faut faire de la médecine ciblée et individuelle. Ce qui pêche
aujourd'hui en médecine, je l'ai beaucoup dit dans mon premier livre « Avez-vous un bon
médecin ? » parce qu'il y a 40 histoires fantastiques de personnes qui sont malades de toutes
sortes. Ce n'est pas du tout le type digestif, c'est vraiment tout type de maladie.
(52:59 - 53:58)
Mais on a pu résoudre le problème que si on interrogeait correctement la personne, si on
l'examinait des pieds à la tête, vous vous rendez compte d'une jeune femme qui se grattait
pendant un an et qui vient à la consultation et quand on la déshabille, on trouve des ganglions
partout, elle avait donc une maladie de Hodgkin. Je lui dis « Mais comment se fait-il que votre
médecin n'a pas trouvé cette maladie ? » Il me dit « Mais mon médecin ne m'a pas déshabillé, il
ne m'a pas examiné, il a regardé ma peau sur l'avant-bras. » Ce n'est pas possible de faire de la
médecine comme ça.
Malheureusement, aujourd'hui, on conduit nos médecins, qui pourtant étaient passionnés et
veulent faire de la médecine, à rester derrière l'ordinateur et ne pas déshabiller leur malade.
Donc, un interrogatoire très approfondi qui pose des questions, surtout même s'il n'y a pas de
raison de les poser, un examen clinique tout le monde déshabillé en sous-vêtements et on
examine et on voit des choses qu'on ne verrait pas autrement et surtout on regarde toutes les
prises de sang, même antérieures, même celles que l'on croit normales. « Oh docteur, je n'osais
pas porter mes prises de sang, elles étaient toutes normales.
(53:59 - 55:37)
Il n'y a rien de plus pour me mettre en colère parce que je sais que dans ces prises de sang je
vais trouver des anomalies. » Et quand la personne me les dépose le lendemain, effectivement
je lui dis « Regardez-là, regardez-là, regardez-là. » « Ah oui, mais on m'a pas dit, on n'a pas vu.
» Je dis « Oui, mais voilà. » Il faut qu'un médecin prenne le temps de tout regarder et après vous
faites vos prescriptions, bien sûr de diagnostics, biologiques ou autres, et ensuite les
traitements. Mais la base de la médecine c'est de passer du temps.Or, on ne rémunère pas les médecins correctement, si bien qu'ils ne peuvent pas passer du
temps avec leur patient, et c'est au détriment de la santé. Et je suis sûr que si on faisait une
analyse très importante sur les prises de sang qui ne servent à rien, parce que quand un
médecin fait une prise de sang, 80% des dosages qu'il fait ne servent à rien. Pendez-vous
compte, on dose l'urée, on dose la créatinine chez quelqu'un qui n'a aucune raison d'avoir une
insuffisance rénale, on dose le cholestérol, les triglycérides à quelqu'un qui vient pour un mal
de hanche par exemple, ou quelque chose comme ça, ça n'a aucune valeur, et cette prise de
sang est la même partout.
Je ne sais pas pourquoi c'est la même, ce qu'on a dit aux médecins, appuyez là-dessus et vous
aurez. Par contre, il faut doser le lisosime, il faut doser l'alpha 2 macroglobuline, il faut doser la
vitamine B12, la vitamine B9, la vitamine A, toutes des choses qui vont nous indiquer des
éléments du diagnostic. Oui, donc pour conclure un petit peu, c'est vraiment avoir une vision
plus globale, mais qui, comme vous le dites très bien, malheureusement, n'est pas toujours
possible dû au système dans lequel on peut se trouver.
(55:37 - 56:01)
Ce n'est pas non plus jeter la faute sur les médecins, c'est un petit peu le système dans lequel
ça se... il se trouve au final. Bien sûr, je pense que les médecins veulent bien faire, mais ils sont
confrontés à un afflux de malades, ils doivent essayer de rendre service à beaucoup de gens, et
puis ils n'ont pas le temps pour le faire. Donc ils font le moins mal possible.
(56:02 - 56:30)
Et croyez bien que quand ils peuvent prendre le temps, ils font de la bonne médecine. Vous
avez peut-être une... pour terminer, une dernière anecdote peut-être du livre... Donc ce sont 40
histoires, c'est ça que vous avez dans votre livre ? Oui, Avez-vous un bon médecin ? Alors c'est
un livre qui est fantastique, toutes les personnes qui viennent me voir l'ont déjà lu et ils ont
compris comment on fait le diagnostic. Alors je vais vous raconter une histoire qui a un intérêt
avec les parasites également.
(56:32 - 56:57)
C'est un monsieur qui est le père d'un de mes confrères dermatologues. Ce monsieur a 75 ans
et il a une... il est tout rouge des pieds à la tête, tout rouge des pieds à la tête, et il a des
ganglions et donc ça évoque une alinfome, une maladie des globules blancs, un alinfome
malade. Et donc les prises de sang sont en faveur d'un alinfome malade, il y a des globules
blancs particuliers qui circulent dans le sang.
(56:58 - 58:51)
Et bien j'interroge ce patient et entre autres je note que dans les prises de sang antérieures il
avait une augmentation des fameux globules blancs et auxinophiles. Je me dis, bon sang, il a
probablement contracté une maladie parasitaire. Et je discute avec lui et il m'apprend qu'il estchasseur et donc qu'il a des chiens.
Et je me dis, bon sang, il doit avoir une toxocarose, maladie parasitaire qui est dans l'intestin du
chien et qui donne chez l'homme des larves qui vont circuler dans le sang. Je lui dépiste cette
maladie parasitaire, c'est en fait des larves qui pénètrent dans le sang à travers l'intestin, et ce
que j'ai découvert ces derniers temps, c'est que si les larves traversent, c'est que vous aviez une
maladie inflammatoire de l'intestin, une sorte de maladie de Crohn, donc ça fait beaucoup
avancer la médecine, rien d'y penser à ce diagnostic. Eh bien, il avait ce parasite, on traite le
parasite, et en 15 jours sa maladie de peau, ses ganglions disparaissent, il n'avait pas du tout
de la faume, imaginez si on avait fait une chimiothérapie, ça aurait été catastrophique.
Donc là, tout l'intérêt toujours de prêter attention, de ne pas se jeter sur les diagnostics comme
cela. Également dans le livre, je raconte l'histoire d'une tante à mon épouse qui vient me voir en
me disant, c'est terrible, j'ai un cancer de la vésicule biliaire, un cholangiocarcino, un truc
terrible, gravité extrême, et elle me dit qu'est-ce que vous en pensez ? Je dis, montrez-moi un
petit peu vos examens. Et je trouve des anomalies dans les prises de sang qui me laissent
penser encore à des parasites.
Et je me dis bon sang, cette maladie qui touche le foie de la vésicule biliaire, est-ce que ça ne
serait pas de la douve ? Je ne suis pas spécialiste de la douve, mais je l'évoque. J'appelle deux
confrères, une hépatologue et un chirurgien hépatique. Je leur montre les sévérums et tous les
deux me rappellent le soir et me disent, c'est une douve.
(58:52 - 1:00:29)
La patiente est envahie par des douves et on a cru que c'était un cancer de la vésicule biliaire.
Donc, heureusement, la personne a pu être traitée pour ses douves et elle n'est pas morte de
son cancer qu'elle n'avait pas d'ailleurs. Donc, tout est assidieux, tout est important à
considérer, ne rien laisser au hasard et surtout, ce que je voudrais dire aux patients, s'ils
veulent un bon diagnostic par médecin, il faut qu'ils viennent avec tous leurs éléments, tous les
rapports médicaux qu'ils ont eus, toutes les prises de sang et qu'ils exposent, qu'ils préparent
leur consultation.
Et ça sera l'objet de mon prochain livre, Comment bien préparer sa consultation pour être sûr
que le médecin ne passera pas à côté du diagnostic. Vous m'avez tendu la perche avec le
cerveau tout à l'heure, il faut dire qu'effectivement la souffrance morale, la dépression jouent
un rôle très important et là encore on avait une femme qui a fait à 65 ans une éruption très
grave qui laisse penser qu'elle avait une maladie de Hodgkin aussi et bien en questionnant sur
sa vie elle se met à pleurer, elle nous dit il s'est passé quelque chose de très grave quand j'avais
14 ans et votre mari est au courant ? Non. Ma fille ? Votre fille est au courant ? Non.
Elle est psychiatre ? Non, je n'ai rien dit. Et on discute, on discute elle arrive à nous avouer que
son propre père l'avait emmené à Paris pour visiter la tour Eiffel et qu'en fait il l'avait emmené
dans un hôtel et il avait abusé d'elle. Et cette femme de 65 ans, toute sa vie a gardé ce choc duviol qu'elle a subi de son père et elle continue à voir son père, elle continue à lui parler parce
qu'elle me dit je ne veux pas qu'il me déshérite c'est un drame quotidien.
(1:00:29 - 1:00:48)
Et bien on a fait prendre en charge cette douleur morale, cette souffrance morale par l'équipe
du CAVASEM le centre d'aide aux victimes d'agressions sexuelles qui se trouve dans les
hôpitaux par le mari, par la fille. Et bien en 15 jours la malade a vu disparaître sa maladie
considérée comme un lymphome. Rendez-vous compte.
(1:00:49 - 1:01:21)
Bien entendu, ça ne veut pas dire que tous les lymphomes soient liés à ça, mais on doit
s'occuper de tous les éléments extérieurs quand on a une maladie et pas cibler seulement la
maladie. Oui c'est sûr qu'on peut se comprendre de plus en plus les mécanismes via lesquels le
cerveau va jouer sur l'intestin et inversement l'intestin va aussi jouer sur le cerveau. Et je pense
que c'est quelque chose qui est bidirectionnel et dont il est parfois compliqué de trouver la
cause, comme dans l'exemple que vous donniez ici.
(1:01:22 - 1:01:50)
Et il faut du temps. Il faut du temps et de la passion et ça je pense que la passion les met de
Saint-Laurent et le temps il faut leur donner. Je vous remercie une fois de plus.
Je pense qu'on va mettre le lien dans les commentaires. Je remercie aussi à toutes les
personnes qui nous écoutent. N'hésitez pas à liker l'épisode, à le partager autour de vous à des
personnes qui pourraient bénéficier de son contenu et à vous abonner à la chaîne.
(1:01:51 - 1:02:22)
Effectivement, si vous permettez un petit mot, les personnes si elles veulent avoir beaucoup
d'informations, il faut qu'elles me suivent sur Facebook, parce que je donne beaucoup,
beaucoup d'informations et puis je vais organiser des petites sessions d'informations où les
personnes peuvent s'inscrire pour essayer de les aider à avancer dans le cheminement du
diagnostic sans pouvoir les voir personnellement mais qu'ils puissent indiquer des éléments à
leurs médecins pour avancer. Tout à fait. Donc on mettra aussi, je vous enverrai les liens, on
mettra ceux-ci en description également.