Les troubles du sommeil et les problèmes de concentration sont étroitement liés et affectent notre bien-être général. Dans l'épisode récent du podcast Symp - Biologie, Santé, Nutrition, Anna Peiffer, neuropsychologue, explore ces liens et propose des solutions pour améliorer la qualité du sommeil et, par extension, la concentration.
Le sommeil est loin d'être un simple état de repos. Anna Peiffer souligne qu'il s'agit d'une période active durant laquelle le cerveau travaille intensément. Les cycles de sommeil, qui durent environ 90 minutes chacun, comprennent différentes phases, allant du sommeil léger au sommeil profond, jusqu'au sommeil paradoxal, où la plupart des rêves se produisent.
Le manque de sommeil affecte directement notre capacité à nous concentrer et à rester alertes. Durant le sommeil, notamment dans les phases profondes, des fonctions cognitives clés sont renforcées. Une bonne nuit de sommeil permet de consolider la mémoire et de recharger le cerveau, ce qui facilite la concentration et la performance mentale le jour suivant.
Hygiène de sommeil : Maintenir une routine régulière de sommeil aide à synchroniser l'horloge biologique et améliore la qualité du sommeil.
Environnement de sommeil : Créer un environnement optimal pour le sommeil. Consacrer la chambre uniquement au sommeil et réduire l'exposition à la lumière bleue avant le coucher.
Techniques de relaxation : Favoriser ne activité cognitive légère avant le sommeil, telle que la lecture. Des méthodes telles que la méditation ou des exercices de respiration peuvent faciliter la transition vers le sommeil profond.
Les difficultés de sommeil ne doivent pas être prises à la légère, car elles impactent directement notre capacité à fonctionner efficacement dans nos vies quotidiennes. En adoptant de meilleures habitudes de sommeil, nous pouvons améliorer significativement notre concentration et notre santé globale.
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(1:32 - 1:56)
Peut-être commencer par expliquer simplement, c'est quoi le sommeil ? Est-ce que tu sais nous expliquer ce que c'est ? Alors, le sommeil, si on va vraiment prendre la
définition dans un Larousse, finalement, c'est le moment où l'état de conscience est minimal entre deux périodes d'éveil. En fait, c'est ça le sommeil. Et pendant longtemps, on a considéré le sommeil comme étant uniquement un peu comme un ordinateur qu'on envahit.
(1:56 - 2:08)
C'était juste en état de mise en veille du corps. Et donc, on a essayé de réduire au maximum le sommeil pour augmenter la capacité de production. Pour travailler un maximum, on essaie de dormir un minimum.
(2:09 - 2:18)
Ce qui a évidemment causé beaucoup de problèmes parce qu'en fait, non, le sommeil, ce n'est pas du tout une simple mise en veille. C'est vraiment un état actif. C'est quelque chose qui est vital.
(2:19 - 2:35)
Et on s'en est rendu compte au début du XXe siècle. En fait, on s'en est rendu compte grâce aux chiens. D'ailleurs, pour ceux qui ne voient pas, qui écoutent la vidéo, on a Edgar le chien qui est là pour une démo.
(2:35 - 2:38) Voilà, c'est ça. C'est ça. Pour le sommeil. (2:39 - 2:48)
Qui est justement en train d'essayer de trouver le sommeil, on dirait. Qui semble bien m'endormir. Donc voilà, si on entend des petits bruits à l'arrière, ce n'est pas moi qui remonte.
(2:48 - 2:57)
C'est Edgar. En fait, les premiers scientifiques au début du XXe siècle ont remarqué pendant le sommeil que les chiens, parfois en dormant, bougeaient. Bougeaient certaines pattes.
(2:57 - 3:17)
Donc, on a commencé à se poser des questions. Mais finalement, le sommeil, est-ce que c'est une simple mise en veille ? Est-ce que c'est vraiment quelque chose où il ne se passe rien ? Alors ensuite, d'autres chercheurs ont observé les yeux pendant le sommeil et ont remarqué en dessous des paupières, à certains moments du sommeil, les yeux qui bougent. Et là, pendant tout le sommeil.
(3:17 - 3:24)
À certains moments. Et donc là, on a commencé à se rendre compte qu'en fait, le sommeil, c'est quelque chose d'actif. Il semble se passer des choses dans le cerveau.
(3:25 - 3:35)
Et en plus, pas les mêmes choses au même moment. Dans le sens où il y a des moments où les yeux bougent, il y a d'autres moments où les yeux ne bougent pas. Et c'est avec ces premières observations qu'on s'est intéressé de plus en plus au sommeil.
(3:36 - 3:43)
Et donc aujourd'hui, c'est vraiment un sujet d'intérêt. Et on se rend compte, aujourd'hui, c'est officiel dans la littérature scientifique. Le sommeil, c'est vital.
(3:43 - 3:53)
Mais en plus d'être vital, le sommeil, c'est actif. C'est un état où le cerveau va être excessivement actif. Mais il ne va pas être actif de la même manière pendant toute une nuit.
(3:54 - 3:59)
Non. On passe par des phases, c'est ça, le sommeil ? Tout à fait. Parce qu'en fait, on va passer par différents stades.
(4:00 - 4:08)
C'est en lien avec les observations de ces premiers scientifiques, comme je t'expliquais, avec les yeux qui bougent. Donc les yeux ne bougent qu'une partie du sommeil. Parce qu'il y a différents stades.
(4:09 - 4:19)
En fait, on dit qu'une nuit de sommeil saine dure environ entre 8 et 9 heures, plus ou moins. Peut-être plutôt entre 7 et 9 heures. En fait, au sein d'une même nuit, on va avoir différents cycles.
(4:19 - 4:30)
Un cycle, c'est environ 90 minutes. Dans chaque cycle, on va être de plus en plus spécifique, on va retrouver différents stades de sommeil. Actuellement, dans la littérature scientifique, on parle de quatre stades.
(4:31 - 4:37)
Il y a le premier stade qui est vraiment le stade d'endormissement. C'est du sommeil qui est très léger. C'est le tout début du sommeil.
(4:37 - 4:45)
C'est le tout début du cycle. On rentre dans un deuxième stade. Là, on est toujours dans un sommeil léger, mais quand même un petit peu plus lent.
(4:45 - 4:51)
On arrive ensuite dans le troisième stade. Là, c'est vraiment le sommeil profond. Le sommeil, on parle d'un sommeil lent.
(4:52 - 5:08)
C'est le sommeil, si je te réveille pendant un sommeil profond, tu ne sais pas comment tu t'appelles, tu ne sais pas où es-tu, qui tu es, tu es vraiment profondément endormi. Ça, c'est du coup un cycle. Attends, il y a un quatrième stade, le sommeil qui termine ce cycle, qui est le sommeil paradoxal.
(5:08 - 5:25)
On appelle aussi le sommeil des rêves, qui est en fait la seule partie du cycle pendant laquelle on rêve. Et ce sont des cycles comme ça qui se répètent. Une fois qu'on termine le sommeil paradoxal, on retourne en sommeil léger, et puis en sommeil un peu moins léger, puis en sommeil profond, et puis en sommeil paradoxal.
(5:26 - 5:51)
Et ces cycles se suivent pour accomplir à la fin, après quatre, six cycles environ, on a fait toute une nuit de sommeil. Donc du coup, pendant une nuit, on passe à chaque fois, on passe plusieurs fois par ces quatre phases, dans un cycle de 90 minutes. Donc on va passer pendant... On va rentrer dans les détails de ce que ça veut dire, mais on va passer plusieurs fois dans un sommeil léger, dans un sommeil profond, dans un sommeil paradoxal.
(5:51 - 6:29)
Et est-ce qu'il y a certains cycles où on a ces phases de manière plus intense que durant d'autres cycles, ou est-ce que chaque cycle est vraiment identique pendant toute une nuit ? Est-ce que tous les cycles sont identiques ? Alors, dans chaque cycle, on va retrouver ces quatre phases, mais à durée différente. Donc dans le début de la nuit, on va plutôt passer plus de temps en sommeil vraiment profond. C'est d'ailleurs la raison, mais on y reviendra aussi, c'est la raison pour laquelle les écrans sont très déconseillés, parce que ça empêche de rentrer dans un sommeil profond qui est vraiment très important.
(6:30 - 7:05)
La fin de nuit va plutôt être dédiée au sommeil paradoxal. Et donc, on va passer plus de temps en sommeil paradoxal en fin de nuit, plus de temps en sommeil profond en début de nuit. Comment est-ce qu'on explique ce sommeil léger d'un point de vue neurologique ? Comment est-ce qu'on sait qu'une personne est en sommeil ? Si j'ai quelqu'un devant moi, déjà, est-ce que je sais le voir à l'œil nu ? Est-ce qu'il me faut une machine ? Si j'ai une machine, laquelle ? Et comment est-ce que je peux détecter qu'en fait, on est dans cette phase ? A priori, tu ne le verras pas à l'œil nu.
(7:06 - 7:21)
Donc, c'est pas quelque chose qu'on peut vraiment... Il y a des comportements plus ou moins observables, mais c'est pas quelque chose qu'on va vraiment observer à l'œil nu. On va, en fait, l'observer à travers l'activité cérébrale. Donc, pour ça, on a besoin de techniques de neuro-imagerie.
(7:21 - 7:55)
Par exemple, l'électroencéphalogramme, on vient poser des petites électrodes sur ta tête, et on va venir voir, quand est-ce qu'il y a de l'activité cérébrale ? A quel point, si on peut le dire comme ça, le cerveau est vraiment très, très actif ? Dans le sommeil léger, on va observer que le cerveau est... va être encore assez actif. Dans le sommeil lent, on observe des ondes cérébrales qui vont être très lentes. Dans le sommeil paradoxal, on observe des ondes cérébrales qui sont très rapides, proches de celles de l'éveil, parce que c'est le moment, justement, où on rêve, notre cerveau va être très actif.
(7:55 - 8:07)
Donc, on va observer ces différents stades en fonction des différentes ondes. Et d'ailleurs, les stades de sommeil, on va aussi pouvoir légèrement les différencier par un électrocardiogramme. Ici, c'est plutôt un électroencéphalogramme.
(8:08 - 8:14)
Encéphalogramme, c'est l'encéphale, c'est le lien plutôt avec le cerveau. Donc là, on vient poser les électrodes sur la tête. C'est l'électroencéphalogramme.
(8:15 - 8:47)
Mais là, si tu n'as pas la personne devant toi, si tu vois juste l'électroencéphalogramme, est-ce que tu sais dire si c'est cette personne dehors ou si c'est l'air réveillé ? Oui, parce que tu vas pouvoir le définir grâce à l'activité cérébrale et grâce justement à la manière dont sont illustrées ces ondes cérébrales dont je te parlais, qui illustrent en fait l'activité cérébrale. Et donc, dans le sommet profond, on va vraiment observer dans
l'électroencéphalogramme, on observe des espèces de longues ondes, très lentes. Dans le sommet paradoxal, c'est très rapide.
(8:47 - 9:01)
Donc, on observe vraiment des ondes différentes. Mais par rapport à quelqu'un d’éveillé. Oui, alors ça, c'est d'ailleurs l'enfer de tous les étudiants en doctorant qui apprennent à coder le sommeil.
(9:01 - 9:36)
En fait, le sommeil paradoxal, c'est-à-dire le sommeil des rêves, la manière dont il se manifeste en termes d'ondes cérébrales, c'est très proche de l'éveil. C'est parfois compliqué d'arriver à distinguer l'un de l'autre. Surtout que très souvent, pendant la nuit, on a des micro-éveils.
Souvent, pour passer d'un stade à l'autre, on va rentrer dans un micro-éveil, on repasse dans un nouveau cycle. Et donc, c'est très compliqué, quand on est étudiant et qu'on vient coder le sommeil, de savoir OK, là, mon patient, est-ce qu'il a un sommeil paradoxal ? Ou est-ce qu'il est en éveil ? Parce que c'est en effet très, très proche. Donc, pour reprendre ta nuit, imaginons que tu vas te coucher.
(9:38 - 10:01)
Tu passes d'abord par cette phase d'endormissement, phase 1 de ton premier cycle, où on va observer une activité aussi, dans ce cas-là, similaire à l'éveil, au niveau cérébral, au niveau des ondes de l'activité cérébrale. Alors, c'est peut-être pas vraiment similaire, la phase d'endormissement n'est peut-être pas vraiment similaire à l'éveil. C'est pas tellement une phase d'endormissement.
(10:01 - 11:00)
Le premier stade, on est vraiment déjà dans du sommeil. C'est le sommeil léger. Donc, dans le sommeil léger, on va quand même observer certaines spécificités des ondes cérébrales que l'on ne retrouve que dans le sommeil, que l'on ne retrouvera pas dans des états d'éveil.
Dans le sommeil profond, là, on observe vraiment des ondes cérébrales très lentes. Et dans le sommeil paradoxal, là, tu vas observer, par contre, des ondes qui sont similaires, similaires, entre guillemets, qui sont très proches de celles de l'éveil. C'est ça.
Donc, on va passer par cette première phase de sommeil léger. Ensuite, tu arrives dans une phase de sommeil profond, avec des ondes plus lentes. Et puis, le signal des ondes devient de plus en plus actif, similaire à une phase d'éveil, qui est ce qu'on appelle le sommeil paradoxal, qui est également le sommeil des rêves.
(11:02 - 11:12)
Et alors là, on a trois phases. Non, c'est quatre phases, parce que le sommeil léger, finalement, on le distingue en deux phases. Il est de plus en plus lent pour rentrer dans le sommeil lent profond.
(11:14 - 11:26)
Et ensuite, là, ça termine un cycle. Et à ce moment-là, tu disais qu'on se réveille ? Il semblerait que pour passer d'un cycle à l'autre, on peut avoir des périodes de micro- réveil. Mais nous, on ne s'en souvient pas le lendemain matin.
(11:27 - 11:36)
Et ce qui est à un moment, on comprend un petit peu mieux à quoi ressemble un cycle. On en fait plusieurs. Dans le cycle de 90 minutes, on en fait plusieurs pour faire une nuit.
(11:37 - 12:13)
On parle souvent de la paralysie du sommeil. Qu'est-ce que c'est ? Est-ce qu'on est paralysé à un moment quand on dort ? Est-ce qu'on est capable de bouger de manière différente ? Il y a des gens qui bougent dans leur sommeil. Est-ce qu'ils peuvent bouger à n'importe quel moment ? Est-ce que c'est des troubles du sommeil spécifiques au fait de pouvoir bouger ? Ou est-ce qu'on est, de manière générale, paralysé qu'à certaines périodes ? Ce qui explique qu'on arrive à bouger dans d'autres périodes et que pour d'autres personnes, ils ont un trouble à ce niveau-là.
(12:13 - 13:03)
À quoi est-ce que ça ressemble cette paralysie du sommeil ? La paralysie du sommeil, c'est un trouble qu'on va pouvoir évoquer. Il ne faut pas confondre la paralysie du sommeil avec l'absence de tonus et le fait d'être paralysé pendant certaines salles de sommeil, ce qui est tout à fait normal et tout à fait simple. En fait, pendant le sommeil, toutes les personnes qui écoutent ce podcast, qui l'ont déjà expérimenté, on bouge.
Ça arrive souvent, on s'endort tranquillement, on a la tête sur le coussin, on se réveille le lendemain matin, on a les pieds sur le coussin, la tête de l'autre côté du lit, les cheveux dans tous les sens parce qu'on a bougé pendant toute la nuit. Du moins, c'est le sentiment qu'on en a. Il semblerait que l'on bouge pendant les phases de sommeil long. On sera paralysé a priori pendant le sommeil paradoxal, c'est-à-dire le sommeil des rêves.
(13:04 - 13:18)
Pourquoi ? Parce que si tu rêves que tu fais du vélo, tu n'as pas intérêt à faire du vélo dans ton lit. Si tu rêves que tu fais de la boxe, tu n'as pas intérêt à faire de la boxe dans
ton lit. En effet, c'est un moment où ton tonus musculaire doit être absent pour pouvoir te permettre d'être dans tes rêves.
(13:20 - 13:48)
La paralysie du sommeil, c'est un trouble qui peut arriver à n'importe lequel d'entre nous,
ce n'est pas synonyme d'une vraie pathologie, mais en tous cas c'est un trouble. C'est un moment pendant lequel tu es conscient, mais paralysé, avec des hallucinations qui sont très souvent excessivement désagréables. En fait, ça s'explique par le moment d'éveil ou le moment d'endormissement, le sommeil paradoxal interfère.
(13:49 - 14:45)
Et donc, ton cerveau t'envoie des faux signaux. D'une part, comme si tu étais en sommeil paradoxal, où tu as un tonus musculaire qui est totalement absent, tu dois être paralysé parce que ton cerveau pense qu'on va être en sommeil paradoxal, et en même temps, tu es tout à fait conscient, tu n'es plus endormi. Étant donné que ce produit est une grosse angoisse, un état de conscience qui arrive alors qu'on est paralysé, on va très souvent avoir des hallucinations très angoissantes qui les accompagnent, et donc on peut tous avoir un jour une paralysie du sommeil, ça pour autant ça va se reproduire, mais là on est vraiment plutôt dans une espèce de trouble.
Mais ce n'est pas un trouble qu'on a à un moment dans notre vie, et qu'on garde toute notre vie, c'est quelque chose qui peut apparaître une fois de temps en temps. Oui, en fait on a un peu du mal à comprendre les facteurs déclenchants, mais il semblerait que ça arrive surtout chez des personnes avec des grandes anxiétés, du surmenage, aussi dans des cas de consommation de drogue. J'ai enlevé une mouche.
(14:47 - 15:52)
Aussi dans des cas de consommation de drogue, ce sont tous des facteurs qui pourraient venir déclencher des paralysies du sommeil, mais pour le moment on n'explique pas encore très bien. En parlant justement de cette phase de sommeil paradoxal où l'on rêve, et où du coup on est paralysé pour éviter de faire de la boxe dans son lit, quelles sont les fonctions des rêves ? C'est un sujet très vaste qui mériterait qu'on en fasse un podcast entier, on fera peut-être un épisode là-dessus, on ne va pas trop s'écarter, mais juste un peu brièvement, qu'est-ce qu'on sait sur les rêves et à quoi ça sert les rêves ? Les rêves, on ne connaît pas vraiment la fonction des rêves. Ça a été étudié sous plein de domaines différents.
En psychologie, Freud, avec la psychanalyse, il estime que c'est l'illustration de ton subconscient à travers les rêves. Beaucoup de personnes essayent de décrire les rêves, de comprendre finalement quel est le sens de nos rêves. De manière générale, la
littérature scientifique montre actuellement que les rêves seraient importants pour la créativité.
(15:53 - 16:01)
Tu connais peut-être le fameux adage, la nuit porte conseil. On se répète souvent. En fait, il semblerait que d'un point de vue scientifique, c'est assez vrai.
(16:02 - 16:12)
Les rêves permettent de trouver plus facilement des solutions. En fait, ils apportent une forme de créativité. Il semblerait qu'après avoir rêvé, on trouverait plus facilement des solutions.
(16:12 - 17:15)
On sait que le sommet paradoxal et les rêves joueraient aussi un rôle dans la consolidation de la mémoire. Ça jouerait aussi un rôle pour les défenses immunitaires. Mais après, précisément, le rôle des rêves aujourd'hui n'est pas possible d'affirmer vraiment sincèrement le rôle bien spécifique des rêves.
Mais on se rend compte que c'est corrélé avec plein de fonctions super importantes. C'est un lien avec ce que tu disais, les narcoleptiques généralement avec une plus grande créativité. Alors, c'était l'hypothèse qu'on avait formulée à Paris et je ne sais pas si ça a été vraiment validé depuis, mais dans le cas des narcoleptiques, en fait, ils ont des stades de sommeil qui sont inversés et il semblerait qu'ils passent plus de temps dans le sommeil des rêves.
Et donc, il y avait cette hypothèse de étant donné que les narcoleptiques passeraient plus de temps en sommeil des rêves, est-ce qu'ils ont une plus grande créativité ? Nos résultats étaient dans ce sens, mais je ne sais pas. C'était le début, les prémices de ce genre d'études. Il va encore falloir les confirmer ou les enfermer dans le futur, on verra bien.
(17:15 - 18:07)
On parle souvent de l'intérêt d'être constant dans son rythme de sommeil. J'imagine que ça a un lien avec cette fameuse phase. Est-ce que toi, tu privilégies d'avoir huit heures de sommeil ou des heures de réveil et de coucher régulièrement ? Donc, imaginons je vais dormir deux heures plus tard que d'habitude.
Est-ce qu'il faut privilégier de se lever quand même à la même heure que d'habitude, même si je ne dors que six heures au lieu de huit ? Ou est-ce qu'il vaut mieux se lever à la même heure pour respecter ton horaire, ton rythme ? Je serais incapable de répondre à cette question. En fait, idéalement, il faut les deux. Et avoir des horaires réguliers et
essayer d'avoir peut-être pas d'office huit heures de sommeil parce que nous n'avons pas tous les mêmes besoins en termes d'heures de sommeil.
(18:07 - 18:17)
C'est un petit peu la loterie. Certaines personnes ont besoin de dormir plus, d'autres personnes ont besoin de dormir un petit peu moins. Donc, nous n'avons pas tous les mêmes besoins en termes d'heures de sommeil.
(18:18 - 18:44)
Mais il est vrai que respecter son propre rythme circadien, sa propre chronobiologie, finalement, la manière dont... la manière dont... En fait, c'est vraiment ça. C'est privilégier son propre rythme circadien, c'est peut-être ça le plus important. Alors, on est dans une société qui ne le permet pas encore, mais en fait, l'idéal serait d'aller dormir au moment où on se sent fatigué et se réveiller quand on se sent en forme, au final.
(18:44 - 19:05)
De s'écouter soi-même. Donc, toi, tu ne privilégies pas spécialement la quantité sur la régularité. C'est-à-dire qu'on ne va pas demander à quelqu'un... Enfin, on ne va pas recommander de dormir deux heures ou trois heures en plus par rapport au fait de dormir de manière régulière.
(19:05 - 19:30)
Donc, il vaut mieux dormir tous les jours huit heures que dormir huit heures pendant quatre jours et puis dormir dix heures pendant les deux jours qui suivent. Mais de nouveau, c'est un petit peu compliqué parce que ça va vraiment dépendre des besoins d'une personne. En tout cas, on peut peut-être un peu plus affirmer ce qu'il faut en effet éviter de dormir moins de six heures moins de six heures par nuit pendant sept jours de suite.
(19:31 - 19:38)
En effet, ce n'est pas très très bon. Il faut quand même essayer de rester dans un horaire plus ou moins régulier. Mais de nouveau, ça va un petit peu dépendre de son propre rythme circadien.
(19:39 - 19:51)
Moi, quand des personnes viennent me voir en disant « Moi, je dors sept heures par nuit. Est-ce que tu penses que c'est assez ? » Oui, à partir du moment où on se sent en forme, alors c'est assez. Il faut s'écouter.
(19:52 - 20:47)
Et quel est l'impact du manque de sommeil ? Il y a d'abord la sensation d'irritabilité qui est assez forte. Dans le plus long terme, on peut arriver à défendre la dépression d'un point de vue vraiment purement physiologique. Si on a un manque de sommeil vraiment sur du très long terme, on peut avoir des conséquences assez importantes.
Des maladies cardiovasculaires, un risque de tumeur qui va être plus ou moins prononcé, des risques d'AVC qui vont être plus ou moins prononcés. Donc en ça, le sommeil, évidemment, est absolument vital. Et si on ne dort pas, est-ce qu'on peut en mourir ? Alors, c'est une question intéressante dans le sens où le sommeil est vital.
Et le manque de sommeil peut avoir toutes les conséquences que je t'ai exposées juste avant, c'est-à-dire des maladies cardiovasculaires, des problèmes en termes d'AVC quand même, des risques d'AVC qui vont être plus importants, des risques de tumeur qui vont être plus importants. Mais il n'est pas possible de ne pas dormir. En fait, on va d'office avoir des micro-siestes.
(20:47 - 21:04)
Même dans les plus grandes tortures où on vous empêche absolument de dormir, tu vas d'office faire des micro-siestes. Tu ne peux pas ne pas dormir pendant X jours. Après, ça reste un manque de sommeil évident qui va avoir des conséquences tant psychologiques que physiologiques immenses, mais tu ne peux pas ne pas dormir.
(21:06 - 21:14)
Bonjour. En ce moment, vous pensez sûrement à une personne qui pourrait bénéficier du contenu de cet épisode. Si c'est le cas, je vous invite à le lui partager.
(21:15 - 21:30)
Je vous remercie pour votre soutien et je vous souhaite une bonne écoute. Mais j'aimerais qu'on discute un petit peu plus du sujet de tes recherches. Donc, avant de donner cours de neuropsychologie, ce que tu fais aujourd'hui, tu as fait des recherches sur le sommeil et son impact sur la mémoire.
(21:30 - 22:28)
Alors, tu te souviens, en début de podcast, je t'expliquais que dans le sommeil, on a différents stades. Donc, on avait les stades légers, puis un peu moins légers, puis on avait ce fameux stade profond, ce stade très long, et puis alors ensuite, on avait le sommeil paradoxal. Donc, ce sont les quatre stades qui vont venir, qui vont venir remplir un cycle.
En fait, la littérature scientifique montre que chacun de ces stades aurait quand même des fonctions assez spécifiques. Et notamment dans le sommeil lent profond, le sommeil
lent profond jouera un rôle important pour ce qu'on appelle la consolidation en mémoire. Donc, en fait, quand tu apprends quelque chose, les auditeurs, par exemple, de ce podcast, qui apprennent des nouvelles choses, si je devais regarder leur cerveau là tout de suite, je verrais une activité dans ce qu'on appelle l'hippocampe, qui est une structure très profonde dans la boîte crânienne, vraiment bien au centre, bien profondément, en dessous vraiment du cerveau, et qui s'active dans tout ce qui va être de la mémorisation, quand j'encode des nouvelles informations.
(22:29 - 22:54)
Une fois que j'encode ces nouvelles informations, de nouveau les auditeurs de ce podcast savent qu'ils nous écoutent une fois que demain, ils peuvent, et c'est normal, répéter avec aisance l'entêté du podcast. Pour cela, il faudrait que cette nouvelle information aille en mémoire à long terme.
(22:54 - 23:42)
Et on se rend compte que le sommeil profond joue un rôle pour venir soutenir ce passage d'une mémoire à court terme vers une mémoire à long terme. Donc ça, c'était les premières observations sur lesquelles on se basait. Et donc, pour ce passage du court terme au long terme, le sommeil jouerait un rôle important.
Particulièrement, le sommeil profond. En fait, le sommeil profond, avec ses longues ondes, on pense, ce sont des hypothèses, ce sont des modèles, mais on pense que ces longues ondes, elles viendraient, si on peut vraiment vulgariser comme ça, elles viendraient prendre l'information de ta mémoire à court terme et elles iraient la déplacer dans ta mémoire à long terme. Donc, le sommeil est essentiel pour l'apprentissage, pour les nouveaux apprentissages.
(23:42 - 25:36)
Moi, je dis toujours à mes étudiants, la veille de vos examens, vous devez dormir. Avant d'aller dormir, vous relisez votre synthèse, vous allez bien dormir, vous laissez votre sommeil faire son boulot et le lendemain matin, vous vous souviendrez bien plus de la matière que si vous passez une nuit blanche à essayer d'encore encoder des nouvelles informations. Le sommeil est essentiel pour les apprentissages, notamment le sommeil long profond, et on se rend compte que les enfants, en âge scolaire, ont significativement plus de sommeil long profond que les adultes.
Et donc, ils passent plus de temps dans leur nuit, dans le sommeil long profond que les adultes. Donc, notre hypothèse était, mais finalement, est-ce que l'apprentissage chez les enfants, est-ce que le sommeil ne jouerait pas un rôle encore plus important chez les
enfants que chez les adultes pour les apprentissages ? Et donc, on a fait plusieurs études, on a notamment publié une en 2020 où on est venu observer, en effet, après une nuit de sommeil, eh bien, les enfants, ce sont les seuls qui stabilisent leur apprentissage. Les enfants qui n'ont pas dormi, eux, il n'y a pas de stabilisation des apprentissages.
En fait, pour t'expliquer l'étude, pour être un petit peu plus claire, on a fait une étude où on demandait à des enfants et des adultes d'apprendre des fonctions magiques associées à des objets, du style avec cet objet, tu peux cuisiner ton plat préféré. Avec cet objet, tu peux dessiner avec les doigts.
Et donc, il y avait à chaque fois des définitions magiques associées à des objets magiques. Les enfants et les adultes devaient les apprendre. Il y avait ensuite un rappel de cet apprentissage, juste après l'apprentissage, et puis on laissait écouler une période de 11 heures pour un deuxième rappel, pour voir, en fait, de combien de définitions les enfants et les adultes se souvenaient encore.
(25:36 - 25:54)
Les enfants et les adultes étaient dans deux groupes. Soit le groupe veille, et donc ils apprenaient le matin et ils rappelaient le soir. Soit dans le groupe sommeil, ils apprenaient le soir et ils rappelaient le lendemain matin, après avoir passé une nuit qu'ils ont contrôlée, une nuit saine, dans laquelle ils avaient respecté leur cycle de sommeil.
(25:55 - 26:31)
En fait, on s'est rendu compte que les enfants, dans le groupe sommeil, étaient les seuls où le niveau de rappel après avoir dormi était quasiment aussi bon que juste après avoir appris la nouvelle information. Les enfants qui n'avaient pas dormi dans le groupe veille, il y avait un déclin. Ils se souvenaient de moins d'informations après 11 heures que juste après l'apprentissage.
Et on se rend compte chez les adultes, peu importe qui était dans le groupe veille ou dans le groupe sommeil, il allait y avoir un déclin. Donc, en fait, seuls les enfants qui avaient bénéficié d'une période de sommeil avaient des apprentissages qui étaient consolidés. Les apprentissages étaient allés en mémoire à long terme.
(26:32 - 26:38)
OK. Et chez les adultes, pas ? Alors, chez les adultes, pas. Mais là, on a d'autres hypothèses explicatives.
(26:38 - 27:22)
C'est parce qu'on pense chez les adultes, comme c'est... Normalement, chez les adultes, c'est censé être le cas aussi. Mais ici, comme c'était un apprentissage où on devait apprendre des fonctions magiques associées à des objets qui n'avaient jamais été vus, en fait, l'adulte, il n'a pas pu se baser sur ses connaissances préalables. Ce qui explique souvent pourquoi les adultes ont des meilleurs mémoires que les enfants, c'est parce qu'ils se basent sur leurs connaissances préalables.
L'enfant est plus habitué à apprendre des choses totalement nouvelles sans pouvoir se baser sur ce qu'il connaît déjà. Donc, on estime que ça, ça a potentiellement biaisé le fait que chez les adultes, le sommeil n'avait pas eu tellement d'impact. Oui, parce que l'exercice que tu faisais passer, j'y ai participé aussi.
Est-ce que tu te souviens encore de tous ces fonctions ? Je me souviens du Dacolu. Ah oui, ça, c'est encore autre... C'est encore une autre étude. Tu as participé à tellement d'études.
(27:24 - 28:33)
Mais oui, donc c'était des objets, des noms, des dessins que tu avais dessinés toi-même, qui ne faisaient sens à rien de ce qu'on connaît. On ne pouvait pas se rattacher à la moindre connaissance préexistante. Oui, mais là, tu évoques l'étude dans mon mémoire.
C'était justement l'apprentissage des nouveaux mots à travers les contes. Et donc, on lisait... Enfin, tu t'en souviens, tu entendais une histoire de contes avec des nouveaux mots. Et après, on essayait de voir dans quelle mesure tu te souvenais aux pas de ces mots-là.
Et le lendemain, après avoir terminé, dans quelle mesure tu te souvenais aux pas de ces mots-là ? Et là, par contre, on a observé que c'était meilleur après le sommeil, tant chez les enfants que chez les adultes. Donc, le sommeil joue un rôle, tant chez les enfants que chez les adultes, pour la consolidation des apprentissages. C'est vraiment quelque chose que l'on observe dans plusieurs études.
Et nous, chez nous, on est une des premières études à vraiment avoir observé que ce rôle du sommeil est encore plus important pour les enfants que pour les adultes. Parce que les enfants, c'est notre hypothèse, passent plus de temps en sommeil à longue lente que les adultes. D'où l'importance de bien dormir pour les enfants, pour qu'ils puissent consolider leurs apprentissages.
(28:33 - 29:12)
D'où l'importance de dormir profondément aussi. De ne pas s'endormir devant la télé, par exemple. C'est typique, on regarde un film, on s'endort, deux heures plus tard, on se réveille, on va au lit.
Et en fait, notre sommeil profond, il a été altéré par les bruits qu'on entend de la télé, par le fait qu'on va nous réveiller en plein milieu d'un cycle pour aller dormir. Tout ça, ça va venir altérer le sommeil à longue lente. C'est ça qu'on dit généralement, c'est un petit peu ma prochaine question, c'est d'avoir un peu, mais quelles sont les conséquences d'un trouble du sommeil sur la capacité d'apprentissage et la mémoire ? Qu'est-ce qu'on connaît là-dessus ? Alors, de nouveau, on ne connaît pas grand-chose.
(29:13 - 31:20)
Nous, on avait réalisé une étude avec les enfants épileptiques, et on avait, dans l'épilepsie, chez les enfants qui présentent des épilepsies, les différents types d'épilepsies, et un des types d'épilepsies, ce sont des épilepsies qui se déclarent pendant le sommeil. En fait, c'est assez perturbant parce que ce n'est pas du tout visible à le nu, on a l'impression que l'enfant dort comme un ange, alors qu'en fait, il est en train de faire une crise épilepsie. Comment on remarque ces épilepsies d'un point de vue comportemental ? En fait, on va observer chez ces enfants une régression des apprentissages.
Donc, en un coup, le petit qui avait appris quelque chose, en fait, il est en train de régresser de plus en plus. Et c'est comme ça qu'on pose le diagnostic de ce genre d'épilepsie. Et donc, nous, on a par exemple observé, en effet, que chez ces enfants qui présentaient ces épilepsies, eh bien, après nuit de sommeil, ils avaient une aussi mauvaise, entre guillemets, consolidation de leurs apprentissages que les enfants qui n'avaient pas dormi.
Donc, comme si, à cause de leurs troubles, il y a une autre partie du sommeil. Ils n'ont pas ce passage, justement, de ces ondes calmes du sommeil profond. En tout cas, ces ondes sembleraient être altérées, et ça expliquerait pourquoi le sommeil, en fait, a peut- être moins d'effet sur les apprentissages.
Par exemple, chez les personnes âgées, on va remarquer que le sommeil, c'est la première plainte. En neuropsychologie, la première plainte chez les personnes âgées, c'est des problèmes de sommeil parce qu'on observe que le sommeil est de plus en plus bi-phasique. Donc, les personnes âgées, généralement, vont se lever beaucoup plus tôt, vont faire un sieste par la suite.
Et il y a pas mal d'études qui mettent en lien ces problèmes de sommeil avec le déclin mnésique normal observé chez la personne âgée. Les personnes âgées, elles perdent la mémoire, et c'est normal. Et après, dans des cas de troubles où ça va être un peu poussé, mais toute personne âgée va perdre un petit peu de ses capacités mnésiques.
Et il y a des auteurs qui mettent ça en lien avec le fait que, en fait, le sommeil est de plus en plus altéré. Donc, il y a de plus en plus d'hypothèses qui mettent en avant ou, voilà, qui pensent, enfin, en tout cas, plutôt des chercheurs qui pensent que plusieurs
troubles du sommeil pourraient altérer plusieurs fonctionnements cognitifs. Maintenant, de manière vraiment spécifique, moi, je pourrais pas vraiment t'en dire plus.
(31:21 - 32:26)
Nous, en tout cas, en étudiant l'épilepsie, un type d'épilepsie qui altère le sommeil, on a en effet vraiment observé qu'avec ce sommeil altéré par ces crises d'épilepsie qui se produisaient la nuit, on remarque quand même des capacités en mémoire qui sont également altérées. Donc, c'est pas un trouble du sommeil en tant que tel, mais ça engendre des troubles du sommeil. Oui, en tout cas, ça engendre peut-être pas des troubles du sommeil à proprement parler, mais ça engendre un sommeil de moins grande qualité.
Faire des crises d'épilepsie pendant des moments de sommeil, eh bien, c'est ce qui fait que le sommeil est altéré en soi. Qu'est-ce que tu recommandes justement pour les parents, peut-être, qui observent ça en un coup, un déclin des capacités d'apprentissage de l'enfant et qui ne savent pas trop comment les mettre en lien, j'imagine qu'en tant que neuropsychologue, c'est quelque chose que tu observes des parents qui viennent avec ce genre de parents. Oui, et surtout dans le cas de l'épilepsie, c'est même plus que juste des capacités d'apprentissage altérées, c'est vraiment une régression de ce qui a déjà été appris, qui est en train de se reperdre.
(32:26 - 33:09)
On est vraiment dans une régression d'apprentissage. Alors, généralement, généralement, quand les parents sont inquiets, ils vont quand même généralement voir un médecin qui va être capable de les rediriger. Par exemple, dans les cas de troubles d'apprentissage ou des suspicions de certains troubles, on va les envoyer chez des neuropsychologues qui vont faire passer des batteries, des bilans, plusieurs bilans, pour venir définir est-ce que le fonctionnement de cet enfant est plus ou moins normal par rapport aux autres enfants de son âge et donc ils vont ensuite écrire tout un petit bilan qu'ils vont renvoyer aux parents et les parents retourneront chez le médecin avec leurs bilans neuropsychologiques et là, on pourra poser un diagnostic et proposer des prises en charge spécifiques.
(33:10 - 33:23)
Donc, moi, c'est la première chose. Si les parents sont inquiets par rapport à leur enfant, je dirais peut-être la première chose à faire, c'est peut-être en parler avec la professeure, voir si c'est en effet un comportement qui se manifeste à l'école, à la maison. On est sur plusieurs lieux.
(33:23 - 33:47) Et si c'est le cas, il faut aller se tourner vers un médecin qui pourra... Je conseille toujours
d'abord d'aller voir un médecin parce que si le médecin préconise d'aller faire des bilans neuropsychiques, je crois que la mutuelle intervient. Je sais que c'est vraiment pris en charge de manière multidisciplinaire et c'est d'autant plus intéressant. Petite parenthèse mais je trouve ça quand même intéressant d'en parler.
(33:48 - 34:06)
Du coup, je pense que c'est un peu le bon moment pour parler des troubles du sommeil mais surtout des stratégies pour bien dormir. Il y a les troubles du sommeil pathologiques. Après, il y a aussi les qualités de sommeil moindres qui n'est pas spécialement liées à une maladie ou autre.
(34:08 - 34:21)
Comment est-ce qu'on fait pour bien dormir ? Je vais décomposer peut-être. Des gens qui ont des difficultés à s'endormir. Je pense que c'est quelque chose qu'on observe beaucoup.
(34:22 - 34:35)
Et moi, c'est des questions que j'ai déjà eues. Les personnes qui me disent que je me couche à 21h ou à 23h, j'ai la même difficulté à m'endormir. Qu'est-ce qui peut expliquer cela ? Normalement, on est supposé être plus fatigué à un moment.
(34:36 - 34:55)
C'est très compliqué de répondre à cette question parce qu'en fait, ça dépend tellement d'autres faits. Si on est dans un moment angoissé, par exemple, très anxieux et on va au lit en étant très anxieux, en n'arrêtant pas de réfléchir, c'est clair qu'on va difficilement trouver le sommeil. En fait, ça va dépendre des habitudes qui ont été mises en place pour le sommeil.
(34:56 - 36:09)
Du coup, pour peut-être un petit peu rebondir, pour venir pour essayer d'avoir un bon sommeil, la première chose qu'il faut faire, il n'y a pas de secret, c'est éviter les écrans. Déjà, éviter les écrans la journée. Portez des lunettes anti-lumières bleues.
Et le soir, vraiment éviter les écrans. Pourquoi ? Parce que les écrans renvoient la lumière bleue qui va en fait empêcher une bonne production de mélatonine et une hormone qui va soutenir un bon sommeil. Et donc le problème, c'est que ça ralentit le moment où on se sent fatigué.
Si on regarde les écrans, ça ralentit le moment de somnolence. Donc ça, c'est déjà la première chose. La deuxième chose que moi je conseille évidemment de faire, c'est d'être dans un endroit, vraiment la chambre ne doit être destinée qu'au dodo.
Si on se sent anxieux, si on se sent nerveux en étant au lit, on tourne sur soi-même, moi je vous conseille de faire une activité cognitive qui soit demandeuse. Un minimum, c'est- à-dire lire. La lecture, c'est vraiment idéal.
Et idéalement ne pas lire dans son lit. Pourquoi ? Pour éviter en fait que le lit devienne un endroit anxiogène. Et en fait on se prépare qu'on dormira mal.
(36:09 - 36:24)
On sort du lit, on va dans le canapé et on vient un petit peu lire. Alors évitez peut-être un roman beaucoup trop passionnant. Peut-être quelque chose, un chouette petit bouquin mais qui ne vous prenne pas trop trop émotionnellement.
(36:25 - 37:08)
Et normalement, là on va de nouveau se mettre dans une position d'endormissement. On se calme, on s'apaise. Je sais que la méditation joue aussi un rôle très important dans les facultés d'endormissement.
Éviter le sport le soir après 18h aussi. Plutôt le faire pendant la journée, le matin. Éviter tous les psycho-stimulants, le café, le thé, le tabac, l'alcool.
Le café on en prend rarement à 19h. Mais l'alcool par exemple, ça va altérer le sommeil. Le tabac, ça va altérer le sommeil.
Et alors, s'endormir, c'est une chose, mais il y a aussi beaucoup de gens qui se réveillent la nuit. Déjà, est-ce que c'est grave de se réveiller une fois la nuit ? Alors, le réveil nocturne, c'est désagréable. Mais c'est très courant.
(37:09 - 37:20)
J'ai lu une étude qui disait que plus de 70% des adultes français déclarent se réveiller au moins une fois par mois. Beaucoup, je trouve, c'est énorme. Mais tu disais, on se réveille entre chaque phase.
(37:20 - 37:28)
Oui, mais déclarent se réveiller de manière consciente. Oui, c'est ça. Donc, en fait, on se réveille d'office après, il y a les réveils où tu te rends compte en fait que tu es réveillé.
(37:28 - 38:05)
Oui, alors on ne se réveille pas d'office d'office entre chaque cycle, ça peut arriver, mais souvent ça arrive de manière inconsciente. Voilà, ça peut arriver à tout le monde en plein milieu de la nuit, d'un peu se réveiller, mais de même pas s'en souvenir. Les réveils conscients, des vrais réveils nocturnes, comme je te disais, il y a 70% des adultes
français à qui ça arrive au moins une fois par nuit.
C'est énorme, c'est vraiment gigantesque. Alors, c'est très désagréable, mais en fait, ce n'est pas grave. C'est grave, grave encore, c'est grave à partir du moment où c'est vraiment récurrent et où ça empêche vraiment un sommeil de qualité et où l'endormissement est quasiment impossible.
(38:06 - 38:33)
Là, par contre, il faut commencer à se demander si ce n'est pas peut-être expliqué par des troubles du sommeil. Auquel cas, il faut aller dans des cliniques de sommeil, voir ce qu'il en est. Est-ce qu'on est face à quelqu'un qui fait de la pénurie du sommeil ? Si c'est le cas, il faut bien le prendre en charge.
Peut-être voir si ce n'est pas lié à d'autres types de troubles. Si c'est lié à l'anxiété, peut- être faire une thérapie, faire du yoga, de la méditation. C'est quand même quelque chose à prendre en charge parce que, comme on le disait, si le sommeil n'est pas qualifié, ça peut avoir un impact assez important pour plus tard.
(38:34 - 39:00)
Oui, parce que moi, par exemple, ça peut m'angoisser de me réveiller la nuit de peur d'être fatigué le lendemain de me dire zut, je me suis réveillé, mon sommeil n'est plus de bonne qualité. Ce qui était de base à un simple petit réveil anodin, devient en fait une interruption du sommeil. Du coup, c'est rassurant de savoir que c'est normal, que ça arrive à tout le monde et que ça n'altère pas spécialement la qualité de ton sommeil de se réveiller une fois ou deux la nuit.
(39:00 - 39:47)
Non, mais il faut essayer de se rendormir. L'anxiété, par exemple, elle empêche l'endormissement. Si tu te réveilles en pleine nuit et que tu décides d'aller regarder ce qui se passe sur ton téléphone, a priori l'endormissement, il ne va pas du tout être facilité.
Donc là, reprendre les petits conseils que je donnais avant, si on ne se rendort pas parce qu'on est anxieux, on sort du lit, on va sur le canap, on lit un livre pas trop passionnant, dans une lumière calme et on retourne au lit quand on sent qu'on s'endormit. Maintenant, pour avoir un bon sommeil, c'est un peu la technique pour éviter d'avoir un mauvais sommeil, j'avais lu quelque chose qui disait que s'endormir aux côtés d'une personne que l'on aime, avait des bienfaits. Est-ce que c'est vrai ? C'est vrai en partie.
(39:48 - 40:14) C'est une question très romantique. C'est vrai en partie dans le sens où être avec la
personne que l'on aime, faire des câlins, ça viendrait libérer l’ocytocine qui est quand même une hormone, on parle de l'hormone du bonheur, mais qui a un rôle très important dans l'endormissement et dans la qualité de sommeil. Donc, en ça, dormir avec la personne que l'on aime peut soutenir le sommeil.
(40:15 - 41:18)
Après, si la personne que l'on aime ronfle, bouge pendant la nuit, tire la couette, alors là, j'aurais tendance à faire une défaite de dormir séparément. Il y a beaucoup de couples qui dorment dans deux pièces séparées, parce qu'en effet, si l'être que l'on aime et on a beau l'aimer plus que tout, devient un perturbateur à notre qualité de sommeil, bon, même si on s'aime très fort, ça ne fera pas le boulot, ce ne sera pas assez fort que pour vraiment avoir une nuit de bonne qualité. Et c'était une de mes questions rapides, maintenant tu peux peut-être un petit peu élaborer aussi.
Est-ce que l'on dort mieux après un orgasme ? Alors ça, c'est un peu le grand mythe, c'est une question qui revient souvent, en tout cas moi c'est une question qu'on me pose de temps en temps. Il y a des études, donc des études sont sorties, en fait, c'est assez marrant, il y a des études qui sont sorties sur est-ce que le sexe, avant de dormir, permettrait un meilleur endormissement ? Et en fait, sont ressorties de ces études, chez les hommes oui, mais beaucoup plus chez les hommes que chez les femmes, ce qui a une notion un petit peu d'injustice. De nouvelles études sont sorties, vraiment se concentrant sur l'orgasme en soi.
(41:18 - 42:23)
Et là en fait, on s'est rendu compte qu'il n'y a plus de différence de genre. C'est juste que les filles ont moins souvent un orgasme en soi. C'est la limite en tout cas de la première étude.
En fait, après un orgasme, il va y avoir une libération de prolactine et de cytosine de nouveau, qui sont deux hormones essentielles pour l'endormissement. Et qui vont vraiment, plus que l'endormissement, mais pour la qualité de sommeil. Donc avoir un orgasme, mais que ce soit à travers la masturbation, que ce soit à travers la relation sexuelle, et bien ça va venir libérer ces hormones et ça va venir favoriser l'endormissement.
Alors ça l'est encore plus quand c'est avec un partenaire, peut-être dans les études en tout cas actuelles, peut-être parce que justement cette notion d'intimité soutient encore plus la libération de cytosine, comme je disais tout à l'heure par exemple le fait de s'endormir avec son conjoint ou avec quelqu'un. Donc avoir un orgasme avec un partenaire, ça ça soutient énormément le sommeil. Juste faire l'amour et ne pas en sortir pleinement satisfait, et bien là ça ne semble pas jouer un rôle hyper important sur la
qualité de sommeil.
(42:25 - 42:48)
Du coup je vais peut-être essayer de résumer tout ce qu'on a vu ici. Ça va pas être facile, on a fait simple en plein plein de sujets. Donc on a parlé un petit peu de ton parcours, on a parlé de ce que c'était la neuropsychologie, essayer de comprendre les troubles d'un point de vue neurologique qui peuvent expliquer des comportements altérés.
(42:50 - 43:39)
Que c'était un peu une suite de l'étude de la psychologie. On a parlé du coup de ce que c'était que le sommeil, de ce qu'on pensait à l'époque être un état de veille total qui en fait est plus que ça, il se passe des choses au niveau cérébral et on voit qu'en fait on passe au travers de certaines phases qu'on fait des cycles de 90 minutes au sein desquelles il y a différentes phases qui sont marquées par la façon dont les ondes cérébrales sont différentes, qu'on soit dans des ondes plus rapides ou des ondes plus courtes. Et qu'on a ensuite parlé du fait que c'était important aussi de respecter certains rythmes dans le sommeil.
(43:40 - 44:10)
Il est important d'avoir assez d'heures de sommeil mais qu'il est aussi surtout important de respecter un certain rythme du sommeil. Que idéalement il faudrait qu'on se lève et qu'on s'endorme tous les jours de manière naturelle, si c'était possible, mais c'est parfois un peu compliqué. Que voilà, que ne pas avoir un sommeil de bonne qualité avait beaucoup d'impact au niveau de la santé mentale notamment, en plus d'autres aspects, on a surtout parlé de la santé mentale.
(44:12 - 44:36)
Mais qu'il est impossible normalement d'en mourir directement parce qu'on va s'endormir un moment ou l'autre. Et que du coup, on a ensuite parlé de tes recherches. Tes recherches qui parlaient justement ici de l'impact du manque de sommeil, mais plutôt de l'impact d'un bon sommeil ou de l'impact de la présence de sommeil sur l'optimisation des fonctions cognitives.
(44:37 - 46:03)
C'est-à-dire qu'on a observé chez les enfants qu'il y avait une meilleure consolidation de la mémoire, c'est-à-dire que la mémoire passait, l'information passait de la mémoire court-terme à la mémoire longue-terme, c'est-à-dire qu'on était capable de répéter ce qu'on avait appris le lendemain par exemple, et que ça on l'observait notamment chez les enfants avec des meilleurs résultats chez ceux qui ont dormi que chez ceux qui n'ont
pas dormi. Ce qui permet d'expliquer un petit peu que oui, dormir a un bon effet sur l'apprentissage. Ensuite on a parlé on a parlé de beaucoup de choses on a parlé du coup de l'importance d'avoir un bon sommeil, c'est-à-dire aussi des choses à faire avant d'aller dormir, donc essayer de ne pas faire l'activité physique trop tard, de ne pas prendre de stimulants trop tard, d'éviter les écrans avant d'aller dormir un maximum, d'avoir une activité cognitive comme la lecture, mais pas trop stimulante non plus, les jeux vidéo, pas d'écran mais une activité cognitive si possible, et qu'il était par contre tout à fait normal de se réveiller pendant la nuit, une fois ou deux, tant que c'est pas quelque chose de dérangeant, ça arrive à tout le monde.
(46:03 - 46:10)
Et voilà, je pense avoir plus ou moins résumé tout ce qu'on a dit. Merci en tout cas de l'invitation, c'était un plaisir. Merci à toi.
(46:11 - 46:22)
Et de pouvoir discuter de tout ça, c'était très chouette. Et je crois qu'il y en a un ou trois qui lui est très bien reposé. Lui, il a fait tous les stades de sommeil sur les dernières minutes.