Dans un monde de plus en plus stressant, où anxiété et pression quotidienne sont monnaie courante, la santé mentale de nombreuses personnes se trouve fragilisée. Pour certains, c'est le système digestif qui en pâtit, tandis que pour d'autres, c'est justement ce système digestif capricieux qui ébranle leur santé mentale. Alors, est-ce l'état de notre esprit qui influence notre ventre, ou l'inverse ? Voilà l'énigme que nous allons explorer aujourd'hui.
Nous nous penchons sur cette interaction fascinante à travers le prisme de notre deuxième cerveau : le microbiote intestinal. Ce réseau complexe et souvent négligé joue un rôle crucial dans le dialogue entre notre corps et notre esprit.
Le Dr. Serge Balon-Perin est un pionnier dans le domaine de la nutrition et de la médecine fonctionnelle, avec une carrière marquée par son travail avec des athlètes de haut niveau, la fondation du La Cambre Medical Center et son engagement continu dans la recherche et l'enseignement académique. Plus récemment, il a créé le Centre de Recherche d’Applications Cliniques du Microbiote, démontrant son dévouement à explorer les implications du microbiote sur la santé humaine.
Le microbiote, cet écosystème complexe de bactéries, virus et champignons qui réside dans notre corps, est bien plus qu'une simple collection de micro-organismes. Comme le souligne le Dr. Balon-Perin, directeur du comité scientifique de Symp, sa diversité et son équilibre jouent un rôle crucial dans notre santé globale, influençant des conditions variées, allant du diabète aux troubles inflammatoires de l'intestin.
Au cœur de notre exploration se trouve l'axe intestin-cerveau, un pont fascinant qui relie nos processus digestifs et notre fonctionnement mental. Des recherches innovantes, évoquées par le Dr. Balon-Perin, ont révélé que le microbiote peut avoir un impact significatif sur notre santé mentale. Par exemple, des expériences ont montré que le transfert du microbiote d'une souris anxieuse à une souris non anxieuse peut induire des comportements anxieux chez le receveur, mettant en évidence le lien puissant entre l'intestin et le cerveau.
Cette interaction complexe s'explique par plusieurs mécanismes. Les bactéries de notre microbiote produisent des substances qui peuvent traverser la barrière hémato-encéphalique, influençant ainsi nos neurotransmetteurs, comme la sérotonine et la dopamine, qui jouent un rôle crucial dans la régulation de l'humeur et des fonctions cognitives. Le Dr. Balon-Perin note également l'importance du nerf vague dans cette communication bidirectionnelle entre l'intestin et le cerveau.
Un aspect fascinant de cette relation est la façon dont un déséquilibre du microbiote peut affecter la santé mentale, et vice versa. Comprendre comment influencer le microbiote est donc devenu un sujet de grande importance. L'alimentation joue un rôle essentiel dans cette démarche, notamment à travers l'apport de probiotiques, de prébiotiques et de cobiotiques. Parmi les nutriments essentiels, les oméga-3 sont mis en avant pour leur effet bénéfique sur le cerveau et l'intestin.
En conclusion, la prise de conscience de l'importance d'un microbiote sain, comme le rappelle le Dr. Balon-Perin, ouvre la voie à des approches plus holistiques de la santé. Prendre soin de notre microbiote par une alimentation appropriée et un mode de vie sain peut contribuer à une meilleure santé mentale et physique, illustrant l'interconnexion profonde entre notre environnement intérieur et notre bien-être.
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Et donc aujourd'hui, peut-être que tu peux nous parler un tout petit peu de ce centre de recherche d'application clinique, mais aujourd'hui tu viens du coup nous parler de ce que l'on sait sur l'impact du microbiote sur notre santé mentale. Et donc avant de démarrer, j'aimerais qu'on tente un petit exercice. Donc je vais te poser une série de questions auxquelles tu ne pourras répondre que par oui ou non.
(0:21 - 0:31)
Je sais que c'est un exercice compliqué pour un médecin, et donc du coup je te donne une carte joker. Ta carte joker, c'est-à-dire pour une seule des questions, tu as le droit de faire une phrase complète. Mais une phrase.
(0:33 - 0:44)
Alors, est-ce qu'on a tous un microbiote différent ? Oui. Est-ce que certains microbiotes sont meilleurs que d'autres ? Oui. Peut-on influencer notre microbiote ? Certainement.
(0:45 - 1:03)
Est-ce qu'il existe un régime ou un complément alimentaire adapté à tous les microbiotes ? Non. Est-ce que notre microbiote peut influencer notre santé mentale ? Certainement aussi, enfin oui. Et du coup, est-ce qu'on peut influencer notre santé mentale en travaillant sur notre microbiote ? Je pense que oui.
(1:03 - 1:10)
C'est là que j'ai fait une phrase un peu plus longue. Ça dépend des cas, mais je pense que souvent, oui. Super.
(1:10 - 1:39)
Ça va être tout le sujet de cet épisode. Donc pour démarrer, je pense que c'est peut-être intéressant pour tout le monde, ceux qui connaissent un peu le microbiote, ceux qui n'en ont jamais entendu parler, faire un rapide point sur le microbiote ? C'est quoi le microbiote ? Le microbiote, on parle du microbiote intestinal le plus souvent. Le microbiote, c'est l'ensemble des bactéries qui constituent un milieu donné.
(1:39 - 2:00)
Donc on parle du microbiote intestinal pour l'ensemble des bactéries dans l'intestin. Il y a aussi le microbiote buccal, le microbiote vaginal, le microbiote pulmonaire, etc. Donc on a constaté qu'il y a des ensembles de bactéries qui constituent effectivement les microbiotes de nos différents systèmes.
(2:01 - 2:22)
Et est-ce qu'il s'agit uniquement de bactéries ou est-ce qu'il y a d'autres organismes qui font partie de ce microbiote ? Effectivement, le microbiote dans son ensemble, c'est plus que des bactéries. Ce sont des bactéries, des virus, des champignons essentiellement. Et donc il est clair qu'actuellement, on analyse le microbiote bactérien.
(2:23 - 3:16)
Il est clair que dans le futur, il sera bien entendu plus intéressant de se pencher sur l'analyse du microbiote fongique, donc les champignons, et l'analyse du microbiote viral, bien entendu. Ça fait partie des éléments à suivre dans les années qui viennent. Et donc du coup, parmi tous ces différents microbiotes, est-ce qu'on sait s'il y en a un qui régit les autres, qui est un petit peu le maître des autres microbiotes, ou est-ce qu'ils agissent vraiment de manière chacun indépendamment ? Voilà, donc il est clair qu'on va parler ici du microbiote bactérien, parce que c'est celui-là que l'on connaît et que l'on étudie, et en fait, par rapport au microbiote bactérien, il semble assez évident que le microbiote intestinal est un peu le chef d'orchestre de tous les microbiotes, qu'il a une influence sur le microbiote vaginal, le microbiote urinaire, le microbiote pulmonaire, etc.
(3:17 - 4:11)
On va le voir un petit peu, pour résumer, comme une forêt tropicale où il y a énormément d'espèces différentes, et toutes ces espèces interagissent les unes avec les autres, certaines prennent un peu plus de place que d'autres, mais dans tout ça, il y a un équilibre, un écosystème qui vit ensemble et qui doit trouver son équilibre. Absolument, absolument, et c'est pour ça qu'on parle, un des éléments sur lesquels tout le monde est bien d'accord concernant le microbiote, c'est ce qu'on appelle la diversité du microbiote, c'est-à-dire qu'il est idéal que ce soit au niveau immunitaire, au niveau métabolique, etc. Il est intéressant d'avoir un microbiote que l'on appelle diversifié, alors par diversifié on entend deux éléments, on entend d'une part qu'il soit assez abondant, qu'il y ait beaucoup de bactéries, et d'autre part qu'il y ait une représentation assez équilibrée des différentes espèces.
(4:11 - 5:01)
C'est ça qu'on appelle un microbiote idéalement diversifié, et c'est vrai qu'un microbiote qui est pauvre va conduire plus facilement à des maladies métaboliques, comme le diabète par exemple, et on sait aussi qu'avec l'âge, justement en vieillissant, notre microbiote a tendance à s'appauvrir, et non seulement à s'appauvrir, mais en plus de ça à devenir de plus en plus inflammatoire, on y reviendra après. Et quand on parle justement de cet équilibre, de cette diversité, donc là-dedans on va avoir certaines bactéries qu'il faut avoir en abondance, qui doivent être plus prédominantes que d'autres, et certaines bactéries qui sont là, qui ont leur rôle à jouer, mais qui ne doivent pas être présentes en trop grande quantité. C'est un peu ça qu'on veut dire par un équilibre du microbiote.
(5:01 - 6:56)
Absolument, donc ça c'est un élément très important, parce qu'on peut parfois faire la critique en disant, oui mais enfin le microbiote, il y a énormément de choses que l'on ne connaît pas, il y a énormément de liens entre la composition du microbiote et ses effets à différents niveaux, on ne connaît pas bien les substances qui assurent ces liens, donc c'est certain qu'il y a énormément de choses qu'on ne connaît pas, on est qu'au début. Pour en revenir justement sur ce que tu as dit, sur le fait qu'on sait très bien que certaines bactéries sont indispensables, certaines bactéries, si on manque de ces bactéries, eh bien l'absence de ces bactéries va diminuer la protection de notre paroi intestinale, et faire que notre paroi intestinale va être beaucoup plus à ce moment-là, être la cible possible de mauvaises bactéries, on va appeler ça pour simplifier des mauvaises bactéries, donc des bactéries pro qui vont stimuler l'inflammation, et il est intéressant d'avoir suffisamment de ces bonnes bactéries, que ce soit, enfin je ne vais pas les citer là maintenant, mais c'est terriblement important. Peut-être deux que tout le monde connaît, parce qu'il y en a, je vais aller en citer trois qui sont terriblement importantes, deux que tout le monde connaît, ce sont les bifidobactéries et les lactobacilles, et alors il y en a d'autres évidemment, très importantes, dont le Faecalibacterium progenitzi, qui est une bactérie fondamentale dans la protection de la paroi, et bon, on peut citer aussi la Kermansia muscinifida, mais ce sont des... et encore d'autres, je ne vais pas tous les citer, mais il y a effectivement des bactéries très importantes. On reviendra peut-être un petit peu sur la fin de l'épisode sur, voilà, comment avoir un impact sur ces différentes bactéries, est-ce qu'il faut la même chose pour chacune des bactéries, est-ce qu'il faut des probiotiques pour tout le monde, ce sont des questions auxquelles nous répondrons à la fin du podcast.
(6:57 - 7:17)
Maintenant, je propose que du coup, on passe un petit peu sur l'aspect santé mentale du microbiote. On parle souvent de l'intestin comme notre deuxième cerveau. En anglais, pour parler d'avoir un instinct, on parle d'un gut feeling, ce qui veut dire, si on le traduit littéralement, un sentiment de l'intestin.
(7:18 - 8:01)
Est-ce qu'il y a un lien entre l'intestin et le cerveau ? Alors, ça c'est tout à fait clair, c'est quelque chose, on n'est plus à un stade où on se pose la question, c'est évident qu'il y a un lien. On a commencé à identifier ce lien, historiquement, dans les débuts des années 2000, où on a fait en fait des expériences où on a montré que si on prenait le microbiote d'une souris anxieuse et qu'on faisait ce qu'on appelle une transplantation du microbiote fécale, c'est-à-dire qu'on prenait une autre souris qui n'est pas anxieuse, on enlève son microbiote et on lui met le microbiote d'une souris anxieuse, et bien cette souris devient anxieuse. De la même manière qu'on avait constaté la même chose, c'est une souris qui était non-obèse, on lui met le microbiote d'une souris obèse, elle devient obèse.
(8:02 - 10:00)
Et donc, il y a vraiment, ça c'est un élément qui, pour les scientifiques, est un argument tout à fait irréfutable qu'il y a un lien très clair. Alors, depuis lors, il y a eu des centaines de publications sur le sujet qui ont montré, qui ont confirmé ce lien, qui ont montré aussi, justement, certains types de bactéries qui sont plus impliquées, en tout cas des corrélations entre certaines bactéries en excès ou en insuffisance et les problèmes dépressifs ou anxieux, et alors aussi certaines études qui ont montré, maintenant, non seulement ces corrélations entre ces bactéries et l'anxiété ou la dépression, mais des liens biologiques, biochimiques, par exemple, entre ces bactéries en question et le problème d'anxiété. Alors, ça va même plus loin que la dépression et l'anxiété, maintenant, en 2023, c'est très récent, il y a une publication qui était faite concernant la maladie d'Alzheimer, justement, c'est un autre volet du lien microbiote-cerveau, où on a constaté qu'en prenant le microbiote de patients, donc là ce ne sont plus des souris, ce sont des patients, des êtres humains atteints d'Alzheimer, et on les instille chez des souris, eh bien on allait se développer chez ces souris des comportements de type Alzheimer, particulièrement sur les épreuves de mémoire, etc.
Et alors, chose encore plus incroyable, c'est que non seulement on a observé ça, mais on a aussi observé que plus c'était un patient qui avait une maladie d'Alzheimer grave, plus la souris allait montrer des problèmes graves de comportement. Donc il y a quand même de nouveau un lien extrêmement important, là c'est ce qu'on appelle tout le lien entre le microbiote et la neuro inflammation. Cette neuro inflammation est un phénomène extrêmement important qui joue un rôle d'ailleurs aussi bien dans la dépression que dans Alzheimer par exemple.
(10:00 - 11:05)
C'est ce qu'on appelle l'axe intestin-cerveau ? Absolument, oui. Et donc du coup c'est, si j'ai bien compris, on parlait de diversité, dans la diversité il est important d'avoir certaines bactéries qui vont venir protéger l'intestin, de ne pas avoir des bactéries qui vont enflammer l'intestin, et en fait chez les personnes où l'intestin enflammé laisse passer certaines substances nocives qui vont venir perturber ce qu'il se passe au niveau du cerveau, est-ce que c'est ça ? C'est ça, alors c'est pas tout à fait l'intestin enflammé, c'est un des quatre mécanismes, il y a quatre mécanismes par lesquels le microglute va influencer le cerveau, alors que l'on connaît maintenant clairement. Le premier mécanisme simple c'est le fait que certaines bactéries vont donc produire des substances qui vont passer par le sang et qui vont arriver au niveau du cerveau, et elles vont avoir deux effets.
(11:06 - 12:14)
Alors certaines de ces substances vont commencer par altérer ce qu'on appelle la barrière hémato-encéphalique, comme on a la barrière intestinale qui protège justement notre organisme d'un certain nombre de ce qu'on pourrait appeler d'intrus par rapport à notre organisme qui passe dans notre intestin, et bien on a aussi une barrière hémato-encéphalique qui protège le cerveau pour que n'importe quoi ne passe pas au niveau du cerveau. Et bien cette barrière hémato-encéphalique on sait va être altérée par ce qu'on appelle des LPS, donc ce sont des substances qui sont sur la paroi de certaines bactéries qui peuvent traverser et aller altérer la permeabilité à ce niveau-là. Donc c'est un passage d'une bactérie qui sort de notre intestin, qui possède autour d'elle une substance et qui va venir déposer cette substance... Non, c'est même pas la bactérie, c'est la substance qui se trouve sur la bactérie qui traverse la paroi, qui passe par le sang et arrive au niveau du cerveau, et elle va déjà entre autres altérer cette barrière au niveau cérébral et éventuellement même passer la barrière cérébrale aussi.
(12:14 - 12:43)
Et donc si elle vient altérer la barrière, d'autres substances qui de base ne viennent même pas de l'intestin vont pouvoir passer à ce moment-là. Exactement, et donc en fait ça c'est un élément, on sait par exemple qu'il y a aussi ce qu'on appelle des acides biliaires secondaires, ce sont des substances dont la présence est liée aussi à l'état du microbiote qui vont aussi pouvoir passer par le sang et altérer cette barrière hémato-encéphalique. Et puis là on a par contre des substances bénéfiques qui vont être produites par le microbiote et qui vont arriver par le sang jusqu'au cerveau.
(12:43 - 14:25)
Il y a les fameux acides Grachem-Kurt, c'est une substance typiquement produite par de bonnes bactéries qui ont la capacité de diminuer l'inflammation dans le cerveau. Ensuite, il y a aussi des neurotransmetteurs humains, donc des substances qui interviennent dans la transmission de l'influx nerveux, que ce soit la sérotonine, la dopamine, ou alors le GABA, etc., et il y a des substances qui sont produites directement par certaines bactéries. Donc, pour résumer, on peut avoir à la fois un microbiote en bonne santé qui peut nous aider à supporter les fonctions cognitives saines, avec ses bonnes bactéries qui permettent une bonne activité cérébrale, notamment au niveau de la circulation des neurotransmetteurs dont vous parliez. D'un autre côté, on peut avoir des mauvaises bactéries qui laissent passer certaines substances qui non seulement ne vont pas supporter les bonnes fonctions cérébrales, mais vont en plus de ça empêcher une bonne protection du système nerveux. Voilà, donc en fait, je dirais, autrement dit, pour simplifier, c'est qu'il y a des bonnes bactéries qui vont plutôt produire à la fois des substances qui diminuent l'inflammation au niveau du cerveau, et certains neurotransmetteurs qui interviennent dans la transmission nerveuse, et alors des mauvaises bactéries qui vont effectivement produire des substances qui vont favoriser une altération de la barrière et de l'inflammation cérébrale.
(14:25 - 15:14)
Mais alors ce n'est pas le seul mode de connexion. Il y a tout ce qui est le mode immunitaire, c'est-à-dire que si on a des mauvaises bactéries qui ont accès à la paroi, eh bien, elles vont stimuler la production de messagers de l'inflammation, ce qu'on appelle les cytokines, qui est une substance qu'on connaît bien depuis le Covid, eh bien, ce sont des cytokines, et alors en fait, on sait que si on a des mauvaises bactéries, ça va stimuler la production de cytokines pro-inflammatoires qui vont arriver au cerveau, et à l'inverse, d'autres vont stimuler la production de cytokines anti-inflammatoires qui vont arriver au cerveau. Donc de nouveau, il y a une communication via les cytokines, ça c'est un autre mode de communication, c'est ce qu'on appelle le mode de communication immunitaire, et puis alors on a un mode de communication qui est via le nerf vague.
(15:14 - 16:56)
Alors le nerf vague, on connaît tous le nom parce qu'on connaît le malaise vagal quand il est hyper-stimulé par exemple, et en fait le nerf vague c'est un nerf qui va du cerveau qui descend le long des carotides, puis des poumons, puis l'estomac, l'intestin, et qui va avoir un impact sur justement le rythme cardiaque, la tension artérielle, et la vidange de l'estomac, et la motricité de l'intestin. Et en fait, ce nerf vague, on sait qu'il va avoir un effet qui va agiter ou plutôt relaxer la motricité intestinale, ça c'est dans le sens cerveau-intestin, mais par contre on sait aussi que dans le sens intestin-cerveau, ce nerf vague manifestement a l'art de communiquer des infos à partir de certaines bactéries, alors qu'on ne comprend pas encore tout, mais en tout cas une expérience relativement récente, assez intéressante, a montré que si on sectionnait le nerf vague par exemple, ce qu'on appelle une vagotomie, on coupe le nerf vague, et qu'on fait une transplantation du microbiote fécal à des souris, donc on leur met un microbiote qui va censer les rendre plus anxieuses, on prend un microbiote des souris anxieuses qu'on donne à des souris peu anxieuses, qui normalement devraient devenir plus anxieuses, ça c'est ce que j'expliquais au départ, mais maintenant, paf, on coupe le nerf vague, eh bien elles ne deviennent pas dépressives comme prévu. C'est incroyable, c'est-à-dire que la transmission de ce nouveau microbiote ne s'est pas vraiment produite de l'intestin vers le cerveau, parce qu'on a coupé le nerf vague, un moyen de communication.
(16:57 - 21:17)
Donc ça c'est aussi un élément qui montre que c'est un moyen de communication important, et alors il y a un dernier moyen de communication, je ne vais pas m'étendre là-dessus non plus, mais ce sont, on a des cellules spécifiques dans l'intestin, qu'on appelle les cellules entérochromaffines, soit ce sont des cellules spécialisées dans notre intestin, au niveau de la muqueuse intestinale, et en fait, ces cellules vont elles-mêmes être stimulées par l'équilibre des bactéries dans l'intestin, et elles vont produire différentes substances, et parmi ces substances, il y en a une dont je ne vais pas rentrer dans tous les détails, ce serait un peu trop complexe, mais parmi ces substances, il y en a une qu'on connaît très bien, c'est la GLP-1, alors la GLP-1, pour tous ceux qui veulent perdre de poids, ils connaissent certainement l'histoire, c'est le nom commercial d'une molécule, et bien vous avez le liraglutide et le sémaglutide, le nom commercial de ça, c'est le Saxenda, l'Ozempic, le Rybelsus, qui sont ces médicaments qui justement ont un effet sur l'appétit, ils permettent de perdre de poids, et accessoirement diminuent un peu la sensibilité à l'insuline, mais ont surtout une action sur l'appétit, et donc en fait ces fameux médicaments en coupe fin, qui sont tellement en vogue qu'il y a une pénurie de production depuis un certain temps, et bien ils sont vraiment, on s'en appelle, des analogues de cette GLP-1 produite par l'intestin, qui est encore un bel exemple de communication entre l'intestin et le cerveau. Donc voilà, il y a beaucoup de communication, et puis ça va dans l'autre sens, le cerveau communique avec l'intestin via le nerf vague de nouveau, le nerf vague peut moduler un certain nombre de choses au niveau intestinal, la motricité surtout, mais pas que, et alors on a aussi via les surrénales, via l'axe cerveau-surrénales et puis surrénales-intestin, on sait que le stress, via la production de l'adrénaline-cortisol, peut avoir un impact sur justement la perméabilité intestinale et le mucus intestinal, et altérer ça. Donc d'un côté, une perturbation de notre microbiote peut nous rendre plus anxieux, plus stressés, ou nous faire développer certaines maladies mentales, et de l'autre côté, être anxieux ou stressé peut venir perturber notre microbiote ou notre perméabilité intestinale, même si on a un microbiote qui est en bon état par exemple, mais si on en devient anxieux et que la parole de notre intestin devient plus perméable et laisse passer des mauvaises bactéries qui sont supposées rester à l'intérieur, on peut se retrouver un petit peu dans un cercle vicieux.
Exactement, c'est tout à fait ça, c'est le mot, c'est un impact négatif sur le microbiote qui va avoir un impact négatif sur le psychisme, ça c'est tout à fait possible, et inversement, on peut avoir un cercle vertueux. Est-ce qu'on peut sortir de ce cercle vicieux? En tout cas, sur le volet microbiote, certainement, je suis convaincu, je le vois dans mes consultations depuis quelques années où je suis vraiment extrêmement concentré sur le sujet et je pratique beaucoup d'analyse du microbiote et beaucoup d'approche thérapeutique de ce microbiote qu'il y a moyen d'améliorer la situation. On connaît clairement certaines bactéries qui ont un impact néfaste et certaines bactéries qui, à l'inverse, ont un impact positif.
Je donnerais un exemple simple, une bactérie typiquement néfaste, ça s'appelle les allistipes, c'est le nom de la bactérie, et on sait que cette bactérie est néfaste de deux manières. On sait que d'une part, elle produit l'enzyme qui va détruire le tryptophane, qui est un acide aminé qui sert à produire la sérotonine. La sérotonine, comme la plupart des gens le savent, est une substance qui a un effet bénéfique sur l'humeur, le côté zen, le sommeil, etc.
(21:18 - 24:31)
Donc elle va déjà détruire le précurseur. En plus, ces allistipes, s'ils ont accès à l'appareil intestinal, parce qu'il n'y a pas assez de bonnes bactéries qui protègent cet accès, vont stimuler la production de cytokines inflammatoires qui vont agir au niveau cérébral et créer un état de neuro inflammation cérébrale. On le sait qu'il va être associé au fait que, de nouveau, il y a moins du précurseur de la sérotonine, par exemple, qui va pouvoir être transformé en sérotonine.
Donc ça va avoir un impact à deux étages sur le cerveau. Et donc, pour en revenir à la question, il y a moyen de moduler le microbiote pour justement diminuer la quantité de ces bactéries néfastes. On peut agir sur notre microbiote.
On reviendra encore un petit peu plus sur la fin, sur cet aspect de vraiment avoir un impact sur son microbiote. Est-ce qu'on peut revenir deux secondes peut-être aux mécanismes liés au cerveau dont tu as parlé ? Donc tu as parlé de cette membrane qui protège le cerveau des substances toxiques, mais tu as aussi parlé de l'impact que notre intestin peut avoir sur nos neurotransmetteurs et de l'impact que notre surénal et notre production de cortisol peut avoir sur l'intestin. Est-ce que tu peux peut-être rapidement expliquer déjà qu'est-ce que c'est que les neurotransmetteurs ? Et puis, on parlera un petit peu de qu'est-ce que c'est que les surénales, c'est quoi le cortisol ? Je pense que c'est peut-être un mot qui, pour certains, est très connu.
Pour d'autres, c'est la première fois qu'ils en entendent parler. OK. Donc qu'est-ce que c'est que les neurotransmetteurs ? Je crois que pour mieux comprendre et visualiser la chose, il faut s'imaginer le cerveau comme un ensemble de cellules nerveuses.
Et ces cellules nerveuses sont reliées par des bras. Et finalement, pour faire transiter l'information, il faut que, un peu comme dans un course-relais, il faut que d'un bras à l'autre, ils se transmettent le bâton, le témoin, pour que l'information circule d'un endroit à l'autre, au niveau cérébral. Et en fait, ce fameux bâton, ce sont les neurotransmetteurs.
Et en réalité, les neurotransmetteurs sont produits par le bras qui va passer le bâton. En fait, le bras qui va passer le bâton produit lui-même le bâton, puis qui va être donné à l'autre bâton. Et quand l'autre bras réceptionne le bâton, ça génère un influx nerveux qui fait que l'information est transmise.
Et donc, effectivement, pour qu'une information puisse avoir lieu, et par exemple dans les endroits du cerveau plutôt liés à l'émotion, eh bien, il faut effectivement qu'il y ait ces neurotransmetteurs, bien entendu, parce que faire une course-relais où on ne sait pas passer le bâton à l'autre, il ne se passe pas grand-chose. Donc ça, c'est vraiment l'idée. Et ces bâtons dont tu parles, c'est la dopamine, la noradrénaline, la sérotonine.
(24:31 - 29:34)
Exactement. Est-ce qu'il y a une différence entre ces différents bâtons, ces différents neurotransmetteurs ? Alors absolument. Alors, une petite chose, justement, ce sont des neurotransmetteurs qui ont un effet, qui sont associés à des fonctions différentes.
On sait, par exemple, que la sérotonine est intéressante par rapport à tout ce qui est bien-être, émotionnel, côté relax, sommeil, plénitude, le fait d'être apaisé, moins stressé, etc. La dopamine est aussi un neurotransmetteur qui a des effets bénéfiques au niveau cérébral. En gros, c'est plus compliqué que ça, évidemment, mais on l'associe plutôt à la capacité d'initier le mouvement, de donner un peu le kick de départ dans la journée, etc.
Et donc, pour en revenir justement à la sérotonine, le bras qui va produire le bâton va produire le bâton à partir du tryptophane dont je parlais tout à l'heure. Et donc, effectivement, si ce tryptophane n'est pas absorbé par l'intestin parce que le microbiote le détruit, c'est déjà un problème. Ensuite, ce tryptophane, une fois qu'il arrive au niveau du cerveau, va servir à former ce bâton en question, qui est la sérotonine, le bâton.
Eh bien, il se peut, s'il y a justement une inflammation, on en parlait tout à l'heure, qui est générée par un certain type de microbiote, eh bien cette inflammation va faire qu'au lieu que le tryptophane soit transformé en sérotonine, le bâton pour passer l'info, ce tryptophane va être transformé dans une autre substance. Et ceci explique les liens entre le microbiote, l'inflammation, le passage de témoins, une neurotransmission. Un microbiote perturbé peut être un petit peu comme un croche-pied à ses coureurs, quoi.
Ou alors qu'ils vont donner le mauvais bâton. Oui, ou le mauvais bâton. C'est ça.
Et la sérotonine dont tu parles, c'est ce qui ensuite va être produit en ce que tout le monde connaît comme l'hormone du sommeil, la mélatonine. Exactement. C'est ça.
Donc cette sérotonine va à la fois permettre d'être plus apaisée, mais va aussi permettre de produire une hormone spécifique à l'endormissement. Exactement. Et donc quelqu'un qui a un microbiote perturbé, en plus d'avoir du mal à être relaxé ou alors, enfin qui a un microbiote perturbé et qui va venir jouer sur ses neurotransmetteurs, peut à la fois être plus stressé, mais aussi avoir un problème à s'endormir.
Absolument. Donc ça peut être tout à fait impliqué dans les troubles du sommeil. Alors évidemment, je ne veux pas non plus être réducteur.
C'est certain qu'il ne faut pas tout mettre sur le microbiote. Oui, ça peut. Il y a des facteurs émotionnels directs, etc.
et d'autres qui jouent un rôle, bien entendu. Mais ça peut jouer un rôle, c'est certain. Ok.
Et donc ça, c'est plutôt le volet neurotransmetteurs qui peuvent être impactés par un microbiote perturbé. De l'autre côté, tu as parlé de la surrénale qui produit du cortisol qui peut impacter notre microbiote. Qu'est-ce que c'est que les surrénales et qu'est-ce que c'est que le cortisol ? La surrénale est une glande qui se trouve au-dessus du rein, comme son nom l'indique, et c'est une petite glande qui va produire plusieurs hormones.
L'adrénaline, que tout le monde connaît, c'est l'hormone qu'on produit en cas de stress pour qu'on puisse réagir, se battre ou s'enfuir historiquement. C'est pas tout à fait ça. Et puis alors, le cortisol qui est l'hormone qu'on appelle d'adaptation au stress.
C'est-à-dire que le cortisol a plusieurs fonctions. On connaît très bien, évidemment, sa fonction anti-inflammatoire, la cortisone. Ça a aussi des fonctions pour réguler la glycémie, ça a aussi des fonctions anti-douleur, etc.
Et donc, quelque part, c'est une adaptation qui était, je dirais, historiquement faite pour que quand on est soumis à une situation de stress aigu, on ait l'adrénaline d'abord pour faire face à ce stress aigu, et puis on ait le cortisol pour un peu compenser nos blessures, entre guillemets. Et ça fait que bon, on vit plus dans ce monde-là, et beaucoup de gens sont soumis à un stress chronique, qu'il peut stimuler cette production de cortisol d'une façon à un moment donné peut-être excessive, et puis avoir un certain épuisement dans un temps suivant. Alors, le cortisol, maintenant, qu'est-ce qu'il fait au niveau intestinal ? On refera probablement un épisode sur le cortisol.
(29:34 - 30:15)
On ne va pas parler de ça, mais au niveau intestinal, on sait que ce cortisol peut avoir un impact néfaste sur la perméabilité intestinale. Alors, il y a plusieurs mécanismes qui sont évoqués, je ne vais pas rentrer dans tous les détails, mais effectivement, que ce soit via le mucus ou via d'autres mécanismes, il pourrait altérer la perméabilité et faire que l'intestin devienne hyper perméable. Donc oui, donc on voit vraiment qu'en fait, une perméabilité de l'intestin, enfin une perturbation du microbiote peut avoir plein d'effets différents, au final sur notre bien-être mental, et qui, à son tour, peut avoir plein d'effets négatifs sur notre microbiote.
(30:21 - 32:27)
Et donc, je me pose la question, quelqu'un qui n'est peut-être pas soumis à une dépression, ou qui ne se sent pas spécialement anxieux, des cas peut-être plus légers de personnes qui pensent qu'ils vont assez bien, et qui se poserait la question de, est-ce que les interactions que j'ai avec les personnes autour de moi, sont-elles aussi impactées par mon microbiote ? Voilà, alors certainement. Certainement, il est tout à fait déraisonnable de penser que si on a pu mettre en évidence le lien entre ce microbiote et des situations extrêmes comme l'anxiété et la dépression, ça n'est pas, à minima, un impact sur notre façon d'agir, certainement. Alors, quelle est la proportion du microbiote par rapport à d'autres facteurs, c'est une autre histoire, mais il est certain que ça a certainement un impact.
C'est un petit peu comme notre génétique, quand on dit que la génétique joue un grand rôle sur comment on se comporte, comment on interagit avec son environnement, qui est-ce qu'on est en tant qu'individu, tout ça est fortement prédéterminé par notre génétique. Aussi, notre risque de développer certaines maladies, comment on va réagir à un médicament, à un certain régime, un type d'activité physique. Est-ce qu'on peut faire le parallèle ? Du coup, j'imagine qu'on a un petit peu répondu à la question, mais j'imagine qu'il y a un parallèle à faire avec le microbiote, dans le sens où j'imagine que le microbiote aussi a un grand rôle dans la définition de qui on est en tant que personne.
Et donc, ma question vraiment, est-ce qu'on peut expliquer notre individualité par la composition de notre microbiote ? J'imagine que la réponse est oui, mais à la différence qu'ici, notre génétique, on ne peut a priori pas vraiment avoir d'impact dessus. Tandis que notre microbiote, on en a un petit peu évoqué, mais je pense que c'est le moment vraiment d'en discuter. Ici, on peut avoir un impact sur notre microbiote.
(32:28 - 50:09)
Bien sûr, il est évident que la génétique a un rôle absolument fondamental à jouer sur notre santé, et c'est certain qu'à l'époque, et encore quand j'étudiais la médecine, c'était encore comme ça, on était à connaître ce qu'on appelait les maladies génétiques, donc où il y avait vraiment perturbations génétiques majeures, comme dans la mastocytose, des choses pareilles. Maintenant, on s'est rendu compte qu'il y a bien entendu ces maladies-là, mais il y a beaucoup plus que ça, il y a tout ce qu'on appelle les polymorphismes génétiques, c'est-à-dire qu'on a tous un tas de petites variations, on ne va pas entrer dans les détails, de petites variations au niveau de nos gènes, qui font qu'ils vont s'exprimer différemment chez l'un, chez l'autre, et ça fait partie d'ailleurs de notre individualité, de nos individualités, et c'est ce qu'on appelle, en termes techniques, les SNIP, ces petites altérations au niveau du code, et en fait, ça ne donne pas des maladies du tout, ça donne des différences entre l'un et l'autre, et ça donne aussi des probabilités plus grandes de développer ceci ou cela, telle ou telle maladie, ça donne le fait que tel enzyme fonctionne mieux chez l'un que chez l'autre, etc. Et donc, sur cette génétique qui est là, on ne s'est rien faire sur la génétique elle-même, par contre, il y a tout le volet, c'est ça que tu as évoqué, de ce qu'on appelle l'épigénétique.
Donc l'épigénétique, c'est tout ce qui va faire que les gènes vont plus ou moins s'exprimer au niveau de l'organisme, et dans l'épigénétique, il y a l'environnement, bien entendu, et dans l'environnement, il y a le microbiote. Et il y a aussi le stress, on sait jouer un rôle là-dessus, et l'environnement dans l'environnement, comme je disais, le microbiote, et voilà. On reçoit une partie de notre microbiote aussi comme bagage génétique.
Donc le microbiote, on n'en a pas trop parlé, mais comment est-ce que notre microbiote est défini ? Tu as parlé du fait qu'il s'appauvrissait un petit peu avec l'âge, mais comment est-ce qu'un microbiote évolue un petit peu au cours de la vie d'une personne ? Alors, en réalité, au départ, on pensait que notre microbiote était initialement constitué par le microbiote de la maman lors de l'accouchement par bourbasse, que la flore vaginale de la maman avait conditionné notre microbiote. Alors c'est tout à fait vrai, bien entendu, c'est toujours vrai, mais ce qu'on a constaté, c'est qu'on a déjà un microbiote avant la naissance, c'est plus neuf comme constatation, et qu'il y a de fait, manifestement, un côté génétique dans l'élaboration de notre microbiote. Il y a aussi l'état du microbiote de la maman qui va jouer un rôle, apparemment déjà même en pré-accouchement, lors de l'accouchement, et puis alors, évidemment, les premières semaines de la vie vont être fondamentales dans l'élaboration du microbiote, on sait l'importance de l'allaitement maternel, apparemment quand même 70% des bactéries passent dans l'allaitement maternel, donc ça joue un rôle dans l'élaboration du microbiote, mais en gros, quand même, l'allaitement maternel est terriblement important, et puis on sait l'effet néfaste de certaines médications données chez les bébés, et évidemment en particulier les antibiotiques, si ça traite des infections importantes qu'il avait traité par l'antibiothérapie, à ce moment-là, ça va avoir un effet néfaste sur l'établissement du microbiote, et puis ensuite il y a l'alimentation, évidemment, la qualité de l'alimentation, et puis par après, par la vie, il y a encore d'autres facteurs qui peuvent jouer, comme justement le stress peut jouer, l'alimentation peut jouer, le fait de devoir prendre des traitements médicamenteux peut jouer, et tout ça, le fait d'attraper certaines infections peut jouer, d'attraper une entérite infectieuse, une tourista, comme on dit, et ce pareil, va avoir un impact aussi.
Donc on reçoit une partie à la naissance, et puis que ce soit par l'accouchement, par l'allaitement ou par la génétique, et puis tout ça va évoluer avec l'environnement dans lequel on évolue, que ce soit le stress, l'alimentation, mais aussi l'environnement, parce qu'aujourd'hui, de plus en plus, avec la crise qu'on a eue du Covid, on essaie d'un maximum stériliser les endroits, j'imagine que ça, ça va avoir aussi un petit impact sur notre microbiote, mais donc du coup, quand on grandit, j'imagine qu'il y a des enfants qui vont grandir dans des environnements, j'avais entendu à l'époque qu'il y avait des études qui avaient été faites sur des enfants qui vivaient en présence d'animaux de compagnie, ou pas, et qu'ils avaient généralement un microbiote plus diversifié, parce qu'ils étaient plus en contact avec les grasses, la santé, les bactéries... On en parle beaucoup dans l'allergie par exemple, on sait que les enfants qui ont grandi dans les fermes, par exemple au contact d'animaux, ou avec des enfants qui ont grandi avec des animaux de compagnie, vont avoir un microbiote plus diversifié, vont avoir un microbiote moins propice à développer des allergies, c'est un élément auquel le microbiote semble avoir un rôle, et à l'inverse, on voit que par exemple au Japon, qui pourtant est un pays où leur qualité alimentaire est préservée, en tout cas, parce que depuis la mondialisation c'est différent, mais dans leur alimentation traditionnelle, elle est préservée dans un grand nombre de maladies, par contre, au niveau allergie, leur côté de tout stériliser à l'excès, on sait que ça joue un rôle sur le nombre important d'allergies qu'ils ont. Donc tout ça sont des choses sur lesquelles, généralement, on a assez peu d'impact, on n'a pas choisi souvent tout ça, mais maintenant aujourd'hui, si moi je veux, voilà, je veux prendre soin de moi et aussi de ma santé mentale, concrètement, qu'est-ce que je peux faire ? Alors j'imagine que, comme tu as répondu au début, tout microbiote n'est pas pareil, et que surtout chez des personnes où il y a un déséquilibre du microbiote, ça va être important d'attaquer le problème différemment, mais maintenant prenons quelqu'un qui nous écoute aujourd'hui, qui veut prendre soin de son microbiote, qu'est-ce qu'il peut faire ? Est-ce qu'il y a un petit peu des grands conseils généraux, même si j'imagine que c'est très individualiste quand même, quelles sont les grandes tendances ? Alors, d'une manière générale, je vais parler d'une manière générale et puis d'une manière plus pointue, d'une manière générale, il est clair que ce qui est bénéfique pour le microbiote, ce sont effectivement les règles d'hygiène diététique, comme on dit, c'est-à-dire la gestion du stress, et par la gestion du stress c'est aussi l'activité physique, c'est important, et que l'alimentation, c'est certain qu'une alimentation qui est riche en ce qu'on appelle des aliments prébiotiques, des aliments qui vont favoriser la croissance de bonnes bactéries productrices, c'est une bonne chose, une alimentation aussi qui contient ce qu'on appelle des cobiotiques, donc ce sont des, qui sont en fait des aliments qui ont cette même action de favoriser le développement de bonnes bactéries. Et donc il est clair que ce type de règles d'hygiène diététique, au sens-là, est très bien. Maintenant, et c'est tout l'intérêt de faire, à mon sens, une analyse du microbiote, c'est que ça va permettre, bon peut-être pas si c'est quelqu'un qui souffre de rien, ce n'est pas indispensable, mais quand il y a de fait certains inconforts, certains problèmes, d'essayer de visualiser s'il n'y a pas précisément un déficit dans ces bonnes bactéries, un excès de bactéries qui on le sait sont plus impliquées dans le stress ou la dépression.
Parce qu'on parle toujours des probiotiques, est-ce que c'est intéressant pour tout le monde de prendre des probiotiques ? Alors justement non, et c'est d'ailleurs l'intérêt de ces analyses par exemple, c'est qu'il y a des gens qui ont une quantité de lactobacilles, il faut savoir que, pour commencer au départ, en général dans les probiotiques il y a quoi ? Il y a essentiellement des lactobacilles et des bifidobactéries. Alors avec des souches différentes, avec des quantités différentes, mais on retrouve un peu toujours ces mêmes bactéries, et donc il y a des personnes qui ont des taux de lactobacilles, des bifidobactéries qui sont tout à fait satisfaisants, mais qui ne vont pas avoir un impact spécialement intéressant. Chez d'autres par contre c'est très intéressant.
Et je vais même plus loin, chez certaines personnes, prendre des probiotiques ne va pas du tout leur convenir. Si on prend l'exemple typique de patients qui souffrent de ce qu'on appelle le SIBO, donc un excès de prolifération de bactéries dans l'intestin grêle, eh bien souvent ces gens s'ils prennent des probiotiques, on rajoute des bactéries aux bactéries et ça va avoir, ils vont se sentir moins bien. Donc il n'y a pas que les probiotiques, il y a autre chose.
Qu'est-ce qui existe aujourd'hui, une mini-parenthèse là-dessus, qu'est-ce qui existe aujourd'hui comme type, parce qu'il y a les probiotiques, tu as parlé de prébiotiques aussi, tu as parlé de cobiotiques plutôt dans l'émission, Je vais faire un peu le tour. Donc en fait il y a les probiotiques qui sont essentiellement composés en général de lactobacilles et ou de bifidobactéries, alors il y a parfois en plus du streptococcus tenuifolius, mais en général c'est ça. Il y a des substances, je dirais, à activité spécifique comme le saccharomyces boulardii qui n'est pas un probiotique, et puis alors vous avez ce qu'on appelle les prébiotiques.
Donc les prébiotiques ce sont des types de fibres, comme on va retrouver dans l'alimentation évidemment, qui vont, alors on connaît l'inuline, on connaît la gomme de gore, on connaît des fibres d'acacia, on connaît ce qu'on appelle des pectines de fruits, etc. Il y a différents types de prébiotiques qui vont, eux, plus spécifiquement faire se développer certaines bactéries. Et puis alors vous avez les cobiotiques.
Alors les cobiotiques ce sont, en général, ce qu'on appelle, qui font partie de la famille des polyphénoles, donc ce sont des éléments qu'on retrouve dans les fruits, souvent dans certains légumes, dans le thé vert, même dans le café, dans le chocolat, il y en a aussi. Et ces polyphénoles, eux, vont favoriser la croissance de certaines bonnes bactéries. Alors on les appelle cobiotiques parce que c'est un peu du, il y a un effet win-win, donc ces bactéries vont favoriser la croissance, qu'est-ce que je dis ces bactéries, ces polyphénoles en question vont favoriser la croissance de certaines bonnes bactéries et en échange ces bonnes bactéries vont favoriser l'absorption de ces substances qui vont alors exercer une réaction anti-oxydante sur l'organisme.
Des substances très intéressantes. Et puis alors vous avez ce qu'on appelle les symbiotiques. Les symbiotiques c'est une association de prébiotiques et de probiotiques qui semblent d'ailleurs extrêmement intéressantes au niveau des associations intéressantes par rapport au problème de dépression d'anxiété, ce sont plutôt les symbiotiques qui semblent les formules les plus intéressantes à utiliser parce que justement on retrouve des probiotiques comme les lactolibifidaux qui ont un impact positif et on retrouve des prébiotiques qui permettent de produire ces acides, justement de nourrir des bactéries qui produisent ces acides à chaine courte qui ont aussi un impact positif, etc.
Donc on a vu les pré, les pro, les symbiotiques, les cobiotiques et voilà, il reste encore ce qu'on pourrait appeler les antibiotiques évidemment. Alors il y a des antibiotiques que l'on connaît classiques mais avec des antibiotiques plus spécifiques pour le système digestif et puis alors il y a des antibiotiques naturels. Et là on retrouve, et de nouveau, ils ont différentes plantes qui ont des effets plus spécifiques.
Quand on parle d'antibiotiques, ici c'est vraiment pour avoir un effet spécifique sur certaines de ces bactéries qu'on appelle des mauvaises bactéries qui auront peut-être proliféré de trop. Donc les probiotiques, toute la gamme dont on a parlé avant, vont aider à augmenter le taux de bonnes bactéries et ou la diversité de bonnes bactéries. Et là les antibiotiques, on parle vraiment d'action ciblée sur des bactéries plutôt néfastes une fois qu'elles sont en quantité trop importante.
Parce que ces mêmes bactéries sont là en quantité correcte et qui font un travail. Absolument, c'est tout à fait ça. Et donc c'est tout à fait ça.
Alors d'une part, je reviens sur ce que tu as dit, sur le fait que ces entre guillemets mauvaises bactéries sont intéressantes à faible dose. On sait qu'elles mettent une espèce de ce qu'on appelle un état de veille immunitaire. Donc en fait elles challengent un petit peu le système immunitaire pour rester en éveil, donc c'est important.
Mais une fois qu'elles deviennent effectivement présentes en quantité trop importante, elles peuvent alors créer de l'inflammation. Et à ce moment-là, en effet, on peut agir par compétition avec des bonnes bactéries qui vont se battre contre les mauvaises. Et puis, par ailleurs, on peut effectivement utiliser des antibiotiques naturels ou pas.
Ça dépend un peu des bactéries, ça dépend un peu de la situation. Et parmi ces antibiotiques naturels, on connaît le pépin de pamplemousse, l'ail, la berbérine. Ce sont différentes substances qui peuvent agir aussi.
Et alors, peut-être une question aussi qui paraît bête, mais on dit souvent de prendre des oméga 3. On parle des oméga 3 pour le système digestif, on parle des oméga 3 pour le système nerveux. Je pense qu'ici, ce serait peut-être une bonne chose de terminer peut-être avec le sujet des oméga 3, qui va avoir un impact justement sur cet axe intestin-cerveau, en venant en jouer sur les deux pôles en même temps. Absolument.
Donc, en fait, les oméga 3 vont jouer, comme tu dis, sur les deux pôles. Donc, d'une part, au niveau du système nerveux, on connaît de plus en plus l'intérêt des oméga 3. Dans la dépression, il y a beaucoup d'études qui ont été faites là-dessus. Et finalement, comment est-ce qu'elles agissent ? Je parlais de ce fameux passage du bâton comme dans une course-relais.
Et bien, en réalité, quand on passe le bâton, la main qui attrape, si je parle de bâton, ce sont les récepteurs post-synaptiques en termes scientifiques. Et bien, au niveau de ces récepteurs post-synaptiques, la qualité, justement, du fonctionnement de réception de ces récepteurs va être modulée par les oméga 3. Il faut suffisamment d'oméga 3 pour que ces récepteurs aient une certaine plasticité qui leur permet de bien attraper le bâton. Ça, c'est une chose.
Et d'ailleurs, quand on parle des antidépresseurs, les antidépresseurs, en fait, ce sont des molécules qui améliorent l'effet du bâton, la prise du bâton sur le niveau des récepteurs post-synaptiques. Donc, dans ce cours-relais, il y a un peu deux choses.
Il y a le fait d'envoyer le bâton à la base, de créer le bâton à la base, qui est quelque chose qui peut être amélioré aussi par du tryptophane qui existe aussi dans la complémentation. On peut prendre du tryptophane en complémentation pour faciliter à créer ce bâton. Quand on parle de la dopamine, de la sérotonine, c'est plutôt la tyrosine.
Et puis, de l'autre côté de la barrière, il y a des antidépresseurs ou plutôt les antidépresseurs naturels qui sont les oméga-3 qui vont aider à attraper le bâton qu'on passe. Exactement, ils vont favoriser effectivement la bonne captation du bâton, si je puis imager ça comme ça. Et alors, pour répondre à ta question, les oméga-3 sur l'autre pôle au niveau intestinal, eh bien, ils agissent comme co-biotiques, c'est-à-dire qu'ils vont effectivement favoriser la croissance de certaines bactéries.
(50:10 - 53:14)
Et dans les oméga-3, est-ce qu'il y a différents types d'oméga-3 ? J'avais l'impression qu'on parlait parfois de deux types de substances différentes dans les oméga-3, et que du coup, tous les oméga-3 ne sont pas équivalents, en tout cas en termes de gélules qu'on peut retrouver sur le marché. Tout à fait. En fait, dans les oméga-3, on va prendre l'oméga-3 de poisson, le plus classique, il y a effectivement deux types d'acides très importants, ce qu'on appelle des EPA, des DHA, pour faire simple, et en fait, on sait que dans le cerveau, c'est essentiellement du DHA qu'on a, et on a constaté que des pilules avec un équilibre plus grand, une proportion plus grande de DHA par rapport à l'EPA était plus importante au niveau cérébral, par exemple.
Par contre, quand on veut une action anti-inflammatoire, le rapport classique tel qu'on le trouve dans le poisson, l'EPA-DHA, est tout à fait bien. Et du coup, au niveau de l'alimentation, si vous trouvez des oméga-3, on peut prendre en complémentation, est-ce qu'on est capable d'avoir un taux d'oméga-3 assez élevé de par l'alimentation, et aussi sans s'intoxiquer aux métaux lourds ? C'est ça la difficulté, donc effectivement, d'après certaines études, l'intérêt, ce serait de consommer à peu près 400 grammes de poisson par semaine, c'est quand même pas mal, pour avoir un bon niveau d'oméga-3. Maintenant, il est clair qu'il est préférable de choisir des petits poissons, donc les sardines, par exemple, les anchois, ce sont les poissons les plus intéressants, contrairement aux thons, qui sont plus gros et plus riches en métaux lourds.
Et est-ce qu'il n'y a que le poisson dans lequel on trouve des oméga-3 ? Alors, le plus intéressant, c'est le poisson, alors maintenant il y a les oméga-3 végétaux, et donc effectivement, à l'époque d'ailleurs, la chaîne alimentaire des oméga-3 était nettement meilleure effectivement, c'est-à-dire que les animaux avaient une alimentation beaucoup plus variée que les sacs de grains industriels qu'on leur donne maintenant, et dans cette alimentation, il y avait des chardons, etc., qui contenaient les oméga-3, et donc ça veut dire que dans la chaîne alimentaire, ces animaux contenaient aussi le lait contenant plus d'oméga-3 etc. Mais donc, pour répondre à la question, les oméga-3 végétaux, on va en trouver, en particulier dans certaines huiles, les huiles de noix, les huiles de soja, et spécifiquement l'huile de lin, qui est très riche en oméga-3. Petite parenthèse, comme l'huile de lin est très riche en oméga-3, elle s'oxyde très facilement, et donc il faut acheter l'huile de lin en magasin bio, évidemment, pas à la quincaillerie.
(53:14 - 53:33)
Pas au Brico, on va dire ça comme ça, pas au Brico, plutôt en magasin bio, et une fois qu'elle est ouverte, vous la gardez au frigo, et un mois après, vous mettez une date sur l'étiquette, et un mois après, vous pouvez mettre ça sur les meubles, mais on la consomme plus. Donc ça c'est parce qu'elle est très riche en oméga-3.
(53:33 - 57:47)
Puis vous avez des huiles végétales moins riches en oméga-3, mais qui en contiennent quand même, comme l'huile de noix, l'huile de colza, aussi intéressant de les acheter, première pression à froid, les garder au frigo une fois qu'elles sont ouvertes, et elles contiennent des oméga-6 et des oméga-3. Et alors on trouve effectivement aussi des oméga-3 dans des algues aussi, mais cette quantité est quand même moindre. Donc pour avoir un impact sur son microbiote, autre que les conseils originaux, diététiques, classiques, du style faire du sport, et je dis classique, mais ça ne veut pas pour autant dire que c'est facile, faire du sport, essayer de gérer son stress, manger riche en prébiotiques, prébiotiques qui sont, on fera peut-être un épisode là-dessus, mais de manière générale sont des aliments riches en fibres.
Après là-dedans, il faut faire la différence entre des aliments riches en FODMAP et non FODMAP, parce que je sais que beaucoup de personnes qui souffrent de problèmes digestifs, on leur a dit d'essayer d'éviter les FODMAP. Alors dans certains cas, c'est intéressant s'ils ont certaines perturbations du microbiote, dans d'autres cas, ça peut être carrément dramatique parce qu'ils ne mangent plus aucune fibre et donc ils appauvrissent leur microbiote. J'imagine que les auditeurs seront très intéressés à entendre ça, mais je pense qu'on va en faire un podcast à part.
Donc, faire du sport, gérer son stress, manger des prébiotiques, les oméga-3 un maximum, et je pense qu'avec ça, on va pouvoir manger des cobiotiques. Et donc je pense qu'est-ce que tu rajouterais, avant que je résume un petit peu tout ce qui a été dit ici, est-ce que tu rajouterais quelque chose en terme de conseils ? Parce qu'après il y a tous les conseils aussi sur venir jouer sur le système nerveux et venir jouer sur son taux de cortisol, mais ça on refera de nouveau aussi un épisode complet dessus parce que sinon on en a pour au moins une heure de nouveau. Mais pour venir jouer directement sur le microbiote, est-ce que tu as encore d'autres conseils ? Donc pour résumer, l'intestin et le cerveau sont étroitement liés, on ne parle pas du deuxième cerveau pour rien.
Une perturbation au niveau intestinal peut avoir une perturbation au niveau nerveux par plusieurs mécanismes dont on a parlé, que ce soit la libération de certaines substances, que ce soit venir mettre des bâtons dans les roues de ces transmetteurs, ou que ce soit via d'autres mécanismes dont on a parlé plus tôt. A l'inverse, le stress, l'anxiété peut avoir un impact sur notre système digestif, donc on se retrouve un petit peu parfois dans un cercle vicieux, mais on peut agir dessus en venant améliorer son microbiote qu'on reçoit en partie à la naissance mais qui évolue au cours de notre vie en fonction de notre environnement et de notre alimentation. Et aujourd'hui, tout le monde est capable d'agir sur son microbiote, que ce soit en identifiant le déséquilibre pour avoir vraiment une prise en charge plus spécifique, ou que ce soit en suivant un petit peu des conseils et des règles de base qui sont faire du sport, essayer de gérer un maximum son stress, manger des prébiotiques, des cobiotiques, des omégas 3, éviter quand même les poissons trop gros car ils accumulent trop de méthodes lourdes.
Voilà, est-ce que j'ai bien résumé ce qu'on a dit pendant ce podcast ? Absolument ! Je remercie en tout cas tout le monde de nous avoir écouté jusqu'ici, n'hésitez pas à nous faire part de vos commentaires, de vos points d'amélioration qu'on pourrait amener à ce podcast, donc on va se retrouver ici toutes les deux semaines et un podcast sur deux sera fait justement avec le docteur Balon-Perin, qui en plus d'être mon père, est le directeur de notre comité scientifique chez Symp, et voilà. Ok, à bientôt alors !
Bonjour ! En ce moment, vous pensez sûrement à une personne qui pourrait bénéficier du contenu de cet épisode. Si c'est le cas, je vous invite à le lui partager.
Je vous remercie pour votre soutien.