Nous pouvons survivre plusieurs jours sans manger ni boire, mais seulement quelques minutes sans respirer. La respiration est un processus essentiel qui alimente notre corps en oxygène et élimine le dioxyde de carbone. Pourtant, nombreux sont ceux qui respirent de manière inefficace, ce qui peut impacter leur santé et leur qualité de vie.
La respiration a un effet immédiat sur notre cerveau et notre comportement. Une respiration rapide et superficielle peut augmenter les niveaux de stress et d'anxiété, tandis qu'une respiration lente et profonde peut induire un état de calme et de relaxation. C'est pourquoi maîtriser des techniques de respiration est crucial pour gérer le stress.
Maîtriser notre respiration ne se contente pas de réduire le stress ; cela peut aussi contribuer à une vie plus longue et en meilleure santé. Une respiration efficace permet une meilleure oxygénation des tissus et des organes, améliorant ainsi leur fonctionnement et leur durabilité.
Outre la réduction du stress et l'augmentation de la longévité, une respiration maîtrisée offre de nombreux autres bénéfices :
La respiration est plus qu'une simple fonction biologique ; c'est un outil puissant pour améliorer notre bien-être, prolonger notre vie et gérer le stress. En adoptant des techniques de respiration efficaces, nous pouvons transformer notre santé et notre qualité de vie.
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Je me souviens, je montrais une petite dame et je gonflais mon thorax. Et un collègue à côté m'observait et riait, pas parce que je disais une bêtise, mais simplement parce que je faisais ce mouvement devant cette dame, et cette dame faisait avec moi. Et on est maintenant dix ans plus tard et on rigole encore de ce moment.
(0:25 - 0:34)
Aujourd'hui, je sais que ce n'est pas une bonne chose à faire. Donc, prenez une bonne inhalation pour diminuer le stress. Ce n'est peut-être pas l'idéal.
(1:07 - 1:18)
Nous pouvons nous passer de manger, de boire et même de dormir pendant un certain temps. Par contre, nous ne pouvons pas tenir très longtemps sans respirer. La respiration est un mécanisme fondamental chez chacun d'entre nous.
(1:18 - 1:31)
Mais si je vous disais que certains d'entre nous respirent mal, et que notre respiration peut avoir un impact sur notre personnalité. En effet, la respiration a un effet immédiat sur notre cerveau et notre comportement. On dit même que c'est le mécanisme par lequel notre cerveau peut se contrôler lui-même.
(1:31 - 1:55)
Le travail sur la respiration est aujourd'hui incontournable lorsque l'on parle d'améliorer sa qualité de vie, sa performance ou encore sa concentration. Et aujourd'hui, pour vous parler de cela, je suis super excité d'avoir M. Rudy Van Lanker, Personal Trainer multicertifié notamment dans la respiration avec les méthodes Wim Hof, Steve Maxwell, XPT et encore d'autres. Bonjour Rudy, je suis très content de t'avoir pour cet épisode.
(1:55 - 2:15)
On est ici dans ton studio privé de Personal Training à Bruxelles. On est à deux pas du quartier européen et je suis déjà venu plusieurs fois ici et je dois te dire qu'à chaque fois, je trouve ça très impressionnant ce que tu as fait de cet endroit. Rudy, j'aimerais qu'on essaie de comprendre comment la respiration fait partie des choses que l'on peut maîtriser pour vivre plus longtemps.
(2:15 - 2:30) Ou en tout cas, vivre plus longtemps en bonne santé. Mais avant ça, tu as un
background assez impressionnant, que ce soit dans le coaching, mais même avant ça, dans l'athlétisme. Donc, j'ai un petit peu regardé, tu as été 18 fois champion national en athlétisme.
(2:30 - 2:47)
Tu as aussi de nombreuses médailles sur la scène internationale. Tu as été aux Jeux Olympiques, tu as participé aux Jeux Olympiques. Et puis ensuite, tu t'es consacré vraiment au fitness avant de devenir un spécialiste du mouvement, notamment en étant l'ambassadeur belge du mouvement Animal Flow.
(2:47 - 3:08)
Et ces dernières années, tu t'es vraiment concentré sur la respiration et la préparation physique dans le monde du sport automobile. En plus de ton bachelier en sciences du sport, que tu as obtenu il y a maintenant plus de 30 ans, tu as aussi suivi, j'ai regardé, je ne les ai pas toutes comptées, mais plus de 30 formations. Ah oui ? J'ai compté, je crois que je suis arrivé à 29 ou 30 dans ces 30 dernières années.
(3:08 - 3:33)
Donc, on peut dire que tu te formes de manière continue pour rester à la pointe de ce qui se passe. Il y a un petit temps, tu accompagnes des clients, des athlètes dans le sport automobile, notamment le jeune Florian Van Doren qui roule dans l'académie d'Aston Martin et qui vient rouler souvent ici sur le simulateur, même si à mon avis, il passe plus de temps à côté du simulateur que dedans. Tu es bien ici ? Oui, Florian, quand il vient s'entraîner, c'est physique.
(3:34 - 3:47)
Le simulateur, j'imagine, il fait ça à l'académie. Il fait ça chez Simpower à Zaventem. Il fait un petit peu ici, mais c'est pour ça que mes clients font plus de simu que Florian.
(3:47 - 4:08)
Il vient ici pour entraîner. Florian est venu parce qu'on lui avait dit que j'étais quelqu'un qui avait un spectre assez large, qui travaillait sur la concentration, la respiration, le physique, le cardio. Et pour un sport, un sportif automobile, il faut beaucoup de choses.
(4:09 - 4:36)
Et c'est comme ça que j'ai commencé avec lui. Notamment la respiration, ce qui nous amène un petit peu au sujet du jour. Déjà, est-ce que tu peux expliquer un petit peu l'importance de la respiration, que ce soit pour un sportif comme Florian qui doit respirer pour pouvoir être vraiment concentré, ou alors, dans notre quotidien, on respire.
(4:36 - 4:57)
Et comme je disais tout à l'heure, on se rend compte que ça a un impact vraiment sur notre mental. Peut-être qu'on peut revenir un tout petit peu en arrière, et expliquer un petit peu ce qui se passe quand on respire, ou surtout, qu'est-ce qu'on peut essayer de faire en venant travailler sa respiration. Et peut-être commencer avec Florian, pour le prendre par exemple.
(4:58 - 5:24)
Quand il vient s'entraîner ici, comment est-ce que tu l'aides à travailler sur sa respiration ? On peut peut-être un petit peu parler de qu'est-ce que c'est respirer, d'abord. Expliquer ça simplement, la respiration c'est l'inhalation, idéalement par le nez, d'oxygène. Et donc le diaphragme est un muscle qui travaille de façon autonome.
(5:24 - 5:43)
Quand on dort, ce diaphragme monte et descend de plus ou moins 2 centimètres. Et quand le diaphragme descend, il fait un appel d'air et remplit les poumons. Donc idéalement, on respire, on inspire par le nez, parce que dans le nez, on a une usine qui fabrique de l'azote.
(5:44 - 6:05)
De l'azote, je ne sais pas si c'est le bon mot, nitric oxide, de l'oxyde nitrique. Cet azote va stériliser l'oxygène. L'oxygène sera beaucoup plus chaud s'il passe par le nez, et va passer beaucoup plus facilement à travers le diaphragme pour aller dans l'hémoglobine.
(6:06 - 6:23)
Alors quand on respire par le nez, on va un peu moins respirer que si on respire par la bouche, ce qui est un avantage, et c'est le paradoxe de la respiration. Oui, parce qu'on peut dire que les personnes qui respirent mal sont des personnes qui respirent trop. Oui, oui, oui.
(6:24 - 6:50)
Et je me souviens, je montrais une petite dame, et je gonflais mon thorax, et un collègue à côté m'observait et riait. Pas parce que je disais une bêtise, mais simplement parce que je faisais ce mouvement devant cette dame, et cette dame faisait avec moi. Et on est maintenant dix ans plus tard, et on rigole encore de ce moment.
(6:50 - 7:09)
Aujourd'hui je sais que ce n'est pas une bonne chose à faire, donc prenez une bonne inhalation pour diminuer le stress, ce n'est peut-être pas l'idéal. Donc on inspire de
l'oxygène, on expire du dioxyde des carbones. Certains considèrent cela comme un déchet, mais en même temps ça a une importance.
(7:11 - 7:24)
Trop respirer, c'est trop expirer également. Trop expirer, on évacue beaucoup de CO2. Et le CO2 est important pour créer une tension dans les vaisseaux sanguins.
(7:25 - 7:48)
Il va permettre aussi à l'oxygène d'être transporté vers les muscles, et vers le cerveau et les tissus. Donc une personne qui respire beaucoup trop, va évacuer trop de CO2, et va perdre énormément le bénéfice de l'oxygène. L'oxygène ne va plus pouvoir faire son boulot correctement si on respire trop.
(7:48 - 8:09)
Il va y avoir plus d'oxygène qui va arriver, mais il y a beaucoup de pertes. Je vais expliquer ça. Une personne qui respire par exemple 12 fois par minute, on sait que le volume respiratoire sera de plus ou moins 500 ml d'oxygène qui va rentrer.
(8:10 - 8:15)
Il y a une perte. On appelle ça dead space. La perte est toujours de plus ou moins 150 ml.
(8:16 - 8:45)
Donc si on enlève 150 de 500, on arrive à 350. Multiplié par 12, pour avoir l'oxygène qui est délivré au corps par minute, on arrive à 4,2 litres d'oxygène par minute qu'on utilise pour créer de l'énergie. Une personne qui va respirer 6 fois par minute, va avoir une inspiration beaucoup moins impressionnante, presque invisible.
(8:46 - 9:00)
Va avoir une pause de peut-être 4 ou 5 secondes entre chaque inhalation et expiration. Mais l'oxygène qui va être inspiré sera de 1000 ml. On enlève le dead space.
(9:00 - 9:15)
Le dead space qui est l'oxygène qui n'arrive pas dans le système, qui est réévacué. On est toujours à 850 ml. Multiplié par 6, on est à 5,1 litres d'oxygène par minute.
(9:16 - 9:28)
C'est presque un litre d'oxygène. Savoir ça, c'est intéressant. Parce qu'avec ça, on peut décoder toutes les façons de respirer.
(9:32 - 9:52)
Pour résumer, les personnes qui respirent trop ou trop vite, qui vont faire trop de respiration sur une minute, vont avoir moins d'oxygène à utiliser. Si tu superventiles pendant quelques heures, tu hallucines. C'est le LSD gratuit.
(9:52 - 10:03)
Le cerveau ne reçoit plus d'oxygène parce qu'on respire trop. Le cerveau pense qu'on meurt et on hallucine. Ça a des avantages aussi.
(10:05 - 10:52)
Mais dans certains cas, bien précis. Maintenant qu'on comprend l'intérêt de ne pas trop respirer, ou à l'inverse, de ne pas respirer assez, j'imagine que ça doit aller dans les deux sens, comment est-ce qu'on utilise ça ? Quelles sont les applications de cette découverte ? Comment peut-on dire à une personne de respirer d'une manière ou d'une autre en fonction de la tâche qu'elle aimerait accomplir ? Le premier rendez-vous, je fais un test avec mes clients et je mesure leur tolérance au CO2. C'est un test très simple qui se fait très vite.
(10:55 - 11:11)
Si une personne a un score en dessous de tel chiffre, on considère que leur respiration est dysfonctionnelle. Ça ressemble à quoi le test ? Oui. Je vais aller chercher mon chronomètre.
(11:13 - 11:23)
Pour ceux qui nous écoutent à l'audio, Rudy vient de prendre son chronomètre. On va faire un test. C'est quoi le test ? Bolt.
(11:25 - 11:48)
C'est un test qui mesure la tolérance au CO2. Ce qui est très important, au plus haut, le tolérance au CO2, au moins tu vas respirer, au plus ta respiration sera efficace. Est-ce que je te dis les scores ou on va peut-être le faire après ? Comme ça on ne compromet pas ton... C'est ça.
(11:49 - 12:02)
Mais j'avais déjà entendu que ça n'avait rien à voir avec la capacité sportive. Si. Qu'il y a moins de l'entraîner, mais que tu peux très bien être un bon sportif et ne pas que ça t'envoie une bonne.
(12:04 - 12:19)
Dans l'autre sens, un jour on m'envoie un jeune garçon, grand talent dans le football. On m'a dit Rudy, prends-le en charge. Il est super fort, mais il n'avance plus comme avant.
(12:20 - 12:28)
Il se passe quelque chose. Je fais le bolt, et il a un très mauvais score. Ce garçon était en surentraînement.
(12:29 - 12:43)
Il devait faire l'opposé de s'entraîner très fort. Ce test de capacité de résistance au CO2 ? Oui. Je vais te mesurer maintenant.
(12:44 - 13:05)
Je vais te demander de respirer faiblement par le nez, parce que je pense que ton nez fonctionne. Il y a pas mal de gens qui ne savent plus respirer par le nez. Beaucoup d'espoir, car si le nez a un peu d'espace, on peut rééduquer ce nez pour le faire vivre.
(13:06 - 13:17)
Mais si on n'utilise plus le nez, il va mourir. Alors, le test. Tu respires calmement pendant quelques temps, sans superventiler.
(13:17 - 13:34)
Tu vas préparer ta main devant ton nez. Tu t'apprêtes à commencer le test. Le test commence au moment où tu vas faire une dernière expiration jusqu'au point neutre.
(13:35 - 13:48)
Le point neutre, c'est quand ton diaphragme... Quand tu inspires, le diaphragme descend. Quand tu expires, le diaphragme se remet au point neutre. Ça veut dire qu'il y a encore pas mal d'oxygène dans tes poumons.
(13:48 - 13:52)
Donc ça, tu n'évacues pas. Je vais te faire une petite démonstration. J'inspire.
(13:54 - 14:02)
J'expire. Et je ferme le nez. Pour ceux qui nous écoutent, je vous invite à vous joindre à nous pour faire cet exercice.
(14:03 - 14:16)
Sauf si vous êtes en voiture, ou en train de conduire quelconque machine, où ça pourrait être dangereux. Sinon, je vous invite à faire l'exercice en même temps que nous. Donc,
je prends la main devant mon nez. (14:16 - 14:21) Je prends une inspiration. Tu inspires, tu expires quelques fois. Je ne peux pas l'entendre. (14:22 - 14:35)
Parce que là, tu vas faire une faible superventilation. Donc tu dois vraiment respirer naturellement, calmement. Et puis à certains moments, quand tu décides de commencer le test, tu expires.
(14:36 - 14:46)
Et là, l'importance de la main, ça veut dire que tu vas expirer et fermer la voile naselle. Voilà. Et à ce moment-là, on ne va pas encore le faire, j'ai pas appuyé.
(14:47 - 15:04)
À ce moment-là, j'appuie sur le chrono. Alors, tu retiens à ce moment ta respiration jusqu'au moment où tu sens le moindre besoin de respirer. Et comment est-ce que ça se profile ? C'est peut-être un réflexe du diaphragme.
(15:05 - 15:13)
C'est peut-être une envie de déglutir. C'est peut-être une chaleur au niveau du thorax. Dès que ça devient un peu inconfortable.
(15:13 - 15:21)
Dès que ça devient un tout petit peu inconfortable. Alors ça, c'est quand même très important. Parce que j'ai des sportifs qui viennent et ils veulent prouver qu'ils savent aller plus loin.
(15:21 - 15:31)
Évidemment qu'ils savent aller plus loin. Si c'est pas ça le but du test. Neuf personnes sur dix me disent, après le test, même des non-sportifs, j'aurais pu faire plus, ben tant mieux.
(15:32 - 15:56)
D'accord ? Alors quand le test est fini, tu me montres que tu as enlevé ton doigt et on a le temps. Ok. Est-ce qu'on peut parler de ton bold score publiquement, international ? J'ai fait 15 secondes.
(15:56 - 16:04)
15 secondes. Alors c'est un screenshot. Il se pourrait que tu refasses ce test ce soir ou demain et que ce score sera un petit peu différent.
(16:05 - 16:18)
Alors, il serait intéressant de s'exercer maintenant pour arriver à au moins 25 secondes. Un sportif de haut niveau, je veux l'avoir à 40. Voir plus.
(16:18 - 16:30)
J'ai poussé des gens vachement plus loin. Alors je conseille aux gens qui ont un score en dessous de 10 de pas encore faire du sport intense. De faire des balades et de faire des exercices de respiration.
(16:32 - 16:51)
Entre 10 et 20, faire la même chose mais pendant les balades, commencer à bouger un petit peu de façon plus dynamique. Faire un petit skipping sur place éventuellement. Et c'est vraiment à partir de 20 secondes que je conseillerais d'aller dans le sport un peu plus intense.
(16:51 - 17:07)
Faire un cours de spinning, aller faire un jogging, etc. Alors ça, on peut corriger, on va dire, en 2-3 semaines. Toi, tu vas le corriger toi-même.
(17:08 - 17:42)
Comment est-ce que tu conseillerais à quelqu'un qui a fait le test de la mano, qui est du coup en dessous de 20 ou 25 secondes, comment est-ce que tu peux lui conseiller d'améliorer ça ? Il y a des choses qu'on fait ici pendant les séances, mais il y a aussi des petits conseils que je donne aux gens quand ils sont seuls, ils peuvent pratiquer. Par exemple, être à un certain moment de ta journée en français. Il y a des mots que je trouve en français et pas en flamand et le contraire.
(17:43 - 17:52)
Parfois, je trouve qu'en anglais, air hunger. Avoir un peu faim de respirer. Respirer un tout petit peu moins que ce qui a l'air confortable.
(17:52 - 18:04)
Tu mets ton chrono et tu dis pendant 3 minutes au début, je vais faire ça. Donc, c'est respirer moins que d'habitude. Moins que ce que tu as l'habitude de faire.
(18:04 - 18:19)
Pendant une minute ou deux. Alors, tu vas te promener et tu vois un long chemin avec des arbres. Aujourd'hui, tu vas essayer d'approcher le premier arbre sans respirer en marchant.
(18:20 - 18:34)
Et la prochaine promenade, tu vas peut-être faire un arbre et demi et puis tu vas passer au deuxième arbre. C'est comme ça qu'est Zatopek. Le coureur inconsciemment a construit sa forme.
(18:35 - 18:51)
Il allait au travail en courant et il faisait des distances de plus en plus longues sans respirer. C'est très difficile de bouger sans respirer. Déjà, rester sans respirer, c'est OK mais ce n'est pas évident.
(18:52 - 19:11)
Mais en plus, si on bouge, ça va très vite. Parce que si on bouge, on crée du CO2. Et donc le CO2, il est capté par le nerf vague qui est le dixième nerf cranial qui capte plus ou moins tout ce qui se passe dans le corps, renvoie le signal au cerveau et dit, voilà, là, il y a un peu trop de CO2, on va faire respirer un peu plus la personne.
(19:13 - 19:29)
Mais il y a moyen de faire un reset et on va dire, on peut augmenter son score de 3-4 secondes par semaine. Et donc, comme tu disais, les personnes qui arrivent ici, tu recommences par faire ce test-là ? Parfois. C'est un peu au feeling aussi.
(19:31 - 19:38)
Je ne fais pas ça tout de suite, tout le temps, mais souvent quand même. Je fais d'autres tests. Tout est vraiment en question du feeling.
(19:38 - 19:46)
J'ai une anamnèse où il y a tous ces tests. Je mesure par exemple la force des mains qui est très importante. Je mesure la mobilité.
(19:47 - 20:39)
Est-ce que la personne peut être simplement en position de récupération, en position squat ? Est-ce que cette personne peut rester comme ça facilement ? Ou est-ce qu'elle a complètement perdu cette capacité ? Pour revenir maintenant à la question initiale qui était, quelqu'un comme Florian, le pilote qui vient s'entraîner ici, est-ce qu'il y a une façon spécifique dont tu essayes de le faire respirer ? Qu'est-ce que tu fais au niveau de
la respiration avec un sportif comme ça ? J'ai eu la chance ou la malchance d'avoir été poussé dans une bagnole en compétition. C'était le team de chez Kronos. Première compétition où j'accompagne les athlètes.
(20:39 - 21:00)
Ils m'ont mis dans une voiture. Je pensais que c'était une blague. Pour un peu tester le nouveau, on va lui donner un équipement, on va lui dire que ce n'était pas une blague parce qu'il y a eu une visite médicale qui a été faite, etc.
Combinaison. Alors j'ai dit je ne veux pas vomir ici, je veux être un homme. Mais tu n'as pas toujours le contrôle.
(21:01 - 21:12)
Avant la compétition, j'ai utilisé les méthodes que je connais. Mais une fois dans la voiture, c'est encore tout à fait autre chose. A ce moment-là, tu ne vas plus penser à la respiration.
(21:12 - 21:23)
Tu vas parfois gainer aussi, tu vas bloquer la respiration. C'est des règles très différentes à ce moment-là. Mais je fais pas mal d'exercices de respiration avec Florian, en effet.
(21:26 - 21:58)
J'ai un software sur iPad qui est très bien où je programme des moments d'apnée pendant l'exercice. De nouveau, c'est à quoi tu faisais référence plutôt ? Vraiment essayer de respirer moins ? Respirer moins ou même ne pas respirer. Il faut quand même faire attention avec ça, parce que si une personne a un BOLD score en dessous de 10 et tu vas commencer à pousser dedans, tu vas vraiment fatiguer cette personne.
(21:59 - 22:36)
C'est pas l'idéal. Est-ce qu'il y a des techniques de respiration qu'on utilise justement avec des objectifs différents ? C'est-à-dire, est-ce qu'il y a des façons de respirer ? Là, en gros, on a parlé de ce test de tolérance au CO2 qui est bon pour connaître un petit peu sa capacité sportive. Maintenant, j'imagine que il y a aussi certaines façons de respirer qui sont intéressantes quand on veut avoir certains objectifs, que ce soit pour se calmer ou essayer de se concentrer ou essayer de se mettre en mouvement.
(22:38 - 23:03)
Est-ce que tu peux un petit peu expliquer les différentes méthodes ? Parce qu'en plus de ça, toi, tu as fait différentes formations. J'imagine que ce sont des méthodes différentes avec des buts différents, notamment la méthode Wim Hof où tu fais l'expérience du froid
et de la respiration. Est-ce que tu peux un petit peu parler de ces différentes techniques et à quoi elles servent ? Est-ce qu'on peut rentrer dans ce sujet-là ? Finalement, c'est très simple.
(23:05 - 23:19)
Quand on inspire, le cœur va plus vite. Pourquoi ? Parce que quand on inspire, le diaphragme descend et le cœur gonfle. Pour arriver du point A au point B, le chemin est plus long.
(23:19 - 23:26)
Le cœur bat plus vite. En expirant, le cœur est récit. La distance entre A et B est plus courte.
(23:27 - 23:38)
Le cœur ralentit. Si tu veux retrouver ton calme, il suffit d'augmenter le temps d'expiration. Ça va te calmer assez vite.
(23:40 - 23:59)
Si tu veux au contraire exciter ton système, tu peux superventiler. Quand je dis superventiler, ce n'est pas une hyperventilation. Je parle d'hyperventilation quand on n'a plus le contrôle, quand on est en panique-attaque et qu'on ne sait plus s'arrêter.
(23:59 - 24:10)
On va te donner le petit sachet en papier et on va le mettre devant au fait de ce qui se passe à ce moment-là. On réinspire le CO2. C'est ça le fonctionnement.
(24:10 - 24:23)
C'est le CO2 qui crée cet état d'alerte. Oui. L'état d'alerte est du fait qu'on ne tolère pas assez le CO2.
(24:23 - 24:57)
Les gens qui ont une grande tolérance pour le CO2 vont être beaucoup plus calmes. Ce n'est pas de l'ésotérisme. C'est de la vieille science qui a été découverte et recherchée dans les années 50 par le professeur Bouteiko qui n'est plus parmi nous, hélas, mais ses connaissances ont continué à être écrites dans des livres par, par exemple, Patrick McKeon qui est un ambassadeur très important dans le monde des pulmonotes.
(24:57 - 25:02) C'est un drôle de mot, ça. Pulmonote. Astronaute, cosmonaute.
(25:02 - 25:12)
Pulmonote, c'est... On dit souvent quelqu'un qui s'intéresse à la respiration. Ah oui, c'est ça, un pulmonote. Par exemple, James Nestor qui a écrit Breed.
(25:15 - 25:26)
Lui, il... Je crois qu'il est journaliste californien. Chaque année, il est malade et son médecin lui dit, va faire un cours de respiration. Et donc, il fait ça, il sent quelque chose.
(25:28 - 26:00)
Et il dit, qu'est-ce que c'est ? Il a probablement fait une séance de respiration holotropique où tu superventiles volontairement et il a fait toute une recherche, il a été en contact avec des autres personnes et il a financé une recherche sur la respiration. Qu'est-ce qui se passe si tu bouges ton nez pendant une semaine ? Alors non, ce livre... Que tu ne respires que par la bouche. Je déconseille fortement, c'est très mauvais pour l'hygiène buccale.
(26:02 - 26:19)
Si vous avez des enfants qui respirent par la bouche, il faut vraiment essayer de les soigner parce que leurs dents vont se déformer également. Donc tous ces impacts ne sont pas positifs. Parce qu'on parlait que le manque de CO2 provoque cette panique attaque.
(26:20 - 26:37)
Ou en tout cas cette agitation mentale. Le manque de tolérance au CO2 peut engendrer une panique attaque mais en faisant une panique attaque, on crée une vase de constriction. Donc plus d'oxygène va vers le cerveau.
(26:39 - 27:04)
Et donc on met un petit sachet en papier pour faire revenir le CO2 dans le système. Et donc à l'inverse aussi, pour se calmer, à l'inverse de ce sentiment d'agitation mentale, il y a moins de calmer en travaillant sur l'expiration. La respiration, c'est quatre chiffres.
(27:04 - 27:13)
Le premier chiffre, c'est l'inhalation. Le deuxième chiffre, c'est la pause, donc l'apnée. Si le deuxième chiffre est zéro, il n'y a pas d'apnée.
(27:13 - 27:30)
On va tout de suite expirer. Donc ça, c'est le troisième chiffre. Et le quatrième, c'est de nouveau l'apnée ou pas.
Si le quatrième chiffre est zéro, il n'y a pas d'apnée. Il n'y a pas d'apnée, exactement. Si le quatrième chiffre est sept, il y a une apnée de sept secondes ou sept temps.
(27:30 - 27:50)
C'est pour ça que souvent, dans des applications de respiration ou autres, il y a différentes manières de respirer. Parfois, ça va juste être inspirer, expirer avec une certaine durée, parfois durée égale serait différente. Parfois, on a respirer, bloquer, expirer, rebloquer.
(27:51 - 28:46)
Pourquoi est-ce qu'on ferait l'une ou l'autre ? Quel est l'intérêt, par exemple, de respirer et expirer le même nombre de secondes, et puis après de faire une expérience où on bloque ? Tout est en fonction de ce qu'on a besoin. Par exemple, la méthode Wim Hof est au départ une méthode qui va agiter la personne. On disait tout à l'heure superventilation ou hyperventilation.
Là, c'est de la superventilation, c'est conscient, c'est voulu. On va faire des inspirations dynamiques et des expirations pas méditatives, mais c'est simplement un diaphragme qui remonte naturellement. On va augmenter le SpO2 dans l'hémoglobine, donc on va pomper la saturation, mais on évacue énormément de CO2.
(28:47 - 29:09)
On peut se sentir un peu parti, on peut éventuellement s'évanouir, et c'est pour ça qu'il ne faut absolument pas le faire en conduisant, dans l'eau, debout. Moi, j'aime beaucoup le faire coucher. Moins de personnes le font assis, parce que je me suis rendu compte qu'au plus qu'on se relâche, au plus longtemps, on va rester dans la deuxième phase, qui est la phase apnée.
(29:11 - 29:28)
Et quel est l'intérêt de faire ça, de se mettre volontairement dans un stress ? Eh bien, on s'entraîne contre le stress en se donnant du stress volontaire à petite dose. En augmentant un peu sa baseline. C'est ça, oui.
(29:28 - 29:49)
Comme tu disais, le test de résistance au CO2, d'arrêter de respirer pendant certaines périodes, pour augmenter ta tolérance. Ici, c'est plutôt ta tolérance au stress, qu'ils font avec Wim Hof. Oui, mais en fait, un entraînement où tu vas marcher et tu vas arrêter de respirer, c'est aussi un stress.
(29:51 - 30:05)
Mais c'est comme la musculation. C'est en stressant les muscles que les muscles vont, d'abord, l'actine myosine va un petit peu se détendre, et on va récupérer et on sera plus fort après. Quand on s'entraîne au bon moment.
(30:05 - 30:21)
Si on ne recommence pas trop tôt. C'est un peu le même principe. Et si là maintenant, imaginons, je suis dans ton studio, je suis sur une Swissball, et en même temps, je fais du gainage, et en même temps, je dois me concentrer pour faire du tir à l'arc.
(30:22 - 30:38)
Quelle est la méthode de respiration que tu as utilisée à ce moment-là ? C'est une bonne question, parce que j'ai parfois des gens qui me demandent comment est-ce que je dois respirer maintenant ? Je dis souvent aussi, n'y pensez pas. Vous avez déjà tellement de choses à gérer. L'équilibre, la position de la main, etc.
(30:39 - 31:06)
Que si vous, en plus, vous allez commencer à penser quand est-ce que je dois expirer, inspirer ? Ce n'est pas l'idéal. Par contre, quand on soulève des objets lourds, là, il faut quand même se concentrer surtout sur la respiration. Parce que la respiration va... Si tu soulèves une barre, tu fais un deadlift, tu t'assures que ta colonne lombaire reste en position neutre.
(31:08 - 31:31)
Mais aussi qu'elle soit bien soutenue. Et comment bien soutenir une colonne ? C'est via une inhalation diaphragmatique, puis une pause, et on pousse... On crée comme un pneu autour de la colonne. Et si le pneu est plus large, la colonne sera beaucoup plus soutenue.
(31:32 - 31:47)
C'est quelque chose que j'ai enseigné mal pendant 20 ans. Parce que j'ai toujours entendu, OK, il faut rentrer le nombril, il faut serrer les abdos vers l'intérieur. Et en fait, tu diminues la stabilité lombaire en faisant ça.
(31:48 - 32:13)
Donc, prendre une inspiration, gonfler le bas du ventre, et le gonfler en 3D, donc pas seulement devant, mais côté et derrière. Tu peux par exemple te coucher par terre, tu mets un kettlebell sur ton ventre, tu vas inspirer, et puis tu vas créer ton gainage, et si tu sens que le kettlebell remonte un tout petit peu, tu sais que t'as créé un bon gainage. OK.
(32:14 - 32:18)
J'ai dit ça. C'est à ça que ça sert la formation. Merci.
(32:20 - 32:28)
Bonjour. En ce moment, vous pensez sûrement à une personne qui pourrait bénéficier du contenu de cet épisode. Si c'est le cas, je vous invite à le lui partager.
(32:29 - 33:16)
Je vous remercie pour votre soutien, et je vous souhaite une bonne écoute. Comment est-ce que tu conseilles à un coureur de s'entraîner, à respirer ? Est-ce qu'il y a des entraînements spécifiques qu'il peut faire pour la respiration en courant pendant qu'il s'entraîne ? Et peut-être le jour J d'une course, est-ce qu'il y a des techniques des respirations, ou des choses à ne pas faire en tant que coureur pour respirer ? Je vais parfois courir dans le parc ici, le parc royal, et inconsciemment, j'observe les gens, et comme je réfléchis à tout ça, je vois que tout le monde respire par la bouche, alors respirez par le nez. Ça va vraiment changer énormément l'efficacité de votre oxygénation musculaire.
(33:18 - 33:46)
Donc, respirer par le nez, c'est inspirer par le nez et expirer par la bouche ? L'inspiration, c'est un petit peu moins important, mais l'inspiration nasale, tant qu'elle est possible, faites-la. Si à un certain moment, vous y allez très fort, et vous n'avez plus la capacité de respirer par le nez, passez par la bouche. J'imagine qu'au début, les premières sorties, si je vais courir demain, je ne vais pas réussir en un coup à courir la même distance que je faisais à l'époque, uniquement par le nez.
(33:47 - 34:00)
Faire un peu moins peut-être, courir un petit peu moins vite, et voilà. Jusqu'à ce que je retrouve le même niveau. C'est comme si tu soulèves un poids et tu vas tout à fait de travers, parce que tu n'es pas capable, tu mets un petit peu moins lourd.
(34:04 - 34:24)
Je pense qu'on a pas mal fait le tour sur les techniques de respiration. Pour le bien-être en général, du coup, respirer par le nez. Respirer par le nez, respirer faiblement, et respirer de façon invisible.
(34:25 - 34:39)
De telle sorte que l'air qui rentre par le nez, dans les narines, il y a des petits poils, qu'on ne sent même pas que ça vibre. Ça c'est une belle technique de respiration. Comme on
est en train de faire maintenant. (34:41 - 34:50)
Excellent. Merci à tout le monde de nous avoir écouté pendant 7 heures sur la respiration. Merci à toi Rudy.
(34:50 - 35:03)
Merci de m'avoir invité d'être venu m'interviewer. C'était un honneur. N'hésitez pas à partager aussi cet épisode avec des personnes qui pourraient être intéressées par son contenu.