Les intolérances alimentaires, les allergies et les pseudo-allergies sont des phénomènes de plus en plus courants qui peuvent provoquer divers symptômes désagréables, allant des rougeurs cutanées aux troubles digestifs. Cet article explore ces réactions, en mettant un accent particulier sur le gluten, une protéine souvent au cœur des débats de santé.
Le gluten est une protéine présente dans certaines céréales comme le blé, l'orge et le seigle. Il est souvent associé à la maladie cœliaque, une affection auto-immune où l'ingestion de gluten provoque une réaction immunitaire qui endommage l'intestin grêle. Cependant, beaucoup de personnes pensent être allergiques au gluten sans réellement souffrir de la maladie cœliaque.
Une allergie alimentaire implique une réaction immunitaire à un aliment spécifique, déclenchant la production d'immunoglobulines E (IgE). Ces réactions peuvent entraîner des symptômes immédiats tels que des rougeurs, des démangeaisons, des urticaires, ou des troubles respiratoires. Les tests cutanés (prick-tests) et les dosages sanguins des IgE sont couramment utilisés pour diagnostiquer ces allergies.
Les pseudo-allergies ressemblent aux allergies classiques mais ne sont pas déclenchées par un allergène spécifique. Elles peuvent être provoquées par des aliments riches en histamine, comme certains poissons, viandes, tomates, épinards, et aliments fermentés. Ces réactions sont souvent confondues avec des allergies alimentaires classiques en raison de la similarité des symptômes, notamment les rougeurs et les démangeaisons.
Les intolérances alimentaires se distinguent des allergies car elles ne mettent pas en jeu le système immunitaire de la même manière. Elles résultent souvent d'un manque d'enzymes nécessaires pour digérer certains composants alimentaires. Par exemple, l'intolérance au lactose est due à un déficit en lactase, l'enzyme qui décompose le lactose dans les produits laitiers.
Outre la maladie cœliaque, de nombreuses personnes signalent une amélioration de leurs symptômes digestifs et cutanés en éliminant le gluten de leur alimentation, même sans diagnostic de cœliaquie. Cela peut s'expliquer par des sensibilités non cœliaques au gluten, où des immunoglobulines G (IgG) ou A (IgA) sont élevées sans que la maladie cœliaque soit présente.
D'autre part, certaines personnes peuvent souffrir de réactions aux lectines présentes dans le blé, indépendamment du gluten. Les lectines sont des protéines de défense des plantes qui, en cas de perméabilité intestinale accrue, peuvent provoquer des symptômes similaires à ceux des allergies alimentaires.
Les intolérances alimentaires, les allergies et les pseudo-allergies sont des conditions complexes qui nécessitent une compréhension et une gestion personnalisées. En particulier, le gluten et les protéines associées peuvent provoquer une variété de réactions, souvent confondues entre elles. Un diagnostic précis et une approche individualisée sont essentiels pour améliorer la qualité de vie des personnes affectées.
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(0:53 - 1:22)
Les allergies, pseudo-allergies et intolérances alimentaires touchent de plus en plus de personnes. Y sommes-nous plus sensibles qu'avant, ou est-ce que cela découle plutôt de perturbations biologiques en amont de notre santé ? Aujourd'hui, nous allons tenter de répondre à ces questions avec le docteur Serge Ballompera, médecin nutritionniste spécialiste du microbiote et de la médecine fonctionnelle. Nous allons parler des réactions à l'histamine, du lien avec la perméabilité intestinale et du microbiote, mais aussi de la prolifération du champignon candida, appelé candidose, souvent confondue à tort avec une intolérance au gluten.
(1:22 - 1:59)
Bonjour docteur Balon-Perin. Bonjour, bonjour. Bienvenue dans ce quatrième épisode qu'on fait ensemble maintenant.
On a fait un épisode sur le microbiote et la santé mentale, on a fait une réaction à l'épisode Netflix sur le microbiote. Un sur le sucre. Un sur le sucre et les aliments transformés.
Donc oui, c'est notre quatrième aujourd'hui pour parler justement d'allergies, d'intolérances alimentaires de manière générale. Je propose qu'on rentre directement dans le sujet. Quelle est la différence entre une allergie, une pseudo allergie et une intolérance alimentaire ? Ok, alors ça c'est une vaste question.
(2:00 - 3:04)
Alors par définition, une allergie c'est une hypersensibilité à un aliment qui fait intervenir un mécanisme immunitaire. Donc ça c'est ce qu'on appelle l'allergie. Alors on connaît les allergies à tous les des aliments dans l'air, des pollens.
On peut être allergique aux moisissures aussi, on peut être allergique à certains aliments. Ça c'est ce qu'on appelle l'allergie et qui va se manifester souvent par des réactions cutanées, des réactions d'urticaire ou d'irritation au niveau de la peau, ou alors des réactions au niveau des yeux, au niveau du nez, etc. On connaît tous bien le phénomène, ce qu'on appelle l'allergie.
Alors la pseudo allergie, c'est en fait le même type de réaction mais sans qu'on n'identifie une allergène. C'est pour ça qu'on se dit, tiens c'est marrant, quelqu'un développe des réactions type cutanée ou autre qui font penser une allergie et puis on teste des allergènes et il n'y en a pas. Et on va revenir par après sur ce qui est là derrière.
(3:05 - 4:13)
Et alors l'intolérance alimentaire, eh bien ça veut tout simplement dire qu'on ne tolère pas un aliment. Et les raisons pour lesquelles on ne le tolère pas sont absolument multiples. Et donc c'est vrai qu'il y a une énorme confusion.
On dit, tiens je suis intolérant alors qu'en fait on est allergique. On parle d'allergie alors qu'en réalité on parle d'un sujet extrêmement complexe et controversé entre les allergologues et les non allergologues. C'est ce qu'on appelle les allergies alimentaires de type 3. Alors pour essayer d'être plus clair sur le sujet, ce qu'on appelle les allergies de type 1, c'est l'allergie classique, typique comme celle dont je viens de parler, sur les pollens, etc.
sur certains aliments. Et c'est là son, comme on dit, médié, c'est-à-dire que quand on est confronté à cette allergène, nous allons produire ce qu'on appelle des immunoglobulines E, qui est un type d'immunoglobuline qui va venir stimuler les mastocytes, qui sont des globules blancs, qui produisent l'histamine. Et cette histamine va déclencher ces réactions en question.
(4:15 - 4:48)
Donc là, dans ce cas-là, il n'y a pas de doute, on est allergique de ce type 1, on sait qu'on est allergique à quelque chose. Voilà, ça c'est quelque chose de très évident, et c'est quelque chose de très évident sur un tas d'allergènes volatiles, surtout sur les allergies alimentaires. C'est un peu plus complexe, mais c'est vrai que quand on teste comme ça, on teste en général, comment est-ce qu'on fait ces tests ? Eh bien, les allergologues vont utiliser ce qu'on appelle les prick-tests, donc ce sont des tests qu'on
fait sur la peau, comme ça on fait des petits griffes avec l'allergène alimentaire en question, voir ce qui réagit.
(4:49 - 5:48)
On peut aussi faire des patch-tests dans le dos, enfin bref, ce sont des tests cutanés ou dans une prise de sang. On peut doser les IJE dans une prise de sang, même si c'est moins évident que les autres tests, pour identifier cette allergie-là. Ça c'est l'allergie classique de type 1. Alors, il y a quelque chose de plus complexe, c'est ce qu'on appelle l'allergie de type 3, qui est une réaction, quand les gens disent, tiens, moi je suis allergique aux produits laitiers, ou je suis allergique au blé, ou au gluten, ou aux œufs, ou ceci, cela, le plus souvent, en fait, d'abord il faut voir s'ils ont une réaction allergique, mais souvent c'est pas ça, mais bon, imaginons que ce soit une réaction allergique, et quand c'est une réaction allergique, c'est rarement une allergie de type 1, donc une allergie comme ça, là c'est vraiment une allergie, imaginons, les gens ont une réaction alimentaire de type, une allergie vraie sur un aliment, il va y avoir une réaction qui va se déclencher très rapidement, entre quelques secondes, quelques minutes après l'ingestion de l'aliment.
(5:50 - 7:29)
Dans l'allergie de type 3, dite semi-retardée, c'est une réaction qui va se produire entre 5 heures et 5 jours, en général, après l'ingestion de l'aliment, donc c'est extrêmement difficile de faire le lien avec ce que l'on a mangé, cela va plutôt se manifester en général par des inflammations chroniques, que ce soit au niveau ORL, par exemple, des otites à répétition, des infections des curves d'oreille à répétition en général, ou alors éventuellement au niveau articulaire, etc. Et là, on peut, et c'est là où toute la complexité, on peut diagnostiquer ce qu'on appelle des IgG alimentaires, donc c'est un autre type d'immunoglobuline qui est responsable de ces réactions immunitaires, mais là où ça se complique, c'est que quand on fait un dosage, et c'est là qu'on va peut-être en parler plus tard, est-ce que ça vaut la peine de faire des tests, qui sont des tests faussement appelés tests d'intolérance alimentaire, c'est pas des intolérances alimentaires, ce sont des allergies type 3 et encore, et c'est là où les allergologues ont raison, c'est que bien souvent, si les gens ont des IgG élevés sur tel aliment, ça veut pas nécessairement dire qu'ils réagissent à tel aliment. Alors ça peut paraître un peu bizarre ce que je raconte ici, mais en fait, on peut très bien avoir des immunoglobulines, donc notre système immunitaire se dit, tiens, il y a quelque chose qui a traversé l'apparent intestinal sous une forme pas tout à fait digérée, et donc que nous ne reconnaissons pas dans notre checklist, et il va produire des IgG pour signifier ça.
(7:31 - 9:20)
Mais ça veut pas dire pour autant que l'aliment va déclencher des problèmes dans le corps, et donc on peut retrouver chez certaines personnes des IgG élevés tout
simplement parce que leur paroi intestinale est hyper perméable, et donc il y a des morceaux d'aliments non digérés qui traversent la paroi, qui déclenchent la réaction immunitaire, et ce n'est pas pour autant que ça va déclencher un problème. Ça peut déclencher un problème si, alors là c'est encore plus complexe à expliquer, mais je vais quand même essayer d'expliquer brièvement, ça peut déclencher un problème, l'hypothèse actuelle, c'est pas une certitude, mais l'hypothèse actuelle est que ça va déclencher un problème si le fragment d'aliment sur lequel on a réagi, qu'on appellera l'allergène alimentaire, dans ce cas là, et bien il y a quelque chose qui ressemble dans notre corps, qui n'est pas la même chose mais qui ressemble, et donc la réaction de notre système immunitaire qui a réagi contre ce fragment d'aliment qui a traversé la paroi sous une forme sous laquelle il n'aurait pas dû le faire, et donc qui ne correspondait pas à la checklist, et donc il a réagi, et bien si dans notre corps il y a ce qu'on appelle un déterminant antigénique, une substance de surface qui ressemble à ça, et bien notre système immunitaire va dire, ah ben tiens, voilà un autre, et va se tromper, et va déclencher une réaction inflammatoire sur un de nos organes. Et donc ça veut dire, pour faire simple, que quand on fait ces pannels d'IGG alimentaire, il est quand même conseillé de ne pas en demander 100 ou 200, je pense que si on teste les éléments les plus immunogènes, comme les protéines de lait, de blé, de l'œuf, ça suffit, et bien on peut très bien avoir des éléments, des IGG élevés, alors qu'on n'a pas de réaction sur ça.
(9:21 - 10:33)
Et donc, on en arrive peut-être à la question suivante, c'est, est-ce que c'est bien de faire des tests comme ça avec plein de de pannels d'IGG ? Non, parce qu'on peut effectivement générer des régimes extrêmement excessifs, extrêmement extrêmes, où les gens sont dépressifs, dénutris, alors que c'est pas ça le problème. On reviendra peut- être un peu plus tard sur comment gérer ça au niveau de l'alimentation, qu'on suspecte ou qu'on détecte certaines allergies de type 3. Je crois que ma question avance un petit peu, comment est-ce que, dans l'allergie de type 1 et dans l'allergie de type 3, pour commencer par là, est-ce que l'allergie est quelque chose qu'on peut développer au cours du temps, ou est-ce que c'est quelque chose qu'on a dès sa naissance, les allergies ? Alors, il y a toujours évidemment une combinaison de facteurs. On sait qu'on a des polymorphismes, qu'on appelle ça, qui font qu'on a des prédispositions génétiques à développer ceci ou pas cela, chez l'un et chez l'autre.
(10:33 - 10:50)
Donc ça c'est une certitude. Maintenant, c'est certain qu'on va pouvoir développer ça pendant sa vie, bien entendu. Et c'est pas quelque chose qu'on a nécessairement à la naissance, c'est quelque chose qu'on peut, en général, qu'on a pas à la naissance et qu'on va développer plus tard.
(10:52 - 11:06)
À l'inverse, on peut aussi être allergique et puis ne plus l'être plus tard. C'est quelque chose qui peut varier. Néanmoins, quand même, je rajoute une chose, c'est qu'on constate une évolution énorme de l'allergie.
(11:07 - 11:42)
Donc le nombre de patients allergiques ou asthmatiques est en évolution constante. À quoi est-ce que c'est dû ça ? J'imagine qu'il y a de multiples raisons, mais quelles sont les principales, à ton avis ? Alors, j'ai pas la prétention de les connaître toutes, certainement pas. Mais je dirais, en tout cas, que dans ce qui est retenu par les spécialistes dans le domaine, qui expliquent cette augmentation des allergies, il y a plusieurs facteurs.
(11:43 - 12:13)
Il y a le fait qu'on est confronté à beaucoup plus de polluants environnementaux, déjà, qui jouent un rôle. Et alors, vraisemblablement, on va revenir là-dessus, le microbiote semble quand même impliquer le fait, et par là même, la qualité du microbiote, d'une part, et d'autre part, le fait qu'on soit exposé ou pas exposé dans sa plus petite enfance. À différents éléments qui vont stimuler notre immunité, justement, à ne pas être allergique.
(12:15 - 12:35)
Et autrement dit, le fait de stériliser les choses à l'excès favoriserait aussi ce phénomène-là. On va revenir du coup un petit peu sur tout ce lien avec le microbiote. Je pense qu'il y a d'abord un petit concept théorique qui, je crois, est important, c'est le concept de la réaction à l'histamine.
(12:35 - 12:58)
C'est ça, du coup, qui va déclencher la réaction allergique ou l'inflammation derrière. C'est quoi l'histamine ? Alors l'histamine, c'est une substance qui est produite par, justement, ce type de globules blancs qu'on appelle les mastocytes. Et c'est une substance qui va agir sur différents récepteurs à l'histamine, à gauche et à droite dans le corps.
(12:59 - 13:36)
Et, en fait, on va dire que les symptômes généraux qu'on va pouvoir retrouver et qui vont permettre de se poser la question « tiens, est-ce que je n'aurais pas une intolérance à l'histamine et ou un syndrome d'activation d'un mastocyte ? » On va revenir à la distinction, on y reviendra après. Ce sont des symptômes qui peuvent être variés, qui peuvent varier dans le temps d'ailleurs, en intensité, et en présence ou non par rapport à un même aliment, on va y revenir. Et donc ces symptômes-là, ça peut être des
symptômes cutanés, justement des chatouillements, des rougeurs, des choses comme ça.
(13:37 - 14:10)
Ça peut être des symptômes d'irritabilité bronchique, type asthme ou pré-asthme. Ça peut être des symptômes plutôt vasculaires, comme des palpitations, de la tachycardie, des migraines, on peut avoir des symptômes plutôt cardiovasculaires. On peut avoir des symptômes digestifs, évidemment, extrêmement fréquents et importants, que ce soit gastrique ou alors, un peu dans le cadre du côlon irritable, on peut retrouver des symptômes comme ça.
(14:12 - 14:40)
Et alors, est-ce que ça peut être aussi quelque chose, parce qu'on parle souvent d'aliments plus chargés en histamine que d'autres, est-ce qu'on peut aussi faire justement ce type de symptômes dû à une réaction à l'histamine sans pour autant avoir une allergie derrière ? Oui, tout à fait. D'ailleurs, c'est bien pour ça qu'on appelle ça les pseudo-allergies. Ce sont des gens qui ont ces symptômes que je viens d'évoquer maintenant, qui sont des symptômes type histaminique, mais chez qui on ne retrouve pas d'allergène.
(14:42 - 14:58)
Et là-dedans, je pense qu'il faut vraiment faire la différence entre deux entités. La première, c'est ce qu'on appelle l'intolérance à l'histamine. Un petit peu comme on pourrait parler de l'intolérance au lactose, c'est-à-dire que dans l'intolérance au lactose, on ne produit pas l'enzyme qui dégrade le lactose, le lactase en question.
(14:59 - 15:52)
Dans l'intolérance à l'histamine, c'est un peu la même chose, c'est qu'on ne produit pas l'enzyme qui dégrade l'histamine alimentaire, qui s'appelle la diamine oxydase en l'occurrence. Avec une petite différence, c'est qu'il y a deux options possibles, soit on ne la produit pas, et ça peut justement être, comme d'ailleurs pour l'intolérance au lactose, être lié au fait que la paroi intestinale est un petit peu abîmée et que du coup on ne produit pas cet enzyme. Mais il y a un autre cas de figure, qui est un peu moins fréquent quand même, c'est d'avoir une altération, ce qu'on appelle un polymorphisme de l'enzyme, donc l'enzyme qui fonctionne moins bien.
C'est possible aussi. Mais disons que ça c'est la première situation. La deuxième situation, qui est, je trouve personnellement, au moins aussi fréquente, si pas plus... C'est quoi les pourcentages ? Je ne sais pas.
(15:53 - 16:44)
Mais je veux dire, c'est fréquent, du style... Alors, dans ma vision des choses, je n'ai pas de pourcentage. J'ai fait une étude en disant, tiens, autant de pourcentages, c'est une insuffisance de production de DAO, autant de pourcentages, c'est un enzyme génétiquement qui ne fonctionne pas bien, et autant de pourcentages, c'est un syndrome d'activation mastocitaire. Ce que je peux simplement dire, c'est que je trouve que c'est quelque chose qui n'était pas bien connu jusqu'il y a ces dernières années, où on se rend compte que ce syndrome d'activation mastocitaire, que l'on appelait idiopathique en médecine, ça veut dire qu'on ne sait pas d'où ça vient, est quelque chose dont on commence à beaucoup mieux comprendre ce qu'il en est, et ce qu'il en est, apparemment, c'est justement lié au microbiote.
(16:45 - 17:22)
Et c'est très intéressant parce que l'intolérance à l'histamine, donc ce sont des gens qui, en fait, il se passe quoi ? Ce sont des gens qui, quand ils mangent des aliments riches en histamine, comme ils ne produisent pas l'enzyme en question, ou qu'il ne fonctionne pas bien, ils ont une absorption excessive d'histamine qui vient des aliments, et qui va déclencher des symptômes type allergique, comme ça. Ou des symptômes histaminiques, comme on en a parlé tout à l'heure. Et en fait, ces gens-là, quand on élimine les aliments riches en histamine, et ou qu'on donne de la diamine oxydase, ça va mieux.
(17:23 - 18:01)
On a constaté que, finalement, chez beaucoup de patients, quand on faisait ces deux choses-là, ça n'allait pas vraiment mieux. Et en fait, c'est ce qu'on appelle un symptôme d'activation mastocytaire, c'est-à-dire que ce sont des gens qui ont des mastocytes qui sont hyper réactifs, et un tas d'éléments qui stimulent leur réactivité vont déclencher ça. Alors, quels aliments ? Donc en fait, quels sont les aliments riches en histamine ? Dans les aliments riches en histamine, il y a en premier lieu les viandes, les poissons, les produits de la mer, selon leur état de fraîcheur.
(18:01 - 18:31)
C'est ça qui est compliqué. C'est ça qui explique que quelqu'un un jour peut avoir dit « Tiens, moi j'ai été manger des sushis quelque part et j'ai eu une réaction terrible. Et puis trois jours après, il va manger des sushis autre part et il n'a pas de réaction.
» Alors, ce n'est pas que le sushi était imangeable, parce que sinon ce serait autre chose. Mais c'est simplement que la dégradation de la protéine était plus importante et que du coup il y avait plus d'histamine. Donc c'est pour ça que ça peut varier selon la fraîcheur de l'aliment.
(18:32 - 19:15)
Les aliments riches en histamine sont typiquement les viandes et dérivées, les poissons et produits de la mer, on retrouve aussi les tomates, les épinards, et alors on retrouve aussi des légumes fermentés type choucroute ou alors des jus fermentés où on va retrouver la sauce soja. Ce sont vraiment les aliments riches en histamine. On retrouve aussi les aliments qui contiennent des amines biogènes comme dans les ananas, les kiwis, les oranges, les bananes, qui sont un peu dégradés par les mêmes enzymes et donc peuvent, si on en mange beaucoup, surcharger les enzymes qui dégradent l'histamine.
(19:15 - 19:32)
Donc ça c'est une chose. C'est le premier groupe dont tu parlais qui n'ont pas ces enzymes qui permettent de décomposer l'histamine. Donc ces gens-là vont avoir ce genre de réaction quand ils mangent ces aliments et quand on leur donne la diamine oxydase ça va mieux.
(19:33 - 20:10)
Et puis là, il y a un autre groupe qui eux, vont plutôt paraître très sensibles à la diamine oxydase et qui eux vont réagir sur ce qu'on appelle les aliments histaminolibérateurs. C'est-à-dire que les aliments histaminolibérateurs c'est l'alcool par exemple, typiquement, les noix, on retrouve aussi les fruits de mer, le chocolat. Ce sont différents aliments qui sont typiquement histaminolibérateurs de même que d'autres facteurs sont histaminolibérateurs.
(20:10 - 20:40)
Le stress par exemple, les changements de température, ce sont des éléments... Des personnes qui deviennent rouges quand elles boivent de l'alcool ou quand ils sont stressés, ça pourrait être ça. Et donc effectivement... Et là, qu'est-ce qui se passe du coup ? Quelle est la différence avec le premier ? Alors c'est tout à fait différent. C'est-à- dire qu'ici ce n'est pas une question de produire de la diamine oxydase suffisamment, même si les deux peuvent être combinés, c'est possible aussi bien sûr.
(20:40 - 21:01)
Mais la question est plutôt d'avoir des mastocytes qui sont hyper réactifs. À ne pas confondre encore, je le note quand même, à ce qu'on appelle la mastocytose. Donc ça c'est une maladie très rare, avec une prolifération excessive de ces mastocytes, avec en général des lésions, des nodules sous la peau.
(21:01 - 21:10)
Mais bon, je mets ça de côté, ce n'est pas de ça dont on parle. On parle du syndrome d'activation mastocytaire. Et donc ici, c'est développement d'un autre cas de figure.
(21:12 - 22:04)
Et pendant très longtemps, on s'est dit, tiens, enfin, qu'est-ce qui fait que ces mastocytes sont hyper réactifs ? Ils réagissent suite à, comme je disais, ces aliments qui sont histamino-libérateurs, ou le stress, ou les changements de température, des trucs comme ça. Et maintenant, depuis pas longtemps, depuis 2022 en fait, il y a eu plusieurs publications très intéressantes qui montrent qu'en réalité, ce qui se passe, c'est que le microbiote, et à partir du moment où le microbiote, précisément, a une constitution particulière, c'est-à-dire qu'il contient moins de ces fameuses bactéries de protection dont on a déjà parlé dans d'autres épisodes, je pense. Donc ce sont comme les Fecalibacterium, les Roséburia, etc.
(22:04 - 22:50)
Donc moins de ces bactéries de protection, qui fait qu'évidemment, du coup, les autres bactéries peuvent beaucoup plus facilement accéder à la paroi intestinale. Et aussi, on retrouve dans ces études, plus de bactéries pro-inflammatoires, entérobactéries, etc. Et en réalité, il a été bien démontré maintenant qu'à partir du moment où ces mauvaises bactéries ont accès à la paroi et aux systèmes immunitaires, je passe à des détails de présentation de cytokines et tout le bazar, on arrive au résultat que finalement, il y a une production de cytokines qui va augmenter la sensibilité mastocytaire.
(22:50 - 23:26)
Et donc, c'est vraiment terriblement important, comme info, de constater que finalement, l'état du microbiote va être un élément majeur dans ces problèmes d'hystamines. Donc on a le premier cas, en fait, où on manque d'une certaine enzyme. Et on a le deuxième cas, on va avoir des réactions qui sont très similaires au premier cas, mais les enzymes fonctionnent très bien, il s'agit juste d'une dégradation, enfin juste, il s'agit d'une dégradation de la paroi intestinale qui va permettre certaines réactions inflammatoires qui ne devraient pas se passer, qui se passent et qui donnent du coup des symptômes similaires.
(23:27 - 24:10)
Le premier cas, on n'a pas parlé, est-ce qu'on s'est diagnostiqué, est-ce qu'on s'est vérifié si on manque de ces enzymes ? Alors, oui, il y a une technique, c'est de doser l'hystamine dans les selles. Et donc, si on voit qu'effectivement, il y a trop d'hystamine dans les selles, ça veut dire que ça n'a pas été dégradé correctement. On peut aussi doser l'activité de la diaminoxydase, c'est aussi faisable, et puis on peut faire un test aussi en disant, tiens voilà, en éliminant ces aliments-là et en donnant de la diaminoxydase au cas où il y en a. Et par contre, si on n'est pas dans ce cas-là, mais qu'on a des réactions similaires, alors là, il faut plutôt aller regarder ce qui se passe au niveau du micro-ondes.
(24:10 - 24:37)
Exactement, et comme je vous disais, je pense que c'est extrêmement, une situation très fréquente, et dans ma pratique, je pense même plus fréquente que le premier cas. Et dans ce cas-là, effectivement, il faut aller évaluer le microbiote. Et donc, un microbiote inflammatoire favorise l'hyperréactivité des mastocytes, comme je disais, à certains types d'aliments, à l'alcool, au stress, etc.
(24:38 - 25:01)
Et alors, il y a encore un autre élément, c'est l'histoire du candidat. Juste avant de rentrer dans l'histoire du candidat, donc on a parlé des allergies de type 1, on a parlé des allergies de type 3, et puis on a parlé des réactions à l'histamine. Est-ce que ça fait partie... Des pseudo-allergies.
(25:01 - 25:06)
Des pseudo-allergies. Est-ce que ça fait partie des allergies de type 3, ou c'est vraiment... C'est autre chose. C'est autre chose.
(25:07 - 25:20)
Et par rapport à l'intolérance alimentaire, parce que c'est vrai que c'est... C'est très compliqué à comprendre. Il y a beaucoup de facteurs, moi-même, ça m'a pris des années pour comprendre, je ne comprends pas tout, forcément. Tout ça est en évolution, toujours constante.
(25:23 - 25:44)
Et donc, l'intolérance. Oui, l'intolérance alimentaire, est-ce que c'est quelque chose qui, en fait, est un peu sous-jacent à ces trois catégories dont on vient de parler, ou est-ce que c'est une catégorie encore différente ? Alors, en fait, l'intolérance alimentaire, ça veut dire qu'on ne tolère pas un aliment, tout simplement. Alors, quelles sont les causes ? Les causes sont multiples.
(25:45 - 25:53)
Et c'est ça qu'il faut bien comprendre. Souvent, les gens mélangent tout. Et ce que je comprends, c'est que c'est très facile de tout mélanger.
(25:55 - 26:15)
Et ils viennent dans mes consultations, ils me disent, « Tiens, docteur, j'aimerais bien que vous testiez mes intolérances alimentaires. » Alors, c'est effectivement plus compliqué que ça, parce que, comme tu disais, justement, il y a les allergies de type 1, les allergies de type 3. Là, on peut faire des tests d'IgG. Même si dans le type 3, l'IgG, il
faut encore s'en méfier.
(26:15 - 26:34)
En sachant qu'il faut savoir interpréter ça correctement et pas n'importe comment. Effectivement, il faut s'en méfier. Et puis, troisièmement, les pseudo-allergistes, qui est encore une chose à identifier, qu'on peut déjà pré-identifier par les symptômes, parce qu'effectivement, il y a des symptômes de cet ordre-là, type histaminique, eh bien, c'est déjà une piste.
(26:34 - 26:53)
Et si on se rend compte des symptômes, soit on peut tester des choses vraiment typiquement liées aux enzymes, de dégradation de l'histamine, ou alors plutôt aller voir dans le microbiote s'il n'y a pas quelque chose à régler à ce niveau-là. Exactement. Et donc, pour revenir aux intolérances alimentaires, il y a beaucoup d'intolérances.
(26:53 - 27:28)
Les intolérances au lactose, on connaît bien, ça c'est un terme qu'on a vite bien compris, à ne pas confondre avec la réactivité aux protéines de lait. Donc, vous avez des gens qui sont intolérants au lactose, et puis, vous avez des gens qui ne sont pas intolérants au lactose, mais qui ont une réactivité immunitaire sur les protéines de lait, et qui donc vont déclencher ces fameuses allergies de type 3. Allergie de type 1, c'est rare là-dessus. Allergie de type 3, où ils vont déclencher des réactions inflammatoires au niveau ORL, la répétition.
(27:28 - 27:52)
Et quand on arrête les produits laitiers, pouf, ça va beaucoup mieux. Et là, ce n'est pas en arrêtant le lactose, c'est en arrêtant tous les produits laitiers animaux, donc les protéines de lait. Et là, on s'est confondus par une intolérance aux produits laitiers, mais en réalité, ce n'est pas une intolérance, c'est plutôt une allergie de type 3. Et puis alors, vous avez des gens qui ont des intolérances à tous les aliments contenant l'histamine, dont on a parlé tout à l'heure.
(27:54 - 28:34)
Et puis alors, vous avez aussi des gens qui sont intolérants à des aliments fermentants, parce qu'ils ont un microbiote hyper fermentant, donc quand ils mangent ce qu'on appelle les FONBAP, comme précisément les choux, les poireaux, les oignons, les pois chiches, etc., ils vont déclencher une réaction où ils ne se sentent pas bien. Et puis, vous avez les gens qui sont intolérants au gras. Ils sont intolérants au gras parce qu'ils ont un système digestif qui ne digère pas bien le gras, pour différentes raisons, ça peut être le stress, etc.
(28:34 - 29:03)
On ne va pas s'étendre là-dessus maintenant. Et ou parce qu'ils ont, concernant le microbiote, ils n'ont pas assez de bactéries de protection, ils ont trop de bactéries inflammatoires, donc ils ont une paroi intestinale plutôt à nu et plutôt enflammée, ou micro-enflammée. Et effectivement, lorsqu'il y a des acides biliaires, par exemple, qui arrivent là-dessus, de la bile, quand ils mangent plus gras, il y aura plus facilement de la bile qui va arriver, ça va leur faire mal.
(29:04 - 29:35)
De la même manière que ces gens-là, les tannins du vin rouge vont leur faire mal, les piments vont leur faire mal. Voilà, donc en fait, être intolérant, ça veut dire, oui, qu'on ne tolère pas bien quelque chose, mais pour un tas de raisons différentes. Est-ce parce que sa muqueuse est trop à nu, trop à vif et elle va réagir sur certains aliments agritants ? Est-ce parce qu'on ne tolère pas le lactose ? Est-ce parce qu'on a une allergie sur les protéines de lait ? Est-ce parce qu'on a un problème avec l'histamine ? Est-ce qu'on a un problème avec les aliments fermentants ? Ça peut être tout ça.
(29:36 - 30:58)
On peut avoir l'un ou l'autre, et certains patients ont un peu de tout parce qu'ils ont un microbiote tellement catastrophique qu'ils vont mélanger l'intolérance au lactose, l'intolérance à l'histamine, une activation mastocytaire, un microbiote à nu, enfin, etc. Et du coup, à quoi servent les tests d'intolérance alimentaire ? Qu'est-ce que ça représente aujourd'hui, dans le champ médical ou dans le champ d'application ? Le problème est qu'effectivement, je pense qu'hélas, pas mal de thérapeutes et de médecins utilisent ces tests sans bien savoir ce qu'il en est et quelles sont leurs limites. Actuellement, avec ce que l'on sait, dont je viens de parler maintenant, on commence à savoir quand même pas mal de choses, il devrait y avoir plutôt, suite à l'anamnèse interrogatoire des patients, de se dire, ah tiens, est-ce qu'on est plutôt dans une intolérance au lactose ? Est-ce que j'ai des symptômes d'inflammation chronique qui peuvent être modulés par des aliments ? Alors là, on ferait ces fameux tests d'IGG, est-ce qu'on est plutôt dans un problème d'histamine, dans un problème de fermentation, dans un problème de micro- inflammation du microbiote, un problème de candida ? Alors oui, je vais vous parler de celui-là.
(30:58 - 31:18)
Je le garde un petit peu de côté. Et donc, c'est certain que c'est aux médecins ou aux thérapeutes, avec la symptomatologie du patient, de se dire, tiens, on est plutôt affaire à ça ou ça ou ça, et faire les tests-là. Et de régler le microbiote de toute façon en amont aussi.
(31:18 - 32:03)
Et alors voilà, et en fait, on se rend compte que, bien entendu, le microbiote est absolument fondamental parce que, par rapport à l'histamine, bien souvent, comme je le disais, on a souvent un syndrome d'activation mastocytaire fondamental de régler le microbiote, par rapport à des aliments fermentants fondamentales de régler le microbiote, par rapport à une paroi intestinale à nu parce que le microbiote n'est pas bon, régler le microbiote, un problème d'hyperperméabilité, d'allergie de type 3 sur certaines plantes alimentaires, régler le microbiote. Donc c'est, oui, c'est souvent ça, bien sûr. Et du coup, et de nouveau, je garde le candidat après, parce qu'après, sinon, on va partir dans les détails du candidat et j'ai d'autres questions que j'aimerais poser avant.
(32:03 - 32:22)
Mais donc ces personnes-là, il faut quand même qu'ils sortent certaines choses de leur alimentation parce qu'ils font une intolérance, ils ne le tolèrent pas bien, ils ne se sentent pas bien près. Donc, ce serait logique dans un premier temps de dire, voilà, arrêtez de manger ces aliments-là. Mais alors, on arrive un petit peu dans des règles, des régimes super restrictifs.
(32:24 - 32:59)
Comment est-ce qu'on gère ça quand on se rend compte qu'on commence en fait à ne pas tolérer beaucoup d'aliments ? Est-ce que c'est quelque chose, du coup, qu'on ne va pas tolérer à vie ? Est-ce qu'il est possible de sortir de ça et de recommencer à remanger plus normalement ? Comment ça se passe ? Alors, c'est sûr que il y a le cas de l'intolérance au lactose qui est un peu à part, parce que d'abord, c'est beaucoup plus facile à vivre. 40% des Européens sont intolérants au lactose et 70% de la population mondiale. Ce n'est pas quelque chose de rare.
(33:00 - 33:17)
Et c'est quelque chose de plus facile à vivre parce qu'il y a énormément de produits qui existent sans lactose et parce que, de toute manière, on peut, en évitant ces produits-là, il reste énormément de choses à manger. Donc, ce n'est pas très compliqué. Alors, le fait que, est-ce que quand on a intolérance au lactose, on peut, à un moment donné, ne plus l'être ? Pas évident.
(33:18 - 33:26)
Ce n'est pas impossible. En tout cas, c'est possible d'améliorer, je pense, la situation de devenir, d'avoir, parce que l'intolérance au lactose, ce n'est pas comme l'allergie, justement. L'allergie, c'est on-off.
(33:27 - 33:32)
On a une réaction ou on ne l'a pas. L'intolérance au lactose, c'est différent. On a des degrés d'intolérance.
(33:33 - 33:46)
Donc, on peut tolérer, certaines personnes vont tolérer un peu de lactose, d'autres un peu plus, d'autres beaucoup plus et d'autres pas du tout. C'est variable. Et on peut, je crois, arriver, quand même, en optimisant son microbiote, à tolérer un peu mieux le lactose.
(33:46 - 33:53)
Mais pas, voilà. Pas nécessairement à 100%. Mais ça, ce n'est pas franchement indispensable non plus.
(33:53 - 34:20)
Ça, c'est un cas de figure. Pour le reste, je pense qu'on peut, quand même, que rien n'est définitif. Et que, et que l'on peut, quand on arrive à trouver où se trouve le problème, justement, et à y mettre les solutions, ça mettra quelques mois, mais à améliorer clairement la tolérance alimentaire à ces aliments-là.
(34:20 - 34:42)
Je pense que ça n'est pas l'idée de dire, « Ah, ben voilà, on a vu que vous êtes allergique à ceci ou à cela à vie. » Oui, ça c'est vrai dans les allergies de type 1. Les allergies de type 1, là, c'est très très compliqué. Et c'est vrai que la première règle que l'on dit, c'est d'éviter l'allergène, que ce soit dans les pollens ou dans les acariens ou dans les aliments.
(34:42 - 34:59)
Mais, pour le reste, je pense qu'on a, on peut quand même assez bien améliorer la situation. Bonjour ! En ce moment, vous pensez sûrement à une personne qui pourrait bénéficier du contenu de cet épisode. Si c'est le cas, je vous invite à le lui partager.
(34:59 - 35:27)
Je vous remercie pour votre soutien et je vous souhaite une bonne écoute. On va reparler du coin encore un petit peu après, de comment Manon a un grand... J'imagine qu'il y a pas mal d'éditeurs qui se disent, « Et le gluten ? J'imagine que c'est pas mal de personnes qui vont se dire, ils ont complètement oublié un chapitre. Le gluten, on a fait exprès de le garder un petit peu plus pour la fin, parce que je pense qu'avant de parler de l'intolérance au gluten, il y a d'abord un gros concept à maîtriser qui est la candidose.
(35:28 - 35:48)
Est-ce que tu peux expliquer ce que c'est que la candidose ? Cette prolifération de champignons qu'on appelle le candida. Est-ce que ça aussi, c'est quelque chose qui va donner des réactions aussi pseudo-allergiques ? Alors oui. Donc il y a... Alors première chose, je vais d'abord parler du gluten et puis de la candidose.
(35:49 - 36:33)
Alors pour ce qui est du gluten, il est clair qu'il y a énormément de gens qui pensent qu'ils sont allergiques au gluten, alors qu'ils ne le sont pas vraiment. Alors il n'y a aucun intérêt à consommer des quantités phénoménales de gluten de toute façon, mais de là à être extrémiste dans l'éviction du gluten, je pense que beaucoup de gens le font alors qu'ils ne devraient peut-être pas le faire. Pourquoi ça ? Parce que bon, évidemment il y a la maladie Celiac, ça c'est quelque chose que tout le monde connaît, qui est vraiment une réaction allergique au gluten qui se manifeste en général dès l'enfance et on a une prédisposition génétique à ça, évidente pour ça.
(36:34 - 37:28)
Ça c'est une chose. Et puis alors il y a un concept qui était créé qui était la maladie, on appelait ça, je crois que c'était le, je ne sais plus le nom exact, c'est le syndrome non Celiac au gluten ou la maladie non Celiac au gluten qui ne veut pas dire grand-chose en soi, c'est un peu débile comme dénomination, mais en fait ce sont tous les gens qui se sentaient mieux en éliminant le gluten alors qu'ils ne sont pas allergiques au gluten. Alors ça, là c'est un volet plus complexe parce qu'effectivement beaucoup de gens qui te regardent évidemment vont se dire « ah bah oui mais moi j'ai arrêté le gluten et je me sens beaucoup mieux ». Alors certainement, et même maintenant la question c'est pourquoi ? Alors tout en n'étant pas Celiac, évidemment on a éliminé ces quatre figures, donc là c'est évident.
(37:29 - 38:01)
Alors c'est vrai qu'il existe un petit pourcentage de personnes où on va de fait retrouver des marqueurs type IgG ou IgA sur le gluten qui n'ont pas le critère typique de maladie Celiac et chez qui il est clair qu'on voit bien qu'il y a une réaction immunitaire sur le gluten même s'ils ne sont pas Celiac et là c'est évident qu'il faut éviter le gluten. Ça c'est deuxième catégorie. Et puis alors il y a les autres catégories où là c'est moins évident.
(38:01 - 38:44)
Et dans les autres catégories, je dirais d'abord qu'il y a les gens qui ont un microbiote qui n'est pas en bon état et qui ont de ce fait de nouveau une muqueuse surexposée aux irritants et parmi ces irritants il y a la lectine du blé. Savoir que la lectine en fait est une substance d'ailleurs que produisent la plupart des végétaux qui poussent dans la terre
pour se protéger de différents agresseurs. Et cette lectine, si on a un mucus impeccable, la lectine elle passe dans le tube justif et ça ne dérange personne.
(38:44 - 38:53)
Et à partir du moment où ça n'est pas le cas, et bien à ce moment-là les gens ont un problème sur le blé. Mais c'est pas une question de gluten, c'est une question de lectine. C'est déjà une chose à savoir.
(38:54 - 39:26)
Et puis autre chose tout à fait fréquente, ce sont les gens qui ont des maladies qui ont une prolifération excessive de champignons dans l'intestin, ce qu'on appelle la candidose. Et dans ces cas-là, il est clair que ce qui est l'élément number one éliminé de son alimentation, ce sont les sucres raffinés, les farines blanches, etc. Et donc c'est clair que les gens qui suppriment le gluten, forcément ils suppriment les farines blanches et du coup ils se sentent beaucoup mieux.
(39:28 - 39:48)
Et ils ont l'impression que c'est le gluten alors que c'est pas le gluten. Et donc c'est certain que, je crois que pour résumer, il y a la maladie Céliac, donc c'est évident. Il y a des cas de fait où on constate, on voit dans les analyses des immunoglobulines élevées, même si on n'est pas dans la maladie Céliac et l'expérience m'a montré que dans ces cas-là, vraiment le gluten est problématique.
(39:49 - 40:03)
Et puis alors il y a les cas du microbiote avec effectivement ce problème de la lectine et d'une muqueuse réactive. Et puis il y a le problème de la prolifération fongique. Donc je pense que c'est important de pouvoir faire la part des chauds.
(40:03 - 41:16)
Et lorsqu'on a été diagnostiqué à tort ou à raison, ou plutôt peut-être à tort dans cet exemple, intolérant au gluten, comment est-ce qu'on fait pour... Parce que c'est quand même assez contraignant, même s'il y a de plus en plus d'options, mais comment est-ce qu'on fait pour reprendre une alimentation un peu plus normale ? Ou alors lorsqu'on pense qu'on a un problème avec les farines, comment est-ce qu'on fait pour remplacer la farine problématique par une farine qui ne va pas poser de problème ? Alors il y a plusieurs choses. Je pense que de toute manière, l'excès de gluten n'est pas spécialement intéressant et donc, de son côté, il y a aussi toute cette notion, évidemment, qui est liée à la transformation alimentaire et que, de fait, le blé a quand même subi différents types d'hybridations pour qu'il soit plus résistant, etc. Je ne parle même pas des OGM, parce que ça on retrouve de toute manière dans toutes les céréales
et les fruits et légumes, c'est pas une question de blé.
(41:19 - 41:47)
Mais c'est vrai que pour ces raisons-là, il y a peut-être... Les céréales comme les potes auraient été magnifiquement moins génétiquement modifiées. Ils seraient plus faciles à tolérer, même si elles contiennent du gluten. Et alors, c'est vrai qu'il est intéressant, je pense, de consommer un peu plus de pommes de terre, de riz, et pas des quantités excessives de gluten.
(41:47 - 42:10)
Qui dit souvent « quantité excessive de gluten » ? Dans notre alimentation, c'est aussi « quantité excessive de farine blanche, de sucre, de pain, de pâtes ». Et ça n'est pas bon. Donc je crois que ça, c'est la première chose. C'est quoi qu'il en soit, qu'on soit intolérant au gluten ou pas, on a intérêt à réduire la quantité de gluten et diversifier avec d'autres choses.
(42:11 - 42:41)
Le problème dans l'allergie ou l'intolérance au gluten, c'est souvent de se rabattre sur des produits transformés, pas nécessairement de qualité, sur beaucoup de maïs, pas nécessairement une bonne chose. Donc c'est pour ça que je crois qu'il vaut mieux avoir le cœur net. Est-ce qu'on a un problème avec le gluten ? Oui ou non ? Ou est-ce que c'est quelque chose qui y ressemble ? Mais ça n'est pas tout à fait ça.
(42:41 - 42:55)
Et de pouvoir réintroduire un peu de différents éléments contenant du gluten dans un certain équilibre. Il y a peut-être un peu un effet de mode sur l'intolérance au gluten. Mais oui, c'est comme je le disais.
(42:56 - 43:19)
En fait, il y a tellement de gens qui ont, pour d'autres raisons, un mauvais microbiote ou un excès de candidats. Et pour toutes ces raisons, ils tolèrent moins bien le gluten, enfin les farines blanches et le blé. Et du coup, quand ils n'en mangent plus, ils se sentent mieux.
(43:21 - 43:58)
Tout comme pas mal de gens, finalement, on parlait des intolérances tout à l'heure, pas mal de gens ont, pour des perturbations, de nouveau on en revient, de microbiote, etc. ne tolèrent plus un grand nombre de choses. Et j'ai beaucoup de patients qui me disent « Moi là où je me sens mieux, c'est quand je mange pas.
» Ah oui, forcément. Là, mais c'est une solution à court terme. Oui, donc il vaut mieux plutôt essayer de réintroduire certaines céréales plus complètes et peut-être à moins de grandes fréquences, peut-être pas deux ou trois fois par jour, mais peut-être une fois par jour.
(43:58 - 44:20)
C'est quoi une consommation excessive de gluten ? Exactement. On n'est pas obligé de manger du gluten tous les jours déjà, par exemple. C'est certain qu'on peut manger des repas de légumes et des protéines animales ou végétales mais sans contenir de gluten.
(44:21 - 44:48)
Et manger du gluten tous les deux ou trois jours, c'est tout à fait faisable aussi. C'est juste une petite question, je vais pas révêtre, mais c'est quoi le gluten et où est-ce qu'on en retrouve ? Alors le gluten, c'est une protéine qu'on trouve essentiellement dans le blé, les dérivés du blé, comme par exemple le froment, le boulgour, le carameau, tout ça c'est du blé. Et on en retrouve aussi dans l'orge, on en retrouve aussi un peu dans l'avoine, même si c'est pas tout à fait le même gluten.
(44:53 - 45:17)
Et donc les céréales dans lesquelles on n'en trouve pas, enfin là où on n'en trouve pas pour faire simple, c'est évidemment tout ce qui est pommes de terre, patates douces, bien sûr, qui n'est pas une céréale, qui est un légume. Et puis au niveau céréale, ce sera dans le millet, le sarrasin, le quinoa, qui sont des céréales sans gluten, qui sont très à la mode du coup. C'est ça, ouais.
(45:17 - 45:56)
Donc plutôt à l'intérêt d'essayer de ne pas en manger tous les jours, mais de regarder si on a un vrai problème de gluten ou non, et si on n'en a pas, c'est plutôt d'autres choses à traiter, telles que son microbiote ou sa candidose, et puis de réintégrer ça, mais de manière correcte, non restrictive. Exactement. Et donc du coup pour ces personnes, pour revenir un petit peu à ces personnes qui se retrouvent maintenant, presque comme tu disais, qui ne se sentent mieux quand ils ne mangent pas, ou comme on avait vu dans le reportage Netflix, il y avait une des quatre intervenantes qui ne mangeait en fait plus rien.
(45:57 - 46:29)
Comment est-ce qu'on fait, ou même nous chez Simp, on voit certains clients qui nous disent, voilà, moi j'ai arrêté de manger, ils nous envoient la liste, tout en fait. Comment est-ce qu'on peut mettre en application vos recommandations, parce que nous on fait des recommandations sur l'état de leur microbiote. Et pour ces personnes-là, comment
est-ce qu'ils passent de je ne mange plus rien à je mange correctement, mais sans leur générer de nouveaux inconforts, parce que forcément le but c'est qu'ils sentent bien.
(46:31 - 47:02)
Alors c'est à la fois très simple et très compliqué, c'est-à-dire que moi j'ai un processus. Donc un, voir ce qu'il en est au niveau, est-ce qu'il y a des allergies alimentaires de type 3, type 1 en général on sait, est-ce qu'il y a l'état du microbiote, quel est l'état de la paroi, est-ce qu'il y a une prolifération fongique. Une fois que ça c'est fait, l'idée est de traiter ces problèmes-là, et pendant le temps où on traite ces problèmes-là, forcément au tout début, on ne va pas commencer à réintroduire des aliments qui ne sont pas tolérés puisqu'ils ne le sont déjà pas.
(47:03 - 47:32)
Donc il faut quand même se donner un petit peu de temps, et l'idée c'est qu'après 2-3 mois de ce traitement, à ce moment-là je commence à, on va dire, de réintégrer des éléments, en commençant par des éléments qui ne semblent pas les plus problématiques, et en n'intégrant jamais plus un aliment que deux fois par semaine. Et comme ça, petit à petit, on essaie avec un, voir ce que ça donne, et puis avec l'autre. Alors ça c'est pour la théorie.
(47:32 - 47:49)
Pour la pratique, je vais vous dire que ça ne se passe pas comme ça en fait, ce qui se passe, c'est que c'est normal, c'est humain. Quand on se sent mieux, on se dit « ah tiens, je vais essayer ça », et puis on voit si ça va ou si ça ne va pas. Donc en général, les gens font une réintroduction sauvage, et ils voient comme ça si ça va ou pas.
(47:49 - 48:22)
Bon, pourquoi pas. Au final, ils arrivent quand même à réintroduire, même si parfois c'est trop tôt, il faudrait attendre un petit coup, mais au moins ils le savent et... Exactement, ils comprennent généralement. Et c'est ça bien souvent qu'on constate et qui est intéressant, c'est des gens qui vous disent « moi je ne supportais plus rien », ou quasiment plus rien, et bien ils arrivent à un stade, ils sont revenus à un stade où ça s'est un peu calmé, qui leur permettent de savoir ce qu'ils ne supportent pas, ou ce qu'ils supportent et qu'ils ne savaient pas bien s'ils ne supportaient pas, ou que c'était un peu noyé dans la masse.
(48:25 - 48:45)
Oui, parfait, mais je pense qu'on a plus ou moins couvert le sujet. Je ne sais pas si tu as quelque chose d'autre que tu voulais rajouter à ça ? On a parlé du candidat ou pas finalement ? On n'a pas parlé plus du candidat, c'est vrai qu'on peut parler plus du
candidat. Juste un mot, parce que sinon c'est vrai que c'est un très long sujet.
(48:45 - 49:01)
On fera un épisode complet sur la candidose, mais c'est vrai qu'on en a parlé, du coup peut-être expliquer ce que c'est. C'est un trop trop long sujet pour en parler, je pense qu'ici il vaut mieux en parler de manière plus spécifique. Alors en fait, il faut juste savoir, on en a parlé par rapport au pseudo-allergie.
(49:02 - 50:54)
En réalité, il y a des publications assez extraordinaires qui sont sorties très récemment, qui ont montré que les candidats, quand ils sont présents en excès, eh bien il y a ce qu'on appelle des éléments de surface du candidat, des bêta-glucans de surface du candidat, qui vont traverser la paroi intestinale et qui vont aller se fixer sur des récepteurs spécifiques d'hémastocytes justement, et qui vont favoriser la libération du stamine. Et alors ça m'a fait fort plaisir de voir ça, parce que moi depuis des années que je m'occupe de ce genre de problème, souvent j'avais des patients qui me disaient tiens en plus de mes symptômes de prolifération fongique, qui sont des symptômes souvent digestifs, donc des ballonnements, des gaz, des trous du transit, eh bien ils avaient aussi des symptômes de type pseudo-allergique, avec effectivement des chatouillements au niveau des paupières, au niveau du cœur chevelu, au niveau de la nusse, enfin bref à différents niveaux. Et alors à l'époque, il y a vingt ans, on ne savait absolument pas ce qu'il en était, on disait oui c'est des toxines, bon c'était un peu toxines, c'est un bondon, on disait ça comme ça, on ne savait pas quoi dire, et en fait non, en fait ce n'est pas du tout ça, c'est juste le fait que ces candidats peuvent eux-mêmes stimuler la production du stamine, et donc c'est tout à fait intéressant, parce que là on se rend compte aussi que c'est un autre élément à prendre en compte dans l'équation, donc ça veut dire qu'il y a effectivement, pour revenir là-dessus, soit pas produire assez d'enzymes plidégrades du stamine des aliments, soit avoir une hypersensibilité des mastocytes fortement liée à l'état inflammatoire du microbiote, soit avoir effectivement un excès de candidats qui eux-mêmes favorisent la production du stamine.
(50:54 - 53:49)
Donc les candidats ce sont des champignons qu'on a tous en quantité modérée, mais qui peuvent proliférer ? Donc à la base ce sont des levures pour être exact, que l'on a tous dans l'intestin et qui provoquent aucun problème, on s'en rendra compte, et puis pour différentes raisons, qui peuvent être une baisse de l'immunité anti-candidat dans la fatigue, le stress ou certains médicaments, on connaît évidemment les antibiotiques et les candidoses vaginales, ou les corticoïdes, ou alors le fait de manger trop de sucre, ce sont des éléments qui vont favoriser la prolifération de ces levures, qui prolifèrent et puis qui se transforment en champignons, qui vont s'accrocher à la paroi intestinale, et qui vont former des groupes comme ça, et qui vont libérer différentes cellules,
substances, différentes toxines, et entre autres, ce n'était pas tout à fait faux qu'on disait les toxines, ce sont effectivement des déterminantes surfaces de ces candidats qui viennent se fixer sur les mastocytes par exemple, bref il y a plein de... je ne vais pas entrer dans tous les détails, et donc ça va générer des symptômes autres que les symptômes digestifs, qui sont ces symptômes pseudo-allergiques par exemple, et ils vont aussi produire, ces candidats vont aussi, en fermentant les sucres, produire de l'acétaldéhyde par exemple, qui va agir au niveau de la dopamine cérébrale, qui va avoir un impact au niveau psycho-cognitif, et ça fait partie des symptômes psychiques du candidat, bref, de mémoire, de concentration, l'impression d'avoir la tête dans le brouillard... Et ce qui fait que ça a souvent été, j'imagine, confondu avec une intolérance au gluten, parce qu'on avait des symptômes... Ah oui, effectivement les gens qui ont une allergie au gluten, effectivement les symptômes peuvent être digestifs, mais pas que, on sait chez l'enfant qu'il y a des problèmes de retard de croissance, évidemment ça c'est très connu, mais il y a aussi des problèmes cognitifs et psychiques avec le gluten. Comment est-ce qu'on définit du coup si ces champignons proliféraient, si on passait de la levure aux champignons ? Alors on peut... C'est très difficile, c'est très très difficile, et c'est pas pour rien que le premier livre qui était écrit là-dessus par un médecin interniste américain qui s'appelle le Docteur Orient Trust, c'était dans les années... C'était déjà il y a longtemps, les années 80, ça s'appelait The Missing Diagnosis, il parlait justement de ce diagnostic qu'on rate, qui est celui de la prolifération fongique. Alors, il se fait que dans les selles c'est très compliqué, parce que ces candidats restent accrochés par paquets à la muqueuse.
(53:51 - 54:21)
Les gastro-entérologues savent bien ça, quand on a des mycoses oesophagiennes par exemple, ils voient ça en faisant des fibroscopies, ils voient des plaques blanches comme ça des candidats, et donc on ne va pas nécessairement les retrouver dans les selles. Alors, le dosage des anticorps contre le candidat dans le sang c'est compliqué, parce que ça veut dire souvent qu'il y a eu un passage de candidat à un moment donné, mais est-ce que c'était il y a trois jours, il y a vingt ans, on ne sait pas. On peut avoir des anticorps de muqueuse parfois élevés, c'est plus rare.
(54:22 - 54:51)
Et puis alors, un test que je trouve quand même encore actuellement le plus pertinent, c'est de doser les métabolites produits par le candidat qu'on retrouve dans l'urine. Je trouve que c'est vraiment... Il y a certaines publications sur le sujet d'ailleurs, et c'est personnellement dans ma pratique et dans la pratique d'autres confrères qui s'intéressent à ça, c'est vraiment l'analyse en corrélation avec la clinique, on va dire, qui est la plus pertinente pour diagnostiquer ça. C'est celle qu'on propose d'ailleurs chez Simp aussi.
(54:51 - 55:36)
Exactement. Comment ça fonctionne en fait, comment est-ce qu'on les... On ne va pas rester des éternités sur le sujet non plus, mais comment est-ce qu'on le détermine ? C'est dû à la consommation de sucre ? Alors, c'est-à-dire qu'effectivement, le candidat se nourrit de sucre, et il va produire différentes choses, et entre autres il va produire une substance qu'on appelle le déraminitol, qui est une substance qui est produite par le candidat et que par le candidat. C'est ça qui est extrêmement intéressant dans les analyses qu'on appelle métabolomiques, c'est de trouver un métabolite qui est produit uniquement par une seule source évidemment, parce que s'il est produit par plusieurs sources, ça complique de savoir ce que ça veut dire.
(55:37 - 56:16)
Et alors on va doser ce métabolite produit exclusivement par le candidat dans l'urine, et s'il y a beaucoup de métabolites, ça veut dire qu'essentiellement il y a beaucoup de candidats. Maintenant, de fait, c'est un test qui doit être dynamique, c'est-à-dire qu'il est intéressant de nourrir le candidat pour voir s'il produit le métabolite. Et ça veut donc dire que, comme c'est une analyse qui se fait dans la première urine du matin, ça veut dire que la veille, il faut manger au moins un minimum de glucides, que ce soit du riz, des pâtes ou du sucre ou une pâtisserie, enfin n'importe quoi, mais qu'il y ait des sucres ou des glucides pour quand même nourrir ses candidats.
(56:16 - 56:48)
Donc s'il n'y en a pas, il n'y aura pas de ce métabolite, ou très peu, même si on a mangé beaucoup de sucre, c'est pas ça qui va faire que... Et par contre, s'il y en a, ben oui. — Et s'il y en a, qu'est-ce qu'on peut faire derrière, une fois qu'on a identifié ça ? — Ah, ben il y a moyen de donner... Il faut déjà, dans un premier temps, faire quand même un régime qui permet d'éviter de le sournourrir, et puis alors il y a des traitements pour l'éliminer. — Donc ça, c'est quelque chose, contrairement à une intolérance au gluten, par exemple, où en fait on dit, ben il faut arrêter.
(56:49 - 57:11)
Ici, c'est pas il faut arrêter, c'est il faut traiter la chose, et puis derrière, on peut recommencer, même si c'est quelque chose qui a quand même tendance à récidiver, mais c'est possible d'en arriver à bout, et de reprendre une alimentation normale, en tout cas, générale. — Absolument, ouais, ouais, absolument. — Eh ben voilà, parfait, merci beaucoup.
(57:11 - 57:17)
— Avec plaisir. — C'était très instructif. Je pense qu'on fera peut-être un épisode spécifique sur le candida.
(57:18 - 57:38)
Il y a aussi un épisode dans la playlist conférences, où il y a une conférence que tu donnes d'ailleurs sur le sujet pour les professionnels. Mais voilà, on refera un épisode plus vulgarisé ici sur la candidose. Mais donc je vous remercie pour votre écoute aussi, pour ceux qui nous écoutent.
(57:39 - 57:51)
N'hésitez pas à liker ou partager cet épisode s'il vous a plu, et à vous abonner à la chaîne pour ne pas louper les prochains qui sortiront. Voilà, allez, au revoir.